Les cloches de Melit-Aend résonnaient au milieu de la brume matinale. L'aube pointait et le soleil n'arrivait pas à perçer le brouillard compact qui envelloppait la cité. Le gong retantissant à la gloire de l'Unique était un bien mauvais présage pour certains... La Gramée avait annoncé dernièrement son départ du monde Gaedien, revenant à des valeurs qui avaien toujours fait leur force. Le mensonge et les faux semblant de paix avec Empersisiste et Ciran n'avaient plus raison d'être et les crieurs annonçaient déjà la dernière nouvelle : les prêtres déchus de la fausse Gaedienneté Empersoise et Cirannaise ne bénéfiéçaient plus de la protection de l'Intendant qui avait fermé ses frontières, empêchant ceux-ci de regagner leurs terres. Aujourd'hui, seul les prêtres Beilannais, par soucis de conserver un semblant de paix avec cette puissance militaire, furent épargnés et reconduis à la frontière. Les autres avaient été déclaré coupables d'avoir tenté d'insinuer leurs mensonges de fausse Gaedienneté en Gramée, détournant le bas peuple de la vraie foi. Ils devaient également répondre des actes d'Hémor Varin sur le sol Graméen, et une seule sentence était envisageable : la mort sous toutes ses formes.
Ainsi, c'est à cette heure matinale que l'inquisition arpenta les rues des villes graméennes. Portant des flambeaux et le tabard pourpre et noir de l'inquisition, les soldats rassemblaient dans leurs sillages nombres de civils hargneux et soucieux de voir la justice être rendu. En une journée la Gramée toute entière purgea ses terres, rassemblant les pseudo-Gaediens dans leurs églises, avant d'y mettre le feu, purifiant leurs âmes maudites, les libérants de leur enveloppe souillée. Les prêtres les plus importants de leurs ordres et présent en Gramée furent arrêtés et torturés par la sainte inquisition. Les familles venues s'implanter dans les principales villes furent lapidées et jetées du haut des remparts des villes. Au soir, rares étaient ceux qui avaient échappé à une mort peu enviable. L'intendance déclara les empersois et cirannais hérétiques par nature, déclarant une vraie chasse à l'homme au travers du territoire. Nombreux furent les graméens à souffrir de l'inquisitions, accusés d'avoir embrasser le culte Empersois. Le lendemain, Amk'Cherk était de nouveau tout puissant dans les marais et les fôrets de Gramée.
Les deux prêtres principaux représentant les églises Cirannaises et Empersoises en ces terres furent marqués au fer rouge. Rasés, mutilés, ils furent renvoyés chez eux ficellés à des chevaux, les jambes brisées, les doigts sectionnés. On leur avait brûlé les yeux puisque c'est le pouvoir qui avait aveuglé le roi Empersois. Leurs langues coupées pour leurs mensonges de paix et de prospérité. C'est donc ces loques humaines qui furent renvoyées à Ephyne et Osmad, signe d'avertissement pour ces deux pays qui avaient toujours négligé de prendre en considération la colère Graméenne...