[Kam'Kawsr] Début de l'hiver.

Kam'Kawsr, de sa position élevée et de ses larges murs, avait passé l'un des automnes les plus chauds qu'on puisse passer en Aevenspir. Le crépitement des feuilles mortes, le doux vent venu de Kandrasie, les couleurs ocres de forêts se préparant au sommeil, les parades de soldats ciraniens devant les murs de la princesse.
Quelque chose ne semblait pas aller, Silgka le voyait bien. Néanmoins, elle ne s'en inquiéta pas outre-mesure. Du haut de ses murs, c'était une grande armée qui bivouaquait et remplissait les alentours de milliers de feux. C'était somme toute fort beau, mais un peu étrange.

Il y avait déjà quelques temps, Silgka avait lancé un défi à un seigneur cirannais. Le seigneur n'avait jamais répondu. Et pourtant, à présent il était là, devant les murs de Kam'Kawsr à crier des ordres. Le problème venait de son compagnon, qui n'avait pas été invité au rendez-vous galant qu'avait proposé Silgka.

Les souterrains aidant, Silgka fit preuve d'un certain sang froid, sachant que rien ne serait réellement perdu. Aussi se mit-elle a rédigé d'abord une missive à Monseigneur Matir, qui devait changer de ville et qu'elle devait remercier, puis à certains puissants du monde de Retrahant. Une fois fait, elle attendit que l'hiver s'abatte calement mais inéluctablement puis écrivit une lettre au seigneur Inha et à son certainement amant.

Citation :

Messire Inha, ou monseigneur, que sais-je,
Cela faisait déjà de nombreux mois que je n'attendais plus votre visite. Mieux vaut tard que jamais, dit le proverbe. Je suis heureuse de voir que vous êtes un homme qui relève les défis.
Néanmoins, le défi proposé était un gentil affrontement entre nos armées personnelles. Ne vois-je donc pas les couleurs de votre frère ou parent flotter à côté des vôtres ? Me voilà fort marrie de voir que vous ne respectez pas votre parole.

Bien à vous,
Silgka Maakan.