conversation de commerçant

A une table du fond, étaient attablés trois hommes. A leur allure il était facile de reconnaître leur profession de marchand. Il était facile d'entendre leur conversation tellement leurs propos étaient forts pour couvrir les bruits environnants. A leur costume on remarquait toutefois des détails permettant de deviner leur provenance.

L'un était de l'empersiste,un autre de kandrasie et le dernier de grammée.

Hénesius le gramméen tapait sa chope contre celle de marcus l'empersiste:

Dis donc l'ami les affaires tournent bien pour toi avec toutes ses pillages en grammée.

Marcus lui répondit:

Tu veux rire. Dans vos marais il n'y avait pas grand chose à piller et puis vos seigneurs s'étaient déjà largement servi chez nous. Non les affaires ne sont pas si terribles et puis la situation en empersiste n'est pas formidable. Le territoire est négligé, les routes dans un piteux état. Et puis , et puis ...c'est surtout l'insécurité qui fait peur.

Orcien le kandrasien releva soudain la tête:

Comment ça l'insécurité? Avec toutes les troupes empersistes?

Ah oui l'ami, parlons en des troupes. Elles vaquent dans le territoire sans ordre.

Mais votre intendante?

Bof elle s'est enfermée dans son donjon et n'en sort plus. Tout au plus les gens de ciran ou de beilan y ont accès mais les empersois sont rejetés.

Orcien se pencha plus en avant et murmura:

Mais alors vos seigneurs, que font ils?

Marcus but une gorgée et lui répondit:

Ceux qui osent encore parler comme les seigneurs lathander et d'aethir, sont menacé d'exil.

Alors il se sont tus?!

Pensez vous! il font partie de ces hommes courageux qui ne renie pas leurs paroles.

Faussement atristé, hadesius répliqua:

Bah! il suffira à dame lelith de donner l'ordre à deux ou trois de ses laquais de réduire leur cité en poussière et ils n'oseront plus bouger.

Ha Ha Ha Ha Ha

Le rire de marcus se répercuta sur les murs de l'auberge.

Vous voulez rire mon ami, lelith n'a plus de soutien en empersiste. Une grande partie des seigneurs ont rejoint la bannière des deux sires.
Si l'ordre doit être rétabli, nous savons bien ,nous les marchands de quel côté il le sera. La droiture de ces deux là ne fait aucun doute.

Orcien reversa de la bière dans les chopes et s'enquit:

Mais alors que se passe t'il maintenant et que vont faire les alliés de l'empersiste?

Bah! s'ils sont respectueux des lois empersoises, ils ne feront rien sinon le chaos risque de se répandre même sur leur territoire. Les ennemis de l'alliance en profiteront.
Mais il est peu probable que le seigneur acnar intervienne. Il a un sens de l'honneur et de la justice sans équivoque. Il laissera les empersois règler leurs problèmes pour peu que le nouvel intendant ratifie le traité existant mais en cela il ne prend guère de risque car il connait les opinions des deux seigneurs.

Orcien en se grattant la tête intervint:

Mais enfin lequel brigue le poste d'intendant?

Oh pour cela pas d'inquiétude, ce sont des gens de trop grand devoir pour qu'il y ait un souci entre eux. Et puis je ne suis pas dans les secrets.

Hadesius se pencha vers marcus en faisant signe à orcien:

Te rapelles tu cette livraison d'armes que nous devions faire ... peut être serait il judicieux d'attendre un peu que les prix montent.

Le bruit de leurs voix se transforma en un murmure avec des regards prudents aux alentours.

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En cet hiver 183, les trois compères venaient de se retrouver après une longue absence.

La discussion avait commencé depuis longtemps et avait roulé sur les affaires de famille et quelques autres affaires sur lesquelles nous ne nous étendrons pas, ne voulant pas faire offense à leur réputation.
Repu après un bon repas, les trois hommes avaient maintenant pris leurs aises et prenaient plaisir à gouter un alcool de pays.
Pour un observateur averti, leurs vêtements reflètaient leurs origines avec autant de certitude que si celle ci était inscrite sur leur front.
L'empersois marcus portait un costume strict aux teintes sombres quelque peu élimé aux manches. Tout montrait qu'il avait connu de meilleurs temps. Un symbole religieux pendait à une chaine autour du cou d'une manière négligée.
Faisant un contraste impressionnant avec lui se tenait à sa droite orcien le kandrasien. Tout en couleur et en tissu d'une grande qualité, l'homme dégageait un parfum de richesse qui faisait plus d'un envieux dans la salle. L'homme ne semblait pas d'ailleurs en avoir cure et distribuait à l'assemblée des sourires méprisants et ostensatoires.
Le dernier homme hénésius le gramméen était vêtu d'une manière plus sobre mais avec recherche. Ses vêtements étaient d'une étoffe solide mais coupés pour lui aller comme un gant et ne pas faire de pli.
Entrons maintenant dans leur discussion:

Marcus mon ami disait orcien en souriant, tu as une mine splendide mais ne vas tu pas entrer dans un ordre religieux?

Marcus leva un regard blasé et répliqua : Grrrrrrr tu n'as pas honte de te moquer, tu sais bien que maintenant c'est le costume d'usage pour les empersois.
Hélas nous sommes entrés dans une ère de folie. Il faut arborrer une tenue en correspondance avec les credos du culte et puis suivre chaque précepte sous peine d'être conduit en prison en premier et ensuite au bucher.

Ha ha toi qui aimait afficher une certaine mugnificence, te voilà bien puni. Nous n'avons guère ce problème en kandrasie. Il suffit de suivre les volontés du moment de notre intendant et la police nous laisse tranquille.

Ca n'a pas l'air très contraignant dit hénésius en laissant son regard se promener sur la tenue de son ami.

Non non notre pays s'enrichit et se fait une place grandissante au soleil.Mais il me semble que la grammée en fait de même.

Il est vrai que nos marais ont eu leur part de troubles internes mais tout s'apaise et le commerce se porte bien.

Marcus se pencha et dit doucement : Oui j'ai entendu dire que tout se passait bien entre vos deux pays.

Son regard quand il se releva , semblait plein de sous entendus. Orcien et hénésius regardèrent marcus d'un air surpris puis orcien reprit la parole sur un ton moins assuré

Oh tu sais les affaires tournent doucement. Mais toi même ne me dis pas que les religieux ont interdits aussi le commerce des armes.

Un mince sourire courrait sur le visage de marcus quant il répondit:

Non mais peut être n'est il pas aussi florissant que le votre. Les empersois se cachent et s'arment en silence. Le pouvoir en place a bien du mal à les faire participer aux activités du territoire. Tous semblent attendre un évènement sans pour autant savoir d'où il viendra. Des troupes étrangères sont prêtes à tout moment à intervenir pour réprimer la moindre révolte.

Hénésius releva un sourcil et s'enquit:

Des troupes étrangères?! Votre intendant n'est donc pas soutenu?
Pourtant lors de son accession, plusieurs seigneurs l'avaient aidés à prendre le pouvoir.

Marcus toussa dans sa main pour cacher un rire.

Oh oui certains seigneurs l'ont suivis mais leurs ambitions n'étaient peut être pas aussi religieuses que celles de notre intendant et maintenant ils prennent un peu leurs distances. Ainsi vois tu amketil notre général en chef cherchait des sous fifres pour faire les oeuvres de basse police et il n'en a pas trouvé la moitié.

Orcien répliqua;

Mais pourtant votre intendant est détenteur d'un testament de lelith proclamant son droit.

Ha ha ha le rire de marcus traversa la salle. L'homme semblait pris d'un fou rire et était plié sur sa chaise se tenant le ventre. Quand ce mouvement se calma, marcus reprit la parole, les yeux embués de larmes en leur faisant signe de se rapprocher et en baissant la voix.

Mes amis si vous voulez demain vous prétendre le dieu et empereur de la terre de retrahant, je peux vous obtenir un papier signé de la main de chaque intendant affirmant la chose. Je connais un petit artisan dont l'échoppe se trouvait sous les murailles d'éphyne et dont la disparition attriste bien sa famille. Il vous suffira de le retrouver si le coeur vous en dit. On dit les cachots du donjon très distrayants.

Orcien et hénésius en restèrent muets pendant quelques instants.

Marcus rit en voyant leur expression et ajouta :

Allons,allons mes bons amis est ce que tout ce que vous dit un homme d'église est parole de son dieu!

Orcien fit un baillon de sa main sur la bouche de marcus et lui répliqua :

Es tu fou l'ami! fais tu aussi peu de cas de ta vie pour ainsi parler. Certes nous savons déjà à quoi nous en tenir sur l'héritage de lelith et l'histoire même de son héritier a déjà fait la risée de tous les marchés. Mais après tout que t'importe cet intendant ou bien un autre?

Marcus dont les yeux brillants montraient à quel point il était grisé par l'alcool enleva les mains d'orcien et répondit:

Il m'importe mon ami que le commerce en empersiste est bridé, qu'il passe par les mains d'un autre sire enevar dont il n'est pas besoin de faire l'éloge. Te rapelles tu ses paroles en grammée?

Hénésius cracha par terre et dit:

Oui je m'en souviens. Enevar le pillard, ses mains étaient plus rouges que celles de tous les autres réunis. Je comprends ton souci. Il a du limiter le commerce pour mieux en tirer profit.

Marcus maintenant geignait en se tenant la tête:

Et oui comment faire un bon commerce si les armes ne sont pas libres de vente. Il s en fixent le prix et nous ne pouvons rien faire. Ah où est il le temps ou une arme emperoise valait 10 ou 12 retrahs. Maintenant elles valent au bas mot 20 retrahs pour une qualité tout juste bonnes. Ah quel malheur pour un honnête trafiquant d'armes....

Marcus soudain s'écroula et commença à rouler sous la table.

Un commercant de Pointeblanche se trouvait juste a coté. Il ecoutait la conversation depuis le debut.
Lorsqu'il entendit les comerages sur Enevar, la colere se dessina sur son visage.


Enevar le pillard, vous plaisantez j'espere. Mon maire n'a pillé que 3 cités et c'etait en temps de guerre. Alors que vous les graméen, vous nous avez pillé pas loin d'une dizaine de cités alors qu'il n'y avait aucun differents entre nos royaumes.

Si il y a des pillards dans cette histoire, c'est bien vous les Graméen.

De plus, je vous rappelle qu'il etait accompagné d'un certain Galahad d'Aethir lorsqu'il a pillé la premiere cité. Ce nom ne vous est pas inconnue il me semble.

D'autre part, les commerces en Empersiste n'est pas reglementé comme vous semblez le croire.

Enfin, le pays n'est pas a la derive. Enevar vient de lancer un projet pour enfin nous creer des armes digne d'interet. Pour l'instant, ce projet fonctionne parfaitement.

Alors cesser vos calomnies vils marchands.

L'homme pris alors sa pinte et changa de place afin de tourner le dos a ses interlocuteur.

Un autre homme s'était approché. On pouvait facilement deviner sa nationalité à son long manteau noir et à la forte odeur qui s'échappait de sa chope. Un Aevenspeer.

Hé bien, qu'entends-je ? On se plaint du commerce, et on laisse échapper quelques énormités de ce de là ? Que le commerce se porte bien entre Kandrasie et Gramée ? mais, mon bon Empersois Il attrapa Hénésius et le remit en place, il faut savoir que les Kandrasiens ne commercent bien qu'entre eux ! Et que toutes les rumeurs concernant la Gramée et la Kandrasie ne sont que foutaises. Il se tourna vers le marchand Kandrasien. Et vous, vous n'êtes pas fichu de lui dire la vérité ? peut être êtes vous quelque peu arrangé par ces rumeurs qui courrent sur votre pays ? Vous me faites honte. Croyez-moi, je vais parler de vous à votre Intendant. Il se trouve que moi-même et quelques collègues nous rendons régulièrement à Elderine ces derniers temps.
Quand à vous, Graméen, bien qu'il existe des routes commerciales entre nos deux pays, je dois bien avouer qu'il ne me viendrait pas à l'idée de venir visiter vos marais ! Vos caravanes arrivent chargées, repartent chargées, et celà me suffit. Mais on ne me verra dans cette fange qui vous fait office de terre !
Il but le contenu de sa chope et s'assit, le regard un peu plus vague.

Hénésius cracha encore une fois par terre mais en direction de l'empersois:

Oui que trois cités mais surtout celles sans défenses, le courage lui a manqué pour en attaquer d'autres et si votre galahad cet autre assassin ne l'avait pas arrêté, il en serait encore à piller de faibles seigneurs.

Il améliore les armes empersoises ? Formidable alors qu'il les mettent en vente libre pour tous les territoires et nous pourrons en admirer la valeur. Ha ha m'est avis que ce ne serons pas les plus achetées!

Il se mit à rire violemment.

Croyez vous que nous soyons ignorants de la façon dont il s'y prend! Les belles armes que ce sera! Ha ha ha

Orcien mit sa main sur son épaule et lui fit signe de se calmer.

Allons les amis ne nous fachons avec des propos aussi virulents et prenons une chope pour nous clarifier les esprits. Notre ami marcus est dans une mauvaise passe commerciale et se laisse emporter.
Il est évident que de superbes armes empersoises viendront bientôt agrémenter nos boutiques.

Plus bas en souriant doucement:

Enfin si elles ont encore le temps d'être créer.

Puis se tournant vers l'aevenspeer, il le dévisagea de la tête aux pieds d'un air méfiant:

Pour ta gouverne oiseau noir, ni mon ami hénésius ni moi n'avons prétendu qu'il y ait une quelconque collusion entre la grammée et la kandrasie. Sans doute notre ami marcus qui ronfle si bien a du être abusé.

Voyant hénésius prêt à répliquer, il lui fit signe de se taire et de se rassoir d'un geste impératif puis se tournant vers l'aevenspeer:

ou peut être mal informé par d'autres oiseaux noirs, ne crois tu pas l'ami!

La main d'orcien avait d'un mouvement nonchalant pris position sur sa dague et jouait avec la garde mais s'en éloigna vivement en voyant les serveurs se rapprocher, armés de gourdins.
Après un sourire appuyé à son interlocuteur, il se rassit et tamponna les joues de marcus avec de l'eau pour le réveiller.

Deux marchands Orcumiens était non loin des protagonistes. Ils écoutaient et ne cessaient de développer les paroles des 5 marchands parfois en gloussant parfois en arquant un sourcil de surprise. L'un d'eux se tourna et dit dans un empersois mal assuré:

Les armes Empersoises ne sont pas des armes qui valent celles d'Orcum la fière. Sachez marchands, que nous sommes l'un des seuls territoire à avoir une arme fabriquée pour nous à l'étranger.

Il ragarda son comparse visiblement fier:

Vous autres pensez vraiment détenir les plus bons produits mais vous ne dépasserez jamais la quantité de nos caravanes, et chez nous quantité rime avec qualité. Si vous voulez nous pouvons vous vendre du papyrus. Cela est bien mieux que du parchemin car plus pratique, plus léger et surtour les feuillets se gardent plus longtemps. Je vois que vous parlez surtout d'armes.

La Kandrasie et Orcum ont bien des liens, justement. Je ne pense pas que vous me contredirez l'ami, nous faisons affaire ensemble par le biais de ventes et d'achats. Il est dommage qu'un Fironkois ne soit pas là, j'aurais aimé lui parler de nos piques qui valent bien celles des autres territoires. Une coupe magnifique, elles percent n'importe quelle armure et elles sont très maniable.

L'autre sourit et déclara:

Mais nos sabres, si vous les aviez vu sur un champ de bataille. Avez-vous déjà lancé une fronde sur des oiseaux ? Les sabres volent de la même façon et les lames ne restent jamais coincées dans la carcasse de l'ennemi. Elle coupe nette, si vous voulez je peux vous en montrer, elle valent le coup d'oeil croyez-moi !

Le marchand de Pointeblanche qui avait toujours le dos tourné se mis a ricaner doucement.

Des cités sans defences!!! ben voyons. Visiblement ces trois là aiment parler de choses qu'ils ne connaissent pas.

Il se retourna face a Hénésius et le fixa droit dans les yeux.

Pour ta gouverne vipere, si les troupe de Pointeblanche sont rentré, c'est surtout parce qu'elles avaient subit trop de perte.
Tu pourras raconter ca a tes amis. Pour une fois, tu diras la verité.

Orcien fit signe signe à hénésius de ne pas se laisser emporter et lui dit:

Inutile de répondre à ce mauvais oiseau. Tu perdrais ton temps, sans doute est ce un espion mis là pour provoquer un incident.
Les propos d'enevar sont connus et chacun sait qu'il n'a arrêté ses méfaits que sur les ordres de lelith et la menace d'aethir.
Interressons nous plutôt à notre ami marcus qui m'a l'air mal en point.

De multiples soins furent nécéssaires pour ranimer le marchand empersois mais enfin il retrouva un semblant de conscience. Orcien reprit aussitôt la conversation semblant s'interresser à un sujet bien précis, appuyé en celà par hénésius.
La discussion tournait autour des défenses de chaque cité empersoise et des besoins en armes ainsi que de l'organisation des armées.
Les yeux de marcus étaient vitreux et ses réponses saccadées.

Ainsi tu nous disais que votre général n'avait pas réuni suffisamment de sous ordres pour gérer le territoire.

Oui..oui...amketil l'a pas réussi...les empersois font les sourds....même la nourriture y arrivent pas à la gérer...personne y l'y croit à leur foutu fana...fana....tisme religieux.un jpur y disent faut augmenter la nourriture...un autre jour faut faire des troupes...un autre faut améliorer les ressources pour...pour...pour faire de belles armes. jamais y savent ce qu'ils veulent. y pensent même qu'une muraille de 500 pierres, ça va arrêter les ennemis.

La tête de marcus tomba en avant mais hénésius d'un geste énergique le releva et le secoua en lui mettant des petites tapes sur la figure.

Allons mon ami, ne t'endors pas voyons. Dis moi combien de soldats sont en empersiste.

Marcus murmura quelques paroles que les deux compères écoutèrent attentivement et retomba sur la table.
Un simple coup d'oeil suffit aux deux hommes pour prendre leur décision. Ils se levèrent et prirent la direction de la porte.