Joutes Retranes

L'entrainement avec le champion du Delta fut intense et ils ne perdirent de temps à bavarder de politique et de futilités...Le champion disposait d'une grande rapidité et le Séquane, qu'il était, avait eu du mal à contrer certaines bottes...

... Le jour des annonces arriva... Elderan Kar ne ressentait rien, il attendait impassible...

...Ensuite suivra la troisième journée avec les Seigneurs Elderan Kar et Aectelion à la première lice, les Seigneurs...

L'intendant de la Kandrasie, l'homme qui avait envoyé valser la plupart de ses concurrents à un âge où il restait aussi impétueux qu'un guerrier de Vivacier ou de Tourage dans son trentième hiver... Il ne put s'empêcher de se rappeler le craquement de l'heaume qu'il avait défoncé de son gantelet alors même qu'il était à cheval...
Tous ses mouvements étaient puissants et dextres, son armure encaisserait les chocs...

Son adversaire serait de taille...

Le Sir Colwyn fini de prier, sa grande epee "Tison" dans ses mains continuait de briller de plus belle.
"Qu"erelian m'assiste dans ces joutes, je jure par mon sang de gagner ce tournoi pour ta gloire Erelian. L'honneur et la bravoure remportetont les joutes et nous montrerons enfin la force de la Kandrasie à tout retrahant."
Il se leva avec un bref gemissement, ses multiples bleus lui faisait mal mais jamais il ne serait plaint.
"Je doit voir la joute d'Arnaud de Loye", cet honnete seigneur à voulu voir mon cheval et je n'etais pas là, il va de soit que je doit etre au premier rang pour lui insufler ma force lors de sa lice"
Il se tourna vers son ecuyer "francis brique mon armure au mieux, je vais voir comment ce porte l'intendant et lui demander pardon pour son oreille, j'en suis désolé et doit lui signifier"

Sur ces mots Colwyn rengaina son epée et parti a grands pas de sa tente

L'intendant Aectelion vit s'approcher son vassal Colwin et porta instinctivement la main à son oreille. Il se reprit au bout de quelques instants et ; poussant un rugissement se précipita vers le champion d'Erus :

" Graine d'ingrat tu mériterais de rôtir au plus profond des montagnes aevenspeer de mon père Cadenwarr "

Il poussa un rire satisfait devant les visages effrayés de ses médecins et empoigna le jeune Colwin par les épaules d'une poigne ferme acquise par une longue expérience sur les champs de bataille contre les disciples de Thane.

"Mon ami nous nous retrouverons l'un contre l'autre s'il plait à Erus te je mets au défi ces arbitres de m'éjecter des terrains pour une petite égratinure. Vous n'en survivrez pas."

Un grand éclat de rire fit sursautrer une fois de plus le personnel médical qui se précipita pour murmurer quelques paroles à l'oreille de l'intendant Kandrasien. Celui-ci fit signe à son chancelier d'approcher :

" Faites en donc un baron tiens, de ce Colwin ça amusera mon épée lors de notre prochaine rencontre. J'ai hâte d'affronter la baronnie de Marche d'Erelian."

En se tournant vers le nouveau Baron Colwin :

"Pardonnez moi mon ami mais ces médecins ne nous laisseront pas tranquilles, il va être nécessaire que j'y retourne..."

Le Chancelier répondit en marmonnant :

"Très bien seigneur, je m'occuperais de cela en temps voulu, c'est à dire après les joutes, une cérémonie sera organisé dans notre Chancellerie."

Il se massa la mâchoire qui avait subi un choc durant leur combat.
Il mâchait ses mots:

"Je pense en être capable si ma mâchoire devient moins douloureuse.
Je tiens également à vous féliciter Intendant Aectelion et Baron Colwyn, vous êtes de valeureux combattants. La Kandrasie peut prendre exemple sur vous."

Seridur retourna voir les médecins qui préparaient des beaumes et des rémèdes aux seigneurs combattants

Colwyn sourit en voyant la tête des medecins.
Il s'inclina devant l'intendant :
"merci mille fois mon Seigneur, mon épée est votre ainsi que le bras qui la tend. Qu'Erelian vous donne force et honneur pour les joutes à venir"

Il se rapprocha ensuite du medecin qui semblait etre le responsable des soins de l'intendant :
"Que l'intendant se remette vite pour les joutes à venir, faites en sorte qu'il soit bien traité et bien soigné". Il tapota la garde de son épée longue : "sinon mon épée vous donnera de quoi reflechir et ce n'est pas une oreille qu'elle coupera cette fois". Il pesa les derniers mots et attendit qu'ils fassent effet sur le medecin.

Sur ce, il s'inclina une nouvelle fois devant l'intendant
"quand vous voulez pour une autre joute seigneur" et parti avec un grand sourire

Puis se fut le grand jour. Ce matin là, plus encore que les précédents, était bruyant et animé dès les premières lueurs de l’aube. Les lices étaient le centre principal de l’occupation des organisateurs, et elles avaient été fermées à la foule le soir d’hier jusqu’à deux heures après midi, moment de l’ouverture du tournoi Retrahantien. Dans ces lieux donc, on s’affairait. En effet, les écuyers et autres serviteurs veillaient à ce que tout soit prêt à temps. Les bannières étaient repiquées, les lices nettoyées de font en combles, les chevaux entretenus avec soin, les armes et armures polies. A côté et tout autour des lices, un véritable petit village c’était crée. Des forêts de tentes abritaient maints badauds et autres voyageurs, et c’était un lieu de marchandage, d’amusement et d’occupations en tout genre. Des flots ininterrompus de personnes allaient du champ des joutes aux portes d’Elderine, qui semblait bienveillante, protectrice, au dessus de toute cette agitation. Ses hauts murs de pierre blanche inspiraient la paix et la sérénité, mais les mangonneaux placés prêts des tours sur les murailles refaisaient vite repenser au côté guerrier de l’évènement. Puis, quelques petites heures avant midi, le cortège des jouteurs quitta Elderine et arriva en une lente procession aux lices, ou ils rejoignirent respectivement leurs tentes. A midi, tout était prêt, et l’on mangea copieusement autour d’une grande table, sous la tente maîtresse des joutes, celle de l’organisation.

Enfin vint l’heure du début des joutes. Les organisateurs envoyèrent alors un homme quérir les sieurs Colwyn et Arnaud de Loye, qui devraient donner le coup d’envoi des joutes Retrahantiennes. C’est ainsi que les deux sires s’affrontèrent les premiers, sur la plus grande lice, sous les acclamations de la foule. Le combat fut rude et violent et le champion Kandrasien en sortit gagnant … Mais à quel prix ? Le champion Empersois, malgré la défaite sur le fil, montra qu’il était un fin duelliste, et c’est avec une belle entaille sur le bras gauche que le Sire Colwyn allait continuer les joutes. Le Champion d’Erus et l’Hôte de ces joutes avaient amicalement brisés quelques lances, le tournoi pouvait alors commencer.

… Et il commença sur les chapeaux de roue. L’Intendant Empersois contre le Général Beilanais. La partie à cheval fut rapidement expédiée. Le chevalier aux couleurs de la Belle, plus royal que jamais, envoya par deux fois, et avec une facilité insultante, son ennemi au tapis. Cela eut pour réaction sur la foule l’acclamation du sire Empersois, et l’on commençait à encore, déjà, dans les gradins, « Crykas, Champion ! ». Les deux hommes partirent alors sur le terrain d’escrime. L’Empersois se saisit alors d’une fine masse ouvragée, et, une nouvelle fois, ridiculisa son adversaire, dont il disposa avec une formidable aisance. Les spectateurs assistèrent à l’une des joutes les plus rapides de l’histoire. La maîtrise et le grand talent de l’Intendant Empersois n’avait laissé aucune chance à son adversaire, et il l’emporta donc avec le score maximum : quatre à zéro, et avec une rapidité jamais vue. Il serait alors difficile, pour les jouteurs suivants, de relever le niveau du spectacle donné par l’Empersois. Et c’est un autre Empersois, le sire Arnaud de Loye, qui suivit, affrontant le Ciranien Enguerrand. Le combat fut cette fois plus équilibré, et la foule put donc apprécier un combat plus long, sans maîtrise totale d’un camp. Le Ciranien s’imposa à une manche contre zéro à cheval, mais c’était sans compter le fin escrimeur Empersois ! Match nul au premier round, le second fut un spectacle acharné de parades et autres feintes, d’attaques et de coups puissants. Le Ciranien domina longtemps le second round, et l’Empersois se contentait de parer et de reculer, impuissant, jusqu’à ce qu’un violent coup le frappe de plein fouet. L’Empersois mis genou à terre et paru un moment sonné, mais, alors que l’arbitre allait donner la victoire au Ciranien, le sieur de Loye se releva et partit à l’assaut, frappant vite et bien. Il porta un coup magistral au Ciranien qui s’écroula au sol. Il eut besoin de l’aide de ses écuyers pour regagner sa tente. A une manche contre une, le combat était donc nul, et les points ne permettaient pas de départager, il fallu donc refaire un tour de lice. Le vainqueur du dernier combat devait alors choisir comment le round décisif allait se dérouler, à cheval ou à pied. L’Empersois choisis à pied. Le combat fut titanesque. Le Ciranien frappa vite et fort, et son épée toucha de plein fouet le buste de l’Empersois, qui recula de plusieurs pas, sans tomber. La foule retint son souffle. Un coup pareil aurait couché n’importe quel autre jouteur en compétition. Arnaud resta sur pied et chargea. Son épée frappa à son tour le buste du Ciranien et l’on entendit un grand craquement. Le Ciranien, fermement campé sur ses positions, eut le temps d’assener un coup massue sur la tête de l’Empersois. Arnaud recula, titubant, et se reposa sur la lame de son épée plantée dans le sol. Le Ciranien resta un instant debout, puis s’écroula. Arnaud enleva son casque et montra un visage ruisselant de sang. Le casque, lui, portait une faille assez importante sur le dessus du crâne. « Par Gaed, j’ai vaincu. » Il fut aussi rapidement transporté à l’infirmerie et, par la même, déclaré vainqueur.

Puis suivirent Alytor de Brem et Colwyn. Contre tout attente, le maître d’armes Aevenspeer disposa rapidement de son adversaire Kandrasien, assurant à l’Aevenspir un jouteur au second tour.

La journée se termina sur ces entre faits, et les vainqueurs furent acclamés par la foule. L’Empersiste avait réussi à faire passer ses deux jouteurs au second tour, chose pour le moins impressionnante …La journée du lendemain commença avec les Seigneurs Aectelion contre Elderan Kar. Ceux qui croyaient alors que le plus gros du spectacle c’était déroulé entre l’Intendant Empersois et le Général Beilanais se trompait. Le combat opposant le Piedmontais et le Kandrasien fut tout aussi impressionnant. Les deux puissants cavaliers ne parvinrent pas à se départager à cheval, chacun étant d’une valeur égale à cheval, aux vues de leurs prestations. C’était donc sur le terrain d’escrime que tout allait se jouer. Le premier round à pied fut un spectacle époustouflant. Il fut long et riche en moments forts. Aectelion passa dès le coup d’envoi à l’assaut, mettant son adversaire en position de faiblesse. Le piedmontais fut alors quelque temps condamné à parer, mais l’Intendant trouva la feinte et frappa le Beilanais à la taille … Mais cela ne l’arrêta pas pour autant ! Devant ce qui semblait être un monstre de la nature, le Kandrasien recula de quelques pas pour analyser la situation. Le combat changea alors de sens, et c’est le Kandrasien qui se cantonna à parer les violentes attaques de marteau de son adversaire. Puis, après quelques minutes d’échanges, il y eut une faille et l’Intendant en profita pour frapper une nouvelle fois son adversaire. Cette fois ci, celui-ci tomba au sol, la Kandrasie remportait ce round. Durant cet échange, le vieil Intendant montra que l’expérience valait bien une oreille en moins, et il arriva à tenir en respect un féroce guerrier ! Le deuxième round fut plus violent. Elderan Kar chargea et frappa d’estoc et de taille, sans considération pour sa propre défense. Il frappa de plein fouet l’Intendant qui s’écroula. Mais, dans un ultime réflexe, il toucha une nouvelle fois son adversaire qui recula de quelques pas. Le round était emporté par Elderan Kar. Les arbitres comptèrent alors les points, et la victoire fut obtenue par Aectelion à l’arrachée, malgré un l’habileté du Beilanais. L’expérience venait de triompher une nouvelle fois sur la jeunesse.

Les deux dernières joutes de la journée mirent en avant les exotiques Orcumiens, lourdement armés. Face à eux, un Ciranien et un Aevenspeer. Mayar Manchipouhr contre Bragon. Le combat fut d’une brutalité rare entre ces deux colosses. L’Orcumien l’emporta à cheval à une manche à zéro, et le combat continua à pied. Là, les échanges furent des plus brutaux. Le premier combat fut rapide. Bragon chargea et frappa de toute ses forces le colosse Orcumien qui, malgré son poids, vola quelques pas plus loin en s’effondrant dans la poussière. Le second round fut plus long. Les deux hommes échangèrent plus de coups que de parades, et l’Orcumien, visiblement furieux de son échec précédant, frappa sans considération pour son adversaire. Bragon ne put esquiver à temps le massif fléau qui se rapprochait de lui, et se le prit de plein fouet dans le buste avant de s’écrouler violement au sol. L’Orcumien hurla sa joie et les médecins se ruèrent sur le Ciranien tant le choc fut violent. Son casque enlevé montra ses yeux convulsés, Bragon avait perdu connaissance suite au coup mortel infligé. Il fut transporté en urgence à Elderine ou il fut mis entre les mains des plus grands prêtres de Serul. Quelques heures plus tard, on envoya la nouvelle au seigneur Enguerrand. Son frère d’arme avait six côtes brisées et autant de fêlées ainsi que plusieurs organes perforé. Le cœur, par miracle, fut épargné. Le sire Bragon résiderait donc à Elderine jusqu’à son rétablissement ou, si le Sieur Enguerrand le désirait, il serait rapatrié avec le plus grand soin en Ciran.

Enfin, le dernier combat opposa le dernier Orcumien au redoutable Mogus Aevenspeer. Là encore, la brutalité et la bestialité étaient de mise. Encore une fois, la partie chevaline fut incapable de donner l’avantage aux jouteurs, et tout se régla à l’arme blanche. Cette fois ci, se fut l’Orcumien qui fut couché par un monstrueux coup de fléau, mais l’Aevenspeer partit à son tour au tapis. Miraculeusement, l’Orcumien réussit à se relever pour reprendre le combat mais fut envoyé une nouvelle et violente fois au tapis par l’Aevenspeer, au round suivant.


A la fin de cette journée donc, deux pays se distinguaient par leur puissance. Empersiste et Aevenspir avaient réussit à faire passer leurs deux jouteurs au second tour, tandis que Ciran et Beilan étaient tout deux éliminés de la Joute. Kandrasie et Orcum réussissaient à rester en course, plaçant un des leurs au second tour. Après tout ceci, les futurs affrontements furent donnés à leur tour. S’opposeraient désormais pour la finale Les Sires Arnaud de Loye et Alytor de Brem, les Sires Dertil de Crykas et Mayar Manchipouhr et enfin les Sires Aectelion et d’Ertan.

Ce dernier venait de retirer son armure, usagée mais en bon état. Il finissait d'enfiler un fin vêtement de lin quand Enimia arriva.
La victoire avait été facile, et il était peu fatigué, fier de lui et confiant.

"Ah, vous voilà! Vous êtes du Delta n'est-ce pas? **s'esclaffant** Vous et votre général auriez mieux fait d'y rester. Les marchands du Delta n'ont jamais été très glorieux militairement. **Il rit maintenant franchement** Gaëd ne pouvait aider deux de ses fidèles à la fois."

Prenant une cruche, il boit à même celle-ci. Puis, tâtant la masse posée à terre non loin, il dit :

"Espérons qu'Elderan Kar, votre compatriote réussira mieux que votre représentant, enfin nous verrons cela demain."

Mayar Manchipouhr se promenait, enfin, se pavanait dans les rues d’Elderine. Fier de son combat, il tentait de montrer à tout le monde qu’il était le meilleurs des meilleurs, que personne ne pouvait plus l’arrêter maintenant qu’il venait de faire tomber Ciran aux oubliettes. Entouré par une grande délégations de soldats, de maîtres d’armes ainsi que de scribes devant mettre sur papier son exploit, il avançait dans les rues, narguait un peu tout le monde dans sa langue natale, et dès qu’il voyait un Ciranais, souriait béatement. Heureusement pour lui que le Grand Tiram Taclec n’était pas au courant de son attitude, car il montrait un bien piètre visage d’Orcum. "Une tenue exemplaire !" avait été le seul conseil avisé du Gouverneur du Siâle, visiblement loin d’être respecté.

Derrière, Brahim avançait péniblement, assisté par quelques soldats de la délégation orcumienne. Les meilleurs médecins et érudits du pays des sables s’affairaient autour de lui, alors qu’ils rejoignaient le campement dans l’ancien quartier orcumien de la ville. Le cataclysme avait fait changé beaucoup de choses mais de toute façon, personne ne savait comment ceci était auparavant. Seul quelques sanctuaires étaient encore debout, et servaient de lieu de recueil pour les gens des sables, et plus précisément pour les Siâlen.

" La honte est sur moi et ma famille. Je me suis fait ridiculiser par cette brute épaisse aevenspeer ! Si seulement j’avais eu une chaîne-épée de Souhnak ! Je suis sûr qu’il aurait été moins virulent, un bon coup et il aurait fini au tapis, enfin… Qu’en penses-tu ?

- Et bien, selon moi, soyez déjà content d’être en vie ! Répondit un des médecins avançant à côté du champion du Siâle. Vous auriez pu vous faire très mal et mourir dans dans la honte est bien pire que mourir dans l'honneur soyez-en assuré ! Vous vous illustrerez dans de prochaines joutes j’en suis persuadé. Et puis au moins, vous n’êtes pas comme Mayar qui se pense déjà vainqueur du tournois. Gardez-le pour vous, mais je crois bien qu’il sera éliminé au tour prochain, non pas battu par son adversaire mais par son arrogance ! "

Arrivant au campement, il croisèrent des commerçants orcumiens en train de s’arranger avec le capitaine de la garde, les routes peu gardées, étaient devenues dangereuses. La délégation repartirait dans une semaine maximum, ce qui laisserait le temps aux marchands de faire leurs petites affaires, vendant des bouibouis devant les arènes de combats, sur les souks et autres marchés. Encore une fois, si Taclec était venu ici, tout ce serait passé autrement, mais un homme ne peut changer la nature d’autres.

Mayar, vainqueur de la journée entra sous sa tente, et attendit qu’on s’occupe de lui avec grand soin, voulant être prêt à temps. Un érudit passa sous la toile et demanda à ce qu’on ne les dérange pas, sans doute en vue de préparer la missive qui serait envoyée au Grand Tiram pour faire l’éloge de ce champion. Cet esprit de vendetta en énervait plus d’un, la population d’Elderine voyait déjà d’un mauvais œil ces anciens amis, qui se pensaient victorieux après seulement le premier tour.

L’accueil que venait de lui réserver Dertil de Crykas, l’intendant d’Ephyne, irrita Enimia. Elle lui répondit pourtant sur un ton très calme sans aucune note d'agressivité.

Je tiens, tout de même, à vous féliciter pour votre victoire.

Vous avez sûrement raison, nous autres « marchands du Delta », comme vous nous appelez, n’avons pas la réputation d’être de bon guerrier. Mais, j’espère que, dans un futur proche, j’aurais l’occasion de vous prouver le contraire. En plus, cela aura l’avantage de vous apprendre l’humilité.

Que Gaëd soit indulgent avec vous.

Sur ces paroles, Enimia quitta l’intendant d’Ephyne. Le lendemain, elle assista à la défaite d’Elderan Kar qui fit, tout de même, une prestation plus qu'honorable. Ces joutes, décidément, n’avaient pas été favorables au Royaume de l’Elbre.

On raconte que le maître d'arme d'Alyssiam, Alytor de Brem, était en forme éblouissante, les uns racontant qu'il en était ainsi parce que Nalya était au premier rang pour l'encourager... Et les autres jurant qu'il en était ainsi parce que les gens d'Elderine envoyaient toutes sortes de mauvaises influences à Colwyn, le bourreau d'une pauvre et innocente oreille royal, arrachée à son propriétaire et qui devait gésir on ne sait où désormais. Sur la cheminée d'un admirateur, sans nul doute.


Les deux cavaliers se faisaient face. Soudain, la terre résonna du galop de leurs chevaux, et on vit le coup qu'Alytor préparait être anéanti par celui de Colwyn, d'une force inattendue. "Une feinte admirable", eut juste le temps de penser le champion aevenspeer, qui n'avait pas anticipé malgré son expérience... Nalya avait retenu son souffle les quelques secondes où, fortement déséquilibré, son homme faillit choir sur le sol, mais, se retenant à la crinière de son cheval, il parvint à retrouver sa stabilité. Colwyn s'était déjà élancé de nouveau et, faisant une volte immédiate, Alytor se précipita de nouveau vers son adversaire, mais en se jurant d'encaisser le coup de meilleure façon... Ce qu'il fit. A l'instant où il portait son coup lui même à son adversaire, la monture de celui ci s'emballa quelque peu et, poussant une exclamation, Colwyn, laissant tomber son arme, se raccrocha comme il put au dos de sa monture, ce qui ne fit que retarder de quelques instants une chute inévitable.

Victoire de l'Aevenspir dans la joute montée. Descendant prestement de son cheval, Alytor se dirigea vers Colwyn qui l'attendait de pied ferme. Les deux adversaires se ruèrent l'un sur l'autre, mais avec plus de maîtrise dans le maniement de leur arme que de précipitation. Les deux coups furent portés avec une force et une maîtrise égales, mais Colwyn trébucha soudain, son arme ricochant alors sur la tunique de son adversaire, et prenant de plein fouet le coup de celui ci.

Les deux hommes prirent quelque distance et se jaugèrent de nouveau. Puis il reprirent leurs passes d'armes, et se mesurèrent une nouvelle fois... Esquives et feintes... Armes hautes... Combat splendide, mais très tôt la chance abandonna de nouveau le jouteur kandrasien. Les passes d'armes avaient presque pu se compter sur les doigts d'une seule main que Colwyn prit un dernier coup qu'il ne put esquiver. Chancelant, il perdit l'équilibre et chuta sur le sable, et la victoire d'Aevenspir fut claironné. Rangeant son arme, Alytor se dirigea vers son adversaire alors que plusieurs médecins se dirigeaient vers eux au cas où leur science soit utile - et la reconnaissance pécunière de leurs clients généreuse.

- C'est davantage la chance que l'expérience qui me donne la victoire, je serais ravi de me mesurer de nouveau avec vous, si l'occasion s'en présente ! Un combat intéressant, et je dois avouer avoir douté de moi lorsque vous faillîtes me désarçonner ! Cria Alytor de Brem d'une voix quelque peu essouflée.

Colwyn se releva, son armure etait cabosséeà plusieurs endroits. son bras gauche le faisait atrocement souffrir mais il ne dit rien pour ne pas etre tracasser par les medecins.
Il rengaina son épée et se tourna vers Alytor
"messire, quel beau combat, vos techniques sont superieures aux miennes. Je devrais donc m'entrainer plus durement pour essayer de gagner une prochaine fois. "
Il se retourna vers les medecins et leur demanda de repartir vers leur tentes, il n'avait pas besoin de charlatans.
Il rengaina son épée et reparti en boitant légerement
Il se dirigea vers sa tente où l'attendait ses ecuyers
"Francis, Benoit, sortez moi cette armure, Guillaume amenez moi Cassandre, j'ai besoin de ses talents de guerison"

L’intendant Aectelion d’Istria Arkspel plaçait par intermittence sa main sur son oreille ou plutôt ce qu’il en restait à travers le bandage professionnel que lui avaient fait ses médecins. Il étouffait de temps en temps des jurons kandrasiens qu’il serait dommageable pour sa dignité de répéter ici et son épée se balançait dans sa main au gré de ses sautes d’humeur dispersant aux quatre vents des fragments de fleurs qui par un malencontreux hasard traversaient la route en même temps que sa longue lame effilée.

Les derniers combat l’avaient laissé diminué physiquement et moralement et plutôt mécontent de lui ; ce beilanais méritait mille fois plus que lui la victoire et il se sentait tout d’un coup désabusé voire honteux des résultats de la Kandrasie. Certes il avait gagné mais à quel prix ? Une victoire qui portait bien mal son nom là où on n’avait vu qu’un intendant reculant, parant et attendant de sauter à la gorge de son adversaire. Il avait cessé durant cette joute de se considérer dans un jeu et adopté une tactique de vainqueur faisant parler l’expérience, l’endurance là où il ne désirait voici quelques jours qu’éblouir et enchaîner les pirouettes de sa jeunesse ma foi plutôt antique pour amuser les dames de la cour.

Il entra brusquement dans sa tente lançant au loin son épée sans bien regarder les choix de vie et perspectives d’avenir que choisissait à cet instant l’épée de son père forgée en Edenia contrairement aux médecns qui n’eurent d’autres préoccupations que de s’écarter vivement de son chemin. Il s'assit lourdement sur le lit de camp, se replongeant dans ses pensées. Du peu qu’il avait vu dans les dernières joutes, ce n’était que successions de vainqueurs au sourire éblouissant et moqueur et de vaincus désabusés et raillés ah qu’elles étaient belles les prouesses des joutes kandrasiennes et des héroïsmes triomphants de chevaliers sans peur et sans reproches s’affrontant jusque dans les pâquerettes des champs du tournoi d’Erus.

Il se tourna vers le médecin qui soulevait son pansement mais ne parvint pas à intercepter le regard paniqué que ce dernier lançait à son confrère. Il haussa les épaules devant le ton confiant et rassurant qu’on lui offrait et poussa une grimace probablement sous l’effet de la douleur occasionnée par la rafale de vent pénétrant dans la tente à travers.

" Messire intendant, comment s’est déroulée cette joute ?

Il a perdu. "

Le second tour allait désormais commencer. Les jouteurs encore en lice étaient les sires Arnaud de Loye, Dertil de Crykas, Aectelion Premier, D’Ertan et Alytor de Brem. Tous faisaient honneur à leurs nations respectives, et l’Aevenspir et l’Empersiste s’illustraient en plaçant leurs deux jouteurs au second tour. Puis vint le jour qui annonça le second tour. Ce jour, trois seigneurs sortiraient perdants tandis que trois autres iraient en finale, se rapprochant de la victoire tant espérée. Ne restait plus en lice que six fiers guerriers, ce qui annonçait donc un second tour passionnant. Le premier affrontement eut lieu tôt le matin à la première lice entre les Sires Arnaud de Loye et Alytor de Brem. Les deux chevaliers se saluèrent avant de monter à cheval et de fondre l’un sur l’autre, lance en avant. Le premier point fut arraché par le sire de Loye lorsque l’Aevenspeer fut désarçonné par un coup puissant et roula dans la poussière. Une fois de retour en selle, les deux adversaires se refirent face une nouvelle fois et chargèrent. Cette fois ci le tour se résuma sur un échec des deux camps, et les chevaliers firent alors un tour de lice pour pouvoir se charger à nouveau. Un second choc. Que dis je, une double choc ! Tandis que la lance de l’Empersois frappait de plein fouet l’Aevenpeer, de Brem réussit à trouver la faille dans la solide défense de son adversaire, et les deux concurrents se retrouvèrent au sol. Vint alors le choix des armes. Tout deux armés d’épées, le duel fut intense en parades, feintes et bottes. Une nouvelle fois l’Empersois étonna la foule par son extrême vigueur. A n’en pas douter, certains étaient persuadés qu’Erus veillait sur lui depuis le début des joutes. Alors que l’Aevenspeer s’engouffra dans une faille de sa défense et lui asséna un coup assuré, celui-ci endura le choc sans broncher, et contra sans attendre. Son attaque fut si vive et si maîtrisée qu’elle se solda par la chute de son adversaire vaincu. Deux points pour l’Empersois. De Brem se releva alors, la colère difficilement contenue, et montra alors ses talents de maître d’armes. Alors qu’il parait avec aisance les coups de l’Empersois, il lui asséna à son tour un violent coup d’estoc, envoyant de Loye au sol. L’Aevenspeer sauvait la face avec une si grande maîtrise dans ce dernier round, mais cela ne fut pas suffisant. A deux points contre un, Arnaud de Loye fut déclaré vainqueur.

Ils furent rapidement suivis en deuxième lice par les Sieurs Dertil de Crykas et Mayar Manchipouhr. L’Intendant de la Belle ne connu pas la même maîtrise dans les armes que lors du Premier Tour, mais il ne se laissa pas dominer non plus. L’Orcumien s’avérait être un adversaire coriace. Le premier round à cheval se solda par un match nul, aucun des deux sires n’ayant réussi à se mettre en avant. Le second round fut plus énergique. De Crykas, ayant analysé la faille de son adversaire, s’y engouffra lors de leur seconde rencontre équestre, et le désarçonna dans d’autres formes de procès. Le Seigneur d’Ephyne descendit alors de cheval et se dirigea vers son adversaire qui avait déjà saisit son arme, et le duel commença. Les deux rounds à pied se soldèrent par des matchs nuls, au prix de longs échanges de coups et de parades, de feintes et de bottes. Néanmoins, à la fin du combat, la bannière d’Ephyne flottait en vainqueur. Une nouvelle fois, l’Empersiste plaçait ses deux jouteurs en position de force, et tout deux iraient en finale. L’Empersiste montrait donc sa domination et sa maîtrise des armes à tout Retrahant, en Kandrasie.

Le dernier échange eut lieu en milieu d’après midi sur la troisième lice. S’affrontèrent alors l’Intendant Aectelion Premier et le Mogus Aevenspeer d’Ertan, pour la dernière place en finale. En selle, les combattants furent acharnés. Le premier tour de lice se solda par un score blanc, et les cavaliers firent alors un second tour pour tenter de l’emporter sur l’autre. C’est alors qu’à la surprise générale l’Intendant Kandrasien, pourtant entraîné au combat à cheval depuis sa tendre enfance, fut vaincu par le Mogus, dont l’absence d’aisance à cheval est de notoriété Retrane. Le second round à cheval se solda par un match nul. Aevenspir l’emportait donc sur Kandrasie à un point contre rien. Restait encore à faire parler les armes, ce que firent habilement les deux guerriers. Le premier round à pied ne dura pas. Après quelques échanges pour se tester, le Mogus fit une faute et l’Intendant Kandrasien sauta sur l’occasion, envoyant son adversaire au tapis. Un point partout. La pression avait alors monté d’un cran. Celui qui gagnait cette manche allait en finale. La foule scandait alors le nom de son Intendant, bien que certains blocs dans les tribunes hurlaient un nom bien différent. Les deux chevaliers se firent de nouveau face et se chargèrent. L’Intendant Kandrasien porta un coup puissant au Mogus, qui donna en dans un même temps un violent coup de à son adversaire. Contre toute attente, Le Mogus vacilla et s’effondra, alors qu’Aectelion encaissa le choc dans une grimace de douleur. La foule se mit alors à hurler le nom du vainqueur. Kandrasie aurait son représentant en finale, à deux points contre un.

Le tableau affichait alors les noms des trois meilleurs chevaliers de tout Retrahant, Arnaud de Loye, Dertil de Crykas et Aectelion Premier. Deux Intendants montrèrent alors leur force aux armes, de quoi assurer une loyauté sans faille à leurs sujets. La finale aurait lieu deux jours plus tard, sur la quatrième lice, et déterminerait l’identité du vainqueur.

Loin des grandes tribunes, loin des hurlements se trouvaient les tentes Ciraniennes, toutes de noir et de blanc, montées aux abords des murailles d'Elderine.

Pas un murmure ne s'échappait des draperies noires et blanches ce matin. Les joutes de la veille s'étaient mal passées, fort mal.

Les Ciraniens, bien qu'en autarcie, avaient envoyé une délégation à Elderine afin de représenter ses couleurs aux Joutes. Les caravanes étaient arrivées il y a quelques semaines. Les deux Seigneurs représentant leur Roi étaient de véritables héros en Ciran.

Le Seigneur Bragon, un colosse plus fort que malin, s'était illustré aux côtés du Général Wilhelm Fauste durant la reconstruction du pays, en massacrant des hordes de pillards. Depuis, les femmes ne parlaient que de lui, de sa machoîre féroce, de son large sourire et de ses larges épaules... Et tout le peuple pensait qu'il émietterait facilement ses adversaires.

Le second Chevalier envoyé par Ciran n'était autre que le vénéré Seigneur Enguerrand. Enguerrand était assez âgé, ses longs cheveux et sa courte barbe étaient déjà blancs depuis quelques années... Mais son talent et sa poigne n'étaient pas à remettre en cause. Grand ami et Conseiller du Roi Valkmir Fauste, il occupait une place très importante dans l'administration de Ciran. Certains disaient qu'il descendait droit du Roi Aether de Nivia, mais personne ne le prouva jamais. Comme tout noble Ciranien, il montait bien à cheval, et maniait habilement les armes. C'est pourquoi il se porta volontaire aux joutes d'Elderine, sûr de son expérience et de sa force.

Ainsi ces deux Seigneurs s'étaient présentés à Elderine, accompagnés d'écuyers et de moines Gaediens. Quelques jours plus tard, les combats eurent lieu.

Le Seigneur Bragon fut confronté à un autre colosse, l'Orcumien Mayar Manchipouhr. Trop lourd, Bragon était maladroit à cheval. Il tomba dès le premier choc. Mais il misait toutes ses chances sur le combat à pied. Il fit rapidement vaciller l'homme du désert, une fois, puis deux fois... Mais l'adversaire était de taille à se défendre hardiment, et il profita d'une baisse de la garde de Bragon pour lui écraser son fléau dans le heaume, qui explosa. Le combat s'arrêta là.

Enguerrand affronta quand à lui l'Empersois Arnaud de Loye. Il n'eut aucun mal à le faire tomber de cheval, il n'allait tout de même pas se laisser désarçonner par un Empersois!! Mais au combat à pied, son âge lui fut fatal. Manquant de rapidité, il n'esquivait pas aussi bien que son adversaire... Au bout de quelques coups, Arnaud de Loye réussit brillament, du bout de son épée, à atteindre le flanc du Ciranien. Rien de trop grave, Gaed veillait sûrement. Les deux hommes étaient maintenant à égalité. Peu à peu, Enguerrand s'essouflait, alors qu'Arnaud de Loye chargeait de plus en plus vivement. Au bout de quelques longues minutes, un choc plus violent que les autres mit un terme au combat. Dans un ultime assaut, Arnaud de Loye s'était habilement collé à son adversaire, glissant sa lame dans une faille de l'armure adverse. Enguerrand s'écroula sans un mot.

Ainsi mourrut le Seigneur Enguerrand. Sans le vouloir, Arnaud de Loye avait placé son épée dans le thorax de son adversaire, passant sous les côtes et remontant au coeur. Le corps d'Enguerrand fut transporté aux infirmeries en quelques secondes. Le chevalier vaincu, les yeux fermés mais le poing serré, priait Gaed de toutes les forces qui lui restaient. Sa vie s'éteint dans la nuit, malgré les innombrables prêtres Gaediens demandant grâce à leur dieu.

Quand au pauvre Bragon, sa tête n'allait pas mieux que son heaume. Sonné, il n'entendait plus rien. Des médecins accoururent vers lui pour constater les dégats. Le heaume avait donc littéralement explosé, ainsi que la machoire du combattant. Toute la nuit, des moines s'afférèrent à lui arracher les dents défoncées et à essayer de stopper le sang qui coulait abondament de la gueule du colosse. Finalement rien de grave, mais Bragon ne serait plus jamais l'idole des femmes... Son sourire autrefois ravageur n'était plus qu'un antre édenté, et il ne pouvait plus articuler. Dans ses crises de fureur, l'on pouvait tout de même distinguer des insultes déstinées à "ce bougre d'Orcumien!!"

Ainsi ce matin, tout le monde est au courant de la mort d'Enguerrand. La délégation Ciranienne est en deuil. Le corps d'Enguerrand doit retourner en Ciran, où il sera enterré aux côtés de ses ancêtres.

Le frêre Burlin est allé annoncer aux organisateurs la mort de son champion, ainsi que le départ de la délégation Ciranienne. Il a également précisé que nulle peine ne devait être affligée à Arnaud de Loye, qui était paraît-il fervent Gaedien. Seul Gaed avait décidé de la mort d'Enguerrand.

C'est ainsi qu'aux abords de midi, les caravanes noires et blanches quittèrent Elderine.

L'intendant Aectelion Premier D'Istria Arkspel leva son épée sous les applaudissements de ses sujets ; il portait un sourire radieux et conformément à la tradition s'inclina respecteusement devant son estimé adversaire ; il planta son épée dans le sol laissant le long bouclier aux armes d'Elderine tomber sur le sol et fit l'accolade à l'Avenspeer méritant qui avait réussi l'exploit de faire trembler son cheval Melrid digne représentant de la lignée pure des rois destriers de Kandrasie.

Messire d'Ertan, vous fûtes un digne adversaire et il me plaira de vous rencontrer en d'autres circonstances. Vous avez fièrement représenté votre peuple et je regrette quue ce soit un kandrasien qui vous ait éloigné de cette finale aux joutes de Retrahant.

Peuple de Kandrasie, peuples de Retrahant, soyez fiers de ces joutes ; par delà notre fierté d'être représentés au dernier tour, Elderine et à travers elle la Kandrasie a vécu ces derniers jours à travers ses champions au rythme des combats et des affrontements entre les élites de notre monde. J'ai vu des hommes tomber et se relever la peur dans le regard mais l'espoir et l'honneur dans le coeur ; vous avez vu des armes fracassées sur des blasons familiaux et royaux et vous avez tremblé face à l'hardiesse aevenspeer, la prestance beilanaise et ciranaise, le courage sans faille orcumien ou encore l'adresse Empersoise.

Aujourd'hui ces jeux nous ont réuni en des jours de festivités qui semblaient depuis longtemps oubliés ; aujourd'hui nous venons d'écrire une nouvelle page dans le cahier presque vierge de la paix et de l'honneur en Retrahant. Nulle rebufade dans mon coeur nul esprit de vengeance meurtrière dans le coeur des vaincus ; juste la joie d'être ensemble et de prouver aux autres peuples que nous sommes fiers et dignes de figurer au panthéon des héros de Retrahant !!!!!!

Vint enfin le moment que tous attendaient. La finale allait se dérouler sur la journée, et les trois jouteurs s’affronteraient les uns après les autres avec un temps de répit restreint. Seul le plus habile en sortirait vainqueur, c’était une certitude, mais l’endurance serait à son tour un grand facteur de la victoire. Participer à un duel est une chose, en enchaîner deux dans un temps restreint en est une autre. Mais c’est sous un soleil radieux que se présentait donc cette finale qui aurait lieu sur la plus grande lice bâtie, mise aux couleurs des trois chevaliers. Des étendards claquaient au vent, des écussons rutilants et des armoiries lustrées offraient une scène de taille pour le spectacle qui allait venir. Deux bannières plus grandes que les autre flottaient encore, comme triomphantes, au centre de la lice. Elles représentaient Kandrasie et Empersiste, les deux vainqueurs de ces joutes. Mais même si chacun de ces deux pays avaient réussi à placer un de leurs chevaliers sur l’un des marches du podium, lequel des deux royaumes allait pouvoir prétendre à la place ultime, celle du grand vainqueur ? Cette question restait encore un mystère, et il était difficile de distinguer un favori parmi les trois finalistes. Dertil de Crykas, Intendant de la puissante Ephyne, avait acquis durant les joutes la réputation d’être invincible. Arnaud de Loye, autre Empersois, celle de triompher lorsque la situation ne se prêtait pas à son avantage et d’offrir aux spectateurs la vue d’une contre attaque fulgurante et maîtrisée. Quant à Aectelion Premier, il était tout simplement chez lui, poussé par la foule, et incarnait l’honneur et la chevalerie Kandrasienne dans ce qu’il a de plus beau, en plus de mettre en avant l’expérience. C’est ainsi que la finale débuta. Les adversaires furent appelés à se présenter à la lice, ou les attendaient les organisateurs. Quelques temps auparavant, deux organisateurs pénétrèrent dans la tente du champion de Montgalde et en sortirent le visage pâle. On se sait ce que les trois hommes se sont alors dit en ces lieux. Puis, à la lice fut annoncé l’ordre des rencontres. Le premier et le plus électrique opposerait les deux illustres Intendant. Cela promettait un duel au sommet. Le second mettait en scène Arnaud de Loye, contre le vainqueur du premier échange. Puis enfin, toujours Arnaud de loye, cette fois ci néanmoins contre le perdant de la première joute.

« Que les jouteurs se mettent en place ! »

Ces mots résonnèrent dans la lice toute entière et plus un bruit n’en émergeait. Les deux chevaliers royaux s’opposaient, montés sur leurs nobles montures, leurs armes et armures étincelantes au soleil. Puis la trompette, et les chevaux s’élancèrent dans un fracas digne de la colère d’Erelian. Un choc puissant, puis un deuxième. Les deux chevaliers sont renvoyés en arrière par la force de l’impact mais arrivent tout deux à se stabiliser. Ils jettent leurs lances brisées et se saisissent de nouvelles une fois arrivés en bout de lice, puis font demi-tour. Une nouvelle charge toute aussi violente. Cette fois ci, les deux chevaliers glissent hors de leurs montures et tombent dans le sable fin. Ils se relèvent et regagnent leurs montures pour le second échange. Malgré la hargne et la volonté de l’un et de l’autre de surpasser son adversaire, le score reste vierge et la joute à cheval se termine sur une égalité. Une fois à pied, nos deux jouteurs se lancent les uns sur les autres avec une rapidité inouïe, et on assiste alors à un échange de coups époustouflants. La encore, et devant le temps que les deux chevaliers mettent pour réussir à se départager, les arbitres déclarent le match nul. Peut être arriveraient ils à se départager lors de la dernière manche à pied ? C’est l’Intendant Kandrasien qui donne l’assaut. Des attaques rapides et précises, mais toujours parées avec habileté par le bouclier éphynois. Changement de donne. De Crykas passe à l’attaque. Sa masse percute avec force et à plusieurs reprises le bouclier de son adversaire, qui pare de moins en moins fermement suite à l’endolorissement de son bras. La encore, le temps s’écoule et les arbitres séparent les deux chevaliers. Match nul à nous. Quatre match nul ! C’est du jamais ! Jusqu’à lors, aucun adversaires ne s’étaient autant valus lors d’une joute. Devant ce cas de force majeur, les arbitres décident qu’un round décisif sera livré à pied, cette fois ci sans limite de temps. C’est ainsi que les deux Intendants se refirent face, et qu’à nouveau leurs armes s’entrechoquement. Mais l’Intendant Ephynois passe à l’action, pare et attaque. Son adversaire est déstabilisé et De Crykas le voit bien. D’un puissant revers, le bouclier aux couleurs d’Elderine glisse des mains de son porteur et vole un peu plus loin. Surprit, l’Intendant Kandrasien reste stoïque et continue le combat, esquivant désormais la masse Empersoise. Puis se fut le coup de grâce. Crykas para d’un revers de bouclier l’épée de l’Intendant Kandrasien et lui frappa le buste d’un violent coup de masse. L’Intendant Kandrasien vacille et tombe, Dertil de Crykas est déclaré vainqueur.

***

Une victoire est ajoutée au tableau d’affichage pour l’Intendant Empersois. On lui laisse une heure de repos avant d’enchaîner avec le Sire Arnaud de Loye. Une heure après, les deux cavaliers se font face sur la lice, et s’élancent visières et lances baissées. Les chocs sont violents et les deux Empersois roulent hors de leurs selles. Deuxième échange. Cette fois ci l’Invincible prouve une fois de plus que sa réputation est fondée. Au dernier moment, il s’appuie légèrement sur ses jambes, ayant pour effet d’envoyer plus de puissance dans son coup et de déstabiliser son adversaire qui chute sur le coup. Un à zéro après l’échange à cheval. Les deux chevaliers poursuivent leur combat à pied. Dertil de Crykas charge et s’engage alors un échange révélant la maîtrise de l’intendant Empersois. Arnaud de Loye finit invariablement par manger la poussière. Deuxième échange à pied. De nouveau De Crykas charge. Arnaud de Loye semble cantonné à vouloir servir de défouloir à son Intendant. Il encaisse sans attaquer réellement et fini encore une fois au sol. A trois manches contre rien, Dertil de Crykas est déclaré vainqueur.

Le tableau d’affichage montre alors l’évidence même : Le grand vainqueur sera Dertil de Crykas. A moins qu’Aectelion Premier enchaîne quatre victoires, Dertil de Crykas ne sera pas inquiété outre mesure. Le chevalier Kandrasien et le chevalier Empersois se font face et chargent. Arnaud de Loye chute encore ! Il met plus de temps qu’auparavant à se relever, que se passe t’il ? Le second échange se solde sur un match nul, et Arnaud de Loye se dirige donc vers le terrain d’escrime avec un point de retard. Une nouvelle fois, l’Empersois subit la charge de son adversaire ainsi que son jeu. Il ne fait que parer fébrilement les attaques du Kandrasien, et finit alors rapidement au tapis. Mais il semble quelque peut énervé alors qu’il se relève ! Cette fois si il charge le Kandrasien, a qui il inflige un sévère coup de coude en plein casque ! L’Intendant Kandrasien tombe et De Loye reste là, l’épée à la main, sur le terrain d’escrime. Les Arbitres annoncent le résultat : Par deux manches contre une, Aectelion Premier est vainqueur !

Vint alors les résultats officiels. Le troisième de ces joutes Retrahantiennes n’est d’autre que le Sire Arnaud de Loye de Montgalde. Le second, Le Sire Intendant Aectelion Premier de Kandrasie, et enfin, le grand vainqueur de ces joutes, le Sire Intendant Dertil de Crykas d’Empersiste !

Kaltinius regarda la finale , avec attention , son regard se porta sur son intendant naturellement , et il le vit perdre son combat , interieurement il pensa que c'etiat dans l'ordre des choses car il etait trop vieux pour jouter , mais il fut encore surpris par sa victoire contre Arnaud de Loye , decidement , il ne savait plus quoi penser d'Aectelion , c'etait un homme surprenant assurement ,et il apprendrait a le connaitre meux au fil du temps
Le seigneur Tirn quitta les estrades en avance pour eviter la foule , puis il se mit en quete des membres de son ordre ,esperant bien en trouver quelqu'uns en visitant la ville

Colwyn regardait de loin le spectacle. Il portait comme d'habitude son armure d'apparat. Elle etincellait au soleil. Il pouvait enfin se mouvoir correctement malgré les quelques blessures sur le corps. Il avait toujours pensé qu'un Kandrasien gagnerai le tournoi. Et ce prix avait été remporté au dernier moment. L'air maussade il s'eloigna de la foule.
Il devait allait voir son intendant pour le feliciter avant de faire les preparatifs pour le depart. Il partit d'un pas rapide vers les quartiers d'Aectelion.