Coup d'Etat en Kandrasie

Kandrasie traversait une grave situation de crise, la politique du royaume s’effritait, les conflits extérieurs se multipliaient et la liste des chevaliers tombés au combat augmentait chaque jour. Kandrasie était au plus mal, le gouvernement perdait progressivement de son autorité, le royaume changeait. Malgré la nature guerrière des habitants, les pertes trop nombreuses engendrèrent des mouvements de colère et de révoltes au sein même du pays. De plus, une farouche opposition naquit au sein même de la Salle du Conseil. Certains jeunes sires aux dents longues sentaient le pouvoir de l’Intendant diminuer, et comptaient bien prendre sa place et le pousser à la démission. Malgré cela, Shaados tenta de tenir le gouvernement et de faire traverser la crise au royaume. Les tensions politiques étaient multiples et Kandrasie combattait sur trop de front. La grogne atteignit même la Capitale, qui croyait pourtant fortement en leur Intendant. La fin était proche pour Kandrasie si rien n’était entreprit par le gouvernement.
Shaados sortit de sa chambre et s’accouda sur la rambarde du balcon. Il contempla ses terres, son royaume, s’étendant à perte de vue. Il le regarda avec tristesse, puis se retira du balcon. La journée allait toucher à sa fin, il avait une dernière chose à faire.

Quelques jours auparavant, un grand tournant marqua l’histoire de Kandrasie, suite à un débat dans la Salle du Conseil. L’Intendant fut mis face aux problèmes par les jeunes sires et l’un d’entre eux, Ogier d'Orselen, demanda une motion de censure à l’encontre du régime en place. L’Intendant cru à une farce et questionna le Patriarche. Celui-ci, le regard grave, lui fit comprendre que c’était fini. Eruksion, cousin de l’Intendant, se rangeait du coté des Satrofian ( ou porteurs de la voix du peuple, comme ils se faisaient appeler). D’autres seigneurs se levèrent pour faire connaître leur appui à ce mouvement naissant en Kandrasie.
Apres les votes, il fut admis que sur les 31 voix des seigneurs Kandrasques, 11 se ralliaient à Shaados, 15 aux Satrofian et 5 non votants.
Le gouvernement était défait, l’Intendant devenu illégitime.

L’Intendant amassa quelques affaires dans sa chambre et enfila une tenue de cavalier. Il se dirigea dans son bureau de travail ou il prit son épée Erequesia. Puis il descendit aurez de chaussée et passa par la salle du trône ou il lâcha un dernier regard sur son siège avant de se diriger vers l’écurie. Il prit un cheval et sortit lentement de la cité, puis se dirigea dans une petite clairière au bord d’un ruisseau. Il attendit quelques instants. Trois cavaliers, vêtus simplement et portant chacun une arme à la ceinture arrivèrent.« Vous êtes surs de vouloir me suivre ? »
« Vous restez pour moi l’Intendant messire Shaados, et suite au serment de feu Ragan mon père, je vous suivrais. »
« Je vous suivrait aussi. Vous m’avez accueillit en vos terres et avez cru en moi. Arrast la Belle est désormais sous les ordres de mon second, je n’ai plus rien à faire la bas. »
Shaados se retourna vers le troisième cavalier.
« Ne me demande pas si je te suis, tu connais très bien la réponse, si j’ai accepté de t’épouser, ce n’est pas pour tes terres, tu le sais. » Elle sourit, Shaados aussi.
« Bien, dans ce cas, partons. »

Et ils se dirigèrent vers la frontière du royaume, comme le voulait les dieux.

Nombre de messages : 1973 Date d'inscription : 16/12/2004

Une missive fut envoyée à l'Intendant depuis le temple d'Orcumia:

Citation :: Akra Shaados, Mon Ami,

Vous êtes dans une grave situation et c'est par notre amitié que je vous invité à venir dans l'un de nos oasis le temps que les Kandrasiens voient ou non des changements. J'espère que vous accepterez ceci sans plus tard car en ces temps difficiles, rester seul n'est pas une excellente chose.

Que Zanaryth veille sur vous et les vôtres.

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Joachim, votre ami.

Rodrik était assis sur sont trône dans la salle d’audience de PeyreSombre. Il avait du ordonner à ses hommes de fermer les portes et de raccompagner les Reisms inquiets en dehors de la citadelle.

Son médecin vérifiait le bandage qu’il avait au côté, s’assurant que la blessure que lui avait infligé un cavalier Cirannais ne s’infectait pas.

Les armées de PeyreSombre avaient été défaites par les forces Cirannaises, et bien qu’elles aient été supérieures en nombre, Rodrik en concevait un fort sentiment de culpabilité. Trop de ses hommes, qu’il cotoyait depuis des années, avaient péri.

Les survivants avaient fait route vers PeyreSombre laborieusement. Nombreux étaient morts faute de soins corrects. Sujets à des fièvres et à des hallucinations, Rodrik en était venu à douter. Sa foi en Kara et Erelian, jadis aveugle, était furieusement ébranlé.

Pour ajouter à ce drame, le général n’avait appris qu’une fois de retour en Kandrasie que le reste des forces Karéennes avait marché sur Aevenspir, qui avait pourtant préservé Elderine d’une invasion. Retrahant était en proie à la guerre, l’année passée n’avait été que mort et batailles, Rodrik avait l’impression que le monde se mettait en mouvement tout autour de lui en le laissant en arrière.
Puis était venu la dissension au sein du Conseil et l’exil de Shaados, Cassius, Elandrane et Zandras. Rodrik était alité et fiévreux lorsqu’on lui porta la nouvelle. Ainsi même Cassius et Elandrane, qui étaient parmi ses plus proches amis dans le conseil, ne l’avait pas averti.

Regardant par la fenêtre, il aperçut les reflets du soleil couchant sur le Kandraque. Il avait pris sa décision. Il envoya un messager à son dernier allié, Galamar, qui avait lui aussi subi un revers en Ciran. Sa réponse fut rapide et Rodrik quitta sa cité natale un matin de l’automne 187. Son frère Dalicnec et sa sœur Solinéa partirent trouvé refuge à Lostiven, la cité patriarcale. Uléin, le tranquille cadet qui s’était orienté vers les voies des scribes, l’accompagnait, tout comme les derniers membres de sa garde personnelle et quelques capitaines restés fidèles.

Le temps pressait car déjà Ogier d'Orselen, le leader des Satrofian, marchait avec son armée sur PeyreSombre, pour s’assurer que les anciens suivants de Shaados acceptaient le nouvel ordre en place. Rodrik secoua la tête, ils n’auraient pas à se donner ce mal. Rodrik espérait que PeyreSombre serait épargnée par la guerre. Il avait failli définitivement à son honneur.

Il rencontra la petite troupe menée par Galamar au point prévu. Peu des siens le suivaient, Rodrik reconnut Emiksion, un des plus fidèles chevaliers de la maison des Galariens.
C’est ainsi que les généraux Galamar et Rodrik quittèrent la Kandrasie, où nul ne les revit. Certains disent qu’ils se mirent à la recherche de l’Haltar perdu pour renouer avec la foi Karéenne.

Nombre de messages : 669 Date d'inscription : 07/12/2004

Gazrok avait apprit la nouvelle, un sourire était né sur son visage a cette annonce...

Erelian se sera enfin décidé ... La justice des dieux même si elle se fait parfois attendre est toujours au rendez vous ...

Gazrok s'enfonça calmement dans son fauteuil, les deux soldats présents sortirent , laissant leur souverain seul dans sa tour ...

Keansis, la mort dans l'âme, c'était rallié aux Satrofian. Bien qu'il avait un énorme respect pour son intendant, il n'avait pu supporter les rumeurs liées à l'Aevenspir : Shaados avait non seulement rompu un pacte mais avait osé proposer une alliance avec ces démons du nord. Keansis savait bien que les rumeurs pouvaient être infondées mais il ne pouvait pas les outrepassées, son honneur et sa conscience en auraient été trop entachées.

Maintenant, le passé était scellé et il le regardait avec mélancolie. Mais il avait décidé d'une autre voie pour la Kandrasie et il devait l'assumer.

Il alla donc rejoindre Eruksion pour la construction de son idéale Kandrasie.

Nombre de messages : 354 Date d'inscription : 05/02/2005

Les ruines de ce qui fut jadis le bastion d'un des plus grands généraux de la Kandrasie ancienne se profilaient à l'horizon d'une cavalière galopant à vive allure. Elle était seule; sa tête encapuchonnée ne laissait rien transparaître de son visage. Arrivant sur les lieux, elle descendit de son grand cheval blanc et, embrassant l'espace de son regard, murmura :

- Ainsi c'est vraiment tout ce qui reste de la fière Peyresombre : des ruines et plus âme qui vive... C'est ici que mon champion fut défait par celui du général Rodrik, il y a bien des saisons, et il n'y aura jamais plus l'occasion de revanche... Mais ce qui importe est cette prière : puisse ce noble général, qui a préféré suivre son intendant dans l'exil alors qu'il n'avait lui même aucune part dans l'agression d'Aevenspir, trouver les terres mythiques que sa quête lui assigne de redécouvrir... Lui et ce Galamar que je n'ai pas connu.

Des mouvements dans le lointain la firent sortir de sa rêverie. Au jour d'hui, la Kandrasie n'était probablement plus sûre pour les voyageurs isolés. Elle siffla son cheval et se prépara à s'en retourner là d'où elle était venue.

Nombre de messages : 45 Date d'inscription : 16/05/2005

Lorsque le messager arriva à Anthosthène, la cité des Exilés, il se présenta directement dans le bureau de l'Archon Atlan pour lui apprendre la nouvelle.
Après avoir écouté d'un air impassible le contenu du message, Scryano laissa échapper un sourire :

"Ce que ne pouvait faire une épée ou une armée, la parole l'a fait. Le peuple Kandrasien a su reconnaître la vérité quand moi et mes compagnons l'avons révélé après l'attaque de l'Avenspeer.
Lorsque, il y a déjà plusieurs été, Shaados trahit mon père pour l'exiler, lui et l'Ordre d'Erelian, je pensais que jamais le Royaume ne retrouverait sous la tutelle d'un dirigeant comme lui ses vraies racines : Honneur & Justice.
Je vois que je me trompais de la plus honteuse façon. Le peuple Kandrasien est noble jusqu'au plus profond de son âme et n'hésite pas à prendre ses décisions lorsque la situation l'impose.
Aujourd'hui l'honneur de ma lignée est lavée, la terre de mes ancêtre à nouveau glorieuse.
Les Kandrasiens sont, par bien des aspects, les hommes les plus respectables de tous Retrahant."