Depuis plusieurs jours, une vingtaine de cavaliers s’était détaché du gros de l’armée d’Osmad. Ilaak d’Itoria, accompagné de sa garde, avait laissé le soin de l’armée à ses généraux et avait pris de l’avance dans l’espoir de pouvoir discuter avec son archevêque et le rallier à une autre cause. Espoir qu’il avait d’ailleurs assez grand, le problème étant de retrouver Dylan sans alerter les sentinelles kandrasiennes. Ce qui fut bien plus facile que prévu, les troupes kandrasiennes évitant le plus possible les contacts avec les troupes ciraniennes.
Les deux hommes discutèrent seuls pendant une nuit entière, Ilaak apportant des nouveaux éléments inattendus pour l’archevêque qui, finalement, se laissa convaincre.
Ne restait plus qu’à attendre les troupes du Roi.
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Une pluie fine recouvrait le champ de bataille lorsque les troupes d’Osmad arrivèrent. Le bombardement massif de trébuchets avait facilement recouvert le son régulier de la marche forcée des nouveaux arrivants, alors que les troupes de l’archevêque Selden s’était discrètement écartés des troupes kandrasienne.
Alors le ciel devint noir au dessus des kandrasiens. On entendit des cris de toute part, et seul la bonne discipline kandrasienne évita à ces derniers de sombrer dans le chaos. La riposte fut cinglante. Sans plus attendre, les fantassins d’Osmad chargèrent, repoussant difficilement la défense kandrasienne mais rapidement rejointe par les fantassins d’Ostombe et d’Ephyne.
L’effet de surprise avait joué en faveur des gaediens, et les forces kandrasiennes diminuaient rapidement. Des groupes isolés se rendaient, d’autres combattants agitaient leur arme jusqu’au dernier souffle. Puis ce fut le silence. Les hommes ne s’étaient pas réjouis longtemps de leur victoire et on se mit à chercher les survivants parmi les amoncellements de cadavres.
Les troupes d’Osmad avaient essuyé les plus grosses pertes mais Ilaak était heureux de cette victoire. Il avait mis en déroute ces arrogants kandrasiens, avait permis à l’archevêque Selden de retrouver son intégrité et il avait un membre de la famille Crykas à juger pour les crimes de son sang. En prime, on lui avait même annoncé la capture du régent kandrasien Alanor Calmanan et de son beau frère Dinivan.
Ilaak était fier. Gaed lui avait montré la voie, et les karéens n’avaient pu que subir la colère divine.
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Conscient de l’humiliation qu’il leurs infligeaient, Ilaak avait renvoyé les rares survivants kandrasiens chez eux. Le régent Alanor n’en faisait pas parti. Les terribles blessures que lui avait causés sa futile résistance avaient achevé son long règne de violence. C’est donc son beau-frère, Dinivian, qui menait les quelques hommes désarmés, la tête basse.
Il le savait, cette défaite, et la mort du régent plongerait la Kandrasie dans une période noire, et il espérait qu’un chaos prospère s’installerait dans cette terre d’impie.
Ce problème réglé, son attention était maintenant tournée vers le procès pseudo-équitable qu’allait subir Thomas de Crykas….
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