Retrahant, Ere impériale
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Retrahant, Ere impériale


 
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 La bataille des Marches

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Ulthar

Ulthar


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Localisation : Rigwald, Duché d'Aquilon, Empersiste
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MessageSujet: La bataille des Marches   La bataille des Marches EmptyVen 7 Déc - 16:23

Dos au couchant, un cavalier, lancé au triple galop traversait tel l’éclair les Mornemares. Le claquement des sabots de sa monture sur le sentier boueux rompant la sinistre complainte du vent entre les branchages.

Déjà, les hauts remparts de Sortaksper se profilaient.

Le messager sans ralentir sonna du cor et les massives portes forgées s’ouvrir sur les bas quartiers, ainsi parvint il finalement dans la cours du palais.
Il bondit de sa monture évitant de justesse une plaque de verglas et tendit les brides de son destrier à un garde qui accourait, le saluant d’un simple hochement de tête avant de partir en direction du hall.

Il s’engagea dans le corridor entre les deux escaliers massifs de l’entrée qui se rejoignait en une imposante balustrade.
Le corridor impressionnait par sa longueur et ses murs entièrement recouvert de tenture contant divers exploits que l’on attribuait à la famille du baron, une partie, particulièrement travaillée, représentait Ulthar de Sylgariand, les seigneurs Clodoald, et Audoin de Fondblois devant leurs cités en flammes, le saint père irradiant de lumière leur tendant la main et leur indiquant l’horizon : les docks du delta et au-delà, les mers inconnues objet de leur quête . Tout cela était sans nul doute particulièrement intéressant mais la situation pressait. Aussi lorsque les portiers ouvrirent la salle du trône le messager essoufflé s’y engouffra.

La salle était incroyablement haute et de splendides voutes digne des plus grandes cathédrales gaediennes (tout comme les vitraux qui, sous la lumière solaire comme lunaire (pour peu que les torches soient éteintes) emplissait la pièce d’une atmosphère surnaturelle) étaient soutenus par de nombreuses et somptueuses colonnes, dont les gravures illustraient d’innombrables combats de guerriers beilannais légendaires contre tout un panel de créatures fantastiques, aussi bien d’imposant dragons et de viles chimères que de répugnants animaux ressemblant à des hommes, certains érudits certifiaient qu’il s’agissait de peuples anciens et aujourd’hui éteint alors que d’autres semblait davantage croire qu’il s’agissait tout simplement d’ennemis du Beilan (à la finesse des gestes on pensait aux graméens).
Sur le sol à damiers de marbres blanc et noir, s’étirait jusqu’au trône un tapis d’un noir de geais liseré de broderie argentée. Mais hormis les quelques gardes, la salle étaient vide.
Le messager se dirigea alors vers une porte métallique non loin du trône et qu’il ouvrit violemment dans sa hâte.

Le baron Reyfus était assis au bout de la table entouré par quelques conseillers avec lesquels il s’affairait à édicter une nouvelle imposition. Ses vêtements étaient encore légèrement humide, il était allé plus tôt constater la destruction d’un poste de garde : le gel avait endommagé une digue et l’inondation qui s’en suivit avait fait s’effondrer la tour de garde.

Ne daignant pas même lui adresser un regard il commença :


Eh bien parle, qu’il te faille ainsi enfoncer ma porte, Beila brûle t’elle ?

Un des conseillers ricana, les autres s’échangeant des sourires.
Le messager lui ne plaisantait pas, il déglutit puis répondit


Messire, … après sa course le souffle lui manquait messire, il se pourrait que se jour arrive bientôt.

Un des conseillers bondit de sa chaise la renversant, furieux

Quoi ? Qu’est ce à dire que cela ?

Reyfus lui lança un regard désapprobateur puis posant sa plume s’adressa au messager

-Parle je t’écoute.

-Les empersois, sire.

Les conseillers effarés, s’échangèrent des regards interrogateurs

-Les empersois, sire. Nos éclaireurs indiquent qu’un important contingent se dirige vers le nord, il se pourrait qu’ils aient déjà atteint le Piedmont.

-La Sainte ? Ils se seraient enfin décidés ? Ils sont peut être moins pleutres qu’ils ne le laissent suggérer. Combien sont-ils ?

-Les premiers rapports font états d’une centaine de milliers d’hommes. Et il y a des bruits…

Il fut interrompu par les conseillers qui vociféraient de plus belle « 100.000 hommes c’est impossible quand auraient ils … »

-Suffit messieurs ! gardez votre calme ! Quel genre de bruits ?

-On dit que le saint patron a déjà repoussé une partie de l’avant-garde avec succès. Les membres de l’ordre et les populations des montagnes se sont retranchés derrière les murs.

-C’est une bonne nouvelle, si ces nigauds ce divisent ce ne sera que plus simple pour nous. Qu’un messager parte immédiatement pour Beila nous devons coordonner nos forces avec celles du roi, nous enverrons de même un pigeon au saint patron, qu’il soit informé de notre arrivée.
Que nos hommes se préparent à partir. Sonnez l’alerte Sortaksper part en guerre !

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~


Il fallu une bonne semaine pour que finalement les armées de Sortaksper parviennent aux portes de Beila où il était convenu quelles se joignent à celles du roi.
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Daekarn
Jouteur Honnête
Daekarn


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MessageSujet: Re: La bataille des Marches   La bataille des Marches EmptyVen 7 Déc - 17:21

Il faisait bon temps à Beila, le roy était autour d'une table d'ébène à jouer aux cartes avec des dignitaires, marchands, discutant de politique et d'autres sujets comme les étrangetés de la vie ou encore de femmes, et du harems d'un marchand orcumien :

"- Oh mon ami, il n'y rien de meilleur que de prendre un bain avec ses 10 femmes.
-10 femmes, vous autres orcumien vous savez vivre.
- Ah mon ami c'est une vie qui n'est point déplaisante en effet."

Daekarn esquissa un sourire :

"- Pourquoi une dizaine quand on peut avoir une jeune pucelle lascive pour chaque soir d'une lune. Dans peu de temps Je recevrai une trentaine de beautés exotiques.
- Oh, tu m'intrigues mon ami.
- Tiens reprends un peu de vin, dans peu de temps un mercenaire va arriver à Beila avec trente vierges qui était destiné au dieu de Gramée." Il lacha un cracha devant ce nom d'impie et se resservit du vin
- Ah roy du beilan, ta grandeur te perdra."

Tous rirent de bon coeur, continuant leur parties...

Un capitaine beilannais arriva brusquement dans la conversation et sussura à l'oreille de son roy puis repartit prestement. Daekarn se leva et avant de quitter ses invités, il les invita à rester et à visiter la ville en son absence.


« Nous ferons la fête quand je reviendrai » dit-il avant de lancer un rire qui se perdit dans les couloirs de la tour.

La ville s'anima plus qu'à l'accoutumée quand une armée imposante se fit voir avançant sur la citée sur l'eau. C'était l' ost du baron Reyfus qui devait rejoindre les forces de son souverain qui l'attendait, sur son destrier dans son armure guerre.
Les deux hommes chevauchèrent et se rejoignirent dans la plaine. Après quelques salutations, ils firent signent à leur hommes de se mettre en marche. On entendit des cors de guerre ébranlant la forêt à proximité et la terre trembla sous le pas de milliers de soldats. L'énorme armée marcha pendant environ trois semaines, changeant du décors des plaines à la forêt montagneuse du Piedmont et aux monts enneigés des Froides marches. Peu d'hommes périrent pendant le voyage, connaissant leur pays, il y eut juste quelques accidents dans les chemins escarpés.


~~~~~~



Daekarn sur son cheval, obsvervait le campement empersois. Il y avait foule en effet mais cela n'avait rien d'impressionnant puisque une masse de soldats équivalente se trouvait derrière lui et celle-ci était prête au combats. Reyfus rejoignit le roy et échangèrent quelques mots :

"- Beau temps pour tuer ces voleurs de poules ?
- Oui mon roy, ces déviants vont comprendre que l'on ne foule pas notre sol impunément.
- Jüldewn est prêt ?
- Bah comment peut-on savoir avec ces moines qui prient du matin au soir."

Ils échangèrent un rictus puis Daekarn reprit :

" Bien, que tes hommes soient prêt, je veux que tes cavaliers prennent le flanc gauche et tu postera tes archers sur cette colline. Envoie le signal à Heffdim dès que tu seras prêt...gloire au beilan."

Puis les deux hommes se séparèrent. Daekarn savait que depuis un moment le bruit de son armée l'avait fait repérer et maintenant se jouer une bataille où celui qui sera prêt le premier obtiendrait la victoire. Il posta donc ses hommes après le discours rituel : '' Nous sommes les beilanais, peuple fier et puissant et nous torcherons ses hérétiques qui ont foulés notre terre une fois de trop, etc...gloire au Beilan'' S'en suivirent des cris et insultes destiné à la masculinité des empersois. Puis ce fut le signal et les armées de Reyfus et du roy chargèrent laissant l'opportunité aux troupes d'Heffdim, les célèbres moines guerriers du saint ordre gaedien de pouvoir se déployer....
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Ulthar

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MessageSujet: Re: La bataille des Marches   La bataille des Marches EmptyVen 7 Déc - 17:44

Reyfus donnait les dernières consignes à ses hommes, ils étaient prêts, leur sang bouillonnait. Il fut interrompu par un éclaireur. Un nouveau rapport. Ils s'étaient fait plus rares à mesures que l'on s'était approché de ce qui ne serait bientôt qu'un champ de bataille, qu'un champ de cadavres, et puis d'ici quelques années de nouveaux champs de blés.
Cette fois le rapport indiquait plus de 120 000 empersois, une forêt, non loin de là, avait été presqu'entierement déboisée pour édifier un nombre impressionant d'engins de sièges.

Qu'importaient les efforts de leurs ennemis, le Beilan était grand, le Beilan était fort: le Beilan vaincrait à nouveau et Gaed veillerait sur ses fils.

Bientôt, le signal serait lancé, bientôt tout celà prendrait fin...
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Marküs
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Marküs


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MessageSujet: Re: La bataille des Marches   La bataille des Marches EmptyVen 7 Déc - 22:39

La journée touchait à sa fin lorsque la troupe de cavaliers traversa le corps de garde sans ralentir ou presque, passant devant les lanciers en factions qui s’étaient contentés de saluer respectueusement l’homme qui chevauchait en tête de la colonne tout en écartant sans ménagement les marchands et autres membres de la populace qui encombraient la route menant au centre de la ville fortifiée de Tyrswôl rayonnante sous un soleil d’été encore radieux. La chose fit sans doute grincer quelques dents, mais il aurait fallu être très téméraire, certains diraient fou, pour protester ouvertement.

Märkus, le seigneur de la ville, rentrait d’Ephyne où le conseil empersois s’était réuni, comme à son habitude, dans le palais des Varin. La réunion avait toutefois duré plus longtemps que d’habitude et le seigneur rentrait dans sa ville après un bon mois et demi d’absence.

Les cavaliers ne ralentirent pas leur allure et foncèrent ventre à terre jusqu’à l’imposant palais des Tyrswôl qui se situé au cœur de la vieille ville. Les grilles de l’imposant édifice, symbole de la richesse du maître des lieux, qui avaient été ouverte peu de temps avant se refermèrent sur le dernier cavalier lorsque ce dernier fut entré et personne parmi le peuple ne revit Märkus ce soir là.

La nouvelle était tombé à l’aube et les gens ne parlaient que de ça sur la place du marché. La décision avait été prise par les membres du conseil lors de leur dernière réunion...

Les relations entre le Saint-Ordre, considéré comme culte hérétique en Empersiste, et le pouvoir en place à Ephyne, et donc avec l’ensemble de l’Empersiste, étaient tendues depuis plusieurs années déjà. Les escarmouches étaient régulières et il n’était par rare d’entendre qu’un commando beilan s’était aventuré en terre empersoise pour brûler des champs ici et ailleur, les seigneurs empersois s’empressant alors de leur rendre la monnaie de la pièce en envoyant à leur tour des hommes faire le ménage dans des cités beilanes isolées et faiblement défendues… Les choses auraient pu stagner encore des années de cette manière, les dommages subis de part et d’autre ne justifiant pas jusqu’alors réellement le risque de déclencher une guerre totale. Cependant la situation sur tout Retrahant risquait de devenir ingérable si cette pseudo-guerre larvée ne trouvait pas une issue. Les graméens, ravis de voir les empersois et les beilans se neutraliser mutuellement, s’aventuraient régulièrement hors de leur frontières pour piller et massacrer les nations libres de Retrahant. La Kandrasie et plus récemment l’Aevenspeer avaient déjà fait les frais de la nouvelle politique graméenne. Les empersois, qui avaient été sollicité à plusieurs reprises pour envoyer de l’aide, ne pouvaient que répondre par la négative en raison de la pression constante maintenue par les beilans. Le conseil s’était réuni pour trouver une solution pour parer la crise à venir si rien n’était fait. Les graméens n’étaient pour le moment pas tourné vers l’Empersiste, aussi si les empersois devait tenter quelque chose de sérieux contre le Saint-Ordre et les beilans pour se débarrasser de cette menace permanente afin de pouvoir se consacrer uniquement aux graméens, c’était maintenant ou jamais…Lorsque l’Empereur proposa de marcher sur Heffdim, Märkus ne s’opposa pas au projet. Partir en guerre ne l’emballait pas, l’Empersiste ayant retrouvé une ère de prospérité où le commerce était florissant et les famines une mauvais souvenir, il craignait qu’une guerre réduise des années d’efforts à néant en saignant les forces vives du pays, mais ne rien faire revenait à condamner le pays dans un avenir proche. Le conseil fini, il reparti donc pour sa ville où d’importants travaux préparatifs l’attendaient.

La guerre avec le Saint-Ordre avait été décidé et il n’était plus question de reculer.

Dans les jours qui suivirent, des sergents recruteurs écumèrent un peu partout en ville les lieux susceptibles de regorger de volontaires de dernière minute, et les garnisons et autres fortins qui gardaient habituellement, au nom d’Ephyne, la frontière nord de l’Empersiste furent vider. Les armées de Tyrswôl se rassemblèrent devant la cité où elles attendirent le signal du départ. Des missives indiquant que les préparatifs suivaient également leur cours dans les autres grandes cités empersoises arrivèret. En peu de temps l’Empersiste tout entier fut sur le pied de guerre et une stratégie audacieuse fut mise en place en haut lieu : Les deux principaux osts empersois partiraient séparément. L’ost de Tyrswôl franchirait directement la frontière entre l'Empersiste et le royaume beilan pour y entrer par l’ouest tandis que celui d’Ephyne passerait par Fironk afin d’entrer au Beilan par le sud. Les choses avaient été calculés de manières à ce que les deux armées arrivent, si Gaed le veut, à peu près au même moment. Séparer les troupes et passer par des routes différentes avait pour avantages de rendre quasiment impossible pour les beilans une estimation exacte des effectifs empersois avant le début du siège. Avantage important, certes, mais assez risqué en raison de la probabilité non négligeable que les colonnes se fassent attaquer séparément…Les autres osts, ceux d’Aïzorah et de Belalia, avaient des missions différentes : le premier servirait d’avant garde et ouvrirait la route à celui de Tyrswôl, le second servirait d’arrière garde et protégerait le train de ravitaillement indispensable à tous siège digne de ce nom et composé de lourds chariots ne pouvant pas tenir le rythme de l’infanterie soumise à la marche forcée.

L’ordre de départ arriva enfin depuis Ephyne par un frais matin d’automne. Le lendemain matin, l’immense colonne composée par quelques 50 000 soldats portant le tabard de Tyrswôl se mis en ordre de marche et parti pour la Belle, première étape d’un périple qui s’annoncait bien périlleux…


Dernière édition par le Sam 8 Déc - 15:54, édité 4 fois
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J'voulais même pas être méchant !
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MessageSujet: Re: La bataille des Marches   La bataille des Marches EmptySam 8 Déc - 0:33

Fin du printemps de l’an 468. Comme à son habitude la neige sur les Froides Marches n’a pas réussi à fondre, seulement sur les versants les plus exposés au soleil qui peine à faire darder ses rayons sur les monts à travers les nuages lourds. Depuis quelques années, le silence du Saint ordre s’était marqué d’avantage, les interventions à l’assemblée d’Ephyne rares étant un territoire hérétique depuis la déclaration d’abandon noxal suite à la reconquête du Ciran. Les institutions les plus ouvertes sur l’étranger maintenaient un minimum d’échanges, mais rien venant du Chapitre supérieur depuis l’intronisation du nouveau Saint Patron. Beilan se repeuplait depuis la fin de la tyrannie qui était devenue nécessaire suite aux années sanglantes du Beilan amorcées par Fïlem le Tyran qui avait purgé Beilan et données à l’Elbre une couleur rouge sang. Mais au cours de l’année 468, un évènement vint remettre en cause cette léthargie pour revivifier la volonté purificatrice des frères les plus extrémistes, les plus dévots à Gaed.

Ce jour, le Chapitre supérieur ne fut pas amené à l’éveil par la lumière du soleil comme à son habitude. La lumière vacillante venait au contraire des champs en flamme de la cité sainte, ces champs si difficilement obtenus sur ces terres stériles. Un contingent du dizaine de milliers d’hommes d’un Seigneur quelconque de l’Empersiste venait une nouvelle fois réduire à néant les cultures de la cité. Les frères en manque de combat depuis plusieurs années s’enthousiasmèrent en silence de la venue d’un ennemi, en particulier parce que les seuls frères n’ayant pas voulu quitter le Chapitre supérieur - qui n’est autre que le premier Chapitre du Saint ordre - faisaient tous partie de l’inquisition, les frères les plus violents et les moins compréhensifs envers les non gaediens. Les frères se préparèrent rapidement ayant déjà combattu de tels pleutres venus brûler quelques champs. Les murailles ne furent point illuminées de torches pour le combat, le feu parcouru de l’odeur de céréale illuminait suffisamment le lieu du combat et les giclées de sang. Lorsque les frères sortirent, les visages raidis par la haine, avides de déchaîner leurs passions brutales, les empersois brûlaient encore avec ignorance les derniers champs. Ces hommes non entraînés au combat, et encore moins à faire face à une section de purification du Saint Ordre tombèrent comme des lâches, les survivants se rendant en pensant obtenir pitié.

Alors que les combattants qui étaient sortis pour purger les terres saintes de la venue d’insectes nuisibles, des rapports arrivèrent des Chapitres majeurs dans les terres du Beilan : les osts empersois marchaient sur la Sainte, les pitoyables implorant pardon n’étaient autres que de vulgaires éclaireurs. Après avoir réussi à écarter un sentiment de colère irascible, le Saint Patron approuvé par les frères de l’inquisition décidèrent d’accueillir convenablement l’ennemi. Le temps faisait défaut, puisque la colonne empersoise avait déjà bien avancé dans le mont. Les prisonniers de la première lignes ne furent pas tous exécutés comme à l’accoutumance : avant que les armées n’arrivent il furent crucifiés devant les murailles, certains estrapadés pour montrer leur sort qui attendait les prochains empersois. Les étendards baigné dans le sang des brûleurs de champs furent hissés, obscurcissant d’avantage le noir et vert couleurs du Saint Ordre. Certaines bannières rouge sang d’origine déjà de l’inquisition et orange de l’académie qui approvisionnait en nourriture le Chapitre supérieur étaient visibles. Les prisonniers qui ne pouvaient bénéficier d’un traitement de faveur à cause du temps furent enterrés encore vivants, et pour les plus chanceux brûlés vif dans les champs encore incandescents.

Les guerriers se préparaient lorsque les empersois purent percevoir le spectacle préparé pour eux. Une centaine de milliers d’hommes faisaient face à la cité, ils faisaient au moins honneur à la puissance du Saint Ordre. Suite aux messages des Chapitres majeurs, les hommes ne sortirent pas de la cité en effervescence pour attendre les armées de Beila et des Mornemares. Depuis plusieurs jours, les machines de sièges s’hérissaient, en vain. La terre tremblait déjà sous les pas des armées gaediennes venues protéger le Chapitre supérieur. Le Saint Patron y perçu le signal pour commencer à se préparer pour le combat. Les frères se vêtirent de leurs armures bénites, vérifièrent leurs armes et rejoignirent leur compagnie. Alors que l’armée était prête, en attente face aux portes des murailles le silence ne fut pas violé lorsque le Saint Patron escorté par ses laudateurs se plaça en première ligne. Les cavaliers mirent pied à terre et chaque frère s’agenouilla : dans le crépuscule, seuls les psaumes gaediens étaient perceptibles, une suite de répliques empruntent de piété voire apaisantes qui finirent pas être remplacées par des cris gutturaux réclamant la mort de l’ennemi et l’éloge du Beilan et de Gaed. Le signal fut lancé en mettant le feu aux crucifiés et autres estrapadés devant la cité qui avaient été au préalable enduits d’un quelconque mélange inflammable. Les gaediens sortirent poussant des cris pieux à la victoire de Gaed et l’extermination des hérétiques. Les armées du Saint ordre furent rejointes par les frères du Beilan. Les crânes étaient fracassés, des os brisés, des empersois fuyant massacrés avec encore plus de hargne. La bataille fit rage, une rage accumulée depuis plusieurs années qui déferla sur l’ennemi. Au matin, c’est en foulant un sol de cadavres que les frères furent accueillis avec triomphe dans le Chapitre supérieur. Plusieurs journées de travail allaient être nécessaires pour redonner à la Sainte son image d’antan, mais en premier lieu les généraux ennemis furent condamnés à la torture des quatre piliers : porter atteinte au Saint Ordre était le signe de l’hérésie la plus caractérisée. Trois jours de supplices pour les plus résistants, malgré les soins apportés pour qu’ils ne meurent pas trop vite, chaque membre attaché à un pilier le corps en suspens. Leur calvaire pris fin par les vibrations obtenues en frappant les cordes. La cité fut nettoyée, déjà des graines avaient été semées. Les moines encore euphoriques, certains prenant un plaisir dissimulé en torturant les hérétiques, purifièrent armes et armures. Pour autant aucune ne fut rangée dans les réserves, non, cette attaque avait ravivé ce désir originel du Saint Ordre : l’extermination des hérétiques en Retrahant, déjà les autres Chapitres étaient appelés à prendre les armes, les moins timides annonçant la levée d’une nouvelle Croisade Sainte.
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Igor Varin




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MessageSujet: Re: La bataille des Marches   La bataille des Marches EmptySam 8 Déc - 1:51

Igor prenait doucement de l’âge, et contrairement à son père, il n’avait pas réussi à reproduire en Empersiste l’activité qui y régnait durant les âges d’or. Bien sur, Ephyne devenait chaque jour de plus en plus puissante.
Des milliers de paysans étaient recrutés, pour servir dans les armées Ephynoises, qui restaient en alerte pendant la plus grande partie de l’année.
Les constructions allaient bon train, les constructions de Dylan Selden étaient améliorées, ou tout du moins corrigées, comme la cathédrale, sur laquelle les maçons avaient retravaillé, pour que la présence du Beilan dans le royaume Gaedien soit moins importante.
Les murailles quant à elles avaient été renforcées, les rumeurs sur la puissance de l’Ordre allant bon train, les imbéciles croyaient encore à une invasion prochaine de l’Empersiste.

Mais les généraux des deux camps se doutaient que l’attaquant aurait un gros désavantage sur le défenseur. Pourtant, les jeunes conseillers d’Igor le poussaient à agir, agitant les faiblesses du Beilan, la force Empersoise et les exploits passés de son père comme tant de bonnes raisons de faire bouger l’armée d’Ephyne.
Et c’est alors que l’improbable se produisit. En dépit d’un vague pressentiment, de la culpabilité qui le rongerait s’il envoyait à l’abattoir 120'000 de ses sujets, Igor décida d’organiser l’attaque. Les proportions gigantesques des armées obligeaient l’Intendance à piocher dans les réserves d’or, montagnes de retrahs dissimulés dans la ville, fruits d’une imposition sévère de plusieurs années. Les greniers furent vidés, des rations distribuées aux soldats. On fit une grande fête, l’évènement était important : la Belle allait retrouver sa gloire et son unicité après le massacre d’hérétiques Beilans que ses soldats allait faire. Le tout finirait dans l’énorme brasier du Beilan dévasté. Les femmes pleuraient (de joie et de peur), les enfants chahutaient dans les villages, imitant par leurs jeux les futurs exploits de leurs pères.

Puis la bataille, et la défaite. Igor, qui n’était pas sur le champ de bataille mais à quelques lieues de là fut prévenu par une estafette. Le repli stratégique de son armée, c'est-à-dire une dizaine de dignitaires, et quelques 200 cavaliers, se fit dans le calme. La masse arrivant à se faufiler jusqu’en Empersiste, où son retour fut beaucoup moins acclamé que son départ. A croire que la perte d’une grande partie de la population mâle allait paralyser le pays… Les gueux ne comprenaient réellement rien, pensaient certains hauts-représentants de la couronne Empersoise. Mais Igor lui, avait compris : sa place n’était plus à Ephyne, le peuple ne le soutiendrait plus que modérément, des incidents éclateraient.

C’est ainsi qu’il quitta le trône, le laissant à d’autres, plus courageux, ou plus avides de pouvoirs, se réfugiant dans l’antique château paternel, celui d’Auzance, reculé dans la profonde campagne Empersoise.
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Marküs
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Marküs


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MessageSujet: Re: La bataille des Marches   La bataille des Marches EmptyDim 9 Déc - 16:17

L’ost de Tyrswôl mis deux bonnes semaines pour rejoindre Ephyne où le reste des armées impériales était déjà cantonné au pied de l’immense rempart de granit blanc qui encerclait la capitale. De grandes bannières et des oriflammes aux couleurs multiples avait été déployé au sommet des remparts en l’honneur des grandes familles de la noblesse empersoise qui avaient décidé de se joindre à la campagne et de participer à l’effort de guerre en envoyant selon leurs moyens un fils pouvant au besoin servir d’officier et amenant quelques hommes d’armes dans ses bagages ou de véritables armées à l’instar des seigneurs siégeant au conseil impérial.

Märkus, posté en haut de la muraille battue par le vent frais de cette fin de matinée, regardait depuis quelques minutes déjà le spectacle grandiose offert par l’arrivé de ses hommes. Sa position, non contente de lui offrir une vue imprenable sur les environs de la Belle, lui permettait en outre de prendre un peu d’air frais, remède efficace pour se débarrasser du fameux mal de crâne inhérent à toute soirée bien arrosée…

Une semaine auparavant il avait quitté ses hommes et rejoint Ephyne accompagné par sa seule garde personnelle. Igor Varin avait voulu que l’état-major au grand complet se rassemble à Ephyne le plus rapidement possible, Märkus était bien sûr convié et sa présence étant même souhaitée au plus vite, il avait fait seller son cheval et s’était mis en route très peu de temps après avoir reçu la missive de l’Empereur. Il avait ainsi laissé ses hommes au bon soin de ses officiers et s’en était allé pour la Belle.
Cette semaine là, Märkus vit ses journées bien occupées par d’interminables réunions ayant pour but de régler les derniers détails et passa ses soirées avec les autres membres de la noblesse. Rares étaient les fois où ils étaient tous réunis de la sorte, et ce fut l’occasion pour eux d’évoquer le passé et de vider quelques verres en mémoire de faits d’armes passés. Il n’avait pas revu certains de ces hommes depuis des années, pour certains depuis la campagne des Sentinelles de Gaed en Kandrasie, du temps de sa jeunesse… du temps de Dylan Selden… depuis ces jours-là, près vingt-cinq ans s’étaient écoulés et quatre empereurs s’étaient succédés sur le trône d’Ephyne.

L’Empereur avait décidé d’organiser de grandes festivités pour marquer le début de la campagne et gonfler à bloc le moral des hommes. Ces dernières eurent lieu le soir qui suivi l’arrivé de l’ost de Tyrswôl. La fête fut à l’image et des moyens mis en places : grandiose.
Ce soir-là, les caves d’Ephyne, relativement épargnées jusque-là, payèrent un lourd tribut pour la guerre et le lendemain matin il était bien difficile de dire exactement combien de barriques de bières avait été mises en perce. Le lendemain des fêtes fut un jour de célébration religieuse. Une messe fut dite pour la noblesse par l’archidiacre d’Ephyne au sein de la grande cathédrale d’Horacius, et un peu partout en ville des autels furent dressés afin que tout le monde puisse participer. Le conseil « demanda » à la hiérarchie de l’Eglise Ephynoise, qui ne put qu’exécuter, de faire en sorte que les sermons délivrés par le clergé en ce jour soient emplis de sévérité à l’égard du Saint-Ordre et dénoncent une fois de plus toute l’hérésie de ce culte. Si les soldats pouvaient haïr leurs ennemis, c’était cela de pris et ils se battraient mieux et sans se poser de question. Les seigneurs empersois avaient compris depuis bien longtemps qu’il était beaucoup plus facile d’envoyer un homme au combat en lui bourrant le mou avec des prétextes religieux plutôt que lui expliquer la vérité, c’est à dire qu’il irait se battre et mourir pour des raisons politiques qu’il ne pouvait de toute façon pas comprendre. Comme la plupart des gens ayant reçu une éducation digne de ce nom, Märkus savait pertinemment que les différences étaient minimes entre le gaedisme empersois et le gaedianisme beilan, pas de quoi parler d’une réelle hérésie, et que le cœur du problème était la lutte d’influence entre le maître d’Ephyne et le patron du Saint-Ordre pour la direction symbolique du monde gaedien, de la politique en fait…mais cela les manants composant la populace n’avait pas besoin de le savoir.

Dans les jours qui suivirent les familles se dirent adieu. Les ost se mirent en branlent et les différents corps d’armée quittèrent Ephyne en suivant les différents routes qui leur avait été indiquées pour rejoindre Heffdim. Les bannières aux couleurs criardes étaient de sorties comme à la parade et le moral au plus haut parmi la troupe. Les prêtres l’avaient bien dit, ils allaient combattre et massacrer les hérétiques pouilleux du Saint-Ordre au nom de Gaed et pour la gloire d’Ephyne la Belle, et de surcroît ils étaient des dizaines de milliers ; que pouvaient-ils leur arriver dans ces conditions ?
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