Par cette nuit sans fin où les nuages avaient chassé toute trace de lune,le deux hommes progressaient d'un air pressé vers la seule lumière visible. Le vent s'engouffrait sous leur cape leur donnant un air de bonhomme de neige. Bientôt la porte de l'auberge leur fut visible avec sa lanterne tel un phare dans une nuit de grandes vagues au coeur de l'océan.
Se rapprochant toujours il distinguèrent de multiples lueurs perçant la nuit à travers les volets.
Le plus grand se pencha vers son compagnon pour lui souffler:
Voici un endroit peu acceuillant, allons nous entrer ou passer notre chemin?
Une voix jeune lui répondit:
Nous n'avons fait tout ce chemin pour nous en retourner. Je t'accorde que les abords sont austères mais mon grand père en disait le plus grand bien.
Les deux hommes poussèrent la porte entrâinant avec eux une bourasque à l'intérieur. Ils la refermèrent rapidement et entreprirent de secouer leur cape. Un rapide coup d'oeil dans la salle leur apprit que l'atmosphère parraissait calme.
Attrapant un commis par l'épaule, le plus petit lui donna ses ordres sans attendre un quelconque acceuil.
Prends nos capes et fais les sècher près du feu puis sers nous de la bière et une venaison et ne t'avise pas de nous servir de la bière coupée si tu ne veux pas finir au pilori!
Les deux hommes s'installèrent à une table près d'une fenêtre et se mirent à observer la salle d'un air curieux.
Le commis revint rapidement avec deux grands pots à l'écume débordante. Une servant suivit avec de beaux morceaux de viande à l'odeur allèchante posé sur des tranchoirs et un récipient de légume. Comme des affamés les deux hommes entamèrent leur repas de manière vive et efficace.
L'affaire fut rondement menée et finalement ponctuée d'un rôt magistral par le plus grand. L'air béat, ils se mirent à observer la salle et ses occupants.
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