Annexion de la Kandrasie

Lourd était l'air en cet été 347. Le vent des changements avait bousculé l'ordre établi en kandrasie.
Le peuple semblait indifférent à tout celà. Joyeux il fêtait chaque instant de cette douceur estivale.
Tout au plus pouvait on s'apercevoir d'une activité plus soutenue chez les forgerons. Un écho parvenait de temps à autre des mines parlant de travail sans repos.
Quelques regards inquiets vers le sud seuls montraient un trouble mais personne ne souhaitait vouloir s'interresser à l'agitation provoquée par les derniers évènements.

L'homme attendait devant la porte, patient comme à son habitude. Il savait que l'instant arriverait où son maître s'énerverait de sa présence comme d'un vivant reproche à sa propre inaction.
Il cacha son sourire losque son maître se tourna vers lui et lui parla:

_ Tu viens encore me parler de ce messager avenspeer?

_ Oui Maître,de celui-ci et d'autres venant d'une héritière de nayrhn Kel' Alts. Elle revendique le trône d'Elderine comme annexion à son royaume d'avenspeer.

_ Bigre! Une femelle tronant à Elderine. Ha ha ha ha ha. La farce est trop belle. Pense t'elle restée longtemps? Il faut que ce soit une maîtresse femme pour vouloir s'imposer aux kandrasiens. Sait elle qu'aucune femme n'a droit de gouverner en kandrasie?

_ Non tous parlent d'une frêle jeune fille.

_ J'imagine la tête des autres seigneurs kandrasiens d'ici peu. Laissons la farce continuer. D'ici peu les avenspeers se rendront compte qu'il n'est pas si facile de diviser ses forces face à des territoires surpeuplés.

_ Que lui répondre alors?

_ Salue la comme il se doit en tant que gouvernante du royaume avenspeer et souhaite lui un bon séjour à Elderine.

_ Elle propose des postes de conseillers.

Le seigneur se tourna d'un mouvement brusque vers son serviteur l'air furieux mais sa colère retomba en voyant l'air naquois de celui-ci.

_ Tu mériterais que je t'envoie aux mines. Aucun kadrasien n'accepteras de travailler pour une femme. Décline son offre avec amabilité en raison de ma santé vacillante. Humpf...C'est vrai j'ai le dos un peu trop raide pour me plier devant une femme Ha ha ha.

Un cavalier qui semblait courbé sous sa cape, qui l'enveloppait jusqu'à la tête, regardait les paysans d'une ferme kandrasienne, tous fort affairée. Mais ils venaient de stopper leurs activités en le voyant, l'air interrogateur et presque inquiet, non pas tant pour cet homme dont les vêtements usés par un long voyage ne traduisaient pas clairement un quelconque pouvoir : plutôt pour la noblesse et l'apparence de son grand coursier blanc qui, malgré un vif galop peu avant de toucher leur exploitation et une fin de journée probablement synonyme de tout un jour de chevauchée, paraissait aussi frais et fougueux que s'il venait de sortir de l'écurie...

Le cavalier se redressa et s'adressa au plus proche des paysans, d'une voix ferme bien que fatiguée :

- Ainsi, la famine est finie, n'est-ce pas ? Il fut un temps ou mes aïeux servaient la lignée d'Arkspel, maîtres de l'Aevenspir. Les derniers maîtres d'Aevenspir avant la Grande Epidémie. Ah ! On raconte que seul le légendaire Hypos Maakan pouvait les égaler en complexité diplomatique !

Le paysan ne disait pas un mot et semblait à peine respirer. Ses autres compagnons l'avaient rejoint, et regadaient l'inconnu, eberlués.

- Pourquoi vous raconté-je ces choses ? Parce que j'avais besoin de parler, après avoir voyagé toute la journée sans autre interlocuteur que mon noble cheval, pardi, même s'il a l'intelligence vive et le dos confortable ! Bon. Sachez que votre illustre famille régnante à du sang Arkspel, et que je m'arrangerai pour défendre avec votre nouvelle intendante l'honneur et la place de cette famille exilée. Mais que je défendrai aussi ma suzeraine Ahria, adonc certes. Et cette ère où les terres des barbares mercenaires d'Aevenspir et celles des chevaliers machistes kandrasiens sont dirigés par des Intendantes ! Longue vie à la paix !

- 'Tet ben qu'on aura enfin la paix, 'vec des intendantes, surtout si y'en a même une en Aheuvennspèr, mais té ! J'ai du mal à l'croire, déjà qu'j'ai des doutes quand on veut m'faire croire qu'on en a aussi une chez nous... Mais si vous l'dites on peut ptet y croire, à la fin de ces *groumf* de soldats qui dévastent tout sur leur passage ! Vous v'lez manger un morceau ?

Mais le cavalier était déjà reparti.

Un autre cavalier, juché sur un cheval fatigué, arriva peu après le premier. Il portait dans une sacoche en bandoulière un message, qu'il portait à la régence Aevenspeer. Ce message était fait des termes suivants :

" Dame,

J'ai appris il y a peu l'annexion de la Kandrasie par votre pays. Je partage sûrement votre opinion, la Kandrasie n'est pas capable de se gérer seule, elle nécessite un protectorat étranger, ou comme ici, une gérance.
Je suis donc totalement partisan de votre politique en Kandrasie, néanmoins, je souhaiterais vous voir verser aux descendants de la famille régnante une partie de ce que la Kandrasie vous rapporte.
En effet, je retiens le Prince Aectelion et son frère captifs, pour les libérer, le descendant direct d'Aectelion, doit me verser une somme. Vous comprendrez que la somme m'intéresse plus que les deux Kandrasiens, et je désire donc la voir le plus rapidement possible.
Dès que le descendant m'aura payé, je vous assure qu'aucune taxe ne vous sera plus jamais demandée.

Cordialement,
Dertil de Crykas, Intendant d'Empersiste."

Alors que le cavalier continuait de galoper vers Elderine à brides abattues, un paysan ne put s'empêcher de marmonner.

"Fols étrangers."

Le messager Empersois eut rapidement droit à une entrevue avec Ahria Teark' Vensder. Lorsqu'il eut fini de lire son message la demoiselle avait un sourir sans joie sur le visage. Visiblement l'Empersiste ne comprenait pas la situation. Elle renvoyat le messager à son seigneur avec un cheval frais et le message suivant.

"Au seigneur Dertil de Crykas.

Seigneur. Sachez déjà que mon opinion est que la Kandrasie est tous à fait capable de se gérer seule tant qu'un vrai pouvoir est mit en place. Si cela n'a pas été fait plutot c'est simplement car les seigneurs encore capable de diriger ne souhaitaient pas forcer leurs sujets à quitter leurs terres natales, ce pays étant en paix depuis longtemps de grand mouvement de population quand tous va bien est relativement peu conseillé pour la popularitée.

En ce qui concerne le fait de verser une rançon sachez que l'intégralitée de mes revenus est versé aux Artisans et ouvriers qui rebatissent Elderine. Je ne suis donc aucunement en mesure de vous verser l'argent demander pour le moment. Vous pouvez tous à fait garder vos captifs plus longtemps, je vous demanderai pourtant de les garder en vie en raison du sang qui coule dans leur veines, mieu vaut être payer tard que jamais.

Ahria Teark' Vensder. Kemzerkarsper d'Aevenspir et Kandrasie."

La famille du paysan rencontré par le premier cavalier secoua la tête ; décidément ce kandrasien était bien fou ; il semblait avoir perdu ses esprits lors de la bataille perdue de la libération d'Elderine par les kandrasiens. Profitant d'une épidémie sévère en kandrasie cet usurpatrice s'était emparée de la cité blanche en ruine pour dominer le peuple des nobles plaines. Les premiers seigneurs à surmonter l'extension de l'épidémie s'étaient révoltés mais hélas ils avaient échoué et de nombreuses familles déploraient la perte de membres ou comme ce paysan volontaire pour gagner sa liberté sa propre tête.

Et voilà qu'il en venait à offrir un repas à un chien aevenspir. Les autres paysans crachèrent sur le chemin que venait de fouler le cavalier.

Après s'être félicité d'avoir eu l'occasion de parler au seul paysan qui le regardait sans méfiance et incompréhension, Lary de Slael poursuivit son chemin et arriva à Elderine au moment où le messager empersois s'en revenait de son entrevue avec le Kemzerkarsper. Dès qu'il eut pris connaissance de cette affaire, il se précipita dans les appartements d'Ahria Teark' Vensder, et dit :

- Ot imetki aseqc Scirjii*, qu'avez-vous fait ? Rappelez ce messager ! Nous ne pouvons certes pas nous passer du soutien empersois, et quant à la rançon, je le demanderai à ma nièce Nalya, Ewsper d'Eskadner dorénavant, s'il le faut ! Aevenspir paiera la rançon, si Kandrasie est trop exsangue, je le déclare... Ot imetki aseqc Scirjii, vraiment !

Puis, se reprenant finalement :

Pardonnez-moi, Kemzerkarsper, mais nous devons agir ainsi, croyez-moi.


*Par tous les Scirjii

Ahria regarda Lary dans les yeux. Sa réputation n'était plus à faire, tout le monde savait qu'il était excellent dans les affaires internes, et son expérience était riche de nombreuses années passées au service du Karsper. Mais son visage se durçit.

_Bienvenue à Elderine Seigneur Lary de Slael, nous avons finis de préparer vos appartements.

Quant au messager, il continuera sa route, je ne peux pas faire de courbettes devant tout le monde, si je veux que mes hommes aient confiance je me dois d'être ferme. L'Empersiste n'a aucune raison de devenir notre ennemie, elle a des interêts a être notre allié. Nous paierons la rançon, mais le ton de ce Dertil était bien trop prétentieux pour qu'il pense s'adresser à un Kemzerkarsper. Sa lettre ma fait l'effet d'être envoyée à une petite fille naïve et cela ne me convient pas du tout. Je suis une Aevenspeer, je sais être douce mais je ne supporterai pas qu'on me manque de respect.

De plus je ne peux demander de l'aide à tous bout de champ. Si je veux que l'on me voit comme capable, il faut que je me sorte de ce bourbier seule, et je compte bien le faire. Peut-être par contre pourrons nous lui proposer de libérer les frères pour prouver qu'il est en effet en accord avec notre prise de pouvoir en Elderine. Mais s'il ne fait pas de geste... les gens du froid pays du roc croient en l'action et n'ont que faire des mots !

Qu'en pensez vous ?
Peu être par contre pourrons nous lui proposer de libérer les frères pour prouver qu'il est en effet en accord avec notre prise de pouvoir en Elderine, si il ne fait pas ed geste alors ce ne sont que des mots et les gens du froid pays du roc croient en l'action ! Qu'en pensez vous ?

Hochant la tête :

- Eh bien... Oui, bien sûr, je n'en pense que du bien. Je propose toutefois de lui transmettre également une somme d'argent provenant du Trésor aevenspeer en compensation de la rançon, car nous devons nous aussi prouver notre bonne volonté. Et cela allégera nos relations avec les d'Istria Arkspel, qui ne pourront ignorer cette bonne foi aevenspeer envers ceux qui possèdent du sang du pays scirjique dans les veines...

La délégation de la Marche d'Erelian arriva sur cet entrefait : un prêtre d'Erelian en tête, sa toge orangée au marteau brodé, et 6 chevaliers aux armures scintillantes entrèrent à pas rapides.
Ils s'inclinèrent devant les Aevenspeers comme un seul et même homme.

"Salutations Seigneurs, je suis Legan, haut prêtre d'Erelian. Je viens vous voir pour une simple et bonne raison, à savoir mon maitre Le seigneur Colwyn, que vous avez nommé Ambassadeur, vous salue et vous souhaite longue vie"

À ces mots il fit une grimace qui en disait long en voyant la régente.

"Par contre Damoiselle, à mon humble avis je doute que ce soit une bonne idée de le nommer ambassadeur alors qu'il a une haine désormais farouche contre les Empersois vu ce qu'ils ont fait à nos gens et notre territoire. De plus, les gens d'Elderine nous ont avertis qu'un messager Empersois vient de quitter ces murs.
S'il se represente ici même à nouveau, je doute fort que les chevaliers ici présents le laissent en vie plus de 10 secondes.
Par contre si vous souhaitez laisser le Seigneur Colwyn en tant qu'Ambassadeur, sachez qu'il sera l'ambassadeur de la Kandrasie et non d'une kandrasie occupée"

Au seigneur Lary de Slael.

-En effet cela me semble être un compromis interessant. Je vais charger votre nièce de lui faire part d'une lettre traduisant cette attention et de lui envoyer une somme d'argent si le seigneur Dertil accepte.

Au pretre d'Erelian.

Ahria s'inclinat devant la délagation.

Votre seigneur est un très bon atout pour moi, j'estime donc normal de lui decerner des titres et plus tard du pouvoir si il fait ses preuves, récompenser les personnes efficaces et qui travaillent avec vous, cela me parait normal. Quant à sa haine contre les Empersois elle est légitime et je la comprend, et je pense que les Empersois la comprenne aussi, mais je ne l'aprouve pas ceci dit je ne peux pas non plus empécher un fier Seigneur Kandrasien de laver son honneur. Son attaque est donc totalement solitaire et l'intendance ne peut se permettre de le soutenir autrement quand soignant les soldats bléssés quand ils rentrerons de campagne si vos hospitaux sont pleins. Quand au massacre d'un messager en Elderine cette ville m'appartement je ne tolérerai pas qu'on assassine un représentant d'un pays potentiellement allié.

En rentrant en votre citée vous souhaiterai la bonne santée à votre intendant, si vous voulez vous reposer de votre voyage nous essairons de vous trouver des places dans les tentes en attendant que la citée est finie sa reconstruction.

Le haut pretre regarda les chevaliers Kandrasiens et dit :
"je vous remercie de votre sollicitude mais je ne peut pas me porter garant des actes de nos chevaliers, sachez qu'ils n'apprecient guere de voir une femme au pouvoir, c'est pourquoi nous allons repartir dans notre cité"
Il fit mine de partir et se retourna vers la regente en disant :
"Ah j'oubliais, un dernier message de mon maitre, s'il reste ambassadeur de Kandrasie, il demandera a chaque Aevenspeer de partir de kandrasie. Il vous demandera de nous rendre Elderine la blanche !!!"
Sur ces mots il se dirigea vers la sortie, suivi par les chevaliers Kandrasiens.

Lary sortit alors précipitament aux mots du Kemzerkarsper, il récupéra son cheval aux écuries et sortit au grand galop. Il revint plusieurs heures après, souriant, et, écartant les gardes interrompit un nouvel entretien de Narhia en faisant irruption dans la salle des audiences. Il cria :

- Ce fut un jeu d'enfant pour mon coursier de rejoindre notre empersois, je vous l'annonce ! J'ai discuté avec lui; il était heureux de discuter avec un aevenspeer après avoir croisé tant de regards hostiles kandrasiens...

Réjouissez-vous ! Tout est arrangé. L'intendance aevenspeer a été chargée de transmettre une certaine somme d'argent à Ephyne, contre la libération d'un otage, je vous laisse deviner lequel, bien sûr. Sa libération sera suivi de son accueil en Kandrasie, et sera le garant de notre foi, autant que de celle de garantir la continuation de la Lignée royale kandrasienne pendant et après la surintendance de Narhia d'Elderine.

Un des chevaliers accompagnant le seigneur Colwin releva la tête ; il portait la tenue pourpre des gardes personnels de la famille des d'Istria Arkspel ; descendants des manteaux noirs de iëren Arkspel et la voix haute et forte avec laquelle il prit la parole montrait son habilité à commander :

"Je vous remercie Aevenspeer de vos efforts louables à faire libérer mon prince Servant ; en tant qu'homme je salue ce cadeau que vous faites à celui que vous semblez toujours considérer comme un frère.

Je vous vois aujourd'hui occuper la place de régents de Kandrasie qui ont juré de protéger le trône de la Reine contre ses ennemis ; je vous vois fouler les pas des intendants de notre royaume qui se sont succédés en jurant fidélité aux valeurs nobles de notre territoire et mon coeur saigne ; mon coeur saigne de voir que la lignée des seigneurs qui ont maintenu pendant plus d'un siècle la paix entre deux pays qui se sont toujours haïent ne siège plus à Elderine mais je comprends comme chaque kandrasien ce choix que la famille des d'Istria Arkspel a fait ; celui de ne plus la diriger et de ne plus commander une ville ouverte sur le monde.

Néanmoins, malgré cette décision leur aîné continue d'avoir ma fidélité et mon allégeance et, à l'heure où son frère a désigné le gouverneur qui prendra en charge l'intendance, je choisis de me battre pour rendre ce trône à son souverain légitime, je choisis de faire respecter les choix de mon souverain et d'obéir au juste et et au légitime.

Aussi tant que je n'aurai pas reçu de contrordres du prince Servant Aectelion, je continuerai le combat et mourrai pour lui et pour notre honneur.

Cet honneur a été bafoué en revenant sur un engagement prit avec le prince Bectem mais il sera considéré comme soigné quand la libération de notre prince Aectelion sera accompagnée de son libre-arbitre à désigner un gouverneur représentant les Arkspel à Elderine."

Ahria s'adressat au prêtre, sa voix chariait des glaçons.

Vous direz à votre seigneur que cette femme restera au pouvoir et ne cédera le trône que si elle le désire, vous lui direz également que j'ai été clémente envers lui compte tenu du ton de sa première missive et de mes promesses que je n'avait aucune obligation de donner et vous lui direz enfin que si il vien lui même chercher le trône je le recevrai.

Et pour finir nous allons mettre la situation à plat.

Qu'on m'apporte une plume, de l'encre et du velin.

Un serviteur disparut dans un coffre qui comptenais divers paperasse et en sorti les choses demandés. Ahria rédigat la lettre suivante.

Seigneurs de Kandrasie.

J'ai cru comprendre que même ceux en qui j'avais le plus confiance parmis vous comptent me faire quitter le trône. Très bien. Pour mettre les choses à plat je vous demande de vous rendre à Elderine pour me préter serment et devenir mes vassaux, cela ne changera rien à votre pouvoir et à mes décisions antérieurs cependant compte tenu de votre honneur légendaire je sais que je pourrai alors compter sur votre coopération. Si vous ne répondez pas à cette missive vous serrez considérés comme ennemis potentiels.

Ahria Teark' Vensder à Elderine.

Elle lut la lettre à haute voie et fit venir un scribe.

Tu me copies cette lettre autant de fois qu'il y'a de seigneur et tu les fais envoyer le plus vite possible.

Legan sortit seul de la salle en disant à ces chevaliers :
" Restez près de ce chevalier, defendez le si besoin est, nous nous retrouvons aux porte de la cité, j'ai encore quelque chose à faire ici"
Sur ces mots, il sortit seul, les chevaliers de la Marche d'Erelian avec leurs capes orangées le regardèrent partir et se retournèrent vers le chevalier à tenue pourpre afin d'attendre la suite des évènements.

Dehors le prêtre fit signe à plusieurs disciples de le rejoindre et parti vers un endroit bien précis d'Elderine : le temple d'Erelian.
Ils y arrivèrent quelques minutes après, les colonnes étaient brisés, le toit s'était écroulé avec la charpente, à cours sur il y avait eu un incendie. Combien de prêtres avaient péris durant le siège, tous très certainement.
Legan regarda cet ancien lieu de prière et se tourna vers ses disciples
"Regardez bien, souvenez vous bien de ces images, nous reviendrons pour rebatir, peu importe quand ni combien nous serons, mais nous reviendrons venger nos frères et punir les profanateurs. Qu'Erelian en soit témoin"
Sur ces mots, la délégation parti en direction des portes de la cité pour allé rejoindre la Marche d'Erelian.

Le vacarme de plusieurs trompettes résonnèrent dans le lointain. Quel était ce présage ? Lary souria; il savait que le trésor promis à Dertil de Crykas pour la libération était parvenu à bon port, et que la suite des événements allait sans doute être mouvementé. Les aevenspeers avaient-ils bien fait ? De nombreux seigneurs des monts scirjiques avaient ouvertement méprisé une telle action : puiser dans leur propre Trésor territorial pour permettre la libération d'un barbare du sud qui allait encore compliquer la position aevenspeer en Kandrasie. Cela n'était pas pour faciliter la régence de Nalya de Slael en Aevenspir, il ne manquait plus maintenant que ce choix se révèle aussi funeste que néfaste pour les aevenspeers stationnés en Kandrasie. Bah ! philosopha Lary, la situation ne peut pas être pire que maintenant... Mais tout à coup, un héraut cria et le sorti de sa rêverie :

- Oyez, tous ! Oyez, bonnes gens de Kandrasie, et... se racle la gorge Vous aussi, aevenspeer ! Il revient ! J'ai nommé le Prince Aectelion Mepeim d'Istria Arkspel, fils de Jehana d'Istria Arkspel, et de l'Amiral beilanais de la troisième flotte de Beila, Mafet Mepeim ! Prince Héritier de Kandrasie et Baron consort du Delta, héritier des titres de...

Le bruit de la foule couvrit alors totalement le pauvre héraut qui ne parvint plus à dominer le vacarme ambiant. De Slael fronça les sourcils. Il se racontait que l'homme en question était très peu commode et excessivement peu arrangeant, et que la mort de son jeune frère à ses cotés en prison avait attisé au plus haut point ce trait de caractère. Etait-ce une simple rumeur, et allait-il découvrir un seigneur sage et raisonné ? Bref, peut être faut-il craindre des flammes entre lui et notre farouche Ahria Teark' Vensder, pensa Lary.

Le prince Servant Aectelion Mepeim d'Istria Arkspel prit dès sa libération la direction d'un lieu de discussion seigneurial quelconque, ne prenant garde au territoire où il se trouvait.

Messires aevenspeer, la Kandrasie a été tuée par nos dieux ou les vôtres je ne sais.
Un territoire tentait de recouvrer sa liberté, attisé par le soutien de ma famille et il a été frappé par une force divine, à deux doigts de se libérer .
Devant des aevenspeer dux fois inférieurs en nombre et en qualité d'armes nous avons perdu des seigneurs pleins d'honneur et de foi en leur territoire. Il n'y a pas eu le combat souhaité.

Kara, Erelian, Erus et Serul ont choisi de punir leurs fidèles et de s'assujetir aux dieux scirjii des montagnes. Je ne vois plus de kandrasiens à sauver à l'exception de trois cités qui n'ont ouvert leurs portes que longtemps après l'arrivée aevenspeer.

Ma famille a failli et n'a su deviner les désirs des dieux de Retrahant. Nous avons échoué, la lignée des d'Istria Arkspel a été vaincue par les dieux et pour cela je rompts aujourd'hui même toute prétention au trône d'Elderine que ma famille avait sciemment abandonné le lendemain de la défaite contre les armées empersoises.

Puisse Retrahant se souvenir de ce peuple kandrasien qui a existé et qui a péri des foudres divines. Puisse Retrahant se rappeller que les dieux ont choisi d'enfoncer la Kandrasie dans un marasme dont elle ne se relèvera pas.
Puisse Retrahant se souvenir.

Lorsqu'il entendit la volonté du Prince, Lary de Slael envoya sur-le-champ un héraut le trouver, porteur du message suivant :

Seigneur Héritier, dans votre douleur vous semblez être oublieux de certaines possibilités... Si les Scirjii des Montagnes ont surpassés vos dieux et nous ont accordé une victoire inespérée, cela pouvait être parce que vos Dieux étaient las de l'inimitié entre nos deux peuples. Si vous aviez récupéré votre trône par la force, à quoi cela vous aurait-il conduit ? A plus de guerres et d'offensives envers nous, sans nul doute. Peut être vos Dieux préféreront-ils un départ des Aevenspeers qui soit plus honorable et synonyme de paix.

Je vous conjure d'accepter de reprendre le flambeau de votre lignée. En ce cas, votre trône vous sera rendu avant quelques années, j'en fais le serment. Je préfererais encore que ma nièce vous cède Eskadner que de voir votre lignée refuser sa charge car, lorsque nous ne serons plus là, Kandrasie devra être relevée par les soins de votre famille.

Poussant un soupir qui s'entendit à des lieux à la ronde, Lary de Slael annonça :

- Eh bien, oui, encore... Les aevenspeers ont défaits les troupes des deux derniers seigneurs rebelles de Kandrasie, qui avaient cru que le moment était bien choisi pour assièger Elderine et abattre les derniers aevenspeers du Royaume. Les combats se succédent et se ressemblent...

Il n'y aura pas de représailles de ma part, ni même de tentation de tester la défense de vos portes, seigneurs Colwyn et Tancrede. Mais dites-moi, lequel de vous deux aurait pris le trône, si j'avais été vaincu ? Vous, Ambassadeur Colwyn ? Avant même d'avoir la certitude que le Prince vous a abandonné ?

Colwyn apprit la nouvelle de la défaite assez rapidement...
Il regarda a la fenetre. Au loin, à Elderine, ses hommes etaient morts pour rien.
Non, pas pour rien, ils avaient montré au peuple Kandrasien que des gens encore se souciaient du sort de leur pays.
Un chevalier entra alors dans la piece :
"Seigneur, on vient de m'apprendre une autre nouvelle, notre prince est vivant !!!"

Alors Colwyn sourit, tout n'etait pas perdu, le prince vivant, il restait encore de l'espoir. Il fallait à tout pris que le prince reprenne le trone d'Elderine.
Erelian finalement ne l'avait pas quitté, il lui redonnait la force pour reprendre la lutte.

Le prince Servant répondit au Hérault :

Il me semblait avoir demandé un départ aevenspir honorable mais vous ne m'avez point écouté.

Ma famille ne peut plus, ne doit plus prendre en charge la gestion d'une cité en Kandrasie et quand vous parlez de nos dieux je crois plutôt qu'ils étaient heureux de l'inimitié entre nos deux peuples mais qu'ils réprouvaient les méthodes que nous avons appliquées.

Nous avons abandonné la charge de la Kandrasie de notre plein gré après la défaite contre les empersois l'été 346 voici plus de trois ans. Nous avons cherché inlassablement un remplaçant et au moment où nous l'avons trouvé vous avez pris sa place d'où notre léger désaccord mais il n'a jamais été question de notre retour ; nous avons échoué à protéger non le trône de la reine mais la sécurité de la cité blanche et nous ne pouvons plus assumer avec crédibilité cette dernière mission.

De plus la charge intendantiel en Kandrasie est un rôle assez ingrat et solitaire qui met en première ligne les défenseurs et héraults régents aussi nous souhaitons bien du plaisir à notre remplaçant kandrasien et lui conseillons vivement de ne pas ouvrir ses portes et sa bouche aux étrangers.
A contratrium nous remercions infiniment le peuple d'Orcum de son soutien militaire et moral qui aurait pu mieux tourner si les kandrasiens avaient su se montrer plus disponibles au moment opportun mais la peste est une maladie féroce qui a longtemps monopolisé nos forces.

Les Arkspel ont été de toute manière relevés de leurs fonctions par les aevenspeer et ils acceptent donc cette sentence en bons aevenspeer qu'ils sont.