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Une autre missive arriva en même temps que la première. (Cf https://retrahant.forumactif.com/histoire-diplomatie-f47/commerce-t4614.htm)


"Messire Empersois,

Nous, Paul et Charles de Dermak, seigneur et évêque de Dermak avons décidé conjointement de ne pas prêter allégeance à l'Empereur Serlon.

Les taxes que nous devrions lui reverser sont injustes, son autorité chancelante n'est pas celle que nous attendions d'un vrai Empereur, et sa parenté avec feu Baudoin -qu'il soit béni- est encore controversée, même dans certains cercles d'Ephyne.

Cependant, nous ne déclarons pas la guerre à cet Empire que nous ne cautionnons pas, et nous vous assurons de notre neutralité la plus cordiale.

Que Gaëd vous aide,

Paul et Charles de Dermak."

Une dernière missive, envoyée quelques semaines plus tard.

"Messire,

Face aux évènements récents, le Comté de Dermak juge que la diplomatie est reine, et qu'il est nécessaire de créer une zone relativement indépendante où chaque seigneur peut s'exprimer sans craindre les représailles du pouvoir central.

C'est pourquoi le Comté invite qui le souhaite à venir à Sanilve, où il pourra trouver une neutralité et un espace de parole. A aucun moment, même si le Comté est opposé à un des interlocuteurs, les seigneurs n'auront à craindre pour leur vie, et ce en vertu de la charité Gaëdienne qui est en vigueur.

Que Gaëd nous guide."

Le héraut fut guidé dans le château jusqu'à la salle où il allait être reçu.
L'Évêque avait revêtu un riche costume d'un rouge sombre, qui n'était pas indécent pour autant.
Il accueillit l'homme avec un petit sourire, laissant là un clerc qui lui récitait les divers problèmes dont souffrait le comté.

"Eh bien, vous me semblez avoir parcouru beaucoup de chemin en peu de temps, asseyez-vous donc, allons."

A la cantonnade. "Qu'on apporte un pichet de vin!"

"Quelles nouvelles apportez-vous, mon bon?"

Le fait de réunir les seigneuries d'Empersiste dans un Comté qui avait fait sécession ne plaisait guère à Tiphaine. Néanmoins, elle était persudée qu'un lieu où les seigneurs d'Empersiste pouvait faire part de leurs différents était nécessaire.

C'est ainsi que la Vicomtesse de Nagor contraigna une de ses jeunes soeurs à se rendre dans le Comté de Salvine.

L'histoire ne retiendra pas que la dénommée Mathilde, vierge agée de 17 ans, était la plus dévote au Gaedisme des decendantes de la lignée des Seigneurs de la Vicomté de Styrie et que Tiphaine fut ravie d'éloigner une bigotte qui ne cessait de lui reprocher de n'être pas assez pieuse. Par ailleurs, la Vicomtesse pensa que rejoindre les Comtes de Dermak réputés si croyants ne pourraient qu'être enrichissant avant que Mathilde rejoigne un couvent.

Bien entendu, un homme de confiance avisé en ce qui concerne la diplomatie était chargé de surveiller la petite soeur...

La jeune soeur de la Vicomtesse fut reçue à l'extérieur de Sanilve par une escorte discrète composée d'un clerc et d'une demi-douzaine d'hommes armés de l'Église, qu'on ne pouvait confondre avec des soldats normaux. En effet, ceux-ci avaient l'air relativement disciplinés, et leurs uniformes semblaient encore tous identiques, preuve qu'ils en avaient pris soin.

Elle fut amenée au château, où un prêtre la prit en charge, elle ainsi que son escorte. On lui demanda si elle souhaitait s'entretenir avec l'Evêque.

Mathilde répondit qu'elle serait heureuse de rencontrer l'Evêque. Elle demanda cependant qu'on lui indique ses appartements afin qu'elle puisse se laver et se changer. Le voyage en carosse était certes mons épuisant qu'à cheval, mais ne protégeait guère les voyageurs de la poussière de la route.

Elle se retira pendant deux bonnes heures dans la chambre, qu'on lui avait allouée, en compagnie de servantes qui faisaient partie de sa suite.

Elle se présenta au prêtre dans une robe de la cour, mais contrairement à celle que portait la Vicomtesse Tiphaine de Nagor, elle était très austère. Sa poitrine était cachée par un chale et ses cheveux recouverts d'un tissu dont aucune mèche ne dépassait.

Elle lui demanda d'être reçue par l'Evêque en compagnie du moine qui l'accompagnait. Ce dernier était plus taillé comme un bucheron que comme un clerc...

Alors qu'un serviteur apportait le pichet de vin demandé par l'évêque, le héraut prit la parole:

- Monseigneur, je suis Herger, et le seigneur Keoren m'a chargé, sous son autorité, de prendre parole en son nom concernant la lettre que vous lui avez envoyé. Il vous fais dire qu'il est favorable a votre entreprise de créer une instance neutre sous lequel tout les seigneurs pourrons venir prendre parole sans inquiétude de félonie concernant les intervenants.

Prenant une gorgée de vin que venait de lui tendre le serviteur, il reprit la parole.

-Pour répondre a votre question, et bien les nouvelles sont funestes concernant le Sheker, puisque nous venions tout juste de souffrir d'une déconvenue cruel du destin lors de mon départ, la ville étant finalement tombé sous les coups de butoirs de l'Ousbre. Mais j'ai pleine confiance en mon marquis, et je sais qu'il n'y a que lui pour redresser notre situation... A moins que les barbares n'en décident autrement... Finit-il en souriant.