Renouveau de l'Ordre d'Erelian

Cela faisait déjà 2 mois que le nouveau Haut Prêtre d'Erelian avait été nommé. Renaud De Guillemont avait la trentaine d'années. Dans l'histoire de l'ordre on avait pas vu un Haut Prêtre aussi jeune.
Depuis son bureau qui se trouvait dans le temple d'Erelian on pouvait admirer toute la ville haute ainsi qu'une bonne partie de la forteresse. Renaud se leva afin de ranger un manuscrit lorsqu'on frappa à la porte. Son disciple Frère André entra et lui tendit un parchemin.

"Maître, il vient de moines Gaediens, ils demandent à ce que l'on se convertisse tous à leur Dieu."
Renaud lit la missive et la déchira
"Frère, ces gens ne doivent pas être maltraité, vous allez leur donner de la nourriture et les renvoyez d'où ils viennent. Vous leur direz que la Kandrasie est désormais fermée pour eux. S'ils reviennent ils devront embrasser nos marteaux ! Je vais faire moi-même un parchemin à leur supérieur afin que les choses soient claires."
Le prêtre se retourna pour partir mais le Haut Prêtre parla au dernier moment
"Frère, l'heure est venue pour l'Ordre de prendre notre place de droit. Attendez moi devant la forteresse dans une heure, venez avec un groupe de Fiera et de prêtres. Et qu'ils soient armés !!! Les stupidités de notre Ambassadrice n'ont que trop durées".
Le prêtre s'inclina en souriant et partit rapidement.

Une heure plus tard, la nuit était tombée. Le Haut Prêtre arriva dans la cour de la forteresse avec une escorte de prêtres portant de lourds marteaux, suivis d'un groupe de Fiera Erelian. Ils entrèrent, se firent connaître et se rendirent dans la grand salle. L'Ambassadrice arriva suivie de deux servantes quelques minutes après. Elle congédia les gardes et fit la révérence devant le Haut Prêtre
"Père Renaud ? Que se passe t'il ?"
Il répondit irrité d'une voix forte
"Que se passe t'il ? Des Gaediens sont venus chez nous, vous devez le savoir… C'est votre faute, comme tout ce qui arrive à notre pays depuis des années."
Sarah fut interloquée par les paroles mais répondit
"Que me chantez vous là ? Que vous arrive t'il ? Je n'ai rien à voir avec ceci"
"Suffit !!! Bien sûr que si ! Vous êtes compable de trahison envers l'Ordre et la Kandrasie. Soldats emparez vous d'elle !!!"
Les Fiera se regardèrent interloqués à leur tour ne sachant que faire, se regardant et regardant ensuite l'Ambassadrice
Cette dernière outrée du comportement du Haut Prêtre dit d'un ton péremptoire
"Soldats, faites moi sortir ces moines de là !!!! Je retourne dans mes appartements"
Elle se retourna pour voir que des Fiera avaient barrés la sortie. Le Haut Prêtre hurla des ordres aux Fiera qui s'empressèrent d'obéir et de saisir l'ambassadrice."Sarah vous êtes accusés de haute trahison. Votre jugement sera demain matin où vous répondrez de vos erreurs envers votre pays et envers votre Dieu. Soldats mettez là en cellule jusqu'à demain qu'elle reflechisse à sa défense."
Sarah se débattait en criant pendant que les Fiera l'emmenaient dans les cachots.
"Vous n'avez pas le droit !!! Gardes je vous sommes de me lacher !"

Le Haut Prêtre sourit et regarda ses disciples.
"Mes Frères, demain nous procederons au jugement, en attendant faites savoir à l'armée que nous prenons les renes de la cité. Qu'Erelian nous donne la force."
Les frères répliquèrent à leur tour "Qu'Erelian nous donne la force"

Les soldats emmenèrent Sarah dans les cachots. Ils la jetèrent dans le premier et fermèrent à double tour.
Le sergent indiqua aux garde de faction.
"Sortez, je vais vous remplacer pour deux heures, ordre du Haut Prêtre"
Un soldat répliqua
"Mais… c'est notre Seigneur… On ne devrait pas la mettre dans ce cachot… Elle n'est pas toute seule.."
"Tais toi crétin, j'ai des ordres et cela l'aidera à reflechir"

Un sourire mauvais se grava sur le visage du sergent.Il regarda les gardes partir et pris son poste.Tout cela était un tissu de mensonges, les ordres étaient contraire. Les Fiera avaient demandés une cellule inhabitée pour l'ambassadrice. Mais dans cette cellule croupissait un membre de son culte : Thane… Et ce dernier aurait cette nuit sa vengeance. Ses frères Thaneites avaient échoués il y a des années à tuer Sarah et ce qui attendait l'ex-ambassadrice dans cette géole était pire pour une Kandrasienne.
Le sergent sourit en pensant à sa récompense en indiquant à ses supérieurs l'heureux concours de circonstances qui lui vaudrait les honneurs. Mais avant cela il ne devait laisser aucun témoin dans cette pièce et filer au plus vite de la cité.
Il fit coulisser la lame dans son fourreau et attendit patiemment.

A l'intérieur, Sarah se releva et tenta de remettre sa robe correctement quand elle aperçu malgré la faible clarté plusieurs formes s'avançant vers elle. 5 hommes s'approchèrent d'elle et un grand barbu pris la parole."Tiens tiens, notre seigneur vient nous rendre visite… Tu nous reconnais ? C'est toi qui nous a mis là depuis 3 mois… A crever à petit feu… Tout ca parce que l'on voulait avoir un peu d'argent."
Sarah regarda les hommes se redressa dignement et répondit d'une voix hautaine
"Vous rackettiez de pauvres commercants. La sentence a été juste, veuillez m'aider s'il v…"

Elle n'eu pas le temps de finir, le grand barbu lui envoya un coup de poing au visage qui la fit tomber lourdement sur le sol. Les autres la rouèrent de coups de pieds dans le dos et les jambes. Sarah se protégea la tête en criant d'arreter… Ce qu'ils firent au bout d'un moment.
Sarah pleurait et faillit s'évanouir quand le grand barbu la releva par les cheveux. Elle le supplia. Des larmes coulaient sur ses joues pâles.
"Pitié… Je vous en prie, ne me faites plus de mal."
"Maintenant ma belle, vu qu'on est promis à la pendaison dans quelques jours on va pas se gener pour prendre du bon temps avec toi".
Il lui envoya un énorme coup de poing dans le ventre qui la plia en deux. Elle n'arrivait plus à parler ni à respirer. Elle entendait seulement les rires gras des hommes autour d'elle.
Elle sentit qu'ils la jetèrent par terre et lui arrachèrent sa robe et ses vetements. Elle n'avait plus aucune force pour résister alors elle se mis à crier pour que les gardes à l'extérieur l'entendent.
Elle eu envie de vomir lorsque elle sentit les mains rugueuses de ses hommes sur tout son corps. Elle pria alors Erelian pour mourir de suite afin de ne pas être souillée. Mais lui aussi n'entendait pas… L'aurait il abandonné ? A cette idée, elle cessa de se debattre et ouvrit les yeux pour voir le grand barbu sur elle. Elle eu juste la force de lui cracher à la figure et ferma les yeux quand l'homme l'enfourcha violemment.

Sarah hurla et la folie s'installa dans la pièce….

Elderine, Automne 401.

Le Régent Calmanan était désormais absent de la scène Retrane depuis quelques temps. Pire, il ne recevait plus dans son palais d'Elderine et l'on ne l'appercevait guère depuis quelques temps. Des rumeurs naquirent comme quoi le Régent aurait disparu. D'autres, moins extravagantes, disait qu'il était tombé gravement malade, mais que ses guerrisseurs pensaient pouvoir vaincre rapidement la maladie. Cette version était la bonne.

Or, le constat était tout autre, Alanor Calmanan ne guérissait pas et ses proches voyaient son état empirer de jours en jours. Il était absent du trône de Kandrasie et incapable de la moindre prise de décision. Si le Régent ne vainquait pas sa maladie rapidement, la chaos risquerait d'emporter Kandrasie.

Pendant ce temps, Elderine restait comme paralysée, incapable de la moindre prise de position.

L'aube se levait enfin. Tout était calme dans la cité de La Marche. De grands étendards orangés avec un marteau brodé étaient suspendus tout le longs des remparts. Le peuple n'avait pas bien compris pourquoi son ancienne Ambassadrice etait au fer mais c'était le jour du jugement et tout le monde avait rendez vous dans le grand temple d'Erelian afin de connaître enfin les accusations envers Sarah.

Deux jours auparavant, les Fiera avaient ouvert sa cellule et ils s'étaient apercus du drame qui c'était produit durant la nuit. Ils avaient retrouvé l'ex-Ambassadrice nue en position fœtale, totalement choquée. Dans un autre coin de la pièce gisaient 5 corps éventrés par une arme. Sur le mur, était inscrit avec le sang des prisonniers "THANE EST VENU, GLOIRE A THANE". Une enquête avait été aussitôt ouverte sur ces évenements, les gardes de la forteresse interrogés avaient parlés d'un sergent, qui d'ailleurs manquait à l'appel et qui était vivement recherché. Sarah quant à elle avait été soignée du mieux possible après les violences subites mais elle restait toujours prostrée. Ces proches qui ne la quittaient plus, avaient peur pour sa santé mentale.

Le monde avait fini d'affluer dans le temple qui n'avait jamais vu autant de fidèles en son sein. Des Fiera et des prêtres armés encadraient la foule afin d'eviter tout heurt. Sarah venait d'arriver, ne pouvant encore marcher suite a ces blessures elle fut portée par d'anciens domestiques.

Sarah se retrouvait debout devant l'autel principal, elle était habillée d'une robe couleur ivoire, sa figure blanchâtre était d'un tein maladif. Elle regardait le monde qui l'entourait. Tout ce monde lui faisait peur désormais, à chaque fois qu'un homme la regardait attentivement elle sentait les larmes lui embrummer les yeux et repensait aux choses affreuses qu'elle avait dû subir dans la cellule. Elle était brisée. Brisée physiquement par les hommes et dans son âme car elle pensait que les Dieux l'avaient abandonnés.

Le haut prêtre entouré de grands prêtres s'avanca vers elle et commenca son discours :
"Sarah, fille de Colwyn, Ambassadrice de Kandrasie vous êtes içi pour repondre de vos forfaits !"
Un long murmure se fit entendre dans le temple
"Sarah vous êtes coupable de pas avoir sû gérer il y a des années la confrontation avec les Thaneites. En tuant la plupart de leurs fidèles nous n'avons pas pû connaître les têtes pensantes. Vous avez appris cependant à vos dépends qu'ils sont toujours là et... Nous en sommes désolé.
Vous êtes coupable durant votre campagne au Beilan d'avoir laissé les germes du culte de Gaed prendre de l'ampleur. Malgré l'avis de certains d'entre nous, vous avez demandé à l'host de revenir en Kandrasie alors que nous aurions pû enqueter et freiner ce culte qui arrive maintenant jusqu'à nous.
Vous êtes coupable depuis tout ce temps d'écouter vos sentiments et d'être faible, étant une femme vous n'auriez jamais dû accéder à ce poste car tout le monde connaît les restrictions que vous, femmes, avez concernant les postes de dirigeants. Vous faites des courbettes aux barbares qui maintenant pensent que la Kandrasie est un pays faible. Votre mère etait une Thaneite vous n'êtes donc pas digne de confiance…"

Et la liste s'allongeait… Sarah n'écoutait plus, elle regardait le haut prêtre vociférer devant le peuple. Regardant certains visages connus, elle lu de la compassion, de l'horreur ou de la haine. Sarah à bout de force s'effondra à genoux devant l'autel. Elle ferma les yeux et attendit la sentence.

"Pour tout cela, Sarah, vous êtes accusée de haute trahison. Vous êtes déchu de vos titres et de vos biens. Par respect pour votre père nous vous laissons la vie sauve mais vous serez à jamais banni de Kandrasie !!! Vous quitterez la cité demain à l'aube. Toute personne qui partira avec vous ou qui vous donnera assistance sera aussitôt banni ! Gardes veuillez la raccompagner dans ses appartements. Que la sentence soit notée et envoyée dans tout le pays !!!"

En voyant les gardes s'approcher menaçants, Sarah se couvrit la tête et sanglota
"Je vous en prie ne me faites pas de mal… Pitié….Pitié…" Des mots s'étranglèrent dans sa gorge par les sanglots.
Des gens voulurent l'aider mais furent aussitôt repoussés par les Fiera et les prêtres.
Elle sentit qu'on la soulevait, à travers les larmes elle vit des gens qu'elle connaissait, la montrer du doigt, lui cracher au visage. Certaines femmes pleuraient elles aussi et d'autres faisant mine de l'egorger.

Le monde tourna autour d'elle et elle s'évanouit.

La terrible procession avançait vers les portes de la cité. Il y avait du monde dans les rues et aux alentours de la bourgade, et les cavaliers Elderins eurent du mal à se frayer un chemin dans tout ceci, malgré leur bannière et leur armement.

"Ecartez vous, Reism ! Au nom du Régent Calmanan, je vous ordonne de vous écarter ! Laissez nous passer !"

L'homme qui venait de parler ressemblait vaguement au Régent. Il s'agissait du sergent Almadrïn de Dilian, jeune cousin du Régent. Il avait le port haut sur son cheval blanc, et portait l'épée à la ceinture. Il était vêtu d'habits de cavaliers, tout comme la plupart de ses suivants. Au total, on dénombrait trente cavaliers, dont un portant la grande bannière de Kandrasie. Malgré ses avertissements, la foule refusait de se disperser et les bloquaient hors de vue de la porte. Il dégaina alors son épée.

"Par Erus, Reism ! Laissez passer ou j'ordonne la charge ! Qu'Erelian m'en soit témoin, je le ferais !"

Sous la menace, quelques uns commencèrent à s'écarter, puis d'autres. Les cavaliers purent enfin s'approcher assez de la porte, et arrivèrent au même moment que la procession lugubre. On semblait être sur le point de lapider une femme, et Almadrïn voyait non loin nombre de prêtres d'Erelian. Ni une ni deux, son sang bouillonna. Il talonna violement son cheval et chargea la masse, l'épée au clair, ordonnant de lâcher cette femme sans quoi Erus viendrait plus tôt que prévu. Ses cavaliers le suivirent de près, et ils commencèrent à former un cercle de sécurité autour de leur sergent, tandis que la femme était mise en sécurité au milieu du cercle de chevaliers fraîchement crée.

Une fois ceci fait, Almadrïn se mit entre elle et la foule.

"Par tous les dieux, qu'est ceci ? Au nom du Régent, que je représente ici, que les responsables s'avancent devant moi ! Et vite, la patience n'est pas une vertu des disciples d'Erus !"

Il avait toujours l'épée à la main, les toges rouges des cavaliers flottaient dans la brise matinale, et plus haute, la bannière du royaume.

Des énormes remous se firent sentir dans la foule. Des gens essayaient de sortir du temple mais la plupart étaient bloqués par les cavaliers. Les prêtres sur les lieux essayaient de rétablir l'ordre afin que les gens qui poussaient à l'intérieur n'écrasent pas les premiers qui étaient bloqués par le groupe de cavaliers.
Tout s'arrêta lorsque le Haut prêtre arriva escorté d'un groupe de Fiera Erelian.

Le Haut prêtre regarda la bannière et ensuite l'épée du soldat et parla d'une voix impérieuse
"Que se passe t'il ici ? Vous vous croyez où soldat ? Vous pensez que l'étendard de la Kandrasie vous donne le droit de venir ici en bousculant nos fidèles ? Nommez vous s'il vous plait ! Je suis le Haut prêtre d'Erelian et je viens de bannir cette femme qui était l'ancienne Ambassadrice et régente de cette cité.
Maintenant rengainez votre arme car personne içi ne vous veux du mal, nous sommes tous frères, tous Kandrasiens et faites place afin que nous récupérions cette femme afin de la soigner au plus vite car demain à l'aube elle doit quitter la cité."

Sarah repris conscience à ce moment là, elle regardait l'homme qui la portait et vit une tête connue. Barbe blanche, corps musculeux malgré l'âge, le frère Gérard lui souriait.
"Ne vous inquiétez pas mon enfant, j'ai juré de veiller sur vous et c'est ce que je ferais malgré ce que l'on vous fait. Vous pouvez avoir confiance".
Sarah ferma les yeux, tellement fatiguée et elle esquissa un sourire, le premier depuis quelques jours.

Le frère restait là avec sa protégée, encadré par les cavaliers, attendant comme tout le monde la suite des évenements.

Almadrïn restait la, l'épée au clair, entre eux et la femme. Son cheval semblait quelque peu perturbé par autant de populace, et la fermeté de son cavalier le rendait quelque peu nerveux, qui d'ailleurs ne faisait rien pour le calmer. Il partirait mieux à la charge, si besoin était. Le sergent ne rengaina pas son arme et reprit à la suite du haut prêtre.

"Je suis le sergent Almadrïn de Dilian, Chevalier de Kandrasie, héritier du Baron de Dilian et cousin du Régent Calmanan. Je suis aussi ici sous son preste ordre, et le représente donc. Homme d'Erelian, car c'est ce que vous êtes, non ? De quel droit vous sentez vous capable de bannir un Prism de ses terres, et plus encore l'Ambassadrice de Kandrasie ? Ignorez vous donc que seul le Régent peut ordonner une telle chose ? Or il ne la pas fait, me trompes-je ? Seriez vous donc allé contre son gré, et seriez vous donc traître au royaume ? Expliquez-vous, Erelianobio, sans quoi je pourrais tirer d'hâtives conclusions et vous raccourcir d'une tête pour trahison et tentative de rébellion."

Almadrïn jeta un rapide coup d'oeil à la femme qui venait de protéger. Alors comme cela il s'agissait de l'Ambassadrice de Kandrasie ? Intéressant, très intéressant. Mais pourquoi donc ce prêtre se donnait des airs qui n'étaient pas les siens ? Que ce passait-il dans cette ville ? Il regarda aussi rapidement ses hommes. Ils étaient cinquante, tous soldats, et armés. De plus, il aurait fallu être totalement idiot pour attaquer des représentant du pouvoir en place. Ou alors, des traîtres.

Le Haut prêtre regarda les cavaliers et essayait de se calmer. Lui un traître ?

"Bon maintenant il suffit chevalier ! Tout héritier ou cousin que vous êtes vous n'avez pas à nous traiter de traîtres comme cela ! Nous sommes des hommes d'église et nous essayons de remettre un peu d'ordre dans ce pays. Et je pense en vous voyant vous et les autres seigneurs que j'ai du travail à faire en ce qui concerne le respect de nos Dieux.
Croyez vous que j'ai banni Dame sarah pour le plaisir ? Il y a quelques jours une unité Cirannienne est venu encore à nos portes et j'ai entendu dire que notre cité n'a pas été la seule à avoir ce genre de visites. Nous pensons maintenant que l'ordre de Gaed cherche a s'étendre et nous ne le permettrons pas.
C'est avec les faiblesses de nos dirigeants que nous en sommes arrivé à là.
De plus le Seigneur Gwalith ose nous envoyer des hommes devant la cité et vous voilà vous maintenant tirant les épées contre vos compatriotes… La kandrasie entière ose contrer l'église d'Erelian ! Et bien puisque vous êtes de la famille du régent nous irons le voir ensemble ! Je vais faire les préparatifs afin que nous partions ce jour même !"

Parlant à lui-même : "Et nous verrons si Alanor se souvient qui sont les maitres ici. S'il se rappelle qui lui a tout enseigné et à qui il doit sa puissance... Et là on verra qui sont les traitres mon petit chevalier". Un sourire mauvais se grava sur son visage.

Se tournant vers les autres prêtres
"Je laisse la régence aux grands prêtres durant mon absence, que l'on fasse le necessaire afin que je parte au plus vite en direction d'Elderine avec une escorte armée."
Se tournant vers le frère Gérard.
Quant à Sarah la "pertubatrice", vous n'avez qu'à la soigner et qu'elle disparaisse de cette cité, cette maudite femelle est une hérétique je ne veux plus là voir à mon retour."

Sarah fermant les yeux et entendant cela parla à frère Gérard doucement.
"Vous ne me verrez plus, plutôt mourir que de revenir içi."
Le frère Gérard l'emporta dans ses appartements. La coucha dans un lit douillet et parla d'un air grave.
"Ma Dame, l'armée vous est acquise et la plupart des grands prêtres vous suivrez si vous repreniez le contrôle de la cité en l'absence de Renaud. L'ordre n'est pas aussi extremmiste que lui. Un seul geste de votre part et vous pourriez reprendre votre place."
"Et declencher une petite guerre civile dans la cité et les environs ? Non mon bon Gérard, je ne veux plus combattre. Vous n'avez pas vu les gens dehors ? Je partirai voir Alanor pour m'expliquer dès que possible. Il a toujours été bon, il saura reconnaître le vrai du faux"
Le frère sourit et quitta la pièce en disant
"En attendant je vais monter la garde devant votre porte avec vos fidèles, reposez vous Dame Sarah".

Quelques heures plus tard, un petit groupe de Fiera Erelian et de prêtres sortirent de la cité suivant leur haut prêtre. Renaud avait un air mauvais en regardant autour de lui. Se parlant à lui-même
"Tous des incapables, ils ne voient pas la menace qui arrive. Il est temps de préparer les braises de la guerre"
Il hurla soudain "Cavaliers au galop direction Elderine !"
Le détachement de cavaliers partit au triple galop en direction d'Elderine et la haine les suivait...

"Il serait plutôt à vous, monseigneur, de revoir vos voeux et vos titres de noblesse ! Dois-je étaler ici devant vos fidèles la liste complète de mes titres, ainsi que ceux de ma famille ? Dois-je vraiment parler ici de Dilian ? Dois-je parler de notre Régent ? Des familles régnantes d'Elderine ? Dois-je enfin vous signaler, Haut Prêtre, que votre titre ne vous donne en rien le droit de supplanter celui de la noblesse, et que vous n'êtes en rien le Patriarche, homme qui vous supplante de par sa preste autorité en nos terres ? Sachez messire que vous n'êtes que le Haut Prêtre d'Erelian, rien de plus. En aucun cas vous ne disposez de plus que des pouvoirs liés à votre Temple, en rien vous ne disposez des pouvoirs de Prism hors de vos terres. Or vos terres se trouvent sur les terres de notre Régent, le sire Calmanan, et de fait, vous lui devez le respect, à lui et à ses représentants, ainsi qu'aux membres de sa famille.

Un éclaireur Ciranien a été aperçu rôdant autour d'Elderine, il y a peu. Nous avons fait ce qui devait être fait. Quant à Gwalith, il s'agit d'un noble seigneur, peut être bien plus noble que vous, d'ailleurs.

Haut Prêtre, insinuerait vous qu'Alanor Calmanan est un faible ? Vous jouez à un jeu dangereux, monseigneur. Le Régent n'est pas homme à se laisser insulter de la sorte. Vous devriez le savoir, il faisait parti de votre ordre, après tout..."

Almadrïn ne retint pas le Haut prêtre et attendit qu'il soit hors de vue pour se retourner vers ses hommes. Lui aussi, il jouait à un jeu dangereux. Manquer de respect aussi ouvertement à un élu d'Erelian pouvait coûter cher en ces terres, mais Almadrïn savait son cousin malade, et il agissait comme il lui semblait bon. De toute façon, il ne pourrait le blâmer pour avoir remis à sa place un homme dont l'orgueil était aussi démesuré.

"Landin, tu vas partir sur l'instant pour Elderine. Je sais que le trajet est long et harassant, mais je refuse de laisser cet homme arriver avant nous. Il pourrait insinuer le doute dans l'esprit du Régent avant mon arrivée. Tu iras seul le prévenir de ce qui se passe ici, et tu diras au Régent que j'arrive sous peu pour l'éclairer plus avant. En attendant, mets le en garde contre le Haut Prêtre, il ne me plait pas. Va, Landin. Tu es seul et eux seront sûrement en groupe ; tu iras donc plus vite. Ne t'arrêtes que s'il le faut vraiment."

Landin acquiesça et après avoir salué de façon militaire son sergent, partit en direction de la porte de la cité. Il ne disposerait que de peu d'avance, mais il était cavalier émérite, et il était seul. Le Haut Prêtre serait accompagné et sûrement pas aussi bon cavalier, et Almadrïn misait sur le fait qu'il préfèrerait arriver avec tous les avantages possibles plutôt qu'éreinté et crotté. Enfin, il appela deux de ses hommes.

"Ragan, Helmo, faîtes en sorte que Dame Sarah se prépare rapidement. Nous partons avant la nuit pour Elderine, et elle vient avec nous."

Le frère Gérard frappa à la porte de Sarah et entra
"Ma Dame il est temps de partir, j'espère que vous pourrez chevaucher sans problème jusqu'à Elderine. Les chevaliers qui nous ont aidés ce matin partent avec nous. Ils nous escorterons jusqu'au Régent".
Sarah s'était équipée pour chevaucher : des bottes souples et une tunique de cuir. Elle regarda le prêtre avec tendresse
"Mon père, merci pour tout ce que vous avez fait. Je ne sais pas si un jour je pourrais vous dédommager."
Elle se retourna, regarda une dernière fois la pièce qui avait été sa chambre depuis sa naissance et partit rapidement suivi du prêtre.

Dehors, elle vit le groupe de chevaliers qui l'attendait ainsi que quelques chariots et une vingtaine d'hommes et de femmes, civils ou non qui l'attendait chevauchant aussi des destriers. Surprise elle se retourna vers le Frère Gérard qui lui répondit
"Ce sont vos fidèles Ma Dame, ils ont tenu malgré tout à vous suivre. Ancien soldat, marchand, domestique, ils vous sont tous dévoués. Je suis sur qu'il y en aurait beaucoup plus mais les autres ont peur du nouveau Haut Prêtre."
Elle sourit et des larmes coulèrent sur ses joues
"Merci beaucoup mes amis, nous allons nous diriger le plus vite possible vers Elderine ces chevaliers et moi-même. Je sais que vous ne pourrez pas nous suivre avec vos chariots, alors je vous attendrez sur place ne vous inquiétez pas."

Sur ce, le Frère et elle montèrent sur deux magnifiques purs sangs. Elle se retourna vers le sergent et dit"Messire, merci pour ce que vous avez fait ce matin. Je ne l'oublierez pas. Je n'ai jamais douté de l'honneur Kandrasien malgré ce que j'ai subit. Allons à Elderine au plus vite. Cette folie doit cesser et nous devons couvrir le plus de terrain possible avant la nuit !"

Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque le groupe de cavaliers, Renaud de Guillemont en tête,arrivèrent en vue d'Elderine.
Ils avaient perdu un peu de temps en voyage en rencontrant quelques fermes isolées. Renaud avait insisté pour s'arrêter à chaque fois afin de faire la prêche. La majorité du temps il avait été très bien accueilli et ses hommes avaient pû se reposer. Par deux fois, les fermiers avaient refusé sa présence. Et par deux fois, Renaud les avaient déclarés hérétiques. Ils avaient brulés les maisons et pendus à des arbres les habitants.
Les Fiera avaient refusés au début mais par la menace de l'excommunication ils avaient été contraints forcés de faire ces horreurs. Les prêtres du groupe commencaient à se demander s'ils avaient eu raison de mettre ce genre d'homme en place au plus haut rang de l'ordre. Mais Renaud avait des prêches interessantes et ses promesses de grandeurs et de victoires avaient dissoutes toutes craintes.

Les cavaliers arrivèrent au trot dans les rues d'Elderine. Ils stoppèrent devant l'entrée du palais et Renaud et les prêtres descendirent de cheval.
"Frère André, vous allez de ce pas au temple d'Erelian. Après mon entrevue avec le régent je souhaiterais voir les hautes instances religieuses. Dites leur que le renouveau est en marche"
Se retournant vers les Fiera
"Chevaliers vous restez içi, je vais m'entretenir avec le Régent afin qu'il apporte le soutien à notre ordre. Cela ne devrait pas être long". Un sourire machiavelique se peint sur son visage.

Ils se rendirent à l'entrée du palais où stationnaient plusieurs gardes. Le petit groupe de prêtres arrivèrent devant eux et Renaud pris la parole d'un air grave.
"Que l'on nous conduise auprès du Régent je vous prie. Le Haut Prêtre de la Marche souhaite lui parler rapidement. Faites lui part que ses maîtres sont venus le voir afin de le complimenter pour ses actions !"

Un sergent les dirigea dans une aile du palais et les fit attendre dans une grande salle où de multiples tapisseries représentant des batailles illustres ornaient les murs.

Durant ce temps, le groupe de chevaliers accompagnant Sarah arrivèrent eux aussi en vue d'Elderine. Ils avaient galopés quasiment tout le temps afin de rattraper le retard. En essayant à chaque fois qu'ils le pouvaient d'echanger les chevaux dans des auberges relais pour gagner le maximum de temps.

A Elderine, les prêtres de la Marche furent conduits dans une antichambre où on leur demanda de patienter. Après quelques instants qui furent néanmoins réellement longs, ils furent introduits dans une grande salle, ou Alanor siégeait à une table d'ébène. Le sergent les fit entrer puis, une fois tous franchis le seuil de la porte, il la ferma à son tour. Aux côtés du Régent se trouvaient deux Fiera Erelian. La pièce disposait de deux autres portes, au fond. Alanor mangeait. Il ne fit aucunement attention aux nouveaux arrivants et ne leva pas le nez de son assiette.

"Haut Prêtre de la Marche. Que me vaut ce plaisir ?"

Sa voix était celle d'un homme fatigué par la maladie, et ses traits las n'étaient là que pour corroborer cet état de fait. On murmurait à Elderine qu'il était été empoisonné durant la fête qu'il avait donné avec le tout Retrahant.





Almadrïn était atterré par l'allure prise par ses cavaliers et l'ambassadrice. Ils allaient lentement, trop lentement malgré leur allure, et l'avance qu'avait le Haut Prêtre ne serait pas rattrapable. Ils arriveraient après lui à Elderine, c'était désormais certain. Il espérait que son cavalier avait réussit à faire transmettre son message au Régent. Ils parlèrent très peu, ne s'arrêtant que pour manger et dormir. Et même la, ils étaient souvent trop fatigués pour discuter, et la rigide habitude militaire faisait que les hommes allaient à leurs tâche sans faire plus attention à l'ambassadrice. Après plusieurs jours de chevauchées, ils finirent par arriver à leur tour à Elderine. Almadrïn se décida enfin à parler avec Sarah.

"Ma Dame, nous ferions mieux d'attendre avant de voir le Régent. Nous devrions être présentables et non pas crottée par la poussière des chemins si vous voulons opposer une résistance au Haut Prêtre. De toute façon, nous n'aurons jamais d'audience le jour même."

Le Haut prêtre regarda Alanor en train de manger et s'approcha de lui.

"Mon enfant, je vous salue ! Des rumeurs inquietantes de votre empoisonnement se sont diffusés dans tout le pays et il me plait de vous voir en vie. Quel homme robuste vous êtes, la preuve que nos enseignements ont été positifs.
Très bien, je vois que vous êtes fatigué et je ne serais point long. Je viens vous apprendre que notre ordre a pris le pouvoir dans la Marche.
En effet, votre Ambassadrice a été trop faible et a été déclaré devant Erelian, inapte à gouverner compte tenu de multiples traitrises de sa part ! L'ordre a donc pris la régence de la ville afin qu'une nouvelle lueur éclare notre territoire !!!
Il est temps qu'Erelian prenne le pouvoir dans toute la Kandrasie afin que les autres peuples plient devant nous. Il est temps qu'ils aient peur de nous !!!
De nombreux prism se sont revelés malhonnetes et traitres, il est aussi temps de les faire taire. C'est pour cela que j'envisage une grand purge en Kandrasie. Un dénommé Gwalith a envoyé une armée devant chez nous et je devrais très certainement avec votre accord le soumettre à la question. Je pense même qu'il serait un adorateur de Thane !
Etant un ancien Fiera vous nous rejoindrez forcement, mon enfant. Faisons ensemble une nouvelle Kandrasie, lavée de tout déshonneur !!!"

Pendant ce temps, le groupe de Sarah entra à Elderine. Ils entrèrent à leur tour dans le palais et on confia à Sarah une belle chambre meublée. Sarah étais fatiguée mais avait hate de voir Alanor. Des dames de compagnie arrivèrent avec des grands bacs d'eau chaude pour lui préparer un bain.
Dans le couloir, le père Gérard montait la garde d'un air menaçant. Le marteau qu'il avait en main signifiait beaucoup et son regard encore plus encore. Personne ne ferait plus de mal à sarah. Jamais plus…

Alanor se leva et fit face à son interlocuteur. Le Haut Prêtre d’Erelian n’avait pas connu le Régent du temps ou celui-ci était encore Capitaine ; tandis que le Haut Prêtre s’occupait des temples et se trouvait le plus souvent en ville, le Capitaine lui, était un homme de terrain. Mais il avait sûrement dû se renseigner sur son état de service. Alanor prit une grande respiration. Certes il allait mieux depuis son empoisonnement, et sa santé s’améliorait de jour en jour, mais il n’était pas encore au mieux de sa forme.

« Serul m’a gardé du venin de Thane, Haut Prêtre. Je suis content que vous vous inquiétiez de ma santé. Je vais mieux, merci. Mais je vous trouve bien à fleur de peau, Haut Prêtre. Qu’avez-vous donc, avec toutes vos accusations et vos grand airs ? Gwalith est mon général, il n’est pas thanéite. A moins que vous remettiez en doute ma capacité à reconnaître un thanéite. Et j’ai déjà installé un pouvoir stable, ou règne la loyauté et l’honneur, n’est ce pas ? Vous faîtes partie de ce pouvoir, vous devez donc le savoir. Ensuite, je vous trouve fort présomptueux, en vous donnant le pouvoir de destituer la personne que j’ai personnellement nommée Ambassadrice… Ne croyez vous pas que j’eusse mon mot à dire dans tout ceci, Haut Prêtre ? Je vous rejoins forcément sur le fait que vous désiriez une Kandrasie lavée de tout déshonneur. Or, heureusement, j’ai la solution. Mon ami, le Patriarche Tebeon, est en fin de vie, comme vous devez le savoir. Il s’agit de votre supérieur, après tout. Bien. Ce très cher Tebeon a déjà trouvé un successeur, le savez vous ? Je m’en doutais. Je vous explique. Pour diriger Kandrasie, il faut un pouvoir fort et uni. Bientôt, je serais consacré Patriarche. Je représenterai donc les dieux en ce monde. Quoi de mieux pour diriger Kandrasie me direz vous, hm ? Je vois que vous avez compris et que cela vous rend heureux. J’en suis heureux aussi.

Vous pouvez disposer Haut Prêtre, je suis las, nous reprendrons cette discussion plus tard. »


Si Alanor accédait au pouvoir du Patriarche, il deviendrait alors la plus haute entité religieuse de Kandrasie. De fait, il commanderait directement tous les Hauts Prêtres, et n’aurait plus rien à craindre d’eux. De plus, il aurait la possibilité d’éliminer légalement ceux qui le gêneraient, ce qu’il ne pouvait faire actuellement.

Le Haut Prêtre, Renaud de Guillemont, salua le régent et sortit suivi par les autres prêtres. Rien ne se passait comme prévu. Le patriarche en fin de vie ? C'était ennuyeux. D'autant plus qu'Alanor serait beaucoup plus dur à gérer que prévu. Làs il sortit du palais et partit en direction du grand temple d'Erelian afin de se reposer. Il devait absolument trouver un moyen pour ranger de son coté Alanor.

Le lendemain matin, sarah et le frère Gérard attendirent que le régent les convoque. Un sergent des Fiera vint les chercher et les emmena dans la même grande salle qui avait servie a l'entrevue du Haut Prêtre.

Sarah était habillée d'une longue robe pourpre, à ses coté, le Frère Gérard surveillait sa protégée.
Au bout de la salle se trouvait le sergent qui les avait emmené, le régent et plusieurs Fiera.
Sarah s'approcha du régent et fit une réverence.
"Alanor, je vous salue mon ami. J'espère que vous allez mieux. J'ai appris pour votre empoisonnement et j'en suis désolé.
C'est une femme brisée qui est devant vous… Je pense que le sergent vous a mis au courant de la situation. Le Haut prêtre m'a banni de la Marche. J'ai été enfermé, je ne sais si cela a été la volonté du Haut prêtre mais …"
Elle s'arreta soudain et éclata en sanglots. Le frère Gérard la soutint afin qu'elle ne tombe.
Elle parla tout bas.
"Alanor, j'ai … J'ai été violée toute la nuit… j'ai été humiliée et suis désormais déshonnorée… je suis peut être enceinte d'un de ces hommes… ils ont été tous tués par un sergent de ma cité qui a marqué avec leur sang des écrits thaneites. Par les Dieux j'ai cru devenir folle."

Les sanglots passé elle regarda Alanor et se redressa
"Je voulais vous faire mes adieux. Le Haut prêtre a indiqué que tout les hommes qui m'aiderait seraient chatiés et bannis. Je puis vous dire que toutes les accusations sont fausses… Je voulais au moins que vous le sachiez afin que plus tard vous-même et les autres prism ne salissiez mon nom."

Le Régent Calmanan était en bien meilleure santé que la veille. A croire que la nuit lui avait été d’un fort secours. Il avait convoqué son jeune cousin en début de matinée, dans une salle de réception. Il trônait près d’une table d’ébène, ou quelques conseillers gravitaient, murmurant quelques mots à l’oreille de leur dirigeant, posant et retirant des lettres, des cartes et des papiers devant lui. Son absence prolongée lui avait laissé une montagne de corvées à traiter rapidement. Comme toujours, deux Fiera Erelian se trouvaient en retrait, non loin. D’autres se trouvaient en fond de salle, ainsi qu’un de chaque côté de la porte par laquelle les visiteurs étaient introduits.

Almadrïn s’avança le premier, suivit de près par Dame Sarah. Il fut flagrant à Alanor que cette femme qu’il estimait semblait au plus bas de sa forme. A ses côtés se trouvait un homme de solide charpente, dans la force de l’âge, et portant les insignes du temple d’Erelian. Un fidèle garde du corps, pensa-t-il. Almadrïn salua militairement son Régent, en frappant son buste d’un coup de poing, puis s’inclina profondément devant lui.

« Monseigneur… »
« Mon cousin. Je vois que tu as accompagné Dame Sarah à Elderine. Si tu l’as fait, c’est que tu devais avoir de bonnes raisons. » Son ton semblait légèrement accusateur.
« Oui monseigneur. Que This soit loué, nous avons chevauché avec célérité jusqu’à la cité de la Marche d’Erelian. A notre arrivée, la populace semblait prête à la lapider. J’ai jugé préférable de l’escorter dans un lieu ou elle sera en sécurité en attendant votre avis sur la question. »

Alanor détourna le regard de son cousin. Les deux hommes s’appréciaient, mais Almadrïn ne serait jamais en droite ligne de la succession de son cousin, et il le savait. Néanmoins, il le servait sans aucune réserve, et en échange, le Régent fermait les yeux sur sa conduite pouvant être qualifiée de discutable pour les plus pieux des Prism. Il s’inclina devant Dame Sarah, et son visage prit soudain les traits de la tristesse.

« Kara soit louée, vous allez bien, ma dame. J’ai crains pour votre vie. Les rumeurs qui arrivaient à Elderine n’étaient que peux encourageantes, et un cavalier portant les couleurs du Haut Prêtre Guillemont apporta des nouvelles perturbantes… »

Il la laissa s’exprimer, et prit un air pensif. A l’évocation du viol, il frappa du poing sur le dossier du siège.

« Il répondra de ce crime. Même si tout ce qu’il a dit sur vous s’avérait exact, ce dont je doute, jamais un Prism respectant l’étiquette n’aurait enfermé un de ses homologues dans une geôle au même titre qu’un malfrat. Il est responsable de ce qui s’est passé. C’est par sa négligence que tout ceci est arrivé, et c’est indigne d’un dirigeant. Je suis content que ces bandits aient rendu grâce. Qu’Erus les envoie embrasser Thane… Pas question que vous partiez d’ici avant que tout ceci n’ai été clairement déterminé ma Dame. Vous demeurerez ici, à Elderine, sous ma sécurité. Je vous ferai mander mes meilleurs hommes de médecine pour qu’ils puissent tenter de déterminer si vous êtes bien enceinte, et le cas échéant, intervenir. Par tous les dieux jamais je ne laisserai ma directe représentante se laisser déshonorer sans réagir ! »

Quelques jours plus tard

De nombreux herboristes et de nombreux prêtres avaient encadrés Dame Sarah durant tout ce temps.Ils en avaient conclus après multiples breuvages et prières que Dame Sarah n'était pas enceinte. Elle même ne sentait pas de changement important dans son propre corps et avait décidée d'avertir Alanor de la bonne nouvelle.

Durant ce temps, le Haut prêtre d'Erelian avait silloné le pays afin de voir les hautes instances religieuses de chaque cité. Si certains prêtres étaient en accord avec lui, la majorité du temps il avait eu un accueil glacial dans les temples.
Ses idées d'inquisition de grande ampleur dans toute la Kandrasie avaient été réduites à néant par le peu d'entrain des autres hauts Prêtres.
De plus le patriarche n'avait pas pû le recevoir à cause de sa santé vacillante.

Le comble avait été le matin même lorsqu'il revint devant Elderine. un de ses prêtres resté sur place lui avait indiqué que Sarah, normalement bannie, était tranquillement installée dans le palais d'Elderine.
Furieux il chevaucha au plus vite avec son groupe de prêtres et de Fiera et entra dans le palais.

Les gardes sur place, vu sa mine le laissèrent passé et il demanda une audience au plus vite au régent.
Il apostropha le sergent de la garde actuellement en faction et parla d'une voix peremptoire
"Vous, allez me chercher le régent ! L'inquisition de la Marche désire, non veut une audience de suite !!!! Il s'avère qu'un traitre réside içi et je crains que Thane entre dans ce palais par sa bouche. Cette femelle impie a du charmer le régent. Je vais lui libérer les pensées moi !!!!
Dites au Régent que son sauveur est là !!!"

Il se retourna furieux vers ses propres prêtres. Ils le regardèrent d'un air terrorisé. jamais Renaud n'avait été dans un état de frénésie comme aujourd'hui et il était dangereux de se trouver près de son marteau.

Sur place, les gardes virent une nouvelle fois entrer le Haut Prêtre. Le sergent de la garde des Fiera Erelian, quant à lui, commençait à prendre ombrage du caractère du Haut Prêtre. Et il n'était pas le seul. En qualité d'homme, il était prêt à répondre au Haut Pretre, ainsi qu'à prendre la défense de Dame Sarah. En effet, tout le monde connaissait l'ambassadrice de Kandrasie ainsi que sa noblesse de coeur clairement affichée. Mais cet homme la décriait ouvertement, et salissait son nom. Or, il savait très bien qu'il ne pouvait aller à l'encontre de la volonté d'un supérieur religieux. Il s'éxécuta donc, et amena le Haut Prêtre auprès du Régent Calmanan.

"Le Régent est dans la salle du trône, il règle quelques affaires avec la noblesse de la ville... Vous auriez du demander une audience plus avant, vous l'auriez eu en privé..."

Le sergent finit par ouvrir les larges portes de la salle du trône et se mit de côté.

"Le Haut Prêtre de la Marche d'Erelian, monseigneur Renaud de Chatillon."

La grande pièce était déjà assez largement peuplée. Un homme de cour aurait pu y reconnaitre là pas moins de quinze familles Prism d'Elderine, dont certaines des pls influentes. Il y avait aussi quelques Fiera Erelian, aux postes habituels, plus en qualité de symbole du pouvoir en place que de réelle garde. De plus, comme le Régent était en discussion avec le représentant de l'une de ses maisons, le Haut Prêtre allait devoir attendre.

Sarah était avec le père Gérard dans les jardins du palais lorsqu'un Fiera Erelian arriva vers elle tout essouflé.

"Ma Dame, mon supérieur ma demandé de vous avertir au plus vite. Le Haut prêtre de Guillemont se trouve dans la salle du trone, il a réclamé audience auprès du régent. Il a l'air très remonté contre tout le monde et il serait sage de vous retirer dans vos appartements"

Sarah regarda le frère gérard d'un air confiant
"Il est temps de remettre ce prêtre à sa place et de faire éclater la vérité vous ne trouvez pas mon père ?"
Le frère Gérard posa une main protectrice sur l'épaule de Sarah
"Ma Dame, il serait plus sage d'écouter le Fiera…"
Sarah lui coupa la parole
"Non, cette tragédie n'a que trop durer ! J'aime trop ma cité et mon peuple pour laisser ce fou diriger la Marche. D'autres prêtres prendront la suite."
Se tournant vers le Fiera
"Conduisez moi je vous prie vers le régent sans être vu par le haut prêtre."
Le garde salua et dit
"Point de soucis Ma Dame, je vous ferait passer par une porte de coté, avec les multiples prism présents, personne ne vous remarquera si vous mettez la capuche de votre manteau. J'indiquerait alors ensuite votre présence au régent".

Les trois personnes quittèrent le jardin et se dirigèrent vers la salle du trone.

Dans la salle du trône, comme la plupart du temps, le Régent Alanor Calmanan écoutait les requêtes plus ou moins importantes des Prism ayant demandé une audience en ce jour. Et comme toujours, la grande majorité des sujets abordés n’étaient que vagues et ennuyeux. C’était la terrible et nécessaire face du gouvernement, celle d’écouter parler les Prism se plaignant des prix du tissu, de l’embargo commercial d’une cité dont même Alanor en ignorait l’existence, de la chute du commerce avec l’Aevenspir ravagée, des luttes intestines entre maisons Prism… Epuisant. Tout ceci était épuisant. Ho, mais nécessaire. Le Régent avait bien vu que le Haut Prêtre de Chatillon se trouvait dans la salle. Sûrement pour encore lui rabattre les oreilles. Ce Renaud était dangereux, mais Alanor voulait lui montrer qu’il ne commandait pas ici, et que lui seul avait tout pouvoir en Kandrasie. Il supportait donc ces Prism – qu’ils pouvaient congédier d’un tour de main – tout en gardant un œil sur le prêtre d’Erelian, un sourire malicieux sur les lèvres.


Le Fiera Erelian guida le frère Gérard et Dame Sarah de la Marche aux travers les couleurs du Palais. Il contourna la salle du trône et les fit entrer par une pièce se trouvant en arrière, qui avait été transformé sur les ordres du Régent en salle des gardes pour les Fiera Erelian. De fait, ceux en faction ici pouvaient arriver dans la salle du trône à très rapidement. Lorsqu’ils entrèrent, sept Fiera Erelian s’y trouvaient. Trois jouaient à un jeu de dé, deux autres somnolaient sur les couchettes tandis que le dernier astiquait soigneusement son équipement. Les trois autres – car les effectifs étaient de dix hommes par postes de gardes, et il en existait de nombreux à travers le palais, suivant le même principe – étaient en permission. L’un des trois jouant aux dés se leva, étonné, en voyant les trois personnes entrer.

« Ganmen ? Qui sont ces deux personnes ? Les civils sont interdits dans un poste de garde, si un gradé passe on est tous bons pour une sanction ! »
« Cette femme est l’Ambassadrice Sarah de la Marche d’Erelian. Elle désire voir le Régent mais ne souhaite pas se faire remarquer par certaines personnes présentes dans la salle. »

Le soldat prit un air étonné.

« Et donc tu la fais passer par l’arrière salle ? »

Puis, se souvenant qu’il parlait d’une Prism.

« Ma Dame ! Pardonnez ma familiarité, mais vous nous avez prit de court… »

Les autres n’avaient pas ratés une miette de la conversation et se trouvaient déjà redressés.

« Suivez moi ma Dame. »

Le Fiera Erelian qui les avaient guidé jusque ici prit une nouvelle fois la tête de cette petite expédition et ouvrit une porte au fond de la pièce. Elle débouchait sur un mince couloir parallèle à la salle du Trône ou s’y trouvaient deux portes ; une à chaque extrémité. Il les amena à cette de droite et l’ouvrit discrètement.

« Entrez » leur chuchota-t-il.