Attaques sur l'Aevenspir

Ezelia Merzawn arriva lourdement escortée au parlement d'Ephyne. Elle-même n'était plus vétue des vêtements fins qu'elle s'était forcée à porter jusqu'ici mais avait revêtu une lourde cotte de mailles de facture Aevenspeer ainsi que des fourrures d'origine indistinctes. Elle prit place au centre de la haute salle, chacun de ses pas ponctués des cliquetis de la ferraille qu'elle transportait.

"Seigneurs de Retrahant..."

Elle avait mis un genou à terre, s'inclinant successivement devant chacune des tribunes - a l'exception de la tribune Graméenne dont elle fixa les occupants froidement.

"...Vous ne le savez peut-être pas, mais des troupes Graméennes, sous couvert d'on ne sait quelle plan torturé, ont, cette saison, ravagé nos terres frontalières, pillant, brulant, violant dans nos villages et les plus faibles de nos villes. Il ne fait aucun doute que ce sont là les prémices d'une plus grande invasion et que nos blanches montagnes seront bientôt teintées du sang de nos ennemis comme de nos soldats - et plus encore."

La montagnarde déroula une pièce de tissu tachée de sang sur laquelle on pouvait voir un blason de facture Graméenne.

"Les troupes oeuvraient sous les couleurs du seigneur Meïtan, bien entendu, sans aucune "préparation" de la part de l'intendance... En apparence. Personne ici n'est dupe et nous sommes nombreux à nous douter du degré d'implication du seigneur Haenan dans cette affaire..."

Ezelia fit un signe à ses gardes et ceux-ci firent entrer un homme en piteux état, portant encore sur lui les restes d'un uniforme Graméen.

"Voyez-vous, seigneur Haenan, vos hommes sont bavards quand on sait leur poser les bonnes questions. Je vous rend celui-là, il tenait visiblement à rester en vie suffisament longtemps pour pouvoir revoir son seigneur. Brave âme."

Les gardes Aevenspeers poussèrent le Graméen vers la tribune de ses seigneurs et s'en désintéressèrent aussitôt, reprenant leurs postes. Ezelia reprit la parole.

"Nous ne voulons pas la guerre. Nous ne serions pas allé porter le fer et le sang en Gramée. Encore maintenant, nous pleurons nos morts et regrettons les morts à venir. Mais nous défendrons nos montagnes avec toute notre hargne et notre sang. Nous défendrons notre peuple avec nos vies. Nous, soldats d'Aevenspir, mourrons pour que nos familles puissent vivre, à l'étranger comme sur nos terres. Nous refuserons la honte d'un asservissement arbitraire et barbare, nous refuserons de fuir les combats, mais nous ne refuserons pas de combattre aux côtés d'amis, d'alliés où d'ennemis de la Gramée. Nous ne demandons ni argent, ni armes. Nous accepterons l'aide d'alliés tout comme nous accepterons leur absence."

L'ambassadrice s'inclina et se tourna vers la tribune Kandrasienne.

"Nous regrettons la mort des éclaireurs Kandrasiens qui campaient depuis plusieurs saisons au pied des murailles d'Eskadner. Soyez assuré qu'ils n'avaient été laissé dehors dans l'intention de les offrir en proie aux Graméens mais qu'ils furent plutôt pris, comme nous, par la surprise générale de l'attaque des marais. Nous ne pouvons, en ces temps troublés, vous faire parvenir leurs corps, mais soyez assuré que dans l'impossibilité de les renvoyer vers leurs terres ces hommes auront leur place aux côtés de nos guerriers tombés au combat. En espérant que ceci vous suffira..."

Ezelia salua à nouveau les seigneurs non-graméens et partit s'installer dans la tribune Aevenspeer désertique.

"Si vous me le permettez, je voudrais demander au seigneur Haenan les raisons de ce carnage à nos frontières."

En voyant le prétendu soldat Graméen, l'Intendant ne put retenir un petit rire.
"Dame Merzawn, vous prétendez me faire croire que cette loque humaine est un soldat Graméen ?" Il montra le "soldat graméen" du doigt.
"Je n'en crois rien. Si il avait réellement été un soldat Graméen, il ne se serait jamais rendu pour être capturé. S'il l'a pourtant fait, il ne peut plus être considéré comme soldat d'Amk'Cherk.
Dans tous les cas, que ce soit un acteur Aevenspir au service de la Couronne ou un véritable traître Graméen, il n'aura plus jamais accès à nos terres. Voilà qui devrait lui suffire."
Les gardes de l'Intendant escortèrent le pauvre homme hors de l'Assemblée.

"Voyez-vous, ne pouvant pas prouver mon implication directe si ce n'est par les dires d'un clochard misérablement vêtu d'un uniforme pris sur un de nos morts, je considère que vos allégations contre ma personne sont dénuées de sens voire même insultantes.
Il est vrai que le seigneur Meïtan a lancé plusieurs attaques contre des bourgs Aevenspeers mais il avait de bonnes raisons pour cela et, bien que son initiative soit malheureuse, je ne puis pas réellement le condamner. Le pauvre homme s'est laissé emporter les rumeurs.
En effet, une rumeur a couru à travers la Gramée suite à mon entrevue avec l'ambassadeur Merzawn. Celui-ci ayant décidé, sur l'ordre du Karsper, de remettre en cause le pacte de non-agression entre nos deux peuples a déclenché une réaction en chaîne.Le bas-peuple graméen a eu vent de la rupture de l'accord avec l'Aevenspir et en a déduit que si votre pays ne voulait plus de cet accord, c'était parce qu'il était assez puissant pour se lancer dans une invasion."
Il eut un rictus :
"Nous savons aujourd'hui que cela est parfaitement faux...
Quoiqu'il en soit, le seigneur Meïtan a cru pouvoir sauver son pays du péril Aevenspeer en lançant un assaut contre vos villes. Il a fait son devoir et je pense qu'il ne peut pas réellement être puni pour sa naïveté.
Rassurez-vous, il sera châtié pour les nombreux morts qu'il a causé..."

Il se tourna vers les Kandrasiens, peu nombreux.
"Seigneurs de Kandrasie, croyez bien que je suis désolé d'avoir eut à occire vos éclaireurs. A notre arrivée ils semblaient pacifiques, nos lanciers nous ont pourtant déclaré que vos hommes ont décidé d'aider les Aevenspeers contre nous. Mes soldats n'ont fait que se défendre.
Vos hommes sont morts pour le camps qu'ils ont choisi de défendre."

"J'ignorai que le bas peuple de Gramée lisait les lettres d'Haenan. La cour Graméenne est-elle si petite qu'elle englobe même ses... paysans ?

Mais qu'en est-il des hommes portant les couleurs de Melit'Aend, qui occirent des Kandrasiens ? Eux aussi eurent vent, comme le noble Meitan, de la perfidie Aevenspeer ? Puisque perfidie il y a, à n'en point douter, sans quoi je ne doute pas que vous ne vous seriez pas aventuré en terrain dangereux."

Le Karsper se trouvant en Aevenspir, il s'agit là de l'ambassadeur d'Eskadner qui prenait la parole.

"Votre manigance est des plus bancales, et semble rappeler celle de votre prédécesseur en Kandrasie. Vous êtes si pressée dans vos plans que vous sautez des étapes. Pour bien faire Graméen, vous n'auriez pas du envoyer ces éclaireurs. Mais je suppose que le fait de savoir que la couverture n'est qu'une faible poudre aux yeux vous indiffère, donc j'irai droit au but : nous ne vous laisserons pas nous cracher au visage sans rien faire.

Osez envahir nos montagnes et dix de vos gueux tomberont pour chaque Aevenspeer. Nous sommes prêt à vous mettre à genou, Graméen, si vous nous envahissez. Jamais un royaume n'a prit Aevenspir sans en payer le prix fort. Jamais personne n'a pu mettre la main sur Eskadner sans en subir les conséquences par la suite."

Il marque une pause.

"Nous sommes peut être moins nombreux, mais vous faîtes trop d'erreurs et être trop grossier pour l'emporter, Graméen. Vous n'êtes en rien extérieur à ceci puisque vous êtes le principal instigateur. Vos gesticulations grotesques devant cette assemblée ne font que vous enfoncer dans cette douteuse mascarade.

Mais qu'attendez-vous, couards des marais ? Attaquez donc, nous vous attendons."

Ezelia eut un regard sévère en direction de l'Aevenspeer qui venait de s'exprimer puis reporta son attention sur Haenan, le valeureux défenseur de la morale, de l'honneur et de l'honnêteté.

"Seigneur Haenan, il n'y a jamais eu de "pacte de non-agression" entre nos deux peuples, vous le savez très bien. Du moins, j'ose espérer que vous le savez et que ces actes odieux ne sont que le reflet de votre fourberie... Je serais désolée d'apprendre que vous êtes sincère et que ces actes tout aussi odieux ne sont que le reflet de votre idiotie."

Elle eut un dernier regard pour le soldat Graméen que les gardes de l'Intendant emportaient.

"Oui, seigneur Haenan, j'ose affirmer que cette loque humaine est un de vos hommes. Peut-être croyez-vous que vos armées sont composées de fiers soldats portant haut des bannières resplendissantes ? Peut-être pensez-vous que vos troupes d'élites si éclatantes de bravoures se sont battues fièrement contre des monstres nordiques invulnérables ? Qu'ils ont protégé la Gramée d'un grand mal venu des montagnes ? Il n'en est rien, et tous ici nous le savons, vous y compris. Vos soudards à l'hygiène douteuse, porteurs de toutes les maladies possibles et imaginables, ont déferlé sur de petits villages frontaliers, massacrant sans vergogne les habitants venus prendre les armes à la hate pour emporter femme et enfants en esclavage dans vos marais. Regardez-vous ! Vous-mêmes n'êtes qu'une loque de moralité, une ombre d'homme, fuyant la lumière de peur qu'elle dévoile les traits déformés par la stupidité et la haine de votre visage. Un jour vous trahissez la Kandrasie, l'autre vous défendez les nobles vertus de la Gramée que sont l'honneur et la fidélité pour, sous un prétexte vaseux, si j'ose dire, attaquer le jour suivant un pays parfaitement neutre."

La montagnarde regard un instant les tribunes Gaediennes, les montrant du doigt.

"Nous "rompons", soit-disant, un traité qui n'a jamais existé et vous nous jugez comme une menace, qu'en est-il alors de ces pays Gaediens envers lesquels vous n'avez pas de traités ? Sont-ils moins menaçants que nous ? Non pas. Le sont-ils plus ? Je ne puis en juger. Mais ce qu'ils ont de plus que nous, certes oui, c'est que vous en aviez, et vous en avez toujours, une peur bleue. Vous n'avez pas attaqué l'Aevenspir parce que vous le craigniez puissant, surtout avec une force somme toute limitée, non, vous l'avez attaqué car vous nous saviez plus faibles que vous, beaucoup plus faibles. Quel seigneur Graméen serait assez stupide pour vouloir sauver son pays du "péril Aevenspeer" en s'attaquant à des bourgades de petite taille ?"

Ezelia parcourut la tribune Graméenne du regard, y cherchant la présence d'un individu visiblement assez intelligent et courageux pour prendre la parole.

"Voilà ce qu'est la Gramée, ainsi. Un pays de seigneurs fiers, que mon frère a rencontrés sous le règne d'Aust Felkan, qui plie l'échine devant les machinations minables des seigneurs Meïtan et Haenan. Des prêtres qui espèrent faire honneur à leur Dieu en suivant deux bouffons ? Quel Dieu se satisferait de louanges proférées par un Intendant trop lâche pour se dévoiler, traitre à de nombreuses reprises et qui renie jusqu'à ses hommes en salissant la mémoire, finalement, de tous ceux qui le suivent. Seigneurs de Gramée, si un des ses soldats n'est rien à ses yeux, alors vous n'êtes pas grand-chose. J'avais entendu parler de vous comme des gens frustres, à la religion obscure et difficilement compréhensible pour nous, je n'y vois maintenant qu'un troupeau d'aveugles guidés par un fou sanguinaire."

Ezelia recula dans la tribune Aevenspeer avec un soupir.

"Je n'ose imaginer le sort que vous réservez à vos amis Orcumiens après vos actes en nos montagnes."

Un prêtre Gaedien parmi la tribune du Beilan murmura à ces confrère Gaedien.

"Il est dommage que les contrées d'Aevenspir soit ravagé par une guerre, j'aurais adoré pouvoir installé un monastère sur les pics montagneux de ce pays."

Son supérieur murmura à son tour

"Certe ces contrées serais des plus accueillante, mais la Gramée semble avoir besoin des lumières de Gaed pour ce remettre dans le droit chemin"

Plusieurs Gaediens fit un signe de tête approbateur pour leur supérieur et tout les murmures finirent par ce dissipé

Le seigneur Thralen était venu exceptionnellement à l'assemblée pour voir le visage des bouchers qui devrait retrouver sur le champs de bataille sous peu. Enfin... Si l'un d'eux trouvait un jour le courage de venir salir ses vêtements dans un affrontement. Impétueux, l'homme ne désirait pas plus la paix que les discours. De toute manière seul le sang pourrait laver ces actes...

Intendant ! Vous vous contredisez il me semble : Vous dîtes n'être en aucun cas responsable de ces attaques, mais vous vous excusez pour le mal que VOS troupes ont fait aux émissaires Kandrasiens ?

Vous pensez que l'Aevenspir représente une menace pour la gramée ? Vous n'avez pas tort. Aujourd'hui la neutralité avec votre peuple est rompue et nous ne pardonnons pas facilement. Le nombre ne fait pas tout, et bientôt nous aurons l'occasion de voir l'efficacité de vos généraux qui ne savent pas différencier ami et ennemi. Les scirjiis décideront de l'issu du conflit à venir. Puisse Amk'Cherk fermer les yeux sur vos origines, et les Gaediens sur la faiblesse qui frappera vos marais pendant que vous croiserez le fer au nord !

Un prêtre en bure noire croisa en haut des marches le pauvre soldat que les gardes emmenaient.
Il s arreta devant lui et lui parla à l'oreille

"Point de faibles en grammée"

Un poignard sorti de la bure et plongea dans le ventre de l'homme.

"Sortez moi cette paillasse de là !"

Les gardes emportèrent le soldat qui était de train de vomir du sang.

Le prêtre se rassit et regarda la tribune Aevenspiravec un sourire mauvais

"Point de faibles dans ce monde"

Ezelia lui rendit son regard sans sourciller. Fut un temps où elle aurait tiqué à la vue d'émissaires d'un pays assassinant sans vergogne des leurs au Sénat d'Ephyne, mais les Graméens étaient devenus tellements habitués à la chose que ces scène en étaient devenues habituelles, presque folkloriques. Les Graméens en train de s'ouvrir la panse au Sénat d'Ephyne, allégorie sanglante et banale de ce pays ayant perdu depuis longtemps ses valeurs.

"Points de faibles en ce monde, dites-vous, prêtre ? Comment juger de la faiblesse d'un homme ? Sur ses seules prouesses physiques, ses compétences au combat ? Ce serait idiot et je ne vois que rarement les prêtres de Gramée au devant des champs de bataille. Sur son attachement à des valeurs morales ? Vous voilà dirigé par le plus faible du lot, si c'est le cas. Par, au contraire, la fourberie, la sournoiserie d'un individu ? Je n'y verrai point de force supérieure aux autres..."

Son visage se barra d'un sourire dédaigneux.

"...Mais que voulez-vous, vous cachez votre goût pour le sang derrière une idéologie religieuse que je ne jugerais pas si elle n'avait été tant pervertie par le clergé que vous représentez ici. Vous aimez à citer l'Eglise Gaedienne comme fanatique et sanglante, et je ne nierai pas la violence des guerres de religions où agirent les armées de Gaed. Mais on ne vit jamais de Moine Gaedien brûler un paysan en pleine assemblée, s'en servant comme d'un argument. On ne vit pas plus de prêtre Karéen faire pendre aux pieds de sa tribune de soi-disant Thanéites... Non, porter la mort au sein de l'assemblée d'Ephyne est une tradition bien Graméenne, et je pense que tous ici nous sommes terrifiés en voyant ô combien vous êtes cruel et puissants en répandant à intervalles réguliers le sang de paysans désarmés, blessés et maintenus par vos gardes..."

Une petite escouade de soldats Empersois débarqua dans la salle. Petite, mais néanmoins suffisante pour s'approcher, épée et bouclier au poing, de la tribune graméenne, et particulièrement du prêtre.

Le capitaine de cette troupe, homme courageux et juste, dit alors pour tout le monde :

Messires, les meurtres de serfs ou de paysans sont nombreux, dans tous nos pays, et nous n'essayons pas toujours de les élucider avec autant de vigueur que possible, mais l'Empersiste n'est pas encore un pays dans lequel un meurtre devant une assemblée de témoins peut passer inaperçu.

Puis, montrant le prêtre :

Emmenez-le!

Deux hommes s'emparèrent de l'homme, pendant que les autres gardes surveillaient les quelques soldats graméens. Le premier qui aurait le malheur de faire un mouvement trop brusque le regretterait vite.

Stupéfait par la tournure des événements, Thralen regarda d'un air contemplatif le corps du prêtre agité d'un dernier sursaut. Lentement et dans le silance général le fanatique se vida de son sang avant de s'immobiliser enfin.

Jetant un regard en direction du maître des lieux, il brisa le silence :

C'est à croire que la folie se soit propagée dans tous les marais Graméens ! Ces scènes barbares sont une offense pour les eigneurs ici présent. Si les Amk'Cherkiens ne sont pas capable de fréner leurs pulsions meurtrières, peut-être pourrait-on se passer de leur présence en ces lieux...

Quelques Gaedien échangère des regards complice et ont put entendre parmi la tribune du Beilan un prêtre s'exclamé

"Ont pourrais aussi bien ce passé de la Gramée en entier sur le territoire de Retrahant!"

Un autre prêtre pris la parole en jetant un regard plein de dédain sur les graméens

"Malheureusement ce n'est pas à nous d'en décidé mais à Gaed, ceci dit Gaed aura tôt fait de rendre sont jugement sur les Graméens. La punition sera certainement à la hauteur de leur folie"

Une voix s'eleva de la tribune beilanaise decidement active

Pourquoi leur laisser leurs armes quand on voit ce dont ils sont capables ou peut être incapable de faire comme conserver un minimum de retenue respecter leurs hôtes par exemple.

Non pas que la mort de graméens nous chagrine, quoique, quitte à s'éventrer autant que ce soit fait dans leur marais putrides plutôt que de venir en ces lieux nous infliger leur présence, mais que la garde ait permi par deux fois que le sang coule, c'est un coup à emmettre de serieuses reserves sur la sécurité en ces lieux, les empersois ont ils si peu d'estime pour ceux qu'ils accueillent?

Un unique Gardien qui avait pour mission de suivre les évènements quelque peu importants, se dit pour lui-même :

Pathétique, il n'y a rien d'autre à ajouter.

Le capitaine, qui venait d'entendre le sieur Ulthar se retourna et déclara :

Messire, vous êtes d'une mauvaise foi monstre. Un seul de vos gens a t-il été touché? Comment voulez-vous que la garde Empersoise empêche un fou Graméen de tuer un de ses hommes, surtout si ces deux sont en contact?
Laissez-moi vous dire qu'à propos de respect pour vos hôtes, vous n'êtes pas non plus l'exemple le plus parfait ici.

Les gardes eux, ramassaient le corps pour l'emmener hors de cette pièce.

La tribune kandrasienne avait affiché des regards d'étonnement dès le début de la discussion. Les regards s'étaient rapidement braqués vers les sièges d'Ilsta'Adiad, Dratadion et la Blanche affichant un regard suspicieux et désapprobateur.

Quand il devint évident que nulle intervention ne serait faite en provenance de l'ambassadeur du Royaume, un prêtre de Serul se leva et réclama le silence d'une main levée devant lui.

"Mes seigneurs, je suis Kalon, serulobio d'Ilsta'Adiad. Je crains que le récit de ces évènements ne soit point parvenu à nos oreilles mais vos différentes interventions sont plus que claires sur les causes du silence subit de nos émissaires."

Il portait la longue toge violette de son ordre tandis qu'une simple broche en forme de plume retenait l'extrémité supérieure en place. Grand et maigre, son regard était volontiers acéré tandis qu'il tenait son bras gauche inerte le long de son corps. De la main droite il rythmait chacune de ses paroles, décrivant en un geste ample les humeurs qu'il souhaitait véhiculer dans son discours.

"Nul parmi cette Assemblée ne semble disposé à écouter les autres parler mais nous tenterons néanmoins de vous faire comprendre notre opinion. La citadelle du Sud a envoyé quelques émissaires voici de nombreuses saisons pour récolter des informations sur la guerre civile qui faisait rage dans les montagnes. Le lieu était bien éloigné de nos terres mais une missive du précédent Karsper nous avait alertés et c'est avec diligence que nos hommes avaient pris la direction d'Eskadner sous la protection de Ris."

Il prit une pause avant de se tourner plus particulièrement vers la tribune graméenne. Les manoeuvres ridicules de ses représentants jetaient l'oprobre sur ce lieu mais Kalon n'avait jamais porté en haute estime la salle où se réunissaient des peuples si rustres et si barbares. Incivilisés pour la plupart, seul leur nombre et leurs armes pouvait justifier que des émissaires kandrasiens viennent perdre leur temps pour écouter les autres contrées se chamailler.

"Je dois avouer que je ne comprends pas grand chose à vos allégations, graméens, vous déclarez que les votres présents en Aevenspir l'étaient sous la bannière d'un quelconque seigneur visiblement non contrôlé comme il y en a tant dans vos marais et quelques instants plus tard votre intendant avoue que les assassins de nos hommes se trouvaient être sous ses ordres. Voilà qui est plus que confus et mériterait une explication.

Je dois avouer que nous avons pris l'habitude de subir vos assauts plus ou moins justifiés mais que notre patience commence à se tarrir. Vos paroles ont souvent sonné justes, vos mots semblaient bons et respectables, vos volontés civilisées. Mais encore une fois ce sont vos actes de barbares qui nous réunissent à parler de mots et de verbes pour décrire des morts kandrasiens et graméens. Nous croyons en l'homme mais craignons de perdre notre naïveté à force d'actes aussi injustifiés que celui-là. Est-ce votre dieu qui guidait vos pas encore une fois ?"

Il se pencha alors vers la tribune aevenspeer en faisant signe à un apprenti serulobio de prendre note de ses paroles.

"Mercenaires, nous comprenons votre position actuelle et sommes prêts à accepter votre absence de culpabilité dans nos morts. Nous aimerions néanmoins que leurs corps soient ramenés auprès des leurs. Nos exigences sont simplement celles de compatriotes, d'amis qui souhaitent recueillir la mémoire de leurs frères tombés loin de chez eux. Acceptez-vous qu'une légère compagnie se mette en route vers Eskadner pour ce dernier voyage ?"

Capitaine, ne soyez pas si pressé.
Vous avez raison, fort heureusement aucun de nous autres émissaires beilannais n'a été atteint par cette folie. Nous ne faisons toutefois que souligner des faits: malgré votre intervention ce prêtre graméen, oui c'est un prêtre , non? qu'importe, a tout de même pu nous gratifier d'une de leur vaines démonstrations culturelles mais, et c'est ici que se porte à la fois notre critique et notre recommandation, ce n'est pas la première fois que nous assistons gracieusement à ce genre de spectacle en ces lieux et si je ne m'abuse, nous avions déjà vu à l'oeuvre les gens du seigneur Raghnar, alors je vous le demande: à notre place n'en conclueriez pas de même que certains convives, certaines régions de retrahant ne requiert pas davantage de vigilance et d'attention et peut être qui sait, des mesures particulières, commencez donc par des cages pour ces déments depuis le temps cette solution aurait sauté même aux yeux d'un enfant.

Mais soit, nous ne sommes ici qu'en tant qu'invité, et de bien piètres invités ma foi, chacun gére à sa guise son domaine.

Un homme dans l'assemblée Graméenne se leva

"Et alors ? Que voulez vous a notre général Raghnar ? Ne soyez pas aussi prompt a emettre de telles sotises. Vous n'avez aucune connaissance de la Gramée ni de ceux qui y vive. Il est vrai que certains d'entre nous sont un peu extremmistes ...

regardant le corps du prêre

Mais sachez que nous respectons vos religions et vos coutumes alors ne vous melez pas de nos affaires !"

Se tournant vers les Aevenspeers

"Il semblerait que certaines troupes soient venues chez nous et aient pillé une jeune cité. Nous voilà donc en guerre ! Et bien soit, mon maitre sera content après avoir gouté aux douceurs des femmes Kandrasiennes de venir rechauffer les femelles des montagnes."

Eudric demanda que le calme reviennent dans la tribune Beilanne, puis il se retourna vers la tribune graméenne :

Je crois que ce nous voulons est simple et cela sont nos affaires si elles concernent cette assemblée dans laquelle nous nous tenons; cela a déja été exposé. Nous voulons que vous cessiez vos spectacles d'amateurs de garçons, que vous, vos émissaires, prêtres arretiez de prendre cette salle comme le dernier bordel arm'chekiens. Biensur que nous ne savons rien de votre culte mais je supose qu'il n'y a pas beaucoup de chose à comprendre, certains penseurs supposent que cela consiste à tuer des vierges afin de faire comprendre aux filles locales à s'offrir le plus rapidement à vos faveurs. Cela d'ailleurs expliquerait pourquoi vous attaquez des territoires sans un semblant d'explications, en fait à force de sacrifice vous commencez à manquer de jouvencelles.

Eudric laissa échapper un rire qu'il ne pouvait plus contenir mais ce rire était nerveux, ces graméens hautains et uranistes de surcroît commencait à l'échauffer.

Après un long silence, l'Intendant Graméen se leva.
Il semblerait que mes paroles aient été trompeuses. Lorsque j'ai dit que mes soldats avaient tué des Kandrasiens, j'entendais que des soldats Graméens avaient tué des Kandrasiens. En tant qu'Intendant, je considère les soldats de toute la Gramée comme mes propres soldats.
Regardant le corps du prêtre, emmené par la garde et laissant une trainée de sang derrière lui, il déclara :
Il semblerait que tous les Graméens ne sachent pas se comporter convenablement en présence d'un public étranger, même lorsque nous sommes réunis en ce lieu de paix et de discussion.
Ceci est fort regrettable pour l'image de la Gramée en ce monde. Voyez, seigneur Eudric, la seule image que vous ayez de notre religion est une série de meutres incompréhensibles visant à faire règner la terreur sur un peuple tenu dans l'ignorance. Je puis comprendre qu'après des spectacles comme ceux-ci, le profane se pose nombre de questions, souvent négatives.
S'il vous prenait l'envie de venir en Gramée un jour, nous nous ferions une joie de vous expliquer notre Foi avec tous les détails que vous désirez.

Quant à la question concernant la "véritable" raison de nos agissements en Aevenspir, je ne puis rien ajouter à ma précédente déclaration. Je n'ai dit que la vérité et je ne puis la modifier pour vous faire plaisir.