Itark se levait pour la troisième fois de la journée, le soleil n'était pas encore levé. Il quitta sa cellule, silencieux vêtu d'une longue toge blanche et rejoignit la cantine. Les quelques quatre-vingt dix taras étaient en train de prendre leur petit déjeuner. Ils regardaient la clepsydre avec attention, et se hâtèrent lorsque celle-ci fut presque vide.
Itark suivit la procession qui s'avançait sans bruit. Le silence dans de tel moment est si agréable, mais le bruit si réconfortant. Il rejoignit la grande salle, enfouie sous le temple avec les autres religieux. Ils étaient là, loin des gens, loin de la vie, en dehors du temps.
Les cantiques furent chantés avec les voix se mêlant de telle sorte que l'on aurait cru un seul homme qui récitait les Saints Passages. La ville dormait encore, mais tous n'étaient n'avaient pas rejoins le sommeil si doux et si bon.
Itark, après trente minutes de chant, regagna sa cellule dans le même silence. Il croisa alors une escorte d'hommes qui passèrent avec un membre du quatrième cercle, le dénommé Kémal. Le jeune tara se demanda se qu'il se passait mais ne prononça pas un mot, comprenant que l'autre religieux avait de graves soucis. Une fois dans sa cellule il fit le vide et s'endormit.
Marouane se réveilla en sueur, il avait passé une mauvaise nuit. Il se souvint qu'il s'était ouvert la jambe en donnant un coup de faux maladroit. Avec la chaleur, sa jambe risquait de se s'infecter. Il se leva laissant sa femme et ses deux fils dormir. Il regarda par la fenêtre, la nuit silencieuse. Au loin, comme un long soupire il entendait un chant harmonieux et solennel. Il ne put réprimer un sourire tout en s'habillant l'ouïe berçant ses quatre autres sens. Il s'habilla et disparu dans la nuit, il partait en direction du temple.
Une fois arrivé dans l'immensité de la maison d'Ndriananaharyth dans la capitale, il lâcha un petit cri, cette admiration de voir chaque jour un bâtiment si grand, si beau, si précieux pour lui comme pour tout Orcumien. En apprenant la construction de quatre ensembles de temples à Ndriananaharythpolis, il ne pouvait pas contenir sa fierté d'un un arabe, un fils du Sahel.
Reprenant ses esprits, il frappa à la porte, et un petit homme sec - comme la quasi-totalité des Orcumiens - lui ouvrit. Il ne prononça pas une parole, seul Marouane trouble le silence qui perdurait dans la vaste salle depuis la veille tôt dans la soirée. Il raconta son accident et le souhait de recevoir de la main d'un religieux des soins, pour pouvoir aller travailler au champ le plus vite possible et permettre de satisfaire les besoins de la population croissante.
L'homme, visiblement un apothicaire, prit sa jambe et la soigna. Marouane lui fit don d'une bourse et quand il eu reçu le signe de bénédiction, reparti chez lui, terminer sa nuit pour pouvoir aller travailler plein de vitalité et de force.
Ottman était sur les remparts depuis plus de six heures déjà. Il parcourait la muraille, ses yeux perçants regardant le plus loin possible s'il ne voyait pas de mouvements. Il vu, durant sa garde, un groupe de hyènes, qui venait visiblement prendre leur repas, la dépouille d'une bête morte dans la journée.
Depuis l'attaque des choses blanches, ces êtres impis et cupides qui avaient tenté de prendre le pouvoir, la garde était renforcée sur les murailles. Les archers scrutaient l'horizon tout comme Ottman avec la même peur que lorsque les premières hordes blanches attaquèrent la ville.
La nuit était éclairée par une lune magnifique, aussi blanche et pure que les pierres qui façonnaient le temple dédié à Ndriananaharyth. Depuis son tour de garde il n'y avait rien eu, personne n'avait souhaité rentrer dans la ville. Quannd les premiers rayons du soleil firent leur apparition, Ottman redescendit des remparts, ayant terminé son tour de garde.
[ Je reprendrai l'histoire à sa suite, merci de ne pas poster. ]