[Description] Comté de Dermak

En plein milieu du Comté se trouve la capitale, Sanilve. La plaine qu'elle domine est bordée d'une grande forêt dans laquelle le Comte et sa suite passent des journées à chasser. Il n'est pas rare que la forêt abrite des loups, des ours, ou des brigands et on raconte même qu'il y aurait quelques chevaliers morts qui rôderaient la nuit, poussant des hurlements féroces.

C'est pourquoi les seuls Sanilvais qu'on y rencontre sont les bûcherons. Considérés comme rustres et dégénérés, ils sont méprisés et craints de tous. Néanmoins lorsqu'un des leurs s'engage, il est rapidement admis au sein de la troupe, et son habitude de la forêt le destine souvent à guider les fantassins au sein des forêts.

La plaine du Comté est plus accueillante, et de nombreux ruisseaux s'y frayent un chemin, distribuant leur eau limpide aux vergers et aux champs.
En été, les champs de blé sont d'un jaune d'or, et les moissons sont abondantes, mais ces richesses sont rapidement rassemblées par les percepteurs et par les moines de l'Abbaye de Dermak.

La ville en elle-même est bâtie sur une colline qui surplombe la plaine. Les lourdes murailles de pierre qui l'entourent ne suffisant plus à contenir toute la population, de nombreuses masures se répandent sur les flancs de la colline, n'attendant que de fortes pluies pour suinter la boue dont elles sont construites.

La Haute-Ville, qui se trouve derrière les deux remparts abrite les marchands les plus riches, et toutes les familles nobles. C'est en quelque sorte l'antichambre du Château, mais aussi l'endroit où les fêtes Gaediennes sont organisées. En effet, la cathédrale de Sanilve, juchée à coté du Château, lance fièrement ses deux clochers vers le ciel. On peut entendre le tocsin jusqu'à dix lieues aux alentours, ce qui donne le signal aux gueux de toute la contrée de se cacher ou de se réfugier à l'intérieur de la ville.
Le Château est imposant, et son esthétique réside essentiellement dans son efficacité. Les murs sont hauts, les portes sont basses, et les fenêtres étroites. Pourtant, on peut y trouver quelque confort en hiver, quand les grandes cheminées fournissent la chaleur nécessaire, et que le vin coule à flots.

La ville possède une enclave sur le fleuve, ce qui suffit à lui fournir les denrées que les peuplades du Nord peuvent offrir, mais surtout à écouler ses marchandises à ces mêmes peuplades. Cette enclave est depuis quelques années particulièrement développée par Charles, qui tente d’y trouver une relative indépendance vis-à-vis de la capitale et de ses impôts.

Le Comté Indépendant de Dermak ne cherche pas à attirer d’autres seigneurs dans son giron, ceci pouvant provoquer l’ire d’Ephyne, mais les seigneurs désireux de s’y rattacher sont les bienvenus, s’ils sont Gaediens, et assez puissants pour ne pas nécessiter de protection de la part de Dermak.

Le Comté de Sanilve profitait de la guerre civile qui avait opposé l'Ousbre et l'Aquilon. Un certain nombre de paysans et de nobliauds avaient choisi d'émigrer dans ce nouvel état indépendant au coeur de l'Empersiste. Sa neutralité et sa foi affichée envers Gaëd rendaient la perspective d'une guerre fort peu probable, surtout depuis que les deux duchés rivaux s'étaient mutuellement réduits à néant.
Dans ce comté où tout restait à faire, la rumeur prétendait que le mérite serait le seul facteur déterminant. Cet espoir poussa nombre de pauvres hères à tenter leur chance et ils affluèrent en masse.
Bientôt la seule ville de Sanilve fut surpeuplée et le Comte octroya des terres à certains de ses suivants afin qu'ils y bâtissent des cités avec l'aide de toutes les bonnes volontés immigrantes. Et c'est ainsi que le Père Vasyan fut nommé Vidame et posa les bases de la ville de Saransk. Celle-ci fut crée au Sud-Est de Dermak, à quelques dizaines de lieues de Ferèmons.

Le paysage était le parfait exemple de la plaine Empersoise : quelques bosquets dispersés au milieu des cultures et des zones encore non cultivées. Et à l'horizon, des collines de faible hauteur couvertes de forêts d'où les villages tiraient le bois de chauffe et de construction. De ces collines descendaient des rivières qui confluaient en un lac qui alimentait la ville et les cultures en eau.

En quelques mois, le hameau se développa et devint un bourg puis une ville de près de deux mille âmes. La pauvreté était presque inexistante car tous avaient une activité, dans l'artisanat, l'agriculture, l'élevage, la maçonnerie, la forge et bien sûr dans le spirituel. Les fonds donnés par le Comté servaient à payer les habitants en attendant que la ville devienne autosuffisante grâce à ses récoltes et au commerce. Le père Vasyan occupa les gueux à des travaux de construction, le plus important et le premier entamé étant le chantier de l'église qui siègerait au coeur de la ville. De cet édifice central découlerait l'organisation de tout le plan urbain.
Le tracé des murs était déjà arrêté dans l'esprit du père Vasyan et une foule de projets se bousculaient dans son esprit. Tant de choses à faire et une si courte vie...

Cette ville serait le joyau de Retrahant, le symbole de la puissance de Gaëd et un centre où l'humanité exprimerait ce qu'elle a de meilleur ou ne serait pas.