L'auberge du Lion.

Aradriss soutenait le regard de Crineria, ses grands yeux bleus plantés dans ceux de la demoiselle. Un léger sourire au lèvres, déterminé à ne pas cèder.
Au bout de quelques secondes, sans quitter Crineria des yeux, il porta sa choppe à sa bouche et avala une gorgée. Il la reposa sur le comptoir, puis, s'adressa à sa compatriote.

Je suppose que vous avez soif? Faites attention, à rester comme ça vous aller secher. Permettez-moi de vous offrir un verre.

Le même sourire en coin restait collé à ses lèvres, un sourire charmant mais qui pouvait aussi se montrer très agaçant.

Crineria voyant que son numéro ne marchait pas comme elle le souhaitait décida de mettre "fin" aux hostilitées, elle attrapa le verre dans lequel Aradriss avait but quelque seconde au part avant et le raprocha de ses lèvres, dans un geste gracieu elle but une gorgée et reposa le verre , elle fit un clein d'oeil au seigneur et répondis :

-Désolé je n'ai pas le temps, je dois m'absenter .

Elle sortit de l'auberge toujours suivi de Fendar et Grindel qui n'avait pas bronché...

Une femme entra dans l'auberge. Elle n'était pas d'origine du Beilan et son visage était marqué par l'empreinte du plus grand désert du Retrahant. Elle regarda les personnes présentes dans l'auberge. Elle reconnut aussitôt Crimeria qui était en train de quitter l'auberge. La description qu'on lui en avait faite mais surtout son attitude était telle que son maître lui avait décrite.

Elle s'inclina devant Crimeria.

Noble Dame, si je puis me permettre, mon seigneur Waldo de Narcosis m'a envoyé pour vous dire qu'il approuve vos positions courageuses envers les Graméens Il aimerait un jour vous rencontrer.

Alors que la femme s'introduisait au côté de la jeune Crineria, et que le jeune seigneur s'étonnait de l'attitude versatile de la Beilane, on entendit au dehors de lourds sabots érafler le chemin menant à la petite auberge. Se rapprochant, la troupe fit entendre des cris et des rires rauques. On mit pied à terre avec tout autant de fracas et la porte d'entrée fut propulsée sur le côté.
Avec force bruits et remarques criées, une troupes s'installa bon gré mal gré dans l'auberge, bousculant quelques habitués et renversant la plupart des chopines.
Si on y tendait l'oreille, on aurait dit que les paillards - en plus de demander à boire - faisaient l'éloge des uns les autres sur une chasse au serf fort remuante. Un de ces braves chasseurs se détacha du groupe et se dirigea vers le nouveau seigneur. C'était, comme on pouvait s'en douter, Thierry de Fondblois, qui venait planter une tête au beau milieu de la table grinçante d'Aradriss.

"Holà, cher prince. A mon avis, à vous voir là en pareil accoutrement, vous êtes descendant des crapules du Sud. Seriez-vous un marchand du fleuve remontant l'Elbre à la recherche de quelques marchandises à troquer avec vos amis héossiens ?"

Crineria s'arrêta devant l'Orcumienne, elle s'inclina à son tour et dit avec désinvolture :

Votre seigneur sera le bienvenu dans mes terres lorsqu'il l'aura décidé, si l'envi lui prend de parlais , je serais à son écoute .

Crineria n'attendit pas de réponse et sortis définitivement de la taverne après avoir jeter un petit regard coquin à Thierry de Fondblois...

Tout en regardant le chasseur et sa proie, Aradriss répondit calmement.

Je suis moi-même heossien. Je ne suis par contre aucunement marchand.
Et vous, à vous voir je croierai appercevoir mes serfs portant le gibier que j'ai abbatu dans la journée, et à vous entendre j'ai l'impression d'ètre dans je ne sais quelle taverne mal-famée d'Ephyne. D'où venez vous?

Thierry, tout d'abord stupéfait, rétorqua toujours en tanquinant l'arrivant.

"Hé ! Vous chassez vous-mêmes vos rebelles, je vous en sais gré ! Quant à cette bien mal renommée auberge, elle est plus chaude qu'une empersoise, qui suinte d'hypocrisie. Ici, on crie peut-être, mais avec bon goût."

Il ponctua son affirmation par un léger silence, laissant place aux harangues de ses chevaliers. Souriant, il reprit.

"Je me nomme Thierry de Fondblois, simple sire du Beilan, fidèle chevalier de Beila et du Mont. Je reviens d'un voyage de l'Archipel et repars pour l'Empersiste. Un seigneur de la région est mon hôte, mais je préfère la chasse aux fêtes des vavasseurs. Et vous, que faites vous céant, riche héossien que vous êtes, à parler à un de vos serfs ?"

Légerement agacé par cette homme et part sa suite, Aradriss tentais de garder son calme tandis que sa main se crispait sur le pommeau de son épée. Il toisa les chevaliers du fond d'un regard meurtrier afin de les faire taire, le résultat fut l'inverse : ils criaient de plus belle, l'alcool sans doute. Il reposa ses yeux sur l'homme qui lui faisait face.

Je ne chasse aucun rebelle car aucun de mes serfs ne se rebelle contre moi!

Regagant son calme.

Et je me demande si vous n'avez pas déjà trop bu, je n'ai jamais parlé à un de mes serfs mais à cet aubergiste qui est un de mes amis.

Marque une pause.

Je me nomme Aradriss de Glaëm, sire des deltas de Beilan, maître d'arme à mes heures et chevalier de mon seigneur.

Alors que les bruits redoublaient* et que le marchand déclara la fidélité absolue de ses gens, Thierry partit d'un grand rire. Et c'est plié en deux qu'il entendit le nom du seigneur. Il se redressa rapidement.

"Vous seriez donc le nouveau maître de Glaëm ? Congratulations, cher seigneur ! Vous verrez vite que votre cité vous fera aimer le vin piedmontais à sa juste valeur, marchandise ou pas !"

Il chasse la tête de la table et sourti au nouveau venu.

"Mais dîtes moi : comment se fait-il que vous ayez reçu un des ports du Beilan ? Succession ? Dettes ? (Il se pencha vers le marchand.) Meurtre ?"




*

[hrp] un des ports ? [/hrp]

Et bien pour tout dire, je suis né dans un petit village de pecheur dans le delta, mon père en était le chef. Nous ne possediont que quelques barques et deux ou trois vieilles maisons en bois. Maintenant nous cultivons nos champs et le village est devenue une cité, tout cela grace à ce que j'ai appris en voyageant en Beilan.

Il se tourna vers l'aubergiste et lui passa une autre commande. Puis il se retourna vers Thierry

Quand au vin piedmontais, que diriez vous de le gouter ici et maintenant?

Entendant parler de sa region natal un homme agé et plein de vigeur se retouna vers Aradriss
Le pied mont est l'une des meilleurs region pour le vin. Et j'ai quelques connaissance qui pourront faire votre bonheur si vous aimer le bon vin.

Regardant le nouveau venu:
Et bien asseyez-vous avec nous.

puis se tournant vers l'aubergiste.
Aubergiste, un troisième verre et une troisième bouteille!