Cérémonie mortuaire

Six cavaliers chevauchant des chevaux d’une espèce que le peuple d’Avenspeer avait rarement entrevu dans ses montagnes et dont seul un érudit aurait pu identifier comme provenant des marais de la Gramée, approchaient de la porte qui donnait accès à la forteresse bâtie dans la montagne de Fort Kawsr.

Une jeune femme chevauchait en tête, elle était recouverte par une grande cape noire d’un tissu très épais, imposée par la rudesse du climat qui sévissait dans ces endroits reculés de Retrahant où vivait le peuple des montagnards. Un peu en arrière d’elle, un homme revêtu d’une armure se faisait remarquer par son visage complètement recouvert de tatouage noir qui empêchait de distinguer ses traits. Les paysans, qui avaient croisé son chemin pendant ce long voyage depuis la Gramée, l’avaient trouvé terrifiant mais avaient été étonné de percevoir un sourire qui semblait refléter un bonheur intense. Il ne pouvait deviner que l’on venait de libérer cet homme d’action d’une longue attente à Ephyne qui l’avait rongé.

Quatre cavaliers bien alignés fermaient la marche, deux hommes portant chacun un étendard représentant une ankh rouge sur fond noir étaient encadré par deux femmes portant chacune un étendard sur lequel battait au vent le symbole de l’intendance de la Gramée, une larme de sang sur fond noir également.

Liara s’adressa elle-même aux quatre gardes devant la porte sur une voix très agressive.

"Manants ouvraient cette porte, la Gramée vient rendre hommage à votre défunt seigneur, Kasterian de Kawsr. "

Elle ne pu s’empêcher de sourire, elle aurait aimé pouvoir faire ouvrir de nombreuses portes de cette façon en Empersiste.

Les six cavaliers pénétrèrent dans Fort Kawsr à travers ces tunnels bordés d’habitation. Liara était impressionnée par cette cité troglodyte. Elle ressentait un sentiment de claustrophobie, elle qui avait passé son enfance dans le désert d’Orcum et les marais de Gramée. C’était la seconde fois qu’elle se rendait en Aevenspeer. La première fois avait été pour assister à la défaite de ses armées dans les jeux retranes contre le Seigneur fironkois Ametiane. Elle pensait à cette étrange histoire de Scirjii impliqués dans la mort de Kasterian, à laquelle elle ne comprenait pas grand chose et qui aiguisait sa curiosité.

Svold warz Katzar, le commandant graméen tatoué de la cité de Narcoria qui la suivait toujours en retrait, pensait uniquement à ce que Liara lui avait demandé de faire. Il allait devoir la présenter devant le seigneur Owkars de Kawsr ce qui était humiliant pour un guerrier comme lui. Mais, il était persuadé que l’Unique dictait les actes de Liara. Arm Cherk avait suggéré à sa maîtresse qu’il soit épargné après sa défaite lors des jeux retranes, car il pouvait encore servir la Gramée. Cette humiliation ne serait donc qu’une bien faible pénitence par rapport à ce que l’avenir lui réservait. Il ne doutait pas qu’il avait une grande destinée devant lui.

Arrivé au centre de la place, Svold warz Katzar, descendit de son cheval, se dirigea vers Owkars de Kawsr et sa femme et s’agenouilla devant eux. Il retira son casque qui révéla que non seulement son visage était entièrement tatoué mais également son crâne rasé et prononça les paroles que Liara lui avait ordonnées.

"Ditrer Owkars de Kawsr, ma maîtresse, l’A’nshal’a de Gramée, vient assister aux obsèques du Seigneur Kasterian de Kawsr. "

De la plus haute tour de Fort Kawsr, le sieur Owkars pouvait voir une large bande de poussière s'élever dans les lointain. Il entendait aussi les pas lourds mais décidés d'une troupe armée qui se rapprochait. L'oriflamme de la cité de Vladirant flotta soudain à l'horizon. Un homme plutôt jeune, aux yeux clairs d'un gris presque bleu marchait à la tête d'une petite troupe d'archers du Beilan. Les soldats qui l'accompagnaient étaient tous vêtus de noir et le pommeau même des épées et des dagues, le manche des arcs et des arbalètes, tout était recouvert de la sombre couleur du deuil.

Le seigneur Horp avait lui-même fait le voyage pour venir rendre un dernier hommage à un des seigneurs qu'il respectait le plus. Il existait peu d'hommes de valeur mais le sieur Kasterian faisait partie de cette catégorie de guerriers, toujours prêts à se battre pour une cause qui lui semblait juste, ou du moins refusant de combattre pour une raison insuffisante ou infamante. Cet homme était un meneur de troupe achevé, il était un chevalier chevronné et la perte que représentait sa mort devait faire prendre conscience à tous de la valeur des hommes de bien.

La petite troupe qui comptait un petite centaine d'hommes était arrivé devant les lourdes portes du Fort Kawsr et l'on pouvait distinguer avec précision ceux qui la composaient. Tout d'abord, le seigneur Horp était vêtu d'une simple tunique légèrement ornementée par dessus laquelle une cape avait été balancée. Seuls le torque qu'il portait à son poignet et la fibule qui attachait sa cape témoignait de son rang. Une ceinture de cuir ornait sa taille, à laquelle étaient attachés plusieurs instruments. A sa taille également était le fourreau de son épée dont le pommeau, toujours privé du rubis qui l'ornait auparavant, était incrusté d'or et d'ivoire mais aussi de bien d'autres pierreries qui témoignaient du grand savoir-faire de l'artisan qui l'avait confectionné. Horp était somme toute vêtu comme ses hommes, ses longs cheveux voletaient doucement sous la légère brise du matin. Dans son dos pendait un havresac qui devait, sans nul doute possible, renfermer des livres anciens et non l'équipement de soldat qui devait normalement s'y trouver.
Derrière lui, plusieurs femmes étaient venues pour pleurer le défunt seigneur. Leur beauté resplendissait et les larmes qui coulaient de leurs magnifiques yeux verts renforçaient le caractère tragique de ces femmes. Leurs longs cheveux noirs descendaient jusqu'à la taille et une broche les ornait à la base de la nuque. Dans un autre temps, on aurait pu croire à des harpies mais maintenant, elles apparaissaient plus comme des femmes de théâtre. Derrière elle, un homme, imposant, à l'allure d'un boeuf était équipé d'une armure magnifiquement ornée et on aurait presque pu croire qu'il était le maître de la cité de Vladirant. Il était le seul homme de toute la troupe vêtu d'une armure. Elle brillait au soleil et l'on pouvait distinguer une hache accrochée dans son dos. Il était le plus proche du seigneur Horp, un ami de longue date disait-on, mais personne ne savait vraiment qui il était. De folles rumeurs couraient sur son compte : on racontait qu'il avait été recueilli par des loups enfants et que le seigneur Horp l'avait trouvé au cours d'une partie de chasse puis l'avait engagé non pas comme un mercenaire mais comme un ami à qui l'on fait confiance. On disait aussi qu'il était un enfant d'Avenspir, que sa famille, une famille de guerriers, avait été massacrée durant une bataille et qu'il était le seul survivant. On disait aussi, et c'est la rumeur à laquelle tout le monde croyait, qu'il était un membre de la famille du seigneur Horp, un cousin ou même un frère, qu'il avait parcouru d'innombrables distances et visité de multiples territoires. Il avait plusieurs fois sauvé la vie de Horp et c'est dans ces moments là qu'on avait remarqué son incroyable force et sa parfaite maîtrise des armes, plus particulièrement de sa hache. Cette hache, disait-on, avait été forgée dans les royaumes du Nord, loin, très loin, par un peuple de nordique vivant exclusivement des conquêtes. Cette hache, racontait-on aussi, possédait quelques pouvoirs ou du moins quelques propriétés qui la rendaient unique comme son incroyable légèreté ou encore sa fabuleuse résistance à toute sorte de traitements. Cet homme portait un coffret de bois sculpté. Ses gravures superbes montraient la dextérité de l'artisan qui l'avait fabriqué et l'on pouvait distinguer des scènes de chasse, de bataille, l'histoire de l'Avenspir. Mais en son centre, une magnifique gravure représentait le défunt Ditrer d'Avenspir, le seigneur Kasterian, dans un posture de combat. On aurait presque cru qu'il était encore vivant à travers cette gravure et l'on pouvait entièrement observer le moindre de ses traits : l'artisan avait vraiment fait un travail extraordinaire et Horp se disait qu'il allait grassement le récompenser. Dans ce coffret étaient amoncelées des dizaines de pierres précieuses, des bracelets d'or, des torques d'argent, des fibules d'ivoire, des colliers de lapis-lazuli, tout un trésor qu'Horp avait accumulé et qu'il offrait maintenant pour honorer la mémoire de Kasterian et faciliter son voyage dans l'Après-Vie.
Derrière cet homme à la carrure impressionnante se lamentaient de nombreuses personnes arborant toutes des masques qui représentaient les ancêtres du seigneur Kasterian. Ils portaient tous au creux de leurs mains des offrandes : de la nourriture, des sculptures, des tapisseries représentant le défunt dans diverses activités...
Derrière eux, les archers marchaient, tête baissée. Soudain, alors que l'avant de la procession arrivait devant les portes du fort, les archers firent volte-face et, sortant leurs arcs, puis le bandant, tirèrent des projectiles des différentes formes, certains biscornus, d'autres droits comme des flèches, d'autres encore longs comme des lances. Arrivés à une certaine hauteur dans le ciel maintenant obscurci par la nuit, ces projectiles s'enflammèrent et décrivirent, dans leur course folle, des symboles, des messages, tous adressés au sieur Kasterian. Le dernier projectile décrivit une courbe sous les étoiles et, dans une explosion prodigieuse, on vit apparaître dans le ciel noir un faucon de feu s'éloignant peu à peu et s'enfonçant dans le ténèbres vastes des cieux.

Au même moment, Horp murmura pour lui-même :"Ita diis placuit", ainsi a-t-il plu aux dieux de le rappeler près d'eux. Et il frappa à la lourde porte du fort.

Plus tard encore, arriva la troupe du Karsper. escorté d'une armée personnelle d'environ un millier de manteaux noirs, ce dernier parlait avec quelques-unes de ses lames liges. Du haut de son cheval, chacun pouvait l'apercevoir. Sur sa tête couverte de cheveux bouclés et noirs comme l'ébène trônait un cercle vif-argent qui brillait sous le soleil printannier. A son cou, un torques royal, mais de couleur argentée lui-aussi.
Son visage hâlé semblait paisible, malgré la couronne que sa tête portait. C'était un homme grand et bien bâti, d'un beau port qui était différent de la plupart des Aevenspeers. De calmes rides semblaient s'être dessinées sur son faciès, mais elles n'avaient rien des plis soucieux des érudits ou des hommes d'Etat. Elles étaient simplement apparu parce qu'il arrivait un moment où les rides s'installent, et c'était tout. En effet, le seigneur Iëren devenait un senior. Du haut de ses quarante cinq années d'expérience militaire et de plaisir aussi éphémères qu'indispensables, le Karsper avait atteint un âge et gardé une santé que peu d'Aevenspeers, mineurs comme mercenaires - et souvent les deux, avaient connu. En effet, à quarante ans, en Aevenspir, la poussière des mines et le froid des Montagnes vous avaient déjà rendu vieux et courbé.
Ainsi donc, encore éloigné pour un temps de cet état peu glorieux, le Karsper conduisait sa troupe jusqu'au fort de Kawsr et s'y introduit de façon fort cavalière.

Une fois entré, descendu de cheval et présenté devant le frère de Kawsr par un tunnel secret, il prit Owkars à part pour lui confier quelque sombre dessein.
"Vous avez donc tué un Scirjii, Seigneur du Kawsr ? voilà qui est fort étrange, on en parlera longtemps, pour sûr... (Owkars voulut prendre la parole) Oui, oui, je sais tout cela, nous verrons plus tard quant à votre fait glorieux et l'héritage qui vous revient de droit ou pas. Enfin, je viens vous proposer quelque chose... (Il embrassa d'un regard suspicieux les entourages et, après avoir chassé quelques pages diligents, il ferma bien la porte de la pièce dans laquelle il avait amené le seigneur.) Comme vous le savez sûrement, mes...proches et moi, aimons beaucoup le jeu, et vu que cela ne changera rien au fait que feu votre seigneur de frère soit mort, et étant donné la conjoncture...(Il s'empêtra dans ses pensées pendant quelques minutes encore puis, comme éveillé en sursaut, sortit d'une bourse de cuir de petits objets blancs signés de symboles rouge et noir.)
Si cela ne vous fait rien, je compte bien célébrer l'ancienne tradition karsperique... Allons, jouons donc le moyen par lequel vous enverrez votre frère auprès de vos ancêtres. J'avoue avoir un penchant pour l'incinération, mais bon... seul le...hasard nous le dira. Allons, jouons !"
Et il commença à lancer quelques dés sur la table qu'abritait la pièce, sans douter même que Owkars pourrait lui refuser ce jeu étrange.

Le cortège Graméen arriva aux portes de Fort Kawsr. Cela faisait déjà plusieurs heures qu'il a avait été repéré par les sentinelles, et les gardes de la porte furent prévenu un peu en avance de l'identité des arrivant. La bannière noire du cortège avait fait comprendre aux sentinelles qu'il s'agissait de représentants Graméens, mais de là à reconnaitre les armoiries ... C'était un peu trop demander à quelques sentinelles Aevenspeers. Les six cavaliers se présentèrent alors devant les gardes, qui leurs ouvrirent la porte - non sans prendre sur eux, suite à la demande de la dame de tête - et les laissèrent entrer dans la cité, puis dans son coeur souterrain. Owkars lui aussi avait été prévenu de cette arrivée, et il se tenait prêt avec sa femme à recevoir les visiteurs dans sa nouvelles demeure. Ce fut un enorme gaillard chauve au visage couvert de tatouages sombres qui s'adressa à lui en premier. Owkars et Kayla s'inclinèrent, puis l'héritier des Kawsr lui répondit.

"Merci de nous faire l'honneur de votre visite, ô ambassadrice de Gramée. J'espère que nous pourrons nous entretenir durant ces jours de de cérémonies, nous pourrons apprendre à nous connaître, cela facilitera nos futures conversations. On va vous conduire à vos appartements."

Il manda un jeune homme qui les pria de le suivre et qui les mena aux appartements. Ceux ci d'ailleurs possédaient des fenêtres et des balcons, et donc un accès au ciel et à l'air libre, ce qui était tout de même rare dans la cité. Owkars, voyant le visage de l'ambassadrice, avait jugé bon de ne pas lui laisser l'opression perpetuelle de la pierre durant la totalité de son séjour.

--------------------

Puis une troupe Beilanaise arriva en vue de Fort. La large trainée de poussière qu'elle soulevait épargna aux sentinelles de scruter l'horizon à la recherche de nouveaux invités. Le spectacle qui s'offrit aux yeux des habitants de Fort Kawsr fut pour le moins exceptionnel. Jamais ils n'avaient vu cela. Des boules de feu dans le ciel, et qui plus est, qui ressemblaient à des oiseaux ! Nombre des habitants prirent ceci pour une apparition Scirjiique. Un oiseau de feu striait le ciel avant de disparaître comme il était venu. La troupe entra dans la cité, et les gardes s'inclinèrent avec respect devant le sieur menant la marche, tant était sa prestance. Les troupes furent conduits dans les quartiers de l'armée, et le reste du cortège dans la cour du palais de la cité. Là, Owkars et sa femme les attendaient. Kayla avaient les yeux pétillants de curiosité, à l'idée de savoir par quel tour de magie les Beilanais avaient réussi à embraser le ciel. Owkars, plus perplexe, se dit qu'il préférait ne pas aborder le sujet.

"Bienvenue à Fort Kawsr, messire Horp, et merci d'avoir fait le déplacement, en ces heures sombres pour nous. J'ai retrouvé quelques echanges que vous avez eu avec mon défunt frère, je pense qu'il vous estimait beaucoup. Nous allons vous faire conduire à vos chambres, le banquet débutera dans quelques heures. Encore merci d'être venu monseigneur."

L'on conduisit alors l'Ambassadeur Beilanais dans ses quartiers, attribués à lui et sa suite et, alors qu'Owkars allait se retirer, et que sa femme conduisait l'ambassadeur Horp à ses quartiers, un autre cortège, bien plus militaire celui ci, entra dans la cité. Okwars alors vit arriver le Karsper Iëren Arkspel premier en personne, et son coeur se grossit de fierté. Son frère était assez connu pour que même leur roi se dépêche à ses funérailles. Le Karsper arriva alors et le prit par le bras, le conduisant dans une pièce reculée, chassant du regard les quelques serviteurs se trouvant encore dans les parages. Puis le Karsper parla, sans laisser le temps au pauvre Owkars se répondre, et sortit une paire dés, à ce qu'il cru, en tout cas.

"Monseigneur Karsper ..." dit il enfin.
"Je suis très honoré de votre visite ici, et je pense que mon frère aussi en serait fier. Mais pourquoi célébrer une tradition Karspérique, alors que mon frère n'a jamais été couvert de cet éloge ? Mais ..." il croisa le regard de fer de son Karsper.
"Jouons, ci cela vous sied, monseigneur."

Owkars attrapa alors quelques dés et les lança a son tour, perplexe.

Liara retira la capuche de sa cape, laissant apparaître ses cheveux qu’elle avait fait couper court juste avant son départ. Cette coiffure peut commune dans le Retrahant rendait l’Ankh noir tatoué sur son front encore plus visible. Elle salua à son tour le nouveau Ditrer :

"Seigneur Owkars de Kawsr,

J’espère également que nous aurons le temps de nous entretenir même si l’occasion n’est pas des plus appropriées. J’appréciais votre frère et j’aurais aimé approfondir mes relations avec lui. Malheureusement, sa mort prématuré m’en a empêché."

Liara sourit à Dame Kayla et poursuivit en regardant son hôte :

"Vous êtes un homme chanceux, votre épouse est fort jolie."

Elle se laissa ensuite conduire aux appartements qu’on lui avait attribués. Elle fut ravie de remarquer qu’elle avait à sa disposition un balcon et en profita pour scruter les environs. La vue était impressionnante sur les plaines de Kandrasie. Elle assista du haut de ce balcon, à l’arrivée du Seigneur Horp et de son cortège. Elle trouvait le jeune ambassadeur beilannais très attrayant et n’était pas insensible à ses charmes mais, surtout, elle appréciait sa personnalité. Elle avait surtout conversé avec lui par échange de courrier et ne lui avait parlé de vive voix qu’à l’assemblée du Retrahant. Elle fut heureuse de voir qu’il était également venu rendre hommage au Seigneur Kasterian et se promit qu’elle ne laisserait pas échapper l’occasion de s’entretenir en tête-à-tête avec lui. Elle écrivit rapidement un message en empersois à l’intention du Seigneur Horp

"Mon ami,

Je suis ravie que vous soyez venu à Fort Kawsr. J’espère profiter de cette occasion pour que nous fassions plus amplement connaissance.

Liara"

Elle appela un des gardes de la cité de Narcoria qui l’avait accompagné pour qu’il lui porte.

http://kandrasie.jeun.fr/viewtopic.forum?t=33

Le seigneur intendant Cadenwarr et le Patriarche Ariens chevauchaient côte à côte en direction de Fort Kawsr ; ils étaient entrés en Aevenspir depuis peu et l'effet était saisissant sur le nouvel intendant de Kandrasie, lui que chaque seigneur Kandrasien avait l'habitude de voir -lors des assemblées du conseil- professionnel et ardent défenseur du protocole semblait faire fi des récentes trouvailles protocolaires de son chancelier Hornax.

Riez donc, grand prêtre, nous sommes en Aevenspir, le pays des montagnes, n'appréciez vous donc pas ce climat ?

En hiver ? Que racontez vous, c'est une journée chaude ici et nous risquerions même une insolation à trainer de la sorte, il me tarde de revoir des manteaux noirs...

Il chuchota quelques mots à l'oreille de son destrier et après un signe au chevalier Vardan qui l'accompagnait il se mit à chanter ou plutôt à hurler à tue tête un chant Aevenspir en lançant dans un grand galop la petite troupe qui l'accompagnait.
Le soir venu tous semblaient harassés de cette longue poursuite et le seigneur Cadenwarr changeait progressivement d'humeur, lui qui quelques heures plus tôt était si heureux une vague de peine paraissait le submerger au souvenir de ces longues chevauchées en compagnie du Ditrer Kasterian de Kawsr.

Il prit son chevalier Vardan à l'écart des autres pour lui signifier une mission qui avait à ses yeux une valeur assez importante :

Rends toi auprès du seigneur Kuroro, je osuhaiterais que tu lui confies mon désir de l'accompagner dans ces moments de joie et de bonheur que constituent le mariage. Hélas je ne puis être présent si celui-ci doit avoir lieu dans les temps à venir ; je souhaiterais rester en Aevenspir en hommage et en pélerinqge au seigneur de Kawsr, peut-être pourrai-je aussi m'entretenir avec son successeur et en tous les cas revoir ceux qui m'ont accueilli en ces montagnes...

Lui enjoignant les mains à la manière des aevenspeer il lui souhaita bonne route et revint au campement installé dans une grotte aménagée par des bergers à cet effet, bientôt il pénétrerait une nouvelle foi dans la cité de son vieil ami et son coeur se serra à nouveau de la tragédie.

Horp faisait les cent pas dans sa suite. Il avait rarement vu une aussi impressionnante abondace de richesses : des tapis d'or, des tapisseries gigantesques, des boucliers d'airain, des armes d'argent, des tableaux, des peaux d'animaux inconnus...
Tout était d'une beauté exemplaire, d'une harmonie extatique. Cette place forte réservait bien des surprises. Lui qui s'attendait à citadelle austère où tout objet ne serait là que s'il était nécessaire. Il regrettait maintenant cette pensée et se demandait s'il n'avait pas fait preuve d'orgueil lors de son arrivée. Après tout, il était venu ici pour un triste motif et l'heure n'était pas à la rejouissance ou au déballage d'artifices. Il se dit en souriant que tout ce qu'il avait fait était plus approprié pour un mariage que pour des funérailles. Mais, lorsqu'il avait planifié cela, il n'avait pas du tout pensé à cette sorte de déballage décadent et inapproprié. Il avait seulement pensé à Kasterian et à la tristesse avait cédé l'envie de lui rendre hommage, de la plus belle façon qui soit.

Soudain, un bruit de fer se fit entendre dans le corridor, troublant ses pensées. Il assista alors à un bien étrange spectacle : son fidèle et proche compagnon, toujours vêtu de son armure étincelante était par terre, en train de ramper, tel un pourceau. A ses côtés, un garde de la cité de Narcosia venait de se relever et s'était prosterné devant l'ambassadeur beilanais. Avec un empressement gêné, Horp fit relever le garde de Liara car, dans son for intérieur, il détestait ces usages qui instauraient une sorte de mépris des seigneurs vis à vis de leurs soldats.
Regardant son ami qui gisait toujours par terre, Horp se mit à rire, d'un rire sonore qui déboussola le garde de la douce dame Liara.
"Eh bien, mon ami !, dit-il en relevant son compagnon, il semble que tu sois fait avoir comme un débutant. Allez, vas te reposer et enlève donc cette armure qui doit tant te peser. Tu as bien mérité un peu de repos."

Le garde de Liara se tourna alors vers l'ambassadeur et dit devoir lui remettre ce parchemin en mains propres ce dont son compagnon s'était méfié. Le garde s'excusa encore pour la gêne occasionnée et offrit sa main à son ancien adversaire en signe d'excuse. En le remerciant de son déplacement par quelques retrahs et en lui proposant de venir manger en sa compagnie ainsi que Dame Liara, Horp pensa que les gardes de la belle ambassadrice de Gramée étaient réellement impressionnants. Ils se battaient mieux que n'importe qui et ce garde qui partait avait mis à terre son compagon qu'il pensait invincible au combat. Il serait temps que les autres nations prennent conscience de la valeur des Graméens, pensa-t-il. Il lut ensuite le parchemin, l'esquisse d'un sourire se dessina sur son visage fin et ses yeux pétillèrent un instant de plaisir lorsqu'ils parcoururent la belle et fine écriture de Dame Liara. Liara était vraiment quelqu'un de valeur tant pour son pays que pour ses amis. Il espérait qu'elle accepterait son invitation car ses paroles sages à l'Assemblée et ses encouragements sincères avaient réellement touché Horp qui n'avait toujours connu comme amitiés que celles qui se forgent entre les frères d'arme ou de sang. Il se mit alors à sa table et s'empressa de rédiger une lettre que son compagnon fidèle irait remettre directement à la sage ambassadrice.

"Ma chère et douce amie, c'est avec une grande joie que j'ai lu votre missive et j'entends bien profiter de ce séjour pour parler plus longuement avec vous. En espérant vous voir à notre table,

Amicalement, Horp"

Il fit ensuite appeler son fidèle ami et lui pria d'aller rejoindre la suite de l'ambassadrice de Gramée afin de lui remettre en mains propres cette lettre.

[HRP : j'attend qu'il arrive un peu plus de monde, puis je lancerait la cérémonie HRP]

La troupe Kandrasienne s'approcha de Fort Kawrs.
Le soleil était haut dans le ciel et les éclaireurs n'eurent aucun mal a repérer l'escorte de paladin qui d'ailleur ne cherchait pas à passer inaperçu

La troupe fini par arriver devant les portes. le Patriarche s'adressa aux gardes

-Garde, ouvre les portes et annonce a ton maîtres que le Seigneur Cadenwarr, intendant de Kandrasie, et le Grand Prêtre Ariens sont arrivé
le garde lui répondi, avec les honneurs dues, que leur venue était attendue et que le seigneur Owkars allait les recevoir

La troupe fut donc introduite dans la cours interrieur où le seigneur des lieux les attendait


Candenwarr m'a donner l'autorisation de faire bouger son personnage