[Assemblée] Une page se tourne

Ephyne, Assemblée de Retrahant.

Tandis que les tribunes Aevenspeers poussaient les Kandrasiens à se battre, que les Fironkois et les Graméens sentaient la tension monter avec les Beilanais, il se passa quelque chose qui bouleversa Retrahant. Le Baron de Filem, seigneur Beilanais, s'opposa au régime de son royaume, qu'il jugea injuste. Soutenu par ses alliés, les Seigneurs Alanor Calmanan de Kandrasie, la Kandrasie toute entière et les Seigneurs Dertil de Crykas et l'Empersiste entier, une grande bataille eut lieu devant les murs de la baronie, opposant les Arkspel du Beilan et leurs alliés, à la juste fureurs des chevaliers Kandrasiens et de leurs alliés Empersois.

La bataille fut violente et intense, mais ne dura pas plus d'une journée. Les étendards de Kandrasie et d'Empersiste flottaient au vent, ce soir là. Le Régent Calmanan y participa lui même, menant les chevaliers Elderins à la bataille. Un rapport parvint au représentant d'Ephyne à l'assemblée. Il était clair et sans appel. Celui ci se leva et le lu.

"Seigneurs,

Devant la menace grandissante de la famille Arkspel, représentée au Beilan par la comtesse Narcosia du Beilan, Kandrasie dût réagir. Le noble Régent Alanor Calmanan et ses fidèles seigneurs et chevaliers menèrent alors leurs troupes contre cet ennemi de sang. Lors de la violente bataille qui en suivit, les Arkspel furent alors vaincu, mais cette croisade ne s'en terminera point ici. La guerre ne se terminera que lorsque que le dernier des Arkspel aura péri, et de fait lorsque le dernier des Sidh périra. Les fruits de l'odieux mariage qui eut lieu entre cette famille et les oppresseurs de Kandrasie seront enfin récoltés. Le Seigneur Calmanan y veille, et la menace Arkspel ne sera plus qu'un mauvais souvenir pour tout Retrahant.

Il est aussi à noter que le vaillant Empersiste soutint les chevaliers Kandrasiens dans leur croisade contre la vilénie qui habitait le Beilan. Les raisons sont multiples, mais je laisse l'Ambassadeur d'Ephyne parler de la question.

Bientôt, les chevaliers marcheront sur Catrisis. Dame Narcosia ne pourra se cacher éternellement et devra répondre de ses actes devant la justice Kandrasienne. Ainsi fut la volonté de mon Régent, des Dieux, et d'un peuple tout entier."

Ilaak d'Itoria était présent à cette assemblée, après l'annonce du kandrasien qui le laissa sans voix, un long silence s'installa dans la salle. Brisant ce dernier, le nouveau prince pris la parole :

Ainsi donc la dame de Catrisis représentait pour vous une menace. Je connais dame Narcosia, et je doute qu'elle eut même échangé un mot avec vous depuis le... couronnement de votre seigneur. Sous prétexte qu'elle possède soi-disant du sang Arkspel elle est pour vous dangereuse ?

Ainsi donc est le célèbre sens de l'honneur kandrasien ! Allons, soyez sincère, s'agit-il la d'une pulsion expansionniste ? Où plus simplement que la descendance du seigneur Cadenwarr vous ait fait subir de telles atrocités que même le légendaire honneur kandrasien céderait face à l'envie de vengeance ?

Sachez que quoiqu'il en soit le Ciran condamne cet acte de violence gratuite. Mais le Ciran condamne plus encore l'intendant empersois dont les actes sont inexcusables et dont nous sommes profondément déçu.

Le cavalier avait accéléré la cadence, malmenant sa monture, tentant désespérément d'éviter les branches basses et fourrages qui lui fouettaient le visage quelque peu ensanglanté et déformé par la panique. Les longues colonnes de soldats qui avaient entamé l'ascension des hautes montagnes, bravant les pentes et le vent, la Glace et la boue, disposaient d'étendards multiples dont les couleurs étaient étrangères et significatives d'un piège bien préparé. Keneran Kar avait ordonné à Vivacier d'envoyer de multiples messagers et il fallait impérativement que le siège soit rompu et que les troupes prennent place dans leurs forts et lieux fortifiés respectifs... Le Delta serait, avec Tourage, épargné, s'ils pouvaient seulement être mis au courant.

Le cavalier s'arrêta brusquement. La monture émit un son strident peu enjôleur et se cabra alors que le messager regardait éberlué au fond du fossé bordant le chemin.

Un homme y gisait, des flèches le transperçant de toutes parts, le blason noir et blanc de la tour affligée par la foudre sur le cuir de l’armure...

Garil... Garil !

Il n'eut que peu de choses à dire de plus que le nom de ce messager, le dernier avant lui envoyé par Keneran pour prévenir l'armée assiégeante... Tout devint clair, lorsque le pieu lui enfonça le flanc. D'un mouvement, le cavalier se libéra de l'emprise du soldat, lui faisant face, avec peine et lança son destrier au galop ; la sueur coulait le long de ses tempes, les battements de coeur s'accentuant et délimitant la frontière entre le vie et la mort, l'arrêt cardiaque et l'explosion de son coeur.

Le coup lui brisa les os du visage et toutes ses dents de devant. Malgré l'épais manteau de feuilles mortes, le choc de la chute émit un craquement audible, signifiant un bras ou une côte meurtrie. L'homme hurla en crachant le sang emplissant la bouche et tentant de remuer un bras inerte, gesticulant ses jambes pour échapper à la mort...

Il l'entendait, l'homme arrivait... Les hommes arrivaient.

Ouvrant ses yeux avec difficulté, il put voir le blason d'un allié historique et devant Gaed, Tout Puissant... Ephyne...

Alors qu'il pleurait et implorait dans des gargouillis immondes et grotesques la vie ou le pardon, il voyait sa femme et ses enfants devant l'âtre de la cheminée, au chaud et insouciant.

Ferme ta gueule barbare!

L'obscurité prit place et l'espoir de sauver des milliers de Touragiens et de Perfidiens avec...

~~~~~~

Les troupes du Delta et de Tourage attendaient patiemment que les quelques ingénieurs et travailleurs terminent les derniers trébuchets autour des murs de la ville de Mont Heffim.

Arghal avait, avec l'aide du général Wald, mis en place un recensement des troupes pour déterminer les pertes dues au climat, au voyage et à l'épidémie de crampes d'estomac qui avait sévi suite à la consommation de fruits des Mornemares ; un moindre mal qui avait rendu léthargique plus d'un homme fort dans leur vie.

Le Comte des Glacées avançait, grand et bardé de fourrures, surplombées de sa longue cape noire et blanche, vers les troupes et leur faisait des signes de têtes alors que tous mettaient un genoux à terre pour obtenir l'honneur d'être vu et apprécié d'un Kar.

Les fières troupes de Tourage vénéraient cette famille, libératrice du joug du Bas Monde, détentrice des clés de la vraie voie, du salut des monts.

Arghal marchait de long en large toisant les troupes, leur montrant qu'il était honoré lui même de disposer de ces mastodontes de la guerre.

Wald à ses côtés discutait de la possibilité d'instaurer quelques forts Perfidiens dans la vallée de Roquebrune ou Valrouge pour entériner les possibilités d'actions dans la région. De même un arsenal Touragien dans le Delta permettrait aux Glacées d'émanciper leurs activités et de casser l'image barbare dont ils disposaient depuis tant de générations.

C'est ainsi, que lors d'une journée de siège, le sol se mit à trembler... une vibration douce et régulière puis de plus en plus intense avec cette caractéristique significative d'une armée prête à faire couler le sang.

Arghal leva les yeux vers les quelques hauteurs alentours et les contrebas menant aux grands chemins. Il devait y avoir bien plus que leurs propres armées tant l'intensité du tremblement était effarant. Les cors vibrèrent dans la vallée, les cors Touragiens, et du Delta.

Les troupes s'organisèrent du mieux qu'elles purent, les armées formèrent des tas compactes d'archers, les épéistes et lanciers formèrent un amoncellement palpable de force meurtrière et les chevaliers du Delta enfourchèrent leurs destriers aidés de quelques hommes...

Arghal monta son cheval et se posta en face de ses troupes et leva son épée et criant le nom de Tourage et du Delta, reprit à l'unisson par les soldats et les "barbares" des Glacées.

... Restez groupés, Tourage vaincra !...

C'est alors que les tambours résonnèrent avec plusieurs cors puissants dans toute la vallée. Arghal écarquilla les yeux... L'Empersiste... La Kandrasie... Les couleurs étrangères se déversaient devant eux en un flot continu et inimaginable.

Les soldats restèrent de marbre et entamèrent leur dernier appel à honorer leurs bienfaiteurs.

Kar !... Kar !... Kar !... Kar !...

Arghal voyait la destinée qui l'attendait, celle de la famille et des Glacées. Il leva son arme et s'élança en avant de ses troupes, les rangs partant dans une course folle et dévastatrice, vers ce qui sera la plus grosse traîtrise du Beilan et la plus grosse défaite de Tourage et des Kars.

~~~~~~

Corps brûlés par des feux grégeois, soldat lacérés et éventrés, membres ensanglantés, les vallées de Mont Heffim garderaient à jamais le symbole de la traîtrise et de la dévastation.

Keneran ne comprenait pas... Il avait suivi avec un faible contingent les envois des messagers et était arrivé trop tard. Cet homme, bien grand que les autres Kars pleurait. Les larmes coulaient alors que son visage typique de la famille, restait stoïque et avait cette lueur froide et mystérieuse qui faisait de lui le seigneur de Vivacier et l'homme le plus craint à Tourage.

Pourtant, des larmes coulaient sur son visage alors qu'il arpentait les sentiers naturels entre chaque corps, et tas d'armes et de membres décapités.

L'odeur de roussi et de chair brûlée pénétrait ses narines alors même qu'il voyait quelques visages qu'il reconnaissait comme souriant et participant à la grande Tour affligée et à son ascension.

Un Touragien se dirigea vers le dernier Kar pour l'enjoindre à s'écarter car une troupe Kandrasienne se dirigeait vers leur position ; D'un mouvement, le seigneur l'enjoint à le laisser et de s'occuper de cette affaire de par lui même.

Il s'arrêta net devant une dépouille dont la carrure semblait étrangement familière... L'homme disposait d'une capuche et d'un blason de Tourage bien mieux ciselé que n'importe qui. La grande masse d'arme à sa main le terrifia.

Retournant le corps avec difficulté, il souleva la capuche...

Eld...

Le cri de Keneran se répercuta en un écho effroyable à travers les Glacées alors même que son visage se déforma sous la douleur.

Peu de temps après, le corps d'Arghal fut retrouvé transpercé de pieux et la main droite coupée en une signification encore inconnue des Kars. La masse d'arme, l'épée d'Arghal, les deux corps ainsi que ceux des chefs de clans Grehn, Grehm, Korlan, Traffarle, Mortelidis, Liyan'k, Mordre, les seigneurs Drakv, Tarter, les chevaliers de Tourage tels que Veneris et Frak furent retrouvés et rapportés à Tourage.

Keneran ne comprenait toujours pas... Ses longues discussions avec Arghal et Elderan depuis l'agression injustifiée du Baron Fïlem sur la personne de la Comtesse Sidh, leur cousine, avaient suscité de nombreuses interrogations. De même que l'accusation de Dame Sidh sur le fait que Mont Heffim avait subi le courroux de Gaed pour l'esclavagisme outrageant et l'alliance des seigneurs sans scrupules du Beilan.
Alors même que Dame Comtesse Sidh avait tenté de modérer l'agression du Baron Fïlem au Conseil de Beila, celui-ci avait continué et outrepassé les ordres de son Comte, Arghal Kar. Une nouveauté, le baron si fidèle aux Kars et au Beilan, avait d'un seul coup changé... Pourquoi ? Nuls ne le savaient, mais tous pouvaient hypothéser qu'il avait eu une soudaine envie de se venger du départ de ses confrères et de la destruction sans rapport avec le Delta de sa propre ville.

Le ridicule était à son comble alors même que l'on pouvait voir l'Empersiste et la Kandrasie ressurgir de nul part et sans véritables raisons, si ce n'est que celles enfouies depuis des lustres dans les tréfonds des archives... Une volonté de casser la monotonie de leurs existences, ou d'emplir leurs coffres et se satisfaire de détruire un semblable ou une alliance officieuse alors même que la Gramée se déclarait autonome et indépendante d'Ephyne et que la réaction de cette dernière avait manqué inlassablement, ou que Gaed s'octroyait une alliance avec les chevaliers impies de la Kandrasie de même que de venir en aide à de simples petites seigneuries insignifiantes du Beilan, telles que le seigneur Fïlem aidé du tout nouveau et complètement déluré Athanasis, espion à la cause du plus offrant ou du plus respectueux.

Les raisons de cette destruction inopinée étaient des plus grasses et peu honorifiques. Soit la richesse de toute une nation croulait après tant de générations de coopérations, et ceci dénotait la véritable envie et égoïsme d'un simple baron de venger un mal qui n'en avait jamais été un. Des raisons, bien trop mystérieuses pour être comprises...

Keneran pleurait la mort de ses proches, mais de générations de héros Touragiens, d'hommes prêts à défendre un principe, une contrée en son ensemble pour la seule raison d'avoir compris l'identité même du Beilan. Il se mordit la langue en pensant au nombre de fois où il aurait dû prendre la parole au Conseil pour faire valoir les droits de Tourage avant ceux du Beilan... mais non, lui aussi avait compris ce qui unissait les seigneurs : La volonté de survivre...

Le Beilan sombrerait dans la décadence sous peu, qui resterait il pour défendre ces contrées contre les seigneurs félons de Retrahant : La Marquise... Seule elle ne pouvait faire grand chose...

Le Baron Fïlem en avait décidé ainsi et perdait deux grandes influences au Conseil d'Ephyne, d'ailleurs, les deux seules influences et voix à Ephyne. Le Beilan perdait aujourd'hui bien plus que la victoire d'un simple Baron naïf.

~~~~~

... Le représentant de Tourage et Beila se leva au milieu d'un discours sur les actions barbares de seigneurs aux frontières à Fironk. L'assemblée d'Ephyne le toisa alors même qu'il déchirait le blason de Beila et le jetait à terre...

Il tenait à la main un parchemin et serrait le poing de l'autre.

Se dirigeant vers la baronnie de Mont Heffim il lui cracha au visage et lui lança une phrase dans un dialecte des Glacées lui signifiant avec haine :

... les traîtres ne voient jamais plus loin que le bout de leur virilité. Impassible je ne puis rester face à la décadence de vos actes. Vous osez vous allier à la félonie pour faire valoir une agression qui n'a jamais eu lieu au Conseil de Beila. La Comtesse vous avait donné nombres mérites et avait justifié votre avènement au Conseil face à la réticence de certaines seigneuries. Comment avez vous osé être à ce point idiot et laisser la porte ouverte à nos monts et nos contrées aux barbares et pillards de ce monde ? Egoïste ou naïf, vous venez de détruire les efforts de plusieurs générations...

Descendant les marches, il prit la parole devant tous.

Tourage n'est plus, les Kars ont été trahis par Mont Heffim.
Je remets ma voix au représentant de la Marquise du Piedmont.

Il salua le représentant avec courtoisie et serra le poing en se tournant vers l'assemblée en son ensemble.

Les Kars ont peut être été naïfs, ils ont peut être aimé l'utopie de l'unité, mais il me semble que Retrahant se perde dans des alliances qui n'ont point lieu d'être et que les raisons qui les appuyent n'en sont point du tout.

Pour Tourage et les Kars...

L'homme fit échouer la cape de la Tour blanche sur fond noir, transpercée de toutes parts par les éclairs dévastateurs, surplombant la cité de Terresdieu, joyau du Beilan...

Il ne restait presque plus personne en tribune aevenspeer, suite aux dissensions de forme sur le propos de questions délicates. Les quelques Aevenspeers baillants qui sirotaient leur liqueur ne firent pas même attention au rapport.

Le temps passa donc, puis, tout à coup, un Aevenspeer équipé de pied en cap entra comme une rafale et pressa de questions sa tribune

- Quelles sont ses rumeurs qui nous sont parvenues ? L'Empersiste et la Kandrasie bafouant la souveraineté beilane ?

- C'est à dire que... Eh bien... En fait... La situation est éminemment compliquée, et...

Furieux, l'homme abandonna sa tribune deserté sans un mot, et courut à celle beilane, leur criant :

- Aevenspir répondra à l'appel de l'Elbre, comme l'Elbre a répondu jadis à l'appel de notre pays ravagé par Valkmir Fauste de Ciran ! Par Daaran Kemer, le Karsper beilan, unissant jadis nos deux pays sous la flamme de la fraternité ! Par Daaran Kemer, et par la Libération karsperique du printemps de l'An scirjique trois cent soixante quatre !

Ne faite pas une grosière erreur, vous risquez de le regretter. De toute façon votre alliée la Comtesse n'est plus.

La souveraineté beilane est en train de subir un renouveau. Bien que la Kandrasie et l'empersiste aient leur propre buts, ils n'ont fait que répondre à ma demande. En effet la situation est compliquée.

Votre attention est louable, mais elle n'a pas sa place dans ce fait.

Surpris par l'intervention du beilan, l'Aevenspeer reprit

- Notre allié est l'Elbre ! Ce que nous regretterions à coup certain serait... l'oubli de notre dette et d'une antique amitié envers votre pays.

Il est certain qu'Aevenspir ne pourrait soutenir militairement une guerre civile pour un renouveau de souveraineté. Mais ce que nous voyons, nous, est l'ingérence de deux puissances dans les affaires de l'Elbre, ce que nous ne saurions tolérer.

-Messeigneurs, considérez que la haute tour des Glacées qui s'élevait chaque jour de plus en plus ne fera plus d'ombre à personne.
Je ne pense pas que vous voyez assez loin pour deviner les intentions du maître d'Ephyne.
Celui-ci a toujours su guider le pays d'une main forte et ferme, ce dont l'Empersiste a besoin, et l'Empersiste le lui rend lorsque l'Intendant en a besoin.
Il n'est pas nécessaire qu'il y ait de justifications, étant donné que les Gaëdiannistes déviants n'en tiendraient pas compte.


C'est pourquoi Messires, je ne répondrais plus à aucunes de vos accusations sans fondements.

Le conseiller se rassit, restant dans la salle au moins pour écouter.

La représentente graméenne pris acte des évènements survenus dans l'Ïlot de perfidie et dans d'autres province du Beilan.
Elle ecouta atentivement les differents intervenants afin détablir un document d'achive pour l'usage du haut conseil....Elle murmura à une intérrogation à un gréffier....

*- Pardonnez moi, mais je pensais que l'Eglise Gaedienne etait unique et unie....Qu'est-ce qui a bien put causer une telle action de la part de gens de même foi ?? *

L'Aevenspeer reprit :

Certes non : la tolérance et la profondeur du Gaedisme beilan n'ont rien à envier au gaedisme empersois, je suppose... Un Gaedisme trop semblable à celui qui meurtrit notre propre pays, jadis.

Aevenspir ne saurait aussi oublier l'intrusion du seigneur Roi Dertil de Crykas d'Empersiste, qui signa la douloureuse perte de la dynastie aevenspeer Mogus -perte provisoire, nous l'espérons encore. Le seigneur Roi Dertil de Crykas d'Empersiste devrait peut être réfléchir avant d'agir sans volonté de justification, s'il souhaite mourir de veillesse sur son trône ephynois.

Puis, après lecture d'une missive qui venait de lui être remise :

- Notre pays ne soutiendra pas présentement les terres de l'Elbre, mais nous déclarons le gel de nos relations diplomatiques avec Kandrasie et Empersiste, et promettons de ne pas passer à coté d'une occasion de soutien aux derniers loyalistes beilans, qui n'auraient jamais permis l'ingérence d'Empersiste et de Kandrasie dans leurs affaires.

Un noble Kandrasien s'avança et répondit à l'Aevenspeer

"De toute manière il y avait dejà un gel dans les relations entre l'aevenspeer et la Kandrasie, alors un peu plus ou un peu moins…
Je suis heureux que l'Empersiste se soit battu à nos cotés, nous avons pû aider le Baron Filem ensemble et mettre un terme à l'égémonie du Delta.
Nous avons enfin repris notre honneur en détruisant les derniers vestiges d'une famille qui nous a causé bien du tort dans le passé. Qu'Erus en soit remercié ! La justice est rendue ! Nul ne peut faire du mal à notre peuple sans recevoir un jour ou l'autre le retour de baton. Que tout le monde le sache, nous ne souhaitons pas la guerre et n'avons pas de désir d'invasion envers qui que ce soit. Seulement un désir de justice. Ceci étant fait nous souhaitons enfin vivre en paix."

A nouveau, le représentant d'Elderine.

"Il n'y a pas à s'étendre plus que cela sur la question Arkspel. Les familles du Delta étaient Arkspel, et bien qu'elles eussent voulu se cacher de la justice Kandrasienne, elle ne reçut que ce qu'elle méritait de recevoir : la colère Kandrasienne. Que l'Empersiste se soit déplacé ne nous concerne pas, puisque leurs raisons nous sont inconnues et totalement indifférentes.

Homme de Ciran, voyez nos actes comme vous le souhaitez, mais sachez que jamais nous ne laisserons d'affronts non lavés. Ceci en clos un, ou presque. Mais chacun voit midi à sa porte, hm ? Vous voyez ici l'occasion d'agrandir vos frontières, essayez donc. Menacez nous. Faites donc comme l'Aevenspir, peuple de barbares avides de guerre ! Menacez nous, et accusez nous de vos mensonges pour cacher vos véritables pensées. Sachez que vous ne faites absolument pas peur à Kandrasie, et votre mariage politique n'en changera absolument rien.

Kandrasie n'a pas d'alliés, et n'en a pas besoin. Elle se suffit à elle même, mais ne voyez pas là l'occasion de croquer la pomme. Tentez d'y mordre à pleines dents, et vous y perdrez plus que ce que vous ne pouvez le penser."

Argan qui était encore jeune et nouveau dans le territoire de Kandrasie voulut se mettre au parfum des nouvelles, mais il avait beau écouté attentivement chaque prise de parole, il ne comprit rien, il décida donc de prendre la parole afin d'éclairer sa lanterne

Mes seigneurs,
Pourriez vous me dire ce qu'il se passe? Non pas que j'y met de la mauvaise volonté mais je suis perdu. Pourriez vous m'indiquer le cours des nouvelles?

Même s'il parut ridicule à son propre regard, il devait posé cette question, il avait besoin de savoir.

Le seigneur de Valamar se leve.

Seigneur Alanor Calmanan de quel droit vous permettez vous d'insulter le peuple des montagnes ? Il serait judicieux que vous reflechissiez avant de vous exprimer devant cette assemblée. Notre Karsper a juste rappelé les liens qui nous unissent avec le peuple de l'Elbre. Notre réputation en terme de fidelité n'est plus à démontrer.

Nous nous etonnons en effet de la menace que représenté la dame de Catrisis comme l'a fais remarque sieur Arshan d'Itoria. de même la position de l'Emperiste est pour le moins curieuse et une tentative d'expension n'est pas à exclure comme en Gramée il y a quelques années. Les dernieres explications de l'Intendant Dertil de Crykas sont pour le moins confus et son refus de justification est peut être un acte de déclaration de guerre aux autres territoires.

Je signalerai juste à cette assemblée que l'Aevenspir suivra avec attention la suite des évenements et se tiendra uni derriere son karsper.

Le Seigneur Iman se remet assis en scrutant l'assemblée.

[HRP : ce n'est pas Alanor, c'est un simple représentant. Alanor est encore sur le front en Beilan, ou il guerroit]

La tribune aevenspeer se remplissait au fur et à mesure que les nouvelles affaires prenaient le dessus sur celles ayant motivé son quasi abandon, et un représentant tout fraichement arrivé d'Eskadner se leva aux suites de la délégation de Valmar :

- Méfiez-vous, Kandrasien ! A force de vouloir nous affubler de ces qualificatifs, nous pourrions très bien les prendre au pied de la lettre, et agir en barbares avides de guerre !

Puis, s'adressant au jeune chevalier kandrasien :

- Je ne parlerais pas de la dernière affaire entre nos deux pays, puisqu'elle a été enterrée par incompréhension réciproque. L'affaire qui nous préoccupe aujourd'hui est que votre pays a bafoué la souveraineté d'un très vieil ami aevenspeer, le Royaume de l'Elbre. D'ailleurs, en des temps reculés, nous avions même suivis un Karsper originaire de ce royaume. Aussi, nous n'oublierons pas cette infamie.

Un autre aevenspeer se leva alors, et rajouta :

- L'honteuse alliance avec Empersiste a signé quant à elle une agression intergaedienne dont les Terres de Ciran se sont inquiétées. Aevenspir et Ciran ont donc décidés de s'unir pour répondre à la menace de la constitution de groupuscules empersokandraques. Nous unirons nos forces devant votre expansionnisme opportuniste !

Le Seigneur Fïlem décidé d'intervenir au Conseil d'Ephyne pour mettre les choses au claire. Ce dernier avait finalement prit l'intendance du Beilan, mais ce pays meurtri devait être reconstruit totalement.

Je suis fatigué d'entendre que la souveraineté beilanaise a été bafouée car ce n'est pas le cas. La Kandrasie et l'Empersiste ne se sont pas alliés mais ils se sont regroupés derrière moi lors de l'insurection en Beilan.

Il est vrai que si des intérêts personnels compréhensibles d'eux seuls n'étaient pas présents, ils ne m'auraient pas aidé. Alors cessez de dire que nous assistons à une alliance entre ces deux territoires. Je ne serais pas surpris de les voir un jour en guerre.

Au lieu de crier à l'expansionnisme, qui au demeurant n'existe pas puisque aucun kandrasien ni empersois est encore sur la terre du Beilan, vous feriez mieux de préserver votre territoire qui ne représente apparemment qu'un vulgaire jouet entre vos mains, tant vous êtes obstinée à le voir se faire écrasé face à une force que vous ne pouvez contrecarrer.

Dame Ona je vous remercie profondement de votre intérêt envers notre térritoire, mais il ne s'agit ici nullement d'ingerence ou de souverainté bafouer. Le seigneur filem a trouvé des allié pour mener a bien son agréssion envers l'îlot de la Perfidie, et par effet de bord a défait le gardien de Beila.
Cependant en tant que Marquise indépendante, je vous soutient dans votre action envers ces deux pays hostile, et je souhaite que nous entretenions des relations similaires a ceux que vous aviez avec dame Narcosia.

Un homme aux riches atours se leva dans la tribune Beilanaise, portant sur ses vêtements le blason d'Estiria et le symbole des marchands de l'Elbre.

"L'Aevenspir ne marquerait-il pas par ses propos un attachement à un Beilan qu'il pouvait facilement contrôler ? Que je sache, dame Ona, la cité de Beila est actuellement occupée par un Beilanais, non par une quelconque Kandrasien ou Empersois.

Reste la question de la religion. Question ridicule en l'occurence : l'Intendant d'Ephyne est à sa place par la grâce de Gaed, qui est mieux placé que lui pour savoir qui bafoue notre Dieu ? Peut-être pourrions-nous affirmer que ceux qui fraient avec les animistes du Nord n'ont de Gaedien que le nom... L'autre solution étant que vous, Dame Ona, vous voyiez comme protectrice de notre religion ? Je ne crois pas. Il semblerait plutôt que, pour des motifs fâcheux, vous vouliez retirer au Royaume de l'Elbre sa souveraineté actuelle, replacer à Beila vos pantins, et envahir avec les hérétiques Ciraniens la Kandrasie ? Fort bien ! Je n'irai pas défendre les Kandrasiens, qui ne partagent avec mon peuple que l'apparence physique. Mais j'accepte mal que vous salissiez l'honneur des Beilanais restants en les jugeant comme des individus sans aucune souveraineté. Que sommes-nous ? Des moutons dont vous laissez les Sidhs s'occuper ?

Dame Ona, soyez honnête ! Votre "ami de toujours" n'est pas le Beilan, mais bien cette famille Sidh à qui vous voudriez laisser le royaume. Si ce n'est vvraiment pas le cas, et bien ! En tant que part de vos excellents amis, je vous prierai de bien vouloir cesser ces jérémiades sur notre royaume et de laisser Gaed aux Gaediens !"

"Allons allons, Aevenspeer. Nous serions vraiment tristes de vous donner l'occasion de faire ce dont vous rêvez depuis quelques temps... Vraiment.

Mais ne vous en faîtes pas, nous sommes ivres de paix ! Preuve à l'appui, notre Régent va organiser une somptueuse fête à son retour du Beilan, qui ne saurait tarder. Vous n'oseriez pas venir jouer les trouble-fêtes, si ?"

Le représentant d'Eskdadner reprit :

Homme de l'Elbre, ces affirmations sont à proprement parler offensantes ! Oseriez-vous prétendre que nous nous moquons de notre Histoire, ou que nous n'avons aucune considération pour le soutien beilan lors de la Reconquête karsperique ?

Non. Bien sûr que non. Des puissances étrangères foulant le sol d'un pays en bafouent la souveraineté, cela est aussi simple. Notre pays, lié avec Beila depuis fort longtemps, possédant une dette à son égard, s'offusque de cet état des faits de la façon la plus normale qui soit.

Puis, vers l'Assemblée :

De quel droit des puissances étrangères pourraient maintenant fouler des terres souveraines en toute impunité ?

Ce que nous voyons, nous, Aevenspeers, est la destitution du Gardien de l'Elbre, et la prise de sa Capitale, par le fait d'une intervention empersokandraque.

Si le Seigneur Filem avait pu conduire son pays à l'accepter en tant que nouvel Intendant du Royaume, nous restons persuadés que le Seigneur Arghal Kar se serait soumis à cette passation de pouvoir. Mais le fait que deux pays s'unissent avec le Seigneur Filem pour le conduire sur le trône est inacceptable. Que cela ait été ou non conduit indirectement par la défaite des Sidh.

Car certes ! A tout ceci s'ajoute seulement le fait que les Sortaksper ont une dette personnelle à l'égard de la famille Sidh, et que leur entente était publique. Si leur seule défaite avait été amenée, cela aurait donc conduit à la mise en scène de la seule Karsperie, qui ne saurait entrainer son pays dans une affaire liée à ses propres relations...

Les faits ne doivent pas être détournés. Car notre Karsperie n'aurait pas blâmé une attaque de la baronnie des Sidh, pour peu qu'elle se soit trouvée dans des règles honorables et une justification claire. Mais en agressant par surprise, et en agressant en tel rapport de force, toutes les règles furent défiées. Par ceci, notre estime envers l'honneur kandraque se trouve fortement amenuisé.

...Par ailleurs, pour répondre à certaines affirmations, non, nous n'agresserons pas Kandrasie en liant surprise et union de forces multiterritoriales, nous...

Le représentant d'Elderine devenait de plus en plus las à mesure que la discussion avançait. Il était persuadé que l'on pourrait tuer un âne à coup de figues molles avant de faire entrer quelque chose dans le crâne d'un Aevenspeer.

"Ce que vous ne semblez pas comprendre, outre moult autres choses, c'est que mon Régent s'indiffère totalement de cette passassion de pouvoir. Ce qui nous intéressait, nous Kandrasiens, c'était la vengeance promise à la famille Sidh, et cela tout. Est ce notre faute si cette famille avait perverti le dirigeant du Beilan, à force de fricotage ?

Et cessez avec "empersokandraque", quel vilain mot. Totalement déplaisant à l'oreille, et surtout sans aucun sens.

Ce qui par contre peut me sembler détourner, c'est vous, représentant. Ou plutot le peuple Aevenpeer tout entier, puisque vous vous succédez ici à une vitesse folle. Tout d'abord vous nous déclarez à moitié la guerre en nous provoquant depuis quelques mois. Par la suite, après la déclaration de guerre de la Kandrasie contre la famille Sidh, vous vous élevez comme ses défenseurs et nous déclarez encore une fois à moitié la guerre. Puis cette envie vous tombe comme une envie pressante, et vous déclarez qu'en fait, vous ne réagirez pas tout de suite. Nous comprenons très bien que dans l'emportement vous ayez brassé l'air, puis rendu compte de vos anneries. Mais ensuite ? Après ce mariage politique vous assurant une force nécessaire, vous revenez à la charge ! Soyez sérieux, s'il vous plait. Si votre vision de l'honneur Kandrasien choit dans votre estime, c'est le courage Aevenspeer qui descend en flèche dans le mien.

Ayez au moins le courage d'assumer vos positions, comme Kandrasie assume les siennes. Nous ne ferons pas la guerre contre vous, même après toutes vos menaces et vos fausses accusations. Si Eskadner s'ennuie tant que ça, qu'elle aille faire des manoeuvres dans les déserts d'Orcum, les barbares Fironkois et Graméens aimaient ça, fut un temps."

"Certes non, puisque vous vous alliez avec les Ciraniens, qui osent encore se dire Gaediens. Mais passons. Je pense que votre discours a été suffisament clair : vous faites passer les intérêts des Sidhs devant en les cachant derrière un mensonge, en l'occurence la protection de notre souveraineté. Nous pourrions trouver insultant que des mercenaires décident de nous venger, si je puis me permettre.

Mais vous n'en serez pas à votre première contradiction, n'est-ce pas ? Offusquez-vous de ce que l'Empersiste prenne pied en Beilan, mais glorifiez l'aide reçue de Beilanais contre le Ciran - avec lequel vous êtes désormais en excellents termes. Les alliances dangereuses me semblent plutôt venir de vos montagnes, dame Ona. Des montagnes ou se cachent des Dames pronant la paix à la condition que le pouvoir soit entre les mains de leurs amis. Le Karsper Arkspel procédait de la même manière, il me semble, mais lui ne s'alliait pas avec des pays qui n'avaient rien à voir avec lui. Cessez de parler de notions qui vous sont désormais étrangères : vous insultez l'honneur Kandrasien, visiblement, et vous utilisez sans vergogne le nom de notre Dieu. Retournez vénérer vos idoles païennes, votre mariage nous en dit long sur la déchéance des églises Ciraniennes."

Ilaak se levat, foudroyant du regard le nouveau beilanais :

Comment osez-vous nous insulter Darian d'Estira, je ne sais si votre témérité est le résultat de votre inexpérience ou de votre folie, mais elle est absurde est dangereuse !
Notre foi n'est plus à prouver, contrairement à celle d'hommes qui ravagent d'autres cités gaediennes avec pour seule explication un marmonnement incompréhensible.

Sachez que je n'ai ni leçons à recevoir, ni explications à donner à un homme qui s'installe dans un pays qui vient de subir de graves tourments et qui ne connait pas la sérénité de son passé.

Et pour votre gouverne, dame Ona est gaedienne, surement mieux informés que vous sur les instructions de Gaed qui ne cessait de médire et d'insulter.

L'homme, qui se leva, n'était pas un des grands orateurs de son temps, pourtant il avait déjà parlé autrefois au nom des Fondations Marchandes, de ses intérêts, mais aussi pour défendre son identité Beilane et l'image de ces contrées si belles et autrefois si riches. Kelor se leva et salua la salle...

Permettez moi, seigneurs de Retrahant, de prendre part à cette... discussion sur l'intervention étonnante au sein même des contrées de l'Elbre. Gaed me garde de faire des impairs et de faire part de menteries honteuses comme la plupart des nobliaux présents à ce jour faste de dégradation de relations déjà bien mal en point.

Je me nomme Kelor, seigneur et représentant des Fondations Marchandes Beilanes.

Kelor, ce marchand richement habillé ayant gagné son titre et sa place à Ephyne par quelques coups juteux et coûteux, était un homme respectable qui n'avait jamais été perçu comme un palefrenier ou un imbécile par la gente de l'Assemblée Retrane. Sa barbe rasée, lui donnait un visage sérieux et propre.

Il n'est pas d'usage que je prenne la parole ici même, donc veuillez excuser ma faible expérience en ce qui concerne les discours et le parlé synthétique et clair.

L'homme mit un bras derrière son dos et commença...

Commençons par la niaiserie Kandraque de notre bon seigneur Intendant régicide et meurtrier.

Je gage qu'Erélian ne vous considère en tant que Fils et qu'Erus se fera un plaisir de vous accompagner à la porte de Thane tant vos préceptes de Justice et d'Honneur ont été des plus représentatifs d'un esprit fol et félon.

Lorsque les galères de la Fondation arrivèrent au large de l'Ilot de la Perfidie, comptoir le plus important, mis à part quelques grands ports d'Orcum bien entendu, de la côte Est de notre magnifique monde, elles purent voir une ville réduite à feu et à sang. Spectacle assez impressionnant étant donné que la mer avait tourné à l'écarlate par endroit et que la grande flotte Perfidienne se voyait couler alors même que la population... oui la population tentait vainement d'embarquer et de fuir sur des navires déjà surchargés et prenant l'eau, voir sombrant inlassablement et inévitablement vers les fonds de la Grande Bleue.

Un spectacle qui peut être le même partout ailleurs, certes, mais qui se révéla peu commun lorsque nous trouvâmes après quelques temps au sein même des rues, les enfants écorchés, les églises Gaediennes emplies à craquer de cadavres de femmes et de vieillards tenant debout tant ils avaient été serrés dans la grande bonté de la main de la Justice.

L'homme avait refoulé une faiblesse vocale, tant les images, qu'il se remémorait, avaient choqué.

Votre objectif fut atteint, vous vous êtes expliqué ici même devant tous, Serul, Amk'Cherk, les Scirjii, Lugh, Méloï, mais avant tout et simplement devant Gaed...

Chose faite, il s'en contrefichait de toutes manières, tout comme l'intendant Dertil de Crykas qui laissait la Gramée prendre son indépendance et renouveler la voix d'Amk'Cherk sans bouger le petit doigt. Etonnant pour un homme si emprunt de fierté et de Gaedianiaiseries.

Bien nous ne sommes pas ici pour palabré sur un massacre à grande échelle, mais bien sur des mots peu judicieux d'un homme n'ayant point compris un fait et une contrée bien différente de celle qu'il domine.

Dominer, oui, un mot relatant bien l'état de fait... J'éviterais de préciser que les ouie dires ont parlé de seigneurs Kandrasiens obtempérant à l'Ilot de la Perfidie et pleurant pour leurs actes honteux : Ce ne sont que des ragots de toutes manières.

La Comtesse Sidh et le Comte Kar n'étaient pas nobles à... fricotter. Dois je vous rappeler que le Comte Elderan était marié à une belle femme des Clans Orkalors et qu'Arghal disposait d'un engagement avec une Dame de Roquebrune. Il est vrai que cela n'arrêterait point un homme de ce monde, pourtant les Kars tout comme les Sidhs disposaient de principes peu familiers à quelques langues de damnés. Bien sûr, il est inévitable que vous ne souhaitiez point signifier la chose que je viens de mentionner, et que vous n’avez outre mesure balbutié pour embellir vos dires.

L'homme fit quelques pas alors même qu'il regardait les somptueuses moulures au dessus de quelques sièges Empersois et Beilanais.

Je n'ai qu'une chose à dire et je la dirais ici même.

Moi même présent au Conseil de la Couronne de Beila, j'ai pu entrevoir cette agression sans nom du Baron Fïlem sur la Comtesse Sidh et ne comprend point comment une telle chose à pu se produire tant l'étonnement se lisait sur le visage de la Dame du Delta ; Elle, qui avait fait monter ce Baron insignifiant aussi haut qu'un Comte et prenant d'ailleurs des voix sur son supérieur hiérarchique et Oligarchique... Qu'importe, je toise la stupeur générale lorsque le Baron, homme juste et réfléchi, prit le pas vers ce que j'appellerais et je peux justifier comme la traîtrise d'un soldat envers ses contrées et l'amour que nous avions tous pour son image et sa puissance.

La Comtesse était certes une femme mariée autrefois à une frustration que vous ne pouviez assouvir et donc vous avez usé de votre... honneur pour mettre un terme au danger et au déshonneur qu'elle représentait pour vous, Prism Supérieur d'Erélian.

Le Comte et Gardien de Beila était un homme à la volonté de disposer d'une contrée unie et forte. Il lui importait peu de disposer de pions et d'influences au sein même de Retrahant si l'unicité interne n'était point respectée et significative d'une réelle identité.
Lorsque certains d'entre vos nobles altesses se permettent de parler de nécessité et de "il n'avait rien à faire là de toutes manières", je commence à m'esclaffer d'indignation. Un Comte n'avait donc point le droit de faire respecter son droit sur un Baron l'ayant effrontément insulté devant la noblesse Beilane ?

Ainsi, les seigneurs Kandraques et Empersois souhaitaient destituer et anéantir une Comtesse tout en ne respectant point le Beilan lui même : Vous avez attaqué sans distinction et avec fourberie. Pourquoi Méloï vous étonnez vous donc ou nier que le Beilan n'a pas lieu d'être outré par un tel acte ? Même certains seigneurs du Beilan tentent de minimiser l'importance et le fondement de cette outrageante exécution au sein même de l'Oligarchie.

Kelor regarda sa propre tribune et secoua imperceptiblement la tête.

Ce n'est point de haute gravité que de se voir la cible d'hécatombes soldatesques et peupléiques, l'Oligarchie se devait de devenir la contrée la plus faible et la plus misérable de Retrahant au nom de la fierté et de l'honneur d'une contrée dont nous n'avons même plus de contacts depuis que l'ambassade de Feu le Roy Drehëran de Sombresources à Elderine fut pillée et incendiée.
Oui… cessez vos regards indignés, regardez les faits, le Beilan a retrouvé sa puissance d’antan sous follesque Crinéria.

J'apprécie tout autant les seigneurs Beilanais qui crachent sur nos actes passés ayant forgés l'influence et l'avant garde du Beilan en cas de mésententes inter-retranes ; Ce genre de seigneuries ne se présentant point et s'aimant à rompre les ententes et à enfoncer les tensions pour lécher le fessier des annihilateurs de grandes personnalités de l'Oligarchie. Une seigneurie qui fait surface dés le lendemain de la destruction de ces deux bastions défenseurs de l'Elbre et qui désigne notre bon Intendant de Crykas sauveur et majestueuse voix de Gaed. Mais de quel trou sort ce gueux pour ainsi aimer le séant d'une voie déviante du vrai Gaedianisme... Excusez moi bien mes propos, mais je tire ma révérence à l'hypocrisie effrontée et au blasphème de cet imbécile.

L'Intendant de Crykas, qui ne souhaite point se justifier sur aucuns points, doit trouver amusant qu'un Beilanais soit aussi soumis à sa personne après sa démonstration de force et d'humilité.

Il regarda la personne en question et eut un visage mauvais, pour se tourner vers l'Assemblée à nouveau.

J'espère que ces quelques éclaircissements et palabrassions bénignes auront le loisir de vous avoir amusé, car je doute que les seigneurs, que je vois ronfler, avec bonheur Gaed, n'aient vraiment espéré de l'intervention d'un simple seigneur marchand et pourtant... bien plus attaché à ses contrées que le cynisme et l'avarice qui nous identifient.

Je salue les contrées de Ciran et d'Aevenspir pour leur générosité et leur prit de garder leur intégrité face à un Beilan bien différent de celui qu'ils connaissaient autrefois... Les mots m'échappent pour signifier à quel point moi, seigneur Beilanais, apprécie votre dévouement à l'entente historique avec le Beilan.