Retrahant, Ere impériale
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 De Baër à Beila

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Warric de Baër
Alcoolique notoire et à l'existence quantiquement non-confirmée.
Warric de Baër


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Date d'inscription : 30/08/2007

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MessageSujet: De Baër à Beila   De Baër à Beila EmptyVen 31 Aoû - 0:06

Depuis peu, à la cour de Beila, un homme peu connu sur le continent déambulait. Il avait une modeste barbe blanche, de longues et riches robes d'apparat, les cheveux qui lui tombaient sur les épaules et un regard dans lequel on pouvait lire une détermination peu commune. D'aucuns disent que c'était là les yeux d'une personalité dérangée et indigne des fonctions que lui avait confié le roi de Beila, mais ce sont les racontars de quelques jaloux et nostalgiques d'une époque où ils brillaient encore à la tablée royale.

Ainsi donc, Warric de Baër était dans les bonnes grâces de la couronne. Ce dignitaire encore jeune, quoique méconnu à la cour impériale, est un homme réputé au Beilan. Il s'est d'abord illustré par ses faits d'armes il y a vingt ans, lorsqu'on le prénommait encore Warric de Fondblois et qu'il portait les couleurs de sa maison. Fougueux chevalier, membre d'une famille connue pour ses guerres privées contre ses seigneurs de voisins, il n'eut de mal à se faire un nom, en parcourant le Beilan et en participant aux nombreux tournois et escarmouches propres à la coutume elbrienne.

Après plusieurs années à engranger la gloire et à tuer les méchants, lors d'un tournoi qui fera sa fortune, il s'éprit d'une femme, la jeune benjamine du comte qui organisait les joutes. Blanche - c'était son nom - était malheureusement promise à un capitaine du baron de Heffdim, réputé pour son courage et sa vaillance au combat parfois excessive. Lorsqu'il vit sa fiancée enlacer son mouchoir de soie sur la lance de Warric, mille démons assaillirent ce dernier et une rage noire emplit son âme. La suite de l'histoire est heureuse. Certains disent que Dieu avait prêté une part de sa force au jeune chevalier de Fondblois, de telle façon qu'il se retrouva, lors de la finale, en face du capitaine frontalier. D'autres, plus réalistes, disent que c'est ce dernier qui, usant de son influence, manigança pour terminer ce tournoi sur la mort de ce dangereux soupirant qui courtisait éhontément sa mie.

Le combat entre ces deux hommes valeureux fit rage pendant des heures. Certains bardes, peut-être plus avinés que la plupart de la profession, chantèrent même qu'ils durent remplacer plusieurs fois boucliers et épées, qu'ils durent s'arrêter plusieurs fois, la lumière du jour laissant place à des nuits tourmentées pendant lesquelles nos deux chevaliers firent honneur à la table et aux bains de leur hôte, sans pour autant pouvoir fermer l'oeil, tant l'intensité des confrontations était grande. Bref, revenons à des effusions (et auteurs) plus sobres.

Après une lutte cruelle, une danse acharnée entre les deux lames ciranaises des guerriers, Dieu, qui longtemps ne put se décider à consacrer l'un ou l'autre de ces braves, accorda sa grâce à Warric qui, alors que son adversaire taillait en pièces son lourd bouclier en acier, le trancha en deux. Baudrier compris. Et cheval.
Oui, vous l'eutes compris, c'était pas des pédés.

Ainsi donc vainc Warric. On fit grand-fête à notre héros et, dans cette liesse générale qui dura plusieurs jours, on fêta les épousailles de Warric et Blanche. Un petit arpent de terre, quelques dizaines de bougres et un donjon de bois furent offerts en dot au chevalier, comme c'était la coutume au Beilan, et pendant quelques mois, - le temps que l'on aménage le modeste arpent et apprenne aux paysans du coin le nom de leur nouveau maître -, le jeune couple vécut heureux à Beila.
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Warric de Baër
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MessageSujet: Re: De Baër à Beila   De Baër à Beila EmptyVen 31 Aoû - 0:40

On coulait des jours paisibles, et l'histoire aurait pu s'arrêter là, comme il se devrait. Ils eurent pu avoir de nombreux enfants pour perpétuer le sang brûlant de Warric et la beauté éclatante de Blanche, sa compagne. Mais comme Dieu est l'ami des bardes, il leur donna un coup de main et, avec son sens particulier de l'humour, rallongea un peu un scénario qui, s'il n'a actuellement rien à envier à un beau conte, manquait d'un peu de pathos, d'un peu de ce dénouement tragique qui faisait pleurer l'hôte et le faisait plus récompenser les efforts sincères déployés par le trouvère.

En effet, un triste événement s'abattit sur les amants. Son déroulement dépend là encore de la fantaisie de l'aède qui chante la geste et de l'attente de l'hôte, mais les conséquences sont pour chaque artiste les mêmes. La jeune femme mourut en promettant, lovée au creux des bras de son prince charmant, qu'il était son seul amour et prophétisait, avec le timbre inébranlable et le phrasé sibyllin que l'on connaît à ceux qui exhalent leur dernier souffle, que la mort jamais ne les séparerait.

Le jeune homme en conçut une profonde tristesse et l'aurait rejoint ad patres si ses aînés, connaissant bien ces histoires (assez enfantines quand on prenait un peu de recul et une autre maîtresse), ne l'eurent point envoyé auprès de son oncle Audoin de Fondblois, qui résidait sur l'une des possessions les plus lointaines de la couronne de Beila, l'île de Baër.
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MessageSujet: Re: De Baër à Beila   De Baër à Beila EmptyVen 31 Aoû - 23:04

L'île de Baër est l'un de ces petits morceaux du vaste rassemblement de terres que l'on appelle Archipel. C'était une île plus petite que la moyenne, et plus éloignée que les autres de la couronne centrale, où résidait la capitale et le Kalgar d'Archipel. Cette île, alors emplie de sauvages vénérant des cultes païens et chantant des chansons grivoises, plut tout de suite à Audoin de Fondblois et ses compagnons de croisade. Mais ressituons cette histoire d'île, de croisade et de seigneurs partis loin de leur patrie.

C'était il y a quelques décennies, lorsque le Beilan était une nation très influente et que les maisons Kar et Sidh, ces deux familles qui avaient, après la disparition de Dréhëran de Beila, le roi précédent, pris d'assaut Beila puis, avec le consentement d'autres lignées nobles de Beilan, avaient instauré un système aristocratique rigide, dominaient. A cette époque, deux factions politiques s'opposaient sur de nombreux points. Les premiers, et les plus puissants, était les Kar et Sidh alliés ; les autres étaient quelques seigneurs peu amènes mais surtout peu enclins à servir la première partie. On les nommera, pour plus de facilité, les seigneurs du Médian, car leurs terres se trouvaient principalement au centre de Beilan, entre le Nord, commandé par les Kar, et le Sud, dirigé par les Sidh.

Les deux factions se cherchaient querelle, c'était sûr. L'un des principaux points de dissension était l'usage de l'esclavage. Les Sidh le récusaient violemment, et de nombreuses fois sabotèrent les commerces des esclavagistes. Les tensions se faisaient sentir, donc, mais chacun se tenait à sa place, attendant sûrement un faux pas de la partie adverse. C'en fut ainsi jusqu'au jour où, par on ne sait quel mystère, la cité d'Audoin de Fondblois fut ravagée. Des colonnes de flammes s'élevèrent des habitations, des bubons poussaient sur le corps de ses hommes et des géants, dit-on, abattaient d'énorme gourdins de pierre sur son donjon. C'était grand-peine, mais Audoin n'était pas là. Il aperçut cependant les fumées provenant de sa cité, et lorsqu'il fut à quelques lieues de son ancienne ville, Gaed lui apparut et lui commanda de s'en aller avec tous ses gens vers l'est, dans la grande mer, pour accomplir Sa volonté.

Confondu, doutant, traumatisé par le massacre de sa ville mais ébahi par ce message divin, le seigneur organisa tant bien que mal son voyage, qui fut fort hâté et mal ficelé. Ils s'en allèrent donc par dizaines de milliers, après avoir racheté nombre bâtiments maritimes et des provisions pour quelques années de voyage. Cependant, la logistique fut telle qu'après quelques mois de voyage, des équipages mourraient de faim.

Cela était difficile, et Audoin ainsi que ses compagnons durent réduire un peu leur envie de voyages exotiques et lointains, et décidèrent qu'ils n'iraient pas voir à quoi ressemble le bord du monde. Ils parcoururent la mer avec ardeur et tombèrent sur cette petite mais ravissante île. Ils s'installèrent, le temps de refaire des provisions. Mais l'île leur plut, et l'organisation, comme toujours, était mauvaise. On s'installa donc plus longuement que prévu et le soleil et les petits seins des femmes du pays convainquirent les seigneurs beilans que leur croisade avait atteint son but, et qu'on devait à présent fêter cela. Par exemple en s'installant céant.
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MessageSujet: Re: De Baër à Beila   De Baër à Beila EmptyVen 31 Aoû - 23:42

Les années passèrent, et le campement des anciens croisés grandit. Le bois remplaça la terre et la toile, la pierre remplaça le bois. Les bâtiments étaient typiquement beilans et l'église se voyait agrandie chaque fois que les seigneurs ressentaient la nostalgie qu'apportait l'exil. Ces derniers vivaient eux mêmes dans un faste propre à la culture beilane, comme pour oublier qu'ils vivaient à des centaines de lieues de leur terre natale. Ils s'étaient composés des gynécées immenses et Audoin de Fondblois, peut-être plus triste que ses comparses, avait creusé des bains dignes de Beila.

Les décennies passèrent, et les seigneurs oublièrent qu'ils étaient des Beilans. La plupart des relations extérieures qu'ils entretenaient étaient avec la cour du Kalgar d'Archipel, bien plus proche d'eux que Beila ou Heffdim. Certains d'entre eux, même, rejoignirent la cour de ce roi des mers, d'abord curieux, puis tout à fait passionnés par les us locaux. Puis ces seigneurs apatrides moururent, et leurs nombreux fils, fruits de l'union entre Beila et l'Archipel, régnèrent à leur tour sur cet étrange métis qu'était l'île de Baër. C'était à cette époque qu'eut lieu le voyage de Warric. Aussi, revenons donc à notre héros.
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MessageSujet: Re: De Baër à Beila   De Baër à Beila EmptySam 1 Sep - 0:17

Notre chevalier, donc, était si abattu qu'il ne pensa même pas à éviter ce voyage grotesque. Il fut mis dans l'un des bâtiments royaux et disparut pour de nombreuses années de Beilan. Pendant ce long périple, il fit la rencontre d'un prêtre d'Elbre. Ce dernier était un étrange personnage, perdu entre deux âges, avec des yeux qu'on eût dit vieux d'un siècle et un sourire aussi enfantin que désarmant. Sa peau était tannée par le soleil et ridée par les joies d'un voyage fait de mille relais. Il avait été envoyé par l'intendance pour envoyer à Baër les salutations de Beila. Bien sûr, on ne commandait pas les prêtres d'Elbre, et Warric apprit plus tard que ce dernier souhaitait en savoir plus sur l'Archipel et la curieuse ambassade beilane que constituait Baër.

Ce mystérieux individu, avec ses tours et son excentricité, avait redonné le sourire à Warric, qui fut honteux de voir qu'il pouvait connaître la joie sans sa dulcinée. Toutefois, après quelques mois d'un deuil honorable, il rechercha à nouveau la compagnie des hommes, et plus particulièrement de celle du prêtre, qui ne se trouvait jamais loin de lui. Peu à peu, ils devinrent inséparables et, entre le prêtre et le chevalier, s'installa un équilibre de maître et d'élève. Ils séjournèrent un certain temps à la cour de Baër puis disparurent sur le continent.

Au côté de son nouveau maître, Warric arpentait le monde, la capuche sur le front, les yeux ouverts. Sans arme ni armure, il découvrit le désert impitoyable du Siâle, les cités-ports de la Souhnak, le mont Quel'Tan et les dangereux Mogus d'Aevenspir. A force de voyage et d'écoute, il saisit l'importance de la parole, ce petit bruit qui pouvait broyer les os d'un homme et pénétra les arcanes des Arts sacrés comme vulgaires. Bref, comme disent les prêtres de Gaed lors des grand-messes : Aleva cæs quidi stous roxxxoris populi vox Dei. Bien sûr, cela ne veut rien dire, mais quel pécore s'en rendrait-il compte ?
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MessageSujet: Re: De Baër à Beila   De Baër à Beila EmptyLun 3 Sep - 19:19

Ellipsons quelque peu (d'environ vingt ans). Le maître de Warric est mort depuis longtemps, et son apprenti devint un vrai prêtre d'Elbre. A son tour, à force de voyage et tours, de nombreux jeunes gens le rejoignent. La plupart sont Beilanais, mais certains, jeune cadets de la noblesse étrangère, viennent de Kandrasie, de Gramée ou d'Orcum. On dit même qu'un Diospyr le suit comme son ombre.

Bref, il est à présent au centre de la cour royale beilanaise, et le roi lui-même lui a cédé Limeray, une ancienne cité du Delta. C'était une ville portuaire qui avait été ecplipsé par l'îlot de la Perfidie et Estiria. Mais à présent que la plupart des Perfidiens étaient morts et qu'Estiria était en proie au chaos, Warric avait bon espoir de remettre en marche la merveilleuse flotte limérienne.
Cette cité disposait d'une étrange spécificité. En effet, une tradition voulait que les maisons se trouvant sur la mer, c'est-à-dire celles soutenues par des pilotis, ne payaient pas les taxes, pas même celles des religions. Cette spécificité avait longtemps été considérée comme un désavantage, mais le prêtre comprit vite la force de cette zone libre. De nombreux et riches commerçants pourraient s'installer en ville pour ceci, et le commerce, amplifié par cet afflux de richesses, couvrirait rapidement les pertes du à l'absence d'impôts.
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MessageSujet: Re: De Baër à Beila   De Baër à Beila EmptyVen 7 Sep - 20:09

Warric, pendant les années qui suivirent, fit assez bonne impression. Le roi lui avait confié sa flotte, et, fort de ses relations avec Archipel et Baër, avait réussi à former un Al-Mirra (le commandant tout puissant des armées navales de Beila) talentueux et fidèle.
Cette bonne impression ne s'arrêta pas là. Brillant dans les milieux spirituel de l'Eglise, il prit rapidement la place qu'on lui devait. Lorsque la mort du Grand Archevêque du Beilan survint, Warric était alors au faît de sa gloire, et l'ensemble des clericaux l'acclamaient. Il disposait des grâces du roi ainsi que de nombreuses relations tant gaediennes que païennes.

C'est ainsi que, à force de conspiration et de cabbale, son groupe s'imposa, et il fut sacré Grand Archevêque de Beilan.
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