Les armées des seigneurs Gaediens bombardent la blanche depuis deux jours maintenant. La cité est en feu et trois des quatre enceintes de la ville ont cédé. Les hommes sont de plus en plus nerveux face au combat qu’ils devront bientôt livrer. J’ai juré de défendre les préceptes d’Erelian, contre les hordes d’infidèles qui composent les armées Gaediennes. Etre un fiera est un honneur immense, fruit d’un entrainement laborieux où nos prouesses martiales sont mises à rude épreuve.
Parcourant les rues de la cité, j’encourage les soldats, tentant de raviver la flamme et l’ardeur du combat dans le cœur de ses hommes. L’ennemi est quatre fois supérieur en nombre et je sais que la victoire est hors d’atteinte. Mais je n’ai nulle peur face au danger qui nous guette. Je suis un Fiera et ma place est ici, je n’aurai pas voulu qu’il en soit autrement…
La clameur des armées assaillantes nous parvint alors… L’offensive finale allait avoir lieux d’un moment à l’autre. Nos troupes prirent position dans les rues de la ville, où des barricades avaient été érigées en vitesse. C’est alors que les bombardements reprirent. Bientôt le dernier rempart tomberait…
C’est alors qu’arriva notre régent, accompagné de ses seigneurs et de plusieurs centaines de soldats. Son armure étincelait sous les rayons du soleil, en cette fin de journée d’été. Sire Dinivan parcourut du regard les rangs qui composaient le gros de ses forces. Je faisais parti de ceux-ci…. Un grondement assourdissant nous parvint avant même que le régent est pu dire un mot : le mur ouest venait de tomber. Les troupes Gaediennes s’engouffraient dans la brèche, impatients de répandre la mort.
Levant son épée, notre seigneur prit la parole. Je me souviendrais toujours de ses mots :
« Kandrasiens, l’ennemi est sur nous ! L’heure n’est plus aux discours et à la philosophie, mais aux faits d’armes ! Vous êtes les fils de Sérul, gardien du savoir et garant de la pureté de vos âmes, montrez-vous en digne ! Le traître Selden, pantin d’Ilaak d’Itoria, veut maintenant souiller nos terres de ses pieds, brulant et pillant tout sur son passage. Mais la Kandrasie est et restera un symbole de chevalerie et d’honneur ! Nous ne faillirons pas ! N’ayez aucune crainte car Erelian juge vos actes et accueillera les braves en son sein ! Cela fait trop longtemps que le gaedisme gagne en puissance, trop longtemps qu’ils oppressent le peuple retrane sous le poids de leur religion. Nous sommes le dernier rempart à la barbarie et au fanatisme Gaedien… Mourrons en braves soldats ! Erelian reconnaîtra les siens ! Puisse Erus guider votre épée vers le cœur de vos ennemis ! Ysta la Kandrasie, li Actea Per Restima Mactaraô ( Pour la Kandrasie, l’honneur et la gloire, nous vaincrons !) »
C’est la dernière fois que je le vis… Sous les cris de mes compagnons et le son des cors, nous partîmes au devant du combat, au devant de la mort…
Journal d’un fiera survivant, été 432, siège d’Elderine.
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