Guerre Kandrasienne

Souvenir


La nuit était tombée depuis maintenant trois bonnes heures, et tout paraissait si calme. Le vent faisait bruisser les feuilles des arbres et au loin ont pouvait entendre le cri d’une chouette qui était sûrement en train de chasser.

Debout sur les remparts, Acnar profitait de ce moment de quiétude et posa un œil songeur sur les terres de Ciran.

-« Comment à put on en arriver la ? » se disait il tout bas.



Il se remémora les événements récents qui avaient agité Retrahant depuis déjà quelques saisons. La chute de Lelith, la fuite du seigneur Vlad en ses terres avec le trésor de l’Empersiste. La monté en puissance Kandrasienne, ainsi que le massacre de temples Gaediens sur leur terre. Tout ceci avait petit à petit fait monter les tensions entre les deux nations, et aujourd’hui, 40 000 Kandrasiens assiégeaient la citée du seigneur Vlad : la guerre venait de commencer.

En bon intendant, Acnar se devait de défendre ses terres quelque en soit le prix. Il avait tenté de rassembler le maximum d’hommes pour défendre les petites citée du royaume, tandis que la patriarche de la Sainte Flamme, l’ordre Gaedien principal en Ciran rassemblait également des hommes pour marcher sur la capitale Kandrasienne.

Deux semaines entières passèrent sans qu’aucune nouvelle ne soit donnée des troupes d’invasion. Pendant ce temps, les troupes Kandrasiennes était arrivé en masse devant la citée du seigneur Vlad, criant leur soif de vengeance. L’armée principale se composait de 40 000 soldats et de temps à autre, quelques bataillons de 5 000 à 10 000 hommes quittaient le champ de bataille pour aller piller les petites citée environnantes.

Finalement, au début de la troisième semaine, une missive arriva enfin en provenance de Kandrasie. Le sceau était celui du seigneur Evolena qui avait accompagné Dame Blandine en terres ennemies. En ouvrant le cachet portant le sceau d’Evolena, Acnar comprit de quoi il retournait. La Dame Blandine était morte sur le champ d’honneur, en défendant les idéaux Gaediens. Son armée avait été décimé, et seul restait celle d’Evolena devant la capitale Elderine qui avait déjà fait près de 10 000 morts. Mais le nombre d’homme diminuait de plus en plus, et bientôt les forces d’attaques seraient entièrement rasées.

Ayant maintenant clairement une vue d’ensemble de la situation, Acnar réunit alors en assemblé extraordinaire les principaux seigneurs ayant pour tache la défense du royaume.

-« Seigneur, il nous faut agir rapidement » son air était grave et solennel « 40 000 Kandrasiens sont en ce moment même sur nos terres, ravageant les citées des seigneur qui se sont opposé à eux. »

Un des seigneurs dans la salle se leva pour protester.
-« Mais voyons intendant, nous ne somme que 10 000, en comptant les défenses de Vlad 20 000, nous sommes trop peu pour tenter une attaques frontale voyons… »

Acnar le coupa net en répliquant :
-« Effectivement, mais nous pouvons les affaiblir. Nous pouvons les piéger grâce à leur honneur. » Il regarda l’ensemble des seigneurs l’entourant qui visiblement semblaient perplexe « Je m’explique : l’honneur est tout pour un Kandrasien, c’est le fil conducteur de toute leurs actions. En réponse à l’attaque porté par Blandine et Evolena, il apparaît évident qu’il essaieront de piller leur citée pour laver l’affront qui leur a été fait. » Marquant une pause, il continua plus calmement « J’ai reçu une missive m’informant de l’évolution de nos troupes en territoire ennemie, et je mettrai ma main à couper que les Kandrasiens ne vont pas tarder à recevoir le même type de message de la par de leur intendant. »

-« Mais alors, que voulez vous faire ? » reprit le seigneur qui s'était rassit au fond de son siège.

-« C’est très simple, réunissons nos forces, et attendons les soldats Kandrasiens qui viendrons se venger. Connaissant leurs habitudes, ils enverront une troupe de 5 000 à 10 000 hommes, et si Gaed est avec nous, alors nous vaincrons. » Il se leva alors subitement de son siège.

-« Pour Gaed ! »
Et tous les seigneurs de l’assemblé se levèrent à leur tour pour répondre en cœur :
-« Pour Gaed ! »


Les vivas résonnaient encore dans son esprit embrumé. Attendant patiemment sur les murs de Brimgean, Acnar voulait profiter de chaque instant de paix que lui offrait cette douce nuit.

Bataille


Acnar fut tiré de sa rêverie par un soldat qui était venu faire son rapport.

-« Seigneur, tous les hommes sont en place et prêt à se battre si besoin est. » semblant hésitant sur sa question : « êtes vous sur qu’ils viendrons ? »
Continuant à regarder dans le vide le calme de la nuit qui les entourait, Acnar lui répondit calmement :
-« Leur honneur les y forcera, ils viendrons…et ils périront. »


Le soldat se retira, laissant l’intendant seul perdu dans ses pensées. La nuit était douce et claire pour la saison, et laissait présager un été chaud. C’était un temps idéal pour tous les animaux nocturne qui commençaient à sortir de leur tanière. Fermant les yeux, Acnar profita de ce moment pour savourer cette paix fugace.

Mais subitement, tous les bruits d’animaux se turent, et un long silence s’installa. Ouvrant les yeux, il put apercevoir une petite lumière en provenance des bois qui bordaient la ville, puis celle-ci se multiplia en une multitude d’autre. De l’endroit où il se trouvait, on aurait dit qu’un nuage de luciole avait envahit la foret, donnant à la scène un aspect magique et mystérieux. Les lumières continuèrent à grossir et à se rapprocher de la ville, bientôt, il put distinguer à leur extrémité les hommes qui portaient les flambeaux.

Acnar descendit rapidement des murs pour rejoindre ses hommes ainsi que ceux des seigneurs qui l’accompagnaient.

-« Laissez les s’approcher suffisamment près des enceintes et de la porte » ordonna t’il « ils ne doivent se douter de rien. »

Les dix milles Kandrasiens arrivèrent sous les murs de Brimgean et commencèrent à attaquer la porte. Ceux-ci portaient les bannières des seigneur Rodrik et Galamar de Kandrasie. Derrière la porte, les troupes Ciraniennes s’agglutinaient, l’arme au point, prêt à engager le combat.

-« Au prochain coup de bélier, ouvrez les portes, les premières ligne s’assureront de nous dégager un passage jusqu’au cœur des forces ennemies, alors le véritable combat pourra commencer. Messieurs, que Gaed guide vos lames. »

Les hommes attendaient le coup de bélier de l’ennemie qui sonnerai le début des hostilités. La tension était palpable dans l’air, mais tous savaient ce qu’ils avaient à faire et les risques qu’ils encouraient. Le temps paru une éternité avant que le bélier ne soit à nouveau prêt à frapper le bois de la porte. Celle-ci s’ouvrit brusquement, libérant un flot de Ciraniens qui commencèrent par tuer tous les Kandrasiens surpris qui se trouvaient aux abords de la porte.

Acnar lui-même c’était placé en première ligne pour diriger plus efficacement le déroulement da le bataille. Son épée avait déjà embroché deux assaillants à l’ouverture de la porte, et à présent, il avançait en faisant des moulinets avec son poignet pour se dégager un passage.

-« Continuez d’avancer, enfoncez leur ligne au maximum avant que la surprise de notre attaque ne soit passé » cria t’il à ses hommes.

La marée humaine continuait à se déverser en provenance de la porte grande ouverte, poussant les premières lignes de plus en plus loin au cœur de la horde d’assaillants. L’effet de surprise avait fini par s’estomper, et déjà les Kandrasiens tentaient de réagir en reformant un front pour mieux contenir les hommes de Ciran.

-« Ne les laissez pas se reformer, attaquez » ordonna Acnar au petit groupe d’homme se trouvant sur sa droite en désignant un front ennemi qui commençait à s’organiser.
-« Vous autres suivez moi » désignant les quatre soldats qui venaient d’arriver de la porte pour lui prêter assistance.

Il se lança alors à toute vitesse vers sa gauche, continuant à terrasser tous ceux qui se trouvaient près de sa lame. Alors que son épée s’enfonçait dans l’abdomen d’un ennemie, Acnar eu le reflex de bondir sur le coté en entendant le son d’une pointe qui fendait l’air en sa direction. La lame de l’adversaire manqua son flan de peu, et il profita de sa surprise pour retirer rapidement sa propre lame du cadavre pour se préparer à un duel.

L’homme qui se trouvait en face de lui paraissait jeune, et pourtant tout dans son attitude montrait qu’il s’agissait d’un guerrier accompli, son visage ne laissant filtrer aucune émotion qui aurait put le trahir. Le jeune homme commença par essayer une feinte sur le coté pour en fait dévier sa lame au dernier moment de façon à atteindre directement le coeur de son adversaire. Par pure reflex, Acnar réussi à parer le coup de justesse avec le pommeau de son épée. Les deux hommes reculèrent pour mieux s’observer. Après un cours instant, le jeune Kandrasien tenta à nouveau une nouvelle feinte plus classique qu’Acnar dévia sans difficulté. Encore une fois, les deux hommes s’observèrent pendant un bref moment, puis se fur Acnar qui attaqua le premier. Tendant son bras droit pour toucher la poitrine du Kandrasien, celui-ci commença à se décaler et ayant vue le coup venir positionna sa lame pour parer. Pourtant, en un instant, son visage se tira et devint livide. Le long de l’épée d’Acnar coulait le sang du soldat de par une plaie sur son flanc droit. Au dernier moment Acnar avait changé son épée de main pour frapper son adversaire sur son autre coté. Etre ambidextre était souvent un bon avantage lors d’un duel comme celui-ci.

Son ennemie à terre, Acnar regarda l’ensemble du champ de bataille, partout autour de lui, des gens se battaient et mouraient. Une grande partie des Kandrasiens venaient de périr, et l’avancé des troupes Ciraniennes ne cessait pas. Le cours de la bataille ne faisait à présent plus aucun doute. Acnar, senti alors les chose ralentir autour de lui, profitant de ce petit moment de calme pour savourer sa future victoire, mais dans le lointain de ses pensé, une voie d’abord faible commençait à résonner, puis celle-ci devint de plus en plus forte jusqu’à être parfaitement audible :

-« Seigneur Acnar, attention à vous » lui criai un de ses hommes de troupes.

Quand il se retourna, Acnar put voir non loin un archer Kandrasien dont l’arc tendu était dirigé vers lui. Tout se passa alors en une fraction de seconde. La flèche enflammé partie dans sa direction à une vitesse folle. Prit par surprise, l’intendant ne put réagir, et une sensation intense de douleur lui parcouru entièrement le corps. Des soldats qui étaient non loin tuèrent rapidement l’archer avant qu’il n’ai le temps d’encocher une nouvelle flèche.

La tête d’Acnar lui tournait dans tout les sens, et quand il essayait d’ouvrir les yeux, seul l’obscurité s’ouvrait à lui. Il sentait pourtant une sorte de liquide chaud lui couler le long du visage. Les bruits de bataille commencèrent à diminuer et à devenir de plus en plus lointain, seul quelques voies lui étaient encore perceptibles.

-« Aidez l’intendant, vite, ramenez le dans la citée » ordonnai une voie familière.



Des images du passé de toute sorte défilaient sous ses yeux. Acnar ne comprenaient pas ce qui lui arrivait. Dans un sursaut, il se réveilla dans ce qui lui semblât être un lit, pourtant il ne voyait rien. Portant une main à son visage, il senti qu’un bandage lui recouvrait les yeux.

-« Vous vous réveillez enfin mon seigneur » cette voie était la même que celle qu’il avait entendu juste avant de s’évanouir sur le champs de bataille.
-« Commandant Joshua ? » l’interrogea t’il doucement.
-« C’est exact mon seigneur. »
-« Que se passe t’il ? Pourquoi je porte de tels bandages ? Comment c’est déroulé la bataille ?... » Les questions s’enchaînaient au fur et à mesure qu’il les posaient.

Marquant une pause, Joshua ne répondit pas tout de suite, comme si il avait peur.
-« Mon seigneur, nos forces on remporté la bataille à Brimgean, en revanche malgré nos effort, la citée du seigneur Vlad est tombé peu de temps après. Durant la bataille vous avez été blessé par une flèche d’un archer ennemie. » reprenant son souffle et valant difficilement sa salive « Vous avez été touché au visage au lieu de vous prendre la flèche en pleine poitrine. Un de nos homme à réussi à vous pousser à temps pour vous éviter le pire, mais pas à vous éviter de vous faire blesser » sa voie trahissait une sorte de peine dans son discours.

Passant à nouveau sa main sur les bandages Acnar lui répondit calmement en souriant « Si je suis vivant, alors c’est l’essentiel. »

Joshua reprit la parole :
-« Les médecins ont dit que le pire avait été évité. Vos yeux n’ont pas été touchés directement, néanmoins à cause de la chaleur de la flamme de la flèche la rétine de votre œil droit a été entièrement brûlée. Vous ne pourrez plus jamais voir de votre œil droit mon seigneur. »

Un long silence s’installa dans la chambre avant qu’Acnar ne décide de se lever difficilement.

-« Mais je verrai encore grâce à mon œil gauche. Joshua, aidez moi et emmenez moi un miroir. » Lui demanda t’il.

Le commandant s’exécuta, donnant un petit miroir à Acnar en lui mettant dans les mains. L’intendant saisi alors les bandages qui recouvraient ses yeux et les arracha d’un coup sec. L’image qui lui paru alors était trouble, son œil gauche s’habituant calmement à la luminosité ambiante. Puis petit à petit, l’image commença à devenir visible, les détail apparaissant au fur et à mesure, jusqu’à ce que finalement il put contempler son visage. Il put alors se voir, retrouvant le visage qu’il avait toujours connu, à l’exception de son œil droit dont la pupille était bleu pale et vitreuse, montrant qu’il ne verrai plus jamais avec.

Quelques minutes s’écoulèrent sans qu’il ne fasse rien, puis finalement, il regarda son commandant droit dans les yeux :
-« Sortez et attendez moi dehors » lui ordonna t’il d’un ton ferme.

Joshua s’exécuta et sortit pour attendre dans le couloir. Quelques minutes plus tard, la poigné de la porte s’agita pour la laisser s’ouvrir sur Acnar qui avait revêtu son uniforme habituel d’intendant. Sa coiffure en revanche avait changer, ayant ramener une partie de sa longue chevelure vers l’avant afin qu’une mèche cache en partie son œil invalide. Il commença à marcher dans le couloir, prenant la direction de la salle du trône et dépassant Joshua. Quelques mètres plus loin, il se retourna en sa direction :

« Alors vous me suivez ? J’ai un royaume à reprendre en main et à reconstruire et j’aurai besoin de toute l’aide disponible.