[Missive] Royauté

Messire,

Depuis maintenant plusieurs générations, le décadent pouvoir Empersois nous a spolié tout en maintenant son autorité grâce à son armée puissante.
Il est temps que cela cesse! Pour cela, nous devons nous unir et bouter de la Sainte Ephyne ce roitelet afin de restaurer un vrai pouvoir Gaëdien.

Je vous demande, si vous êtes de mon avis, de me contacter afin de monter l'opération qui nous permettra de reprendre la place qui nous est dûe. Si vous ne l'êtes pas, alors vous êtes contre moi.

Pour Gaëd, pour la Sainte.

Paul de Dermak, Comte de Salvine.

Message à l'Intendant d'Ephyne.

Sire,

Vous avez pu prendre acte de ma précédente missive et afin d'éviter le carnage parmi nos populations, je vous invite à céder le pouvoir.

Je sais que vous conservez malgré la situation une once de raison, et que vous saurez prendre la décision qui s'impose : l'abdication.

Pour Gaëd,

Paul de Dermak, Comte de Salvine.

Une missive fut envoyée à l'attention du seigneur De Dermak en provenance du Duché d'Aquilon.

Comte de Salvine,

J'ai reçu votre proposition et j'avoue que celle-ci m'a intrigué. Je ne connais pas votre passif avec feu notre roi ou avec sa famille mais quelle raison vous pousse alors que le trône n'est pas encore froid, que le deuil n'est pas encore fait à ourdir une insurrection, nous réunissant afin d'aller assiéger la capitale du royaume ?

De plus, même si le roy est mort son armée vit et elle assurera surement la protection de la ville dans l'attente d'une succession. Pensez- vous qu'un conflit frontale puissent réussir ? Et même si la victoire était notre, qui des seigneurs ayant participé à cette campagne se verrait récompensé par la part du lion ?

Je ne m'opposerai pas à vos projets comte mais je ne participerai pas à cette entreprise et préfère me rendre devant le haut conseil ephynois pour voir de qui assurera la régence.

Bien à vous seigneur,

Bulwaël Rrotk, Duc d'Aquilon.

Comte de Salvigne,

Il est vrai que je n'apprécie guère ceux qui occupent Ephyne depuis la mort de Baudouin.

Mais, de là, à accuser d'hérésie les noblions qui, par opportunité, gèrent la capitale d'Empersiste. Vous n'y allez pas par quatre chemins. Car, lorsque vous annoncez vouloir restaurer un vrai pouvoir gaedien, vous ne faites que les considérer comme des hérétiques.

Je n'ai aucune raison de remettre en cause leur croyance en Gaed, sans son soutien ils n'auraient pu repousser les invasions barbares.

Avant de vous suivre, j'aimerais que vous me justifiez que vous agissez pour une sainte cause.

Et par pitié, ne lancez pas de menace sur les empersois qui ne voudraient pas vous suivre. Ne traitez pas l'aristocratie comme de vulgaires gueux...

Que Gaed préserve Srinagor,

Vicomtesse de Srinagor

Missive envoyée d'Ephyne au comté de Salvine.

"Sire Paul de Dermak,

Votre manque d'information se trouve être un handicap des plus flagrants pour une personne avec autant d'ambition que vous. Depuis la mort récente de notre Empereur, de votre Empereur, Baudouin VII, il a été décidé que nous, Princes de l'Empire empersois, nous, les Gardiens, auraient la charge immense de soutenir le royaume durant ses heures sombres.

Votre aplomb insupportable, qui vous ferait jusqu'à oublier vos devoirs de vassal envers la couronne, ne sont hélas pas compatibles avec ce que nous désirons.

Si vous voulez Ephyne, alors il faudra venir la chercher.

Bien à vous, Comte de Salvine,

Les Gardiens d'Ephyne."

Trois messagers partirent du petit bourg de Salvine, dans lequel Paul exerçait son pouvoir autoritaire. Ils se séparèrent et prirent chacun une route différente.

"Messires Gardiens,

Je n'ai pas connaissance qu'une assemblée ait pu longtemps tenir un empire en menant une politique claire vis à vis de l'extérieur. C'est d'ailleurs pourquoi nos éclairés ancêtres se sont soumis à l'héritier d'une seule famille, dont les hommes étaient intelligents et forts -qu'ils soient loués- et non à une quelconque réunion d'oligarques.

Vous me prêtez des intentions qui ne sont pas miennes. Le pouvoir ne m'a jamais attiré mais seul la stabilité de notre Empire m'inquiète.
Une stabilité que vous n'arriverez pas à maintenir si les barbares recommencent à s'agiter.

Je propose donc que notre Empereur soit choisi au cours d'une joute à laquelle je ne participerais pas, ce qui vous prouvera que mon seul intérêt est notre intérêt commun.
Ceci me semble le meilleur moyen de désigner l'élu de Gaëd.

Pour Gaëd.

Paul de Dermak, Comte de Salvine."

Les deux autres messages, destinés à Bulwaël et à Tiphaine reprenaient les termes de la première lettre.

Aucune réponse ne revint d'Ephyne, après la demande du Comte de Salvine. Très certainement, la nomination du futur empereur sur le simple terrain d'une joute ne semblait pas convenir aux Gardiens de la belle.

"Messires,

Vous n'avez pas eu la courtoisie de me répondre, et je prends ceci comme un affront.
Nos joutes n'auraient pas été mortelles, mais un affront doit être lavé dans le sang, c'est la règle nobiliaire.
C'est pourquoi, Messires, je vous invite en cité de quelque personne neutre que vous voudrez, et nous règlerons ce différend entre hommes, entre votre représentant et moi-même.
Celui qui gagnera reconnait à l'autre le droit de gouverner la Belle.

Si vous refusez ce duel, vous niez votre noblesse et par là même votre capacité à gouverner la Sainte et notre Empire.
Je prends à témoin les seigneurs de ce pays, à qui j'ai envoyé également cet avis de duel.

Messires, notre différend sera lavé dans le sang.

Paul de Dermak, Comte de Salvine."

Comte de Salvine,

Je comprends vos craintes. Il est vrai que le pouvoir est toujours plus faible lorsqu'il est au main de plusieurs personnes. Cela dit, nous avons également pu voir par le passé les conséquences néfastes d'un monarque incompétent à Ephyne.

Ce que, personnellement, je regrette, est l'absence de consultation des Seigneurs d'Empersiste. Ces noblions éphynois négligent les autres cités, ils ne s'intéressent qu'à leur lutte de pouvoir interne afin de s'accaparer une part importante de la prospérité d'Ephyne. Prospérité qui serait nulle sans les autres cités d'Empersiste. J'aimerais que nos cités pèsent plus sur les décisions prises à Ephyne.

Peut-être devrions-nous organiser au sein d'un conseil regroupant les différents seigneurs des villes d'Empersiste afin de pouvoir exercer notre influence légitime sur le pouvoir.

Concernant votre proposition pour désigner un nouveau monarque, le meilleur guerrier d'entre nous ferait-il un bon roi ? Je n'en suis guère persuadée. Et ne croyez pas que j'affirme cela en sachant pertinamment que je ne pourrais prendre part à ces joutes. Elles sont malheureusement réservées aux males selon nos traditions.

Vicomtesse Tiphaine de Nagor

La missive fut envoyée avant d'avoir reçu la provocation en duel du Comte.

La missive trouva enfin les mains du duc après quelques détours. Il demanda à ce qu'on l'on note sa réponse :

" Seigneur,

votre réponse hâtive quelque peu belliqueuse m'avait laissé quelques peu suspicieux et si il est vrai qu'une oligarchie n'avait été adopté au profit d'une monarchie, si celle-ci n'est que temporaire, cela ne peut causer de si grand dommages.

La tâche des gardiens et de protéger la citée en attendant d'éclaircir la situation, pourquoi ne pas attendre de voir si un parent du roy ne peut être trouver pour lui succéder.

La joute pourrait paraitre une bonne idée mais celle-ci me semble trop légère pour l'enjeu dont il est question.

Je ne suis pour une guerre civile, mais il est vrai que si je devais opter pour une solution, il me serait d'avis qu'une consultation de tous les grands du royaume dans le cas où l'on ne trouverai de successeur me paraitrait la solution la plus approprié.

Que Gaëd, vous protège,

Bulwaël Rrotk, duc d'Aquilon."

Une fois la lettre relue par le page, Bulwaël l'a donna à un émissaire qui se dirigea la citée du comte.

"Au tout Empire,

Le duché d'Ousbre se déclare neutre dans cette lutte d'influence tant qu'aucun héritier possible n'ai été présenté aux yeux de la noblesse empersoise.

En attendant cela, aucune présence armée de provinces étrangères ne sera tolérée sur nos terres sans accord préalable.

Bien à vous,
Duc Bayard de Richemont, Hiver 680."

Lettre adressée à Bulwaël, par un messager venant de Salvine.

Messire,

Je ne peux que constater le soutien frileux que me fournit la noblesse, excepté une ou deux exceptions. Je me range donc à votre avis et vous laisse rassembler tous les Grands du Royaume.

En espérant vous voir résoudre nos problèmes,

Paul de Dermak, Comte de Savine.

Une missive arriva à Salvine :

Messire,

Il semblerait que vos ost ont attaqué la belle alors que votre ancienne correspondance laissé entendre que vous aviez choisit la voie de la négociation. Crachant sur votre parole et attaquant une ville dans laquelle je me trouvais je ne peux vous approuvez et le terme reste correct.

Que Gaëd vous vienne en aide.

Bulwaël Rrotk, Duc d'Aquilon.

Une missive parvint à tous les seigneurs d'Empersiste. Elle portait les armes de la maison d'Orilly.

"Messeigneurs,

Il y a de cela quelques semaines, le félon de Sanilve a tenté de prendre Ephyne par les armes, malgré tous ses beaux discours sur sa volonté de régler l'affaire via des pourparlers. Heureusement, les soutiens des Gardiens sont puissants, et j'ai personnellement écraser le traître dans son bourg. Il est à présent sous mon autorité et je compte bien le persuader de faire amende honorable auprès des gardiens de l'Empire.

Puisse l'avenir de l'Empire briller comme son passé glorieux,
Serlon d'Orilly,
Comte du Smaragdois."

Cette fois, aucun messager ne partit de la ville de Salvine.

Ce silence pouvait paraître boudeur, mais traduisait surtout la réduction drastique des effectifs du comte.

Pourtant le comte boudait. Et était resté prostré sur son siège, apathique, depuis que les armées de la maison d'Orilly avaient pu prendre l'avantage sur les siennes.

Il hésitait sur la conduite à tenir, rallier corps et biens le pouvoir, ou se tenir à l'écart de toute l'agitation qu'il avait créé. Sa grande assurance et son projet qu'il croyait dicté par Gaëd venaient d'être piétinés par les lourdes bottes ferrées des soldats, en même temps que nombre de ses sujets.

Une missive est arrivée au comté de Salvine, occupé par des forces armées étrangères.

"Comte de Salvine,

L'Eglise gaedienne a eu vent de vos "petites incartades" avec les Gardiens et leurs molosses. Le Saint Patron déplore qu'un homme aussi pieux que vous ait du subir les foudres des politiques, si bien que celui-ci a décidé de se plaider votre cause après des Gardiens.

En outre, l'Eglise serait prête à assurer le rétablissement de votre honneur si, en échange, vous jureriez loyauté pleine et entière à l'Eglise, et à Gaed, seul véritable maître du grand Empire d'Empersiste.

Bien à vous,
Evêque Costenot."

La réponse que reçut l'Évêque Costenot portait le sceau du Comté de Salvine.

"Monseigneur,

Mon frère est actuellement retiré dans ses appartements, où il médite ses fautes, et les expie par la prière, selon mes conseils.

En tant qu'ainé, mon frère a toujours été impulsif, ce que notre père permettait. Il voue à l'Empereur une admiration sans limites et sa mort l'a probablement bouleversé.

J'ai donc pris provisoirement le contrôle des affaires courantes de Salvine.
Les comptes sont mauvais, et malgré un gros potentiel agraire, notre ville ne pourra pas vous verser de dîme avant de longs mois, la construction d'une enceinte étant la priorité absolue.

Avec toute ma considération,
Que Son Amour nous éclaire,

Charles de Dermak, Évêque de Salvine."