Mort d'Ashva

- " Nos troupes sont prêtes à partir et n'attendent que votre commandement ! "

Et cet ordre résonna sous les salles voutées du commandement de la cité d'Ashva de la Licorne.


Une grave menace pesait sur l'Aevenspir, et décision avait été prise de venir en aide à Sotankra d'Empersiste, dont la cité menaçait de tomber face à la coalition ennemie. Or, lasse des délibérations, son armée étant puissante, Ashva avait décidé de ne pas attendre, car une saison de plus pouvait être de trop.

- " D'ailleurs, je veux venir en aide à Sotankra car j'execre un tel acharnement sur un seigneur qui n'a plus d"armée. Je me sens toujours solidaire des causes perdues face à des tempéraments belliqueux qui n'ont point la moindre place pour le pardon, et qui ne sont ainsi gaediens que de nom. Voila en fait la première raison de ma hâte. " Avait-elle confié à son premier général.

Le sol s'ébranla donc sous les sabots de 2200 chevaliers, suivi par des épéistes, des lanciers et des archers à pieds, en plus grand nombre que les troupes montées, comme le voulait la logique et la stratégie. Leurs ordres n'étaient pas de charger tous ensemble, Ashva avait préféré prendre ce risque et de voir sur place quelle devait être la meilleure stratégie à suivre. Il ne pouvait y avoir aucune mégarde, il n'était pas possible que des assaillants fussent là pour la devancer. Seul le conseil aevenspeer avait été mis au fait de cette initiative, la naïveté d'Ashva voulant croire que c'était endoit sûr.

Les troupes montées précédaient de quelques instants les fantassins. Elles disparurent se mettre en position, quand un bruit terrible s'éleva. Ashva devînt blême. Elle s'élança en avant, de plus en plus vite, cinglant les flancs de son cheval. C'est alors qu'elle vit le macabre spectacle de toute sa cavalerie anéantie. Elle était attendue. Non seulement elle était attendue mais en plus les assaillants avaient, pour ne pas prendre de risque, doublé leurs effectifs. Un chevalier agonisant vînt vers elle et lui articula péniblement : "Nous avons été vendus. Ils ont doublés leurs troupes le jour de notre départ, et nous attendaient pour nous surprendre alors que nous pensions avoir l'effet de surprise"

Le reste de l'armée, tous les fantassins, fuirent aussitôt vers une autre ville, tout espoir étant perdu. Ashva se laissa entraînée par le mouvement, la tête vide. Nul ne disait mot alors que tous arrivaient en vue d'une cité paisible. C'est alors qu'Ashva, se resaisissant, eût la force de crier :

- " Nous avons été trahis ! L'espoir de sauver la cité que nous devions délivrer s'est évanoui. La défaite est le risque à courir lors de toute offensive, c'est la règle du jeu, mais je ne puis me relever de cette trahison. Sans les fantassins et sans leurs ordres, nos fiers cavaliers se sont fait décimer en grande partie par l'archerie adverse, et les survivants, démoralisés, se sont fait battre sans infliger aucun dommage conséquent. Nos deux mil deux cent chevaliers n'ont pas même causé plus de cinq cent pertes dans les rangs adverses. Je ne puis me relever de pareille défaite, due à quelconque vil traître, et porteuse du massacre du fleuron de mes forces sous le regard impuissant de ceux qui devaient les soutenir. Je pars à l'instant me battre là où j'aurais dû me battre, même si la victoire est devenue parfaitement illusoire. Que tous ceux qui le veulent me suivent ! "

Ainsi, la plus grande partie de l'armée survivante, s'ébranla de nouveau.

Leur combat fut héroïque.

Et Ashva de la Licorne, sans nulle chance de survivre à ses multiples blessures, fut ramenée par quelques fidèles finir ses jours en sa douce cité dans les montagnes.

Depuis des jours, Le Général Sotankra multipliait les sorties et les tests sur les armées assaillants sa cité.
Demetrius compris vite a quoi menait touts ses suicides d'éclaireurs ennemis qui se jetaient dans ses rangs. La décision fut vite prise, il convoqua ses généraux et ordonna de doubler les troupes devant la cité.

"-Messeigneurs, il devient évident que Sotankra attend de l'aide, doublez vos garnisons et retournez vos archers et les balistes dos a la cité, préparez des douves piégées entre nous et la foret, nous allons patiement les attendre."

Seulement quelques jours plus tard, un bruit énorme parvient de la foret a l'antour : le bruit d'une armée en marche, assez confiante dans sa puissance pour ne prendre aucune précaution quant a sa discrétion. Les ardhers se préparent en silence, les fleches encochées sur les arcs bandés attendaient d'avoir leurs cibles.

Une dizaine d'épéistes Aevenspir sortirent de la foret, suivi d'une centaine autre.Là ils s'arreterent net, cloué sur place par une immense vollée de flèche, tous moururent sans même prononcer un mot tant leur mort fut instantanée. L'armée Aevenspir parut hésiter un instant, le silence tomba partout, les archers empersois réencochaient leurs flèches, les épéistes et les lanciers prépareraient leurs armes.

Dans un immense hurlement, les Aevenspeer sortirent de la foret en courant et la bataille s'engagea. Férocement, chaque camps se batti.

A la tombée du jours,s'en était fini. L"Empersiste avait gagné cette bataille. Se rendant sur place, Demetrius ramassa un étendard Aevenspir orné d'une licorne, cela lui rappela quelquechose...son père lui avait parlé de cette Dame, une ancienne Empersoise...son père la respectait beaucoup, et a cet instant Demetrius compris pourquoi, lui aussi admira son courage à aller vers une mort certainne.

A l'instant où Demetrius ramassa les restes de l'étendard personnel d'Ashva, cette dernière, mourrante, eut une pensée pour son père : "qui eût cru que je me battrai contre ton propre fils", pensa t'elle.

Elle voulait tenir jusqu'à sa cité; tout du long de ce dernier retour, tout lui paraissait de plus en plus relatif et elle sentait qu'elle partirait en paix, car apaisée par l'imminence de sa mort le désir de vengeance n'avait plus prise sur elle...

Kïmos appris la prochaine mort d'Ashava alors qu'il était en train de s'entrainer avec ses troupes devant le grotte servant de ville au Mogus. En sueur il écoutat un messager parler dans le jargon de la meute. Il n'avait jamais réellement connu Ashava, mais elle avait fait preuve de loyautée envers ses compagnons de chasses durant des années et il avait tous de même fini par apprécier cette louve. Il sentit un léger vide s'intaller dans son coeur, il ne pensait pas que la mort de cette dame l'affecterai tant. Plus que tous cela se fût la description du combat éperdu qui l'avait ému, les Mogus était de fervent admirateur de la force brut, du fracas des sabots lors des charges, des mottes de terre gorgées du sang ennemis volant sous le galop ravageur de ses cavaliers. Il regretait un peu de ne pas avoir était là au bon moment, de ne pas avoir pût faire hurler ses loups au cotés des soldats de la dame Aevenspeer. Il murmura quelques mots au messager.

-Préparez des présents mortuaires de notre culture, des colliers de plumes, des corcs de loups teind au charbon. Et envoyez les dés que vous aurez apris le décés d'Ashava. Nous irons venger les notres, nous sommes Mogus, notre code de l'honneur exige de venger nos compagnons de chasse.

Kïmos retourna à son entrainement si boulversé qu'un de ses soldats réussit à lui mettre un coup de manche de vouge.