Retrahant, Ere impériale
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 La fin d'un monde

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Laetius
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Laetius


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MessageSujet: La fin d'un monde   La fin d'un monde EmptyVen 5 Oct - 17:37

Le Ciran est une terre de nobles chevaliers, où l'Eglise ciranaise, pendant des siècles, a rythmé tous les domaines de la vie du royaume. Elle imposait aux nobles ses principes de respect, elle faisait construire chapelles et basiliques. Mécène des artistes, bardes, architectes et savants, elle faisait et défaisait les carrières en fonction de la moralité affichée par ses protégés, et imposait à ses habitants sa rigoureuse loi canonique. La populace était heureuse sous cette chape de plomb, tout comme la noblesse, qui tirait leur fierté de l'organisation religieuse et de la pax cathedra instaurée par les Grands Archevêques.

Mais depuis peu, les forces ecclésiastiques ciranaises faiblissaient. L'évêque Dylan Selden avait draîné une grande partie du cléricat influent d'Ostombe vers Ephyne, et le Saint Ordre de Heffdim avait attiré pendant plusieurs décennies les fougueux Ciranais destinés à la prêtrise. En effet ces derniers, préférant souvent l'aventure et le métier des armes, comptaient allier leur carrière sacerdotale avec une vie d'épée trépidante. Et comme l'Ordre de la Sainte-Flamme n'était plus si illustre qu'autrefois, on se dirigeait vers le nord, le berceau du Saint Ordre Apostolique.

Le regard de l'Eglise était donc tourné vers l'Empersiste, et son bras s'était affaibli. Elle avait pourtant laisser sa trace juridique et son amour du droit écrit sur le Ciran, qui, depuis plusieurs siècles, s'était doté de parlements besogneux. Une noblesse de robe apparut en même temps que l'accroissement du commerce, surtout dans la région d'Osmad et sur la côte, où les élites bourgeoises étaient les plus influentes. Adalbert faisait partie de ces élites, bien qu'il venait d'un petit bourg dans les grandes plaines du Nord.

Son père était un châtelain modeste gardant l'un des châteaux de son seigneur, et gérant des centaines d'arpents de ces vignes qui font la réputation du nord ciranais. Lorsque son seigneur décéda, il tua son unique fils, alors trop jeune pour reprendre le patrimoine paternel, et gagna ainsi sa liberté. Bien entendu, cet acte ne plut pas à l'Eglise qui, même si elle n'y voyait pas très clair, comprit que le châtelain était l'auteur de ce crime abominable. Cette méfiance de l'Eglise, le père la subit le restant de sa vie, jusqu'au jour où il fut excommunié. Tous, au Ciran, étaient alors condamnés s'ils s'opposaient aux décisions de la sphère religieuse, avide de préserver leur puissance.

Mais avant le triste événement, le père avait envoyé Adalbert à l'université royale d'Osmad, où il y apprit le droit, le gouvernement, la théologie et la guerre. Ses sept ans d'études terminés, il fut marié à la fille d'un riche armateur halrékois par son père, qui sentait l'ombre de l'Eglise s'apesantir sur lui. Il ne voulait pas que son fils soit entraîné dans sa chute, aussi voulut-il l'éloigner le plus longtemps possible du nord.
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Laetius
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MessageSujet: Re: La fin d'un monde   La fin d'un monde EmptyVen 5 Oct - 18:22

Adalbert était un homme très grand. Son visage grossier était mangé par une barbe drue et noire. Les femmes l'aimaient pourtant beaucoup, car il était fort robuste et savait faire la fête, c'est-à-dire les faire boire et les séduire. Gauche, il répugnait à se servir d'une épée, quoiqu'il en portait toujours au côté. Il préférait à l'escrime la lutte et les sports païens. On le surnomma même, fut un temps, l'hérésiarque, tant il excellait dans ces pratiques. Bref, c'était un brave gaillard, et s'il eût plus de cheveux et de poils, on l'aurait pris pour un ours. Cependant, il avait un esprit vif et une grande maîtrise des textes sacrémentels. Il se révéla un élève curieux, et de nombreux maîtres de l'Université lui proposèrent de rejoindre leur ordre respectif. Il refusa, étant promis à une autre vie par son père et son caractère animé.

Après la fin d'études approfondies (il avait vingt-deux ans), il s'en alla se marier avec la fille à qui il était promis, à Halrek. C'était une jeune femme douce, petite et blanche comme la neige. Elle était assez jolie, quoique ses jeunes soeurs se moquaient de ses formes plates et de son apparence frêle. L'union de ces deux êtres si différents semblait vouer au mariage, et le beau-père, sans l'insistance quelque peu agressive du père d'Adalbert, aurait sans doute annulé les épousailles craignant, je cite, "que ce sanglier tue ma petite fleur pendant sa nuit de noce."

La nuit de noce se passa très bien, comme les vingt ans qu'ils passèrent l'un à côté de l'autre. La jeune fille que l'on pariait morte lors de son premier enfantement donna à son mari une dizaine d'enfants (dont deux ou trois morts quelques mois après). Tous avaient hérité des traits fins et grâcieux de leur mère, et leur chétivité ne semblait pas venir du côté paternel. Mais le dit père ne s'en soucia pas. Il avait eu quelques fois des doutes sur la fidélité de sa femme, et fit rosser de nombreux serviteurs un peu trop beaux, afin qu'ils avouent leur crime, mais aucun ne semblait coupable. Enfin, il ne s'occupait pas grandement de cela.

Son intérêt s'était porté vers la politique, qui, à Halrek, était particulière. En effet, de nombreuses familles aristocratiques luttaient pour saisir le pouvoir absolu sur la ville et ses environs, mais aucune n'y parvint. Cette guerre d'influence attira bien vite les familles marchandes, que les nobles honoraient. Ils avaient en effet besoin d'eux pour entretenir des spadassins qui commençaient à les ruiner. La relative faiblesse politique de la noblesse d'épée halrékoise permit l'émergence du parlement d'Halrek et des Echevins. Réunissant la plupart des grands notables de la ville, il prit le pas sur les dynasties nobles et le contrôle sur la ville.

Les pouvoirs étaient encore assez dispersés, jusqu'au jour où une figure importante d'Halrek prenne la fonction de Grand Echevin d'Halrek. Jean-François Montaigne prit en mains les choses. Obéi par les armées, respecté par ses pairs, adoré par les gueux, il fut la personnalité politique de la ville, un véritable seigneur. Sous son échevinat s'accrurent les richesses et les troupes de la cité. Le pouvoir fut centralisé, détourné vers lui. Malheureusement, la guerre frappait à l'étranger, et il s'en alla défendre de lointains cousins. Il fut tué, et à nouveau les complots reprirent.

Cependant, l'image d'un Echevin fort s'imposa, et le peuple voulut à nouveau une ère de gloire où un homme les mènera vers la prospérité et l'ordre. Adalbert, qui était alors Echevin, comprit vite la situation. Disposant de nombreux soutiens dans les restes d'armées halrékoises, ami de nombreux échevins, il ne tarda pas à prendre le contrôle de la cité à son tour, en tant que Grand Echevin.
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MessageSujet: Re: La fin d'un monde   La fin d'un monde EmptyVen 19 Oct - 16:22

Les années passèrent, et Halrek prospéra à nouveau. La maison d'Adalbert, que l'on avait pompeusement renommé la maison d'Halrek, croissait et gagnait en influence. Puis vint le jour où Adalbert décéda, et où les Echevins vinrent demander à l'aîné de la maison d'Halrek de prendre le poste de son père. Laetius, l'aîné, accepta naturellement. Il était très jeune, quoiqu'intelligent.
Sa nomination automatique était la preuve de la domination de sa maison sur Halrek. Ils avaient enfin conquis le pouvoir de manière pérenne.
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MessageSujet: Re: La fin d'un monde   La fin d'un monde EmptyVen 19 Oct - 18:15

Un an plus tard, après la nomination de Laetius au poste suprême de Grand Echevin d'Halrek, on parlait à présent des relations entre Halrek et le reste du Ciran. La plupart des seigneurs obéissaient toujours au conseil des Archevêques, qui disposait d'une grande influence sur la plupart des cités et de relations étroites avec Korrak, maître d'Osmad.
Halrek était différente. Laetius nourrissait une haine intense pour l'Eglise ciranaise, qui avait fait tomber son grand-père et trembler son père. Dans la famille, une profonde colère était entretenue à l'égard du clergé ciranais, qui était souvent désigné comme la principale cause des défaites ou événements funestes qui frappaient la famille d'Halrek.

Cette méfiance envers le pouvoir clérical se ressentait. La plupart des clercs des Eglises proches des Archevêques ciranais étaient discrètement mutés, promus ailleurs, et laissaient place à des prêtres à la conduite plus souple et aux idées plus proches du clergé beilan. La population avait suivi le mouvement. Elle avait choisi la famille d'Halrek plutôt que l'Eglise, et cela devrait leur jouer un grand tort. Cette émancipation religieuse eut plusieurs causes. Premièrement, des relations conflictuelles entre l'Eglise locale et Laetius, secondement, des attentions plus favorables de la part du clergé beilanais et de son roi. Les fonds qu'il avait mandé aux Archevêques pour faire réparer et agrandir la cathédrale halrékoise ne vinrent jamais, et c'est le Beilan qui s'occupa de ces dépenses, ains que de nombreuses autres. Les liens entre la cité et le royaume s'améliorèrent donc, aux dépens des relations intra-ciranaises.

Les représentants de la Couronne multiplièrent leurs apparitions et séjournèrent de plus en plus souvent. Le commerce maritime en fut grandement enrichi ; surtout pour Halrek et le Delta, il est vrai. Puis vint le jour où une importante flottille aux couleurs de Beila débarqua au port d'Halrek, transportant de nombreuses troupes et un capitaine de la cour royale. C'était Wargrän, dit le lettré, une immense bête fironkoise à la voix tonitruante et à l'accent à couper au couteau. Il arborait fièrement des fourrures exotiques et une chevelure flamboyante, comme le reste de ses fidèles.

Laetius avait déjà vu des Fironkois, dans les livres d'Osmad, et ils ne ressemblaient pas à ça. Les Fironkois du passé étaient décrits comme passifs et un peu bêtes, prostrés dans une forme de semi-animalité ; ils étaient à demi nus, enveloppés dans des vestes moulantes unisexes. Le seul lien qu'il voyait entre ce vestige de l'histoire et les hommes de Wargrän, c'était l'envie de se mouvoir, de danser, d'être brutal. Les mercenaires fironkois rattachés à la couronne beilanaises étaient bruyants, fanfarons. Ils effrayaient toute la population, malgré leur. "Ils sont un peu chahuteurs", l'avait autrefois prévenu un émissaire royal alors que les Fironkois étaient en route pour sa cité.
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