Les armées Kandrasiennes partirent à la fin de l’hiver en direction des terres montagneuses du Nord et des forts d’Aevenspir. Durant quelques semaines que dura le Conseil Militaire se déroulant à Elderine avant la mise en marche de l’armée, de nombreuses tactiques avaient été analysées. La technique suivante fut retenue : Les Sires Gwalith et Aratrith, en qualité de Généraux de Kandrasie, iraient sur le front Aevenspeer croiser le fer avec l’ennemi, accompagné des jeunes sires Dinivan, Shaab et Haraste, qui devaient apprendre à leur contact. Le Sire Argan épaulerait le tout. Pendant ce temps, les chevaliers Elderins règleraient une affaire vieille de quelques siècles, un affront oublié par certains, mais pas par les Kandrasiens. Enfin, les Sires Nidolius, Kalaemidila, ainsi que l’Ordre d’Erelian et bien d’autres gèreraient les défenses du royaume en l’absence du Régent.
Les chevaliers Elderins prirent la route d’un bastion Aevenspeer frontalier de Kandrasie nommé Fort Kawsr. Là, et sous l’ordre du Régent Calmanan, ils commencèrent le siège. Là ou l’ancienne Karspa Sorkaspir avait refusé la voie diplomatique, Alanor répondait par celle de la force. Ces terres prises sous le règne Arkspel à Kandrasie reviendraient quoi qu’il en coûte à Kandrasie. Et le Fort tomba. Les terres du domaine furent reprises et déclarées partie intégrante de Kandrasie, tant que le fort était renommé Erus’Toria, ou la Tour d’Erus, en Empersois. Ceci fait, et une fois une garnison établie en ces lieux, l’ost d’Elderine reprit la route en direction d’Elderine, ou le siège de la Capitale des Montagnes avait déjà commencé. Là, les deux généraux annoncèrent au Régent le stationnement d’une armée Aevenspeer d’envergure non loin. L’un d’eux demandait à ce que l’on sonne la charge, tandis que l’autre préférait analyser le terrain avant tout combat. Le camp fut alors dressé, en attente d’ordres.
Un messager Aevenspeer, munit d’un drapeau blanc, se présenta dans la journée qui suivit aux armées Kandrasiennes. Il était porteur d’un message pour les dirigeants Kandrasiens. Rapidement, il fut introduit dans la tente de commandement, ou il déclara ses intentions.
« Tu diras à ton maître que la traîtrise n’est pas le lot du chevalier Kandrasien. Qu’elle pitié de proposer la tête de son Karsper ainsi que l’asservissement de sa nation en échange de la vie. Va, retourne voir celui qui est capable de poignarder son seigneur, et dit lui que Kandrasie refuse son offre dégoûtante. »
Si les généraux ne partageaient pas le point de vue d’Alanor, ils ne le montrèrent pas. C’est le Général Gwalith lui-même qui proposa alors de partir à la bataille.
« Pour Kandrasie, et pour l’Honneur ! »
Tels furent les cris des chevaliers chargeant, toute lance baissée, sur les régiments Aevenspeers. La bataille fut d’une rare violence, et de tout côté on se battait plus férocement que contre n’importe qui d’autre. La haine ancestrale qui existait entre ces deux peuples se déversait alors dans chaque affrontement les opposants. Cette fois ci, les chevaliers Kandrasiens sortirent vainqueurs. Malgré la victoire, la bataille fut meurtrière. Le jeune seigneur Haraste, qui menait la charge de ses chevaliers de sa jeune cité, fut, ainsi que ses hommes, fauché par une volée de flèches. Néanmoins, Erus semblait être avec lui ce jour, car la lourde cuirasse protégeant son corps fit qu’Haraste survécu. Plus encore, il parcourait le campement le lendemain même, le bras seulement bandé. Dans cette même journée, les ingénieurs Kandrasien commencèrent la construction des terribles trébuchets. Le siège d’Eskadner commençait donc.