Meloï a Ephyne.

Un homme rentra dans la pièce, il portait son épée dans son fourreau, où était gravé le mot "Miséricorde". Il est, a première vue furieux, sa cape noire fend l’air en claquant. Ses yeux sombres scrutent la salle, où la plupart des personnes qui composent l’assemblée sont des émissaires, remplaçant leurs maîtres partient en Kandrasie. Il y a 7 lunes, sa tante était rentrée, la fureur obscurcissant son habituelle gaieté et n’avait put trouver consolation qu’auprès de sa famille. Il semblerait qu’un Seigneur, qui se disait intendant, l’avait insulté, elle et toute sa famille, en se moquant de leurs capacités, ainsi que de la ferveur qu’ils vouaient en Gaëd. Après que sa tante Enimia ait raconté a sa famille l’affront qu’elle avait reçue en Kandrasie non pas la défaite de son champion, mais l’insulte qui lui avait été proférée, Raphëlk avait décidé de prendre les choses en mains. Il avait prit ses dispositions, puis était partit pour Ephyne accompagné de deux de ses généraux.


Salutations, Seigneurs de retrahant! Je viens vers vous en cette heure grave! Il semble que le malin ai été plus rusé que nous, en effet, ne voyez vous point ce qui est en train de se passer? Ma tante, dont la foi inébranlable n’est pas à mettre en doute, a été humiliée par les paroles du Seigneur Dertil de Crykas, qui lui a dit que Gaëd lui avait préféré à elle, elle qui voue chaque jour de son existence en celui qu’elle croit, qui interdit toute religion hormis celle de Gaëd dans sa cité? Comment notre dieu, si miséricordieux, pourrait-il accorder sa puissance a quelqu’un qui le remercie en se vantant plus tard que Gaëd le préfère à un autre? Alors que l’ont apprend à nos enfants dès leurs premières lettres que Gaëd est un dieu bon, qu’il accorde à toutes personnes ses bienfaits, sans pour autant être plus attentionné vers quiconque?

Non! je vous le dis clairement! Toute personne de bon sens saurait reconnaître que ces sarcasmes relèvent de l’hérésie! Cela ne peut être que l’œuvre de Meloï en personne!

Arnaud n'en crut pas ses oreilles. Un des Sidh semblait en train de traiter l'Intendant d'Ephyne, Dertyl de Crykas, d'hérétique, et ce en pleine assemblée. Ayant participé à la joute, il avait remarqué les défaites des deux chevaliers beilanais et plus particulièrement celui des Kar, qui avaient perdu, mais en combattant fièrement et habilement. L'autre combat, raconte-t-on, avait été rapide et sans grande difficulté ; il n'en avait vu qu'une partie, et cela lui a suffit.
Peut-être les Sidh voulaient-ils se dégager de cette défaite en faisant diversion avec une affaire religieuse. Mais c'était tellement gros. A moins que les Sidh ne soient schismatiques... Non ! Arnaud ne pouvait se résoudre à prêter fois aux racontars qui traînaient dans tout logis de la populace.
Il s'approcha donc du chevalier et lui parla en privé. L'envoyé semblait jeune. Sûrement un chevalier prompt à sortir l'épée du fourreau.

"Messire, je vous en prie, retirer vos paroles, elles ne sont pas dignes d'être lancées ici ! Il est vrai, messire Dertyl a sûrement fait montre d'une vantardise fort grande, mais cela n'est pas méconnu chez les chevaliers : le vainqueur parfois étale ses trophées et fait éclater sa joie. Qui ne ressetirait pas une telle joie après avoir vaincu dans l'un des plus grand tournoi de Retrahant ?
De plus, vous vous égarez, Gaed préfère certaines personnes à d'autres, c'est bien connu. Il défend ses enfants, vous et moi, les dignes gens qui doivent défendre la Gaedienté du Mal. Pourtant, il lui arrive de favoriser certaines gens plus que d'autres. Comment pourrions-nous comprendre son jugement, nous qui ne sommes que de mortels profanes dont la Justice divine nous est inconnue ? Fraysk Premier, lorsqu'il fut vaincu par les Séquanes, était le plus brave des Gaediens, et le plus fort des hommes, cela ne lui a pas empêché de succomber !
Il en est de même ici, Gaed a favorisé un de ses fils plus qu'un autre. Ou donc Meloï a-t-il agi ? C'était un combat amical entre deux bons Gaediens ! Il n'y a rien de mauvais dans les vantardises du seigneur d'Ephyne, si ce n'est un peu de fierté mal placée. Il n'y a rien d'hérétique ! Ne règle-t-on pas certains différends par le Jugement de Dieu, chez vous ?
Gaed dispense la lumière à ses enfants, mais il favorise certains événements pour que le destin qu'il nous réserve soit possible."

Seigneur Anaud de Loy, ne pensez vous pas que les paroles de Dertyl, qui m'ont été raporté par ma tante ne sont pas insultantes? Même si la victoire de seigneur a été facile, il ne convient pas prononcé de telle paroles, encore moins lorsqu'ellest son proféré par un intendant! Enfin, je ne sais pas qui vous a enseigné le Gaëdisme, mais on ne l'a pas fait correctement, peut être ne vous l'a t-on pas enseigné pas comme chez nous!

A la dernière réplique du chevalier, Arnaud retint son méchant gantelet qui voulut du mal à la machoire du malandrin et, par un effort de volonté dont il ne se croyait plus capable depuis longtemps, leva le menton puis sourit de façon - presque - avenante à son vis-à-vis.

Messire, je voudrais que vous retiriez vos paroles, et compreniez que si on doit accuser mon intendant de quelque chose c'est d'orgueil, et non d'hérésie, et qu'il se trouve être un bon gaedien qui parfois aime se vanter, non la personnification de Meloï... (Il avait soufflé les derniers mots encore moins fort que le reste de sa demande. En vérité, plus ses paroles étaient inaudibles, plus sa moue polie se transformait en un rictus de colère.)

"Laissez, de Loye, laissez le sot crapaud s'époumoner vainement. Va cacher les pustules qui enflent ta langue, fol ! Mais dis-moi, le Sidh, coq coquelet coquelicot, que pense ton ainé, le Baron, de cette affaire ? A-t-il comme toi la bavouille facile ? Cela expliquerait l'accent ignoble avec lequel tu prononce le nom de notre saint Gaed. Que sais-tu de ton Dieu, toi l'héosien doublement perfide, fils même de la perfidie ? Ton peuple n'est pas de Gaed et ton royaume est une horreur aux yeux de l'inquisition. Et malgré cela, coq coquelet coquelicot, tu t'acharnes à vouloir picorer dans la gamelle du Grand Jars ?"

L'homme qui venait de prendre la parole était petit, très pâle, aux cheveux blancs, légèrement bossu et vêtu d'un long et vieux mantel vert porté par dessus une cotte aux couleurs usées. Seul son regard avait l'air vif, mais à l'entendre son esprit allait plus vite encore. Après avoir salué d'une pirouette le seigneur Arnaud de Loye, il se tenait face à Raphëlk, pointant sur lui une patte de taupe -accrochée à un baton- accusatrice.

"Si la pique de mon Intendant à ta soeur est hérésie, alors que je sois le premier à brûler, mon Sidh errant ! La vérité est que vous n'avez pas d'esprit et que vous voyez injure où il n'y a pas. Retournez auprès de Baronnet votre frêre, et quand l'Homme de votre trio, le bel Enimia, aura enfin décidé de retourner sa veste, ne soyez pas étonné de trouver l'Empersiste contre vous !"

Il se cura le nez mollement avec la patte de taupe rigide, fixant d'un regard on ne peut plus louche Raphëlk. Puis, il se tourna vers les seigneurs réunis et prit une pose ridiculement grandiloquente.

"Zalutazions, Zeigneurs de Retrahant ! Ze viens vers vous z'en cette heure grave ! Vouivouivoui ! Il semble que le Meloï ait été plus rusé que moi, en effet, ne voyez vous point ce qui est en train de se passer ? Za tante, tont la foi inébranlable n’est pas à mettre en doute - mais pelle et bien à nier, a été humiliée -car la gueuse est t'encore fort zeune z'et innoncente- par les paroles de mon Seigneur Dertil de Crykas, qui lui a dit que Gaëd l'avait préféré à elle, elle qui voue chaque jour de son existence à celui en qui qu’elle croit, qui interdit toute religion hormis celle de Gaëd dans sa cité ? Comment notre dieu, si miséricordieux, pourrait-il accorder sa puissance a quelqu’un qui le remercie en se vantant plus tard que Gaëd le préfère à un autre, alors que dans sa miséricorde il pourrait l'accorder à quelqu'un qui se vante de sa foi pour masquer sa défaite ? hein ? Hein ? Alors que l’ont apprend à nos enfants dès leurs premières lettres que Gaëd est un dieu bon, qu’il accorde à toutes personnes ses bienfaits, sans pour autant être plus attentionné vers quiconque - et que c'est pour cette raison que l'on oblige les serfs des Sidhs à ne vénérer que lui, dans un royaume ou l'Elbre est divinité reconnue ?

Non! je vous le dis clairement ! Toute personne de bon sens saurait reconnaître que ces sarcasmes relèvent de l’hérésie ! Cela ne peut être que l’œuvre de Meloï en personne ! Brulons les humoristes de tous poils, et autres troubadours ! Sus à la vinasse mes compagnons, car elle fait se vanter encore plus les hommes ! Amis ! Coupons-nous la langue et observons le ballets des coquelicots saluant leur dieux de leur coâssements floraux !"

Le prince Orlyan bien loin des festivités d'Elderine commençait à se morfondre dans sa position d'ambassadeur kandrasien à Ephyne ; le temps était vraiment long pour un dignitaire en ces jours à Ephyne la Belle que tout le gratin de la noblesse de Retrane désertait au profit de la Cité Blanche et par ma foi un peu d'animation ne pouvait qu'apporter réconfort au frère de l'actuel intendant Aectelion.

Les rhumatismes hélas travaillaient le cinquantenaire kandrasien héros des combats contre le culte de Thane et admiré des troupes militaires kandrasiennes. Aujourd'hui général de la garde pourpre il excellait dans la stratégie et la coordination des armées territoriales étant quotidiennement cité dans les classes militaires de l'ordre d'Erus comme exemple vibrant pour la jeunesse.

Il se tourna vers le fou un sourire aux lèvres :

Fou je te croyais auprès de ton intendant ! Et moi qui te cherchais partout la nuit dernière pour animer mes heures d'insomnie habituelles chez le vieillard que je suis.

Tu me feras toujours rire avec tes pitreries et mises en ridicule de personnages respectables et respectés partout ailleurs. N'as-tu donc aucune limite mon ami ? La gueuse est la promise de mon neveu et rien que par cela je lui offre mon respect et mon soutien. Nulle rebufade dans mes dires, simplement une admiration pour ton audace et ta témérité à rabaisser au rang de gueuse une dame belle et intelligente, trop peut-être selon moi mais je ne suis pas mon neveu. Ah la jeunesse triomphante que de souvenirs !

Il se tourna vers l'ambassadeur Aevenspeer un sourire aux lèvres au souvenir de son passé au sein d'une tribu de Mogus dans les montagnes de son père Cadenwarr.

Un jeune homme habillé de bleu avec pour seul emblème une Ankh brodée sur sa tunique s'exprima

Je suis le représentant de Dame Enimia à Ephyne. Tout d'abord, son neveu Raphelk Sidh vient de mourrir. Je souhaite que sa mort mette fin à cette polémique. Il est vrai que l'intendant d'Ephyne n'est pas l'incarnation de Meloi, il est un trop insignifiant pour cela. Il est vrai également que cet intendant a insulté Dame Enimia Sidh et le Royaume de l'Elbre à travers elle. Comment un homme qui a la charge du centre de Retrahant peut affirmer, que celui qui a été choisi par notre Roy, de représenter le Royaume de l'Elbre aurait dû rester chez lui? Je ne fais que reprendre les propos du Seigneur Dertil de Crykas.

Nous avons la chance d'avoir un bon Roy, le meilleur que notre Royaume n'ait jamais connu, l'Empersite, par contre, a un dirigeant arrogant et imbu de sa personne que pouvons-nous y faire? Je note qu'il est le seul à agir ainsi, tous les vainqueurs ont su faire preuve de modestie sauf un orcumien qui ne semble pas avoir l'approbation de ce peuple noble. Mon pauvre Arnaud de Loye, vous méritez mieux...

Il s'agenouilla devant le représentant de la Kandrasie.

Seigneur Orlyan, je ne peux que vous remerciez de votre prise de position.

Il regarda l'étrange personnage.

Par contre, vous, le fou, je suis un fils de l'îlot de la Perfidie. Mais, connaissez-vous les événements qui conduisirent à nommer cette terre isolée du Delta d'un nom aussi contreversé? Je ne pense pas, seuls les Perfidiens le savent. Il est vrai, également, que ma maîtresse est plus intéressée par la prospérité de sa ville que par la croyance de ses sujets à une religion. Le commerce prime sur la théologie.

Je n'ose pas parler de notre Dieu car vous savez que les peuples du Beilan, tels les Héosiens, ont incorporé certaines croyances qui enrichissent cette religion à mes yeux. Mais, j'ai entendu parler de schisme. Devant un tel intendant à Ephyne qui devrait représenter le Gaëdisme comment ne pas espèrer de voir naître un courant qui pronerait l'adoration d'un Dieu miséricordieux?

Un courant religieux qui verrait dans la défaite d'un homme à une joute et l'arrogance d'un opportuniste qui, suite à un fléau, prit pouvoir à Ephyne, non pas la faiblesse d'un peuple mais une leçon qui leur permettrait de s'émanciper d'un territoire qui veut imposer une perception faussée d'une religion.

Arnaud de Loye, qui avait écouté, atterré, la diatribe du fol puis celle du Prince servant, n'avait pas pris gare à Raphëlk Sidh, qui s'en était aller comme un voleur. Lorsqu'il s'en rendit compte, il serra fort poings et dents, se jurant de faire payer toutes ces injures au malappris. Il aperçut la chose à la fin du discours d'Orlyan, ce dernier l'ayant trop étonné pour qu'il s'en désintéresse.
Mais avant même qu'il eût la possibilité de la pièce, le représentant de la dernière Sidh prit son tour de parole.

Monsieur... vous échangez une polémique contre une autre, et encore ! Votre maîtresse ne peut pas être une femme bonne, tant sa démesure est grande. A une boutade de chevaliers, elle réitère les paroles de son neveu, nous traite encore d'hérétiques, continue cette réaction sans commune mesure. Il arrive à Dertil de claquer une patte joyeuse sur mon épaule, après quelque victoire ou bonne nouvelle, et pourtant, je n'ai jamais répondu à sa taquinerie en lui enfonçant mon épée dans le ventre !

A présent plus hautain.

Ensuite, gardez-vous bien de me plaindre ou de juger tel comportement. Les vainqueurs aiment défiler dans les rues et faire montre de leur victoire, Orcumiens, Empersois, Kandrasiens comme Beilanais. Ce ne sont pas ces combattants-là qui sont imbus de leur fierté, mais bien votre maîtresse et sa famille, qui s'offusquent comme le ferait un empereur avec un autre empereur d'un affront public et véritable. Quant à mon mérite, Gaed est seul juge...

Comme le confirment les disparitions du Baron de l'île de Perfidie et du seigneur Raphëlk, vous vivez au dessus de vos moyens, cette grandiloquence vous est trop chère.

J'attends donc les excuses de la Maison Sidh, qui rabaisse le nom de Dertil de Crykas et prétendent les Gaediens empersois déviants aux préceptes de leur Père.

Seigneur Arnaud de Loye,

Vous vous méprenez, je ne vous ai point traité d'hérétique ni même suggéré que les Empersois dévient aux principes de Gaëd.

Mes paroles ont été sévères à l'égard de votre intendant, uniquement. Je constate que vous lui êtes entièrement dévoué. Dame Enimia m'a demandé d'intervenir en ces lieux afin d'insister sur le fait que les paroles du Seigneur Dertil de Crykas à l'occasion des joutes ont été vécues comme des insultes par la famille Sidh ce qui a justifié l'emportement du plus jeune d'entre eux, Raphëlk. Je ne pense pas que ce soit à vous de juger la façon dont devaient être ressenties ses paroles. Vous savez nous ne partageons pas la même culture et n'avons pas les mêmes susceptibilités.

Quant aux excuses de la famille Sidh, il sera difficile à Raphëlk de les faire car il est mort. La cause de sa mort ne m'est pas connue donc il est trop tôt pour en parler. Mais, je ne pense pas qu'elle a été entraînée car il vivait au-dessus de ses moyens. J'espère qu'elle n'a pas été entraînée pas les paroles qu'il a prononcées en ses lieux. Je suis surpris, par contre, que vous soyez au courant de la disparition de Patresis Sidh, le Baron du Delta.

Dame Enimia ne vous a pas insulté donc je ne vois pas pourquoi elle s'excuserait. Si l'intendant d'Empersiste veut des excuses de la part de ma maîtresse, j'imagine qu'il est assez grand pour les demander lui-même.

"Nous avons beau ne pas avoir la même culture, traiter un homme d'être Meloï incarné se fera ressentir comme un affront indigne dans toute la Gaedienté ! Si je ne dois pas juger cette déclaration comme une insulte, alors aucun vassal n'a devoir de défendre son suzerain des calomnies qu'on formule en public.

Quelle audace, monsieur, d'oser demander à ce que Dertil demande des excuses alors qu'il est absent même de cette salle. En quoi devrais-je ne pas me sentir concerné d'une telle déclaration, publique qui plus est ! Si vous vouliez que seul Dertil se sente insulté, vous auriez dû vous entretenir avec lui en privé, et cracher sur l'homme, non sur l'Intendant, qui est le représentant de l'Empersiste et mon seigneur. Mais ici, en pleine assemblée, tout noble coeur se doit de réfuter les paroles prononcées contre Dertil. Si jamais on proférait à mon égards de telles perfidies dans mon dos et en la présence d'un de mes amis, j'ose espérer qu'il prendra ma défense. Quoi de plus normal ?

A présent, malgré la mort du seigneur Raphëlk, je pense que la Maison Sidh peut encore s'excuser et être pardonnée. Je sais la disparition du Baron Patresis par son absence et le peu de nouvelles qui me reviennent de sa cité, et je compatis. J'espère même que certaines paroles appuyées par votre maîtresse viennent de sa douleur et de son deuil doublement tristes.

Enfin, excusez-moi si jamais vous ne nous traitiez d'hérétiques, mais, connaissant votre interprétation des mots et l'attention même que vous portez à quelques vantardises, je ne puis que considérez que ce que vous avez dit... (Saisit un papier des mains d'un copiste) "un territoire qui veut imposer une perception faussée d'une religion.", n'est autre qu'une affirmation des paroles de Raphëlk, qui me déclarât hérétique et mon seigneur démon."

Oui, il est vrai que le neveu de Dame Enimia a comparé votre intendant à Meloi. J'ai dit, au début de mon élocution, que je ne polémiquerais pas sur ce sujet. Si vous voulez une explication quant aux propos de Raphëlk, allez vous recueillir sur sa tombe, peut-être aurez vous des révélations.

Je n'y peux rien si votre intendant n'est pas présent à Ephyne. Contrairement à vous, je ne suis pas son secrétaire et ne connais pas son emploi du temps. Quant aux insultes publiques envers votre Maître, ma maîtresse ne les a pas initiées. Elle m'a demandé d'intervenir car elle jugeait qu'après la mort de Raphëlk, la famille Sidh se devait d'intervenir pour une question d'honneur, je pense. Toujours sur le même sujet, je pense que des propos publics peuvent être débattus en public. Ne pensez-vous pas? Votre Maître a t'il l'exclusivité d'être arrogant en publique avec d'autres personnes?

Vous citez l'exemple d'une personne qui profère à votre égard des perfidies dans votre dos. Ma maîtresse ne critique pas votre Maître dans son dos, puisqu'elle m'a demandé de le faire devant cette assemblée. Je suis persuadé, de plus, que vous vous précipiterez à rapporter mes propos à votre Maître, tel un fidèle vassal que vous êtes. Donc votre exemple avec votre ami est inapproprié.

Concernant, ma maîtresse, elle est, en effet, très triste. La disparition de son frère aimé, Patresis, le Baron du Delta lui a été insupportable, surtout qu'il a fait suite à l'assassinat de son neveu. Je parle de disparition car nous ne pensons pas que Patresis soit mort. Son défunt père avait oeuvré pour que les Perfidiens règnent sur le Delta du Beilan. Les efforts de son père sont donc réduits à néant, Dame Enimia songe d'ailleurs à quitter cette terre qui ne lui a apporté que malheur.

Vous noterez, Seigneur Arnaud de Loye, que je me suis appliqué à répondre à chacun des propos que vous souleviez.

Il n'en reste qu'un seul, la phrase que j'ai prononcée : "un territoire qui veut imposer une perception faussée d'une religion". La tournure de ma phrase était maladroite, comprenez, que Dame Enimia ne considère pas le Seigneur d'Ephyne, votre Maître, qui pourrait être le représentant direct de Gaëd sur Retrahant, comme tel et s'oppose à ce qu'il impose sa perception de la religion aux autres territoires gaëdiens comme à notre magnifique Royaume de l'Elbre.

"Quelle pitié, un vantard est un démon, un ami est un secrétaire. Vous devriez être moins ennuyeux et plus humble, envoyé. Je maintiens ma demande d'excuse de la part de la Dame de Perfidie.

Libre à votre maîtresse de partir ou quoi que ce soit d'autre. Faites comme bon vous semble. Quant à moi, je perds mon temps à parler à un mur gluant et provocateur, je ferais mieux de partir chasser au Royaume de l'Elbre, afin de connaître des Beilanais qui pourraient supprimer l'idée qu'on se fait de ce royaume à travers les paroles des Sidh."

En effet, les Perfidiens ne sont pas représentatifs du Royaume de l'Elbre. Ce territoire a une grande diversité de peuple et de culture. Vous devriez venir le découvrir.

Si vous vous voulez que Dame Enimia s'excuse auprès de vous, précisez moi a quel sujet ? Je n'ai critiqué que votre Maître.

Mon petit Arnaud, vous êtes ridicules à proférer de tels insannités apprener à modérer votre entousiasme mon cher ami et nous nous en porteront mieux.

La vieille femme qui venait de prendre la parole semblait considérer le pauvre empersois comme un petit hère égaré et un peu fragile ; elle paraissaiat énomrmément s'amusre de la situation et n'avait pu s'empêcher de pousser quelques petits rires pendants les différantes intervention des intervenants.

Le prince Orlyan se tourna vers la kandrasienne dont il n'avait jusqu'ici pas encore remarqué la présence :

Tais-toi vieille chouette ; il ne sied guère à un kandrasien ou une kandrasienne de s'adresser ainsi dans une assemblée de Retrahant et encore moins à un tel seigneur ami de notre peuple et de mon cher frère.

Retourne à tes tricots et laisse nous discuter de ces choses entre gens de bonne compagnie.

Il se détourna alors de la vieille kandrasienne pour s'adresser au seigneur Arnaud De Loye :

Je vous pris seigneur De Loye d'excuser le comportement de cette femme, il est ridicule et je souhaiterais que vous ne preniez point ombrage de son intervention ma foi fort déplacée. notre peuple souhaite selon une récente discussion que j'ai eue avec mon frère entretenir de bonnes relations avec le peuple de Gaëd et il serait dédommageable que nous nous froissions pour une telle gageure, ne trouvez vous point ?

Serdia poussa alors un petit rire strident qui fit grimacer l'intendant Aectelion :

Jeune homme, je parlé diplomatie quand tu portais encore des culotes aussi j'aimerais autant que tu cesses de me tréter de vieille chouette sénile ; c'est pas ton poste qui fais de toi un personnage important et je souhaiterais que tu me laisses m'exprimer comme je l'entends dans cette Assemblée, je ne suis pas tenue de t'obéir.

hrp : ce n'est pas l'intendant Aectelion qui est présent mais son frère Orlyan (qui n'est d'ailleurs plus prince Servant depuis la majorité du premier fils de Jehana...)
regarde tes mp s'il te plait

Le Prince Orlyan semblait stupéfait du verbiage de la vieille kandrasienne et se demandait vraiment qui elle pouvait être ; il fit un signe vers son aide de camp qui s'approcha pour lui signifier qu'elle ne dirigeait aucune ville en Kandrasie et ne semblait appartenir à aucune famille noble.

Ma chère vous semblez vous oublier ; ne doutez point de l'importance de vos interventions qui pourraient en fâcher plus d'un. Je suis désolé de vous avoir traîtée de cette manière il est vrai peu diplomate mais vos paroles me semblaient forts peu à propos. Pourriez vous vous présenter à Elderine auprès de mon intendant ?

Je ne crois pas qu'il vous connaisse, il m'en aurait parlé et peut-être qu'il pourrait vous rendre les anciennes terres de votre famille pusique vous semblez appartenir à une lignée de diplomates reconnus en Retrahant selon vos dires ; pourrions nous nous entretenir en privée de ces petits détails administratifs ? Il semble que vous monopolisiez la parole en ces murs avec votre "accent" si particulier et que la discussion pourtant fort intéressante semble se modifier à une vitesse plutôt impressionnante...

Le débat me semble clos pour ce qui est de son carcatère public ; un peu de décense je vous prie.

Il se tourna vers le seigneur Arnaud De Loye qui avait prit le parti de laisser les kandrasiens poursuivre leur discussion sans les interrompre et l'en remercia d'un signe de tête. L'initiateur des joutes kandrasiennes était toujours unanimement respecté en Kandrasie et il réprouvait les dissenssions qui commençaiaent à apparaitre entre ce dernier et la famille Sidh qui serait peut être prochainement liée par les liens du mariage aux d'Istria Arkspel.

Ayant eu droit à la partie réclame sur le Royaume de l'Elbre (l'envoyé était bien un marchand, à la base, non ?), Arnaud dut aussi entendre une vieille femme un peu délurée (semblait-il). Heureusement, le prince Orlyan le tira de cette situation pour le moins épineuse... Il fallait bien avouer que la dite situation commençait à battre de l'aile. Arnaud commençait même à la trouver plus absurde qu'après la diatribe du fol (curieux fol, qui plus est). Aussi décida-t-il d'être plus exhaustif, afin de ne pas s'embourber une nouvelle fois dans des discussions de plus en plus stériles.

"Seigneur d'Elderine, merci à vous. Quant à vous, envoyé, ne bronchez pas plus. Je demande des excuses. Sur quoi ? Sur vos paroles, sur vos dires contre Dertil, que vous traitâtes d'arriviste, d'être insignifiant. Je passe outre vos prétentions ménadreuses et évasives, si vous dites qu'elles ne touchent pas nos croyances, eh bien soit !"

L'émissaire d'Enimia Sidh resta perplexe. N'avait t'il pas dit que si l'intendant d'Empersiste voulait des excuses pour les critiques envers sa personne, il imaginait que celui-çi le ferait par lui-même. Etrange, très étrange. Ce Seigneur d'Empersiste s'entêtait pour une cause qui n'était pas la sienne. Enimia aurait t'elle défendu son Roy? Sûrement mais pas pour cette raison, elle méprisait l'arrogance et le Souverain du Royaume de l'Elbre n'avait pas ce défaut.
Il avait provoqué Arnaud de Loye en nommant l'intendant d'Empersiste son Maître, ce dernier n'en avait eu cure et il persistait à le défendre. Il devait avoir une relation étrange entre ce vassal et l'intendant d'Empersiste.
Soit, il en serait ainsi, il voulait des excuses, il en aurait. Le message qui devait être entendu devant l'assemblée avait été dit : "Le Delta refusait toute ingérence de l'Empersite dans le Royaume de l'Elbre, sa maîtresse espérait que le Beilan saurait surpasser ce territoire anarchique que seul Ezald avait su, un temps, calmer, avant qu'il ne le mène à sa perte".

Seigneur Arnaud de Loye,

Je suis désolé si mes propos envers votre M.., euh, Intendant, vous ont offensé. Je vous prie de m'excuser de vous avoir offensé à travers lui.

Je note que vous êtes le seul à le défendre. Je n'ai vu aucun autre Seigneur Empersois s'exprimait en ces lieux. Ceci n'est pas regrettable, mais étonnant.

Vous me rétorquerez, de la même façon, qu'aucun Seigneur de l'Elbre ne s'est exprimé. Mais, sachez, qu'ils condamnent l'intervention des Sidhs en ces lieux. J'apprécie d'ailleurs qu'ils ne se soient pas exprimés devant l'assemblée retrane pour critiquer mes propos, pourtant au sein de notre conseil, la famille Sidh a été mise au ban.