Dame Anyais

Liara voulait avoir des explications. Elle s'avança devant l'assemblée le visage découvert. Elle mettait fin aux traditions du clan de Narcosis comme son père l'avait fait en épousant Dame Léonarda. Son visage était très jeune, elle avait 16 ans. Une ankh noire était tatouée sur son front.

Je suis venue en ces lieux pour demander des explications de la part de Dame Anyais qui est la nièce d'un ancien Seigneur d'Aevenspir. J'aimerais également que l'intendant d'Aevenspir, Daaran D'estiria, donne son avis à ce sujet.

Malgré que vous ayez été payé pour vos services, Seigneur Daaran D'estiria, je tiens à vous remercier d'avoir soutenu ma mère. Par contre, je suis désolé de vous demander votre avis dans une situation aussi sordide.

Dame Anyais, vous avez investi une cité abandonnée de Gramée un jour avant l'attaque des suppots de Gaëd sur le territoire de l'Unique Arm'Cherk. Lors de la prise de contrôle de cette cité, vous avez préféré tuer les soldats du Commandeur Athanas plutôt que d'attendre qu'il les retire. Vous vous êtes justifié en invoquant mon dieu, vous avez donc blasphémé car vous êtes ignorante de de notre religion et de notre culture ...

Vous vous êtes ensuite engagée auprés de notre intendante, Sophréna, a participé à la protection de note capitale contre les troupes du Ciran et de l'empersiste. Vous avez failli à cette tache et vous avez justifié par ce manquement votre départ de Gramée.

Vous êtes maintenant intendante du Beilan...

Vous n'avez pas justifié vos actes. J'ai ma propre analyse du pacte que vous avez signé avec nos ennemis mais je peux me tromper. Mon père avait du mal à comprendre pourquoi votre oncle se livrait à la luxure avec Dame Crineria car il le respectait. Moi, je n'ai aucun jugement et je n'attends que des réponses...

Je vous prie, Dame Anyais, de venir répondre en ces lieux. Ne faites pas comme le Seigneur Beilanais Domont qui pilla la capitale d'Orcum sans aucune justification...

Liara, puis je savoir d'ou vous vient le droit de parler de moi de cette façon ?
Pour connaître ce genre de therme à votre jeune âge, il faut vraiment être une ...Elle marquan un temps de silence plus que révélateur ... enfant très précoce ...

Je tiens également à marqué en ce lieu que je suivrais notre nouvelle intendante et que les quelques problèmes qui ont gagné le Beilan ces derniers temps ne seront bientôt plus...

J'avise la Gramée que je n'ai pus être la pendant un assez long moment et que vos vaines attaques sur ma ville m'ont bien fait rire lors de mon retour.
Le semblant d'attaque de feu le seigneur Grëm me fait plus pitié que rire par contre ...

Bien à vous seigneurs...

C'est une jeune fille a peine plus âgée qui fit enfin irruption au Conseil initié en son honneur. Elle ajouta vivement :

- Demoiselle Liara, je me ferai un plaisir de répondre à toutes vos interrogations, et par la même occasion clarifier ma situation aux yeux de l'Assemblée... Je ne puis y répondre en deux mots, car il s'agit de situations fort complexes.

Tout d'abord, il est vrai que j'ai tenté une installation en Gramée si j'y pouvais réussir la liberté de ne point me convertir à l'Unique du pays -culte qui ne peut se satisfaire de mes inclinations personnelles. De fait, indépendamment de son culte dont je ne saurais effectivement suivre les préceptes, ce territoire est à mon sens celui qui brille le plus par la fraternité interseigneuriale et par sa remarquable organisation. Et j'ai pu me confirmer ces qualités lors des trois saisons que je passais en ces terres.
Or donc, j'avais négocié avec le seigneur de la cité qui fut ma cible un dédommagement honorable si je prenais sa jeune et pauvre cité. A mon arrivée, cette cité était abandonnée et son accès bloqué par quelques troupes. Le temps me manquant, j'ai donc chargé, après quelque attente et l'envoi de missives aux seigneurs concernés, leur assurant mes excuses et une compensation en retrahs s'ils le désiraient. J'ai certes invoqué le fait que je pensais qu'un territoire guerrier et porteur de cultes des forts ne pouvait que comprendre davantage cette stratégie certes brutale mais compréhensible lorsque après une saison entière de marche pour arriver à destination, l'objet visé se trouve bloqué par quelques contingents du vingtième à peine de mes forces. Cette pensée ne me semble donc nullement un blasphème.

Ensuite, certes, j'ai voulu prouver ma bonne foi en protégeant avec tous mes nouveaux voisins mon territoire d'accueil d'une invasion gaedienne subite, d'autant plus que je répugne à voir de telles invasions dictées par des principes religieux que j'ai toujours pensé justes et tolérants. Ma cité ayant été inaccessible à l'heure fatidique, j'ai mis mes troupes à la disposition de l'Intendance et, après mûres réflexions, j'ai jugé que là était un signe manifeste des puissances graméennes me signifiant que ma place n'était point dans leur domaine.

J'ai donc informé du mieux que je le pouvais un Grand de votre pays, le Commandeur Atika, de mes agissements, et je suis parti pour le Royaume de Beila, proche de ma Lignée comme certains le savent. En chemin, j'ai été horrifié par les rapports de mes éclaireurs, me décrivant l'anarchie beilanne, et j'ai obliqué vers le chemin de Terresdieu.

Les Beilanais sont au courant de mes volontés, je vous ferai grâce de cette description, mais je puis vous dire que je céderai ce trône à quelque héritier légitime que je sais vivre dans l'ombre mais qui saura un jour avoir la volonté de reprendre ses droits. Ainsi, en tant que Régente temporaire, je m'occupe de ramener la paix fort troublé de ce royaume, à reverser le Trésor territoriale providentiellement intact que je trouvais aux nombreuse cités pillées et enfin à stopper la dégradation flagrante des ressources.

Enfin ! Pour votre dernière allégation, sachez que mon oncle possède une seul descendante, une fille de Dame Crineria en effet, que cela n'est en aucune manière une luxure, car s'il n'eut jamais de descendance c'est qu'il s'était de tout temps adonné au travail et au bien être de son peuple. En ce sens, je suis reconnaissante envers Dame Crineria, car en d'autres circonstances, puisque ce fut juste avant de se retirer du monde, nul n'aurait plus jamais entendu parler de sa Lignée personnelle.

Liara écouta avec attention les propos de Dame ou plutôt de Demoiselle Anyaïs, elle ignorait auparavant que la nièce d’Estreval avait à peu prés le même âge qu’elle. Elle lui répondit sur un ton amical qu’elle employait très rarement.

Je vous remercie pour vos explications détaillées. Vos réponses m’ont satisfaite et je pense qu’elles conviendront également à mes frères graméens sinon ils viendront eux-mêmes s’exprimer en ces lieux. Je persiste à croire que si chaque seigneur avait la dignité d’expliquer ses actes comme vous venez de le faire, notre monde s’en trouverait grandi.
De plus, j’apprécie vos propos envers mon peuple...

Elle marqua une pause et pensa qu’il n’était pas le moment opportun d’évoquer les changements politiques que l’accession de Demoiselle Anyaïs à l’intendance du Beilan pouvait provoquer. Elle ajouta cependant :

Mes propos concernant votre oncle étaient non appropriés, je me suis laissé emporter. Mon intention n’était pas de salir sa mémoire.
Je tiens donc à m’excuser pour l’agressivité de mes paroles, mais reconnaissez que la situation n’était pas commune et pouvait semer le trouble.


Liara se retourna ensuite vers Dame Crineria et s’exprima dans un premier temps sur un ton ironique :

Je suis ravie de faire votre connaissance. Vous êtes très populaire en Gramée. Mes frères graméens seront heureux d’apprendre votre retour.

Puis sur un ton plus sérieux :

Je ne voulais pas vous insulter mais malheureusement, lorsque l’on ne fait pas attention à son comportement et à ses paroles, on se crée une bien mauvaise réputation.

Souriant franchement

- Je suis très honorée par vos paroles, et je dois bien avouer que la situation pouvait très largement semer le trouble... Puissent les temps à venir vous être favorables !

Il est vrai dame anyais que vous m'avez demandé par messager le retrait de mas troupes or celui ci arriva trop tard. Vous étiez prête a me verser un tribut pour cette acte en implorant nos dieux. Je trouvais la situation fort déplaisante pour une dame a peine arriver en nos terres.

Je vous ai refuser le tribut a l'époque car notre capitale était assiégé par des forces gaediennes. Ma demande fut très précise je vous demandais de venir en aide a mon peuple et à mon intendante en échange des pertes que j'avais subi.
Vous aviez mis un point d'honneur a repondre favorablement a cette demande mais il n'en fut rien, j'en conclu que vous m'êtes toujours redevable chère anyais et le jour venue il sera temps de payer votre dette car vous avez de l'honneur je le pense.

- Seigneur Athanas, j'attendrai donc votre missive et le nombre de retrahs que vous estimez juste pour la perte de vos 200 hommes, et je vous les ferai adresser aussitôt que possible...

"Heureux de voir tout le monde revenu à un calme certain..."

Daaran d'Estiria venait de rentrer dans la salle.

"Excusez mon retard, j'étais retardé par quelques évènements importants lorsque mon Ewsper m'apprit que vous étiez, jeune Anyaïs, en pleine discussion ici. J'apprend tout aussi tardivement votre installation en Beilan... Un retour aux sources, n'est-ce pas ? Celà fait en effet bien longtemps que votre lignée s'est installée en Aevenspir..."

Il jeta un regard furtif en direction d'Athanas, puis se retourna vers Anyaïs.

"Si un jour vous avez des ennuis que je puis régler, n'hésitez pas..."

Monseigneur Grëm arriva à son tour, car il avait appris par l'un de ses représentants que son nom avait été prononcé en ce lieu, qui plus est, comme défunt !

"Dame Anyaïs, je suis ravi de faire votre connaissance autrement que par vos missives. Désolé de me joindre à vous que maintenant, mais comme vous le savez, j'avais beaucoup à faire ces derniers temps, et de plus je me suis attardé à Beila avant de venir ...
J'aurai souhaité y rencontrer une Dame, que l'on m'a dit ici, qui devrait parfois se joindre à nos palabres, dans les salles de la Cour de Beila."
Il continua avec insitance en haussant le ton.
"Elle y apprendrait ce qu'il se passe réellement dans son Royaume, au lieu de se fier à des rumeurs vagabondes. Elle pourrait aussi s'expliquer sur les dires qu'elles propagent, selon lesquelles sa cité se ferait attaquer pas des confrères !
Foutaises ! Dans la détresse d'un siège qui durait, mes troupes ont portés secours à la ville de Merok, faisant sombrer près de trois milliers de Graméens près de l'Elbre, là où il meurt alors que je viens de là où il naît !
Dame, je ne vous aimais pas, sans vraiment savoir pourquoi. Désormais, je le sais."

Il s'excusa auprès des gentes dames, salua l'homme d'Aevenspir, et quitta la salle.

- Karsper Daaran, quel honneur ! Je vous remercie d'avoir fait le chemin jusqu'à ce Conseil, Aevenspir est un territoire que ma lignée ne pourra certes jamais ignorer. Et j'y reviendrai sans nul doute puisque ma régence beilane est résolument temporaire.

Puis, pensive
- La possibilité de votre aide m'est très précieuse, même si je souhaiterais pouvoir vous la renvoyer, mais ma situation me donne infiniment moins de pouvoir que vous en avez, en dirigeant la fière Aevenspir de mes aïeux...

Enfin, se tournant vers le seigneur Grëm avant que celui ci ait pu quitter la salle :

- Je suis ravie moi aussi de faire enfin votre connaissance... Ainsi, vous dites que tous les beilans ne discourent pas en forum territorial à l'exemple de Dame Crineria?

Mon malheur personnel est que je n'ai pour ma part point encore réussi à passer les formalités d'accès en ce lieu, mais j'espère sincérement ne pas tarder à vous rejoindre en son sein, aussi bien que j'espère que vous y finirez par trouver Dame Crineria et quelque explication...