Ce fut la première fois que la Matriarche se déplaçait personnellement jusqu'à Éphyne. Elle pensait que cette fois sa présence était requise, une intervention par l'intervention du Secrétaire Virennes pouvant être considérée comme un manque de discernement complet dans les évennements.
C'est donc accompagnée de son diplomate qu'elle arriva au quartier des ambassades, où étaient regroupées non seulement les ambassades des différents seigneurs du monde connu, mais également le Palais des audiences, immense bâtisse située au milieu du quartier.
Après une entrée protocolaire dans les règles, la Matriarche de l'Ordre de la Sainte Flamme de Gaëd prit la parole :
Messeigneurs !
Sa voix n'avait rien de fluet, et était ferme et pleine de détermination. Elle n'eut aucun mal à se faire entendre de tous sans pour autant lever le ton :
Sachez que je suis profondément navrée des derniers évennements survenus dans ma cité. Je ne sais si certains d'entre vous ont été choqués par le sang versé lors de l'application des réformes que j'ai voulu pour le Val De Faust, réformes qui plus est dictées par quelqu'un qui se veut pacifiste, dans la plus ancienne tradition gaëdienne.
Seulement je ne puis tout contrôler. Je ne pouvais deviner la résistance physique des prêtres de l'Inquisition malgré les audiences publiques que je leur avait proposées. Aussi je regrette profondément la mort de deux de leurs dignitaires, et ce malgré les ordres que j'avais donné à la Fraternité des Armes d'empêcher ce genre de choses. Il semblerait malheureusement que ces deux personnages étaient peu appréciés des habitants du quartier où ils officiaient, et de nombreuses rumeurs populaires pesaient sur eux. Aussi les Frères d'Armes présents n'ont rien pu faire pour empêcher leur lynchage par la foule, qui avait eu vent de la "perquisition".
En gage de bonne fois, je m'assurerai que leurs cendres soient déposées au sein même du Temple de Gaëd du Val, et ce dès mon retour.
La Dame cirannaise fit une pause, reprenant sa salive, puis continua :
Je vous prie de croire que mes intentions ne sont nullement belliqueuses : comme toute bonne gaëdienne, j'exècre la violence, en témoigne le désarmement de la Fraternité que j'ai ordonné ainsi que le retour des troupes présentes en Forêt d'Helkoï.
Je n'ai rien d'autre à ajouter. Merci de votre attention.
Que Gaëd veille sur vous.