Attaques sur l'Aevenspir

Les tensions s'accentuaient et bientôt un apogée avait pris place au sein de l'Assemblée.

Un homme fit parvenir une missive au représentant d'Yshlé Lohas en lui signifiant sous le regard désapprobateur de ce dernier que le message était d'importance. L'homme ne semblait pas avoir pu se reposer depuis son départ du port de la Baie des Lunes.

Le représentant gronda discrètement pour ne pas attirer l'attention et le messager se retira comme soulagé.

Brisant le sceau, il déroula le parchemin et en lut le contenu en se frottant la barbe naissante. Il soupira, et fit un geste vers le représentant de Takkel Yshma afin de lui en montrer le contenu.

Apparement de longues discussions étaient en cours en Orcum. Chuchotant à son voisin, il ne semblait pas à son aise avec la situation actuelle.

Je ne sais pas ce qui s'est passé à Takkel Yshma, mais apparement nous n'avons le droit d'intervenir sur ce conflit avant qu'une décision ne soit prise à Radad...

"Mais Messire de Melit-Aend, tout le monde sait ici que vous êtes des barbares, vous autres les Graméens. Il a même été, sagement, suggéré de vous encager afin que vous ne dérangiez plus les débats par vos... manifestations culturelles pour le moins spécifique.
Aucun tiers raisonnable ici ne pourra oser dire que vous n'êtes pas d'ignobles vermines qui tentez risiblement de déclencher une guerre en la justifiant par l'appât du gain et la domination d'un peuple sans allié et réputé pour sa neutralité.

Quant à vos soi disant soldats honorables, sortis de vos prisons pour les viols et les meurtres odieux qu'ils avaient commis, je me permettrais de laisser nous informer les seigneurs des bourgs qui durent subir les razzia de vos pendars. Enfin, pour ce qui est des pieux Amk'Cherkiens, nous savons tous que vous parlez cyniquement des prêtres, qui restent confortalement au chaud dans leur temple fondé sur des crânes de vierges. Vos soldats ne croient en rien, si ce n'est en le fouet et le lucre, ainsi que le stupre et la vanité."

Parce que vous voyez en eux des brutes sans cervelles Ezelia ? Vous devriez éviter de sous estimer l'ennemi, votre frère a déjà commis cette erreur, et elle a conduit à la mort de bien des braves. Je sais que la paix est impossible avec le peuple des marais, mais je ne vois aucun intêret à vos provocations, surtout quand vous ne disposez pas des moyens de mettre vos menaces à exécution...

Vous dîtes vouloir porter la vérité en ce lieu ? Pourtant je ne crois pas que l'Aevenspir puisse s'enorgueillir d'avoir repoussé le peuple graméen. Le massacre de notre peuple ? Connaissez-vous une guerre qui n'entraîne pas de morts innocents ? Seulement celles que l'on porte à l'étranger et encore.

Je ne suis néanmoins pas crédule et vos mensonges ne prennent pas graméen. Je doute que vous ayez suffisament de contrôle sur vos armées pour empêcher un massacre de la population en cas de victoire. De plus, je n'ai pas la prétention d'être le seul Aevenspeer à lutter contre l'ennemi. Seulement je regrette l'absence de votre frère Ezelia, qui a au moins le bon gout de réfléchir aux conséquences de ses paroles. Votre vérité ne conduira qu'à la chute d'Eskadner et je crains de retrouver en vous la fougue et l'impétuosité Kandrasienne du temps de sa décadence.

"Thralen, je ne crois pas qu'il est de votre ressort de critiquer la soeur de l'ambassadeur Merzawn. Si vous avez des questions à poser, vous devriez les poser à notre Karsper, à Eskadner, et non devant cette assemblée. Suis-je clair ?"

L'ambassadeur d'Eskadner avait prit un ton froid, et voyait d'un mauvais oeil ce jeune impudent et ses prises de paroles.

Se tournant vers le représentant d'Eskadner qui n'avait guère apporté d'avis jusqu'alors, il répondit de sorte que seule la tribune Aevenspeer l'entende :

Nulles questions messire, je ne fais que constater. Inutile d'aller troubler notre Kasrper qui semble suffisament préocuper par son mariage sans que l'on ne vienne ajouter à celà les risques de guerre qui menace notre pays...

Mais je crois que l'ambassadeur officiel d'Aevenspir est Akdar et non sa soeur. Il n'est donc pas plus de son ressort de déclarer une guerre que du mien d'avoir à rappeller un seigneur à l'ordre. Dommage que la couronne semble décidée à hurler à la guerre et aux insultes avec la même promptitude qu'un sauvage Graméen. Mais après tout, la Karsperie a tout droit sur nos terres, même celui d'y attirer des armées Graméennes. Je retourne de ce pas à Hastard annoncer à mes sujets que s'ils viennent à mourrir ce sera en ayant effacé l'insulte du raid Graméen, je suis sur qu'ils n'en seront que ragaillardis.

Sur ces mots, Kïnslagh fit signe à son scribe de rester et de prendre note de la suite. Maintenant ce n'était plus qu'une question de temps avant que les graméens ne cèdent à leur impulsivité naturelle et ne reviennent avec d'autres idées en tête qu'un simple raid...

Sur le même ton.

"Thralen, sachez que l'autorité de Dame Merzawn a été renforcé par le Karsper lui-même, tout comme la votre. Votre champ est celui de l'armée, pas de la politique, vous l'avez-vous même demandé au Karsper, sachez rester à votre place.

Ce n'est pas pour autant que la Karsperie approuve les dires de Dame Merzawn, mais sachez que nous n'avons pas besoin d'offrir deux fronts à cette assemblée. Si vous n'êtes pas capable de comprendre cela, je serais forcé de demander au Karsper de vous interdir de vous déplacer à Ephyne."

L'ewsper Andurinel, ayant repris sa place, lançant un regard noir en direction de Thralen Kïnslagh, faisant un mouvement brusque de la main envers lui tout en se remetant debout

Faites donc silence Thralen. Les querelles internes que vous souhaitez raviver n'ont rien à faire à Ephyne. Reprenez donc votre place, asseyez vous et n'intervenez que si votre machoire doit se mouvoir pour apporter des paroles constructives.

Thralen jeta un regard à Andurinel et fit un geste cavalier de la main.

Je m'excuse pour mon emportement mais je crains pour notre pays, vous comprenez sans doute celà. Mais je suis un soldat avant d'être un diplomate, je laisse donc à ceux-ci le loisir de débattre de l'avenir de notre pays.

Passant à proximité d'Andurinel, il se pencha à son oreille :

Il me semble que les armées Graméennes ont tenté de piller votre cité. Vous avez vu à travers les actes d'Hertmin les ravages de la guerre. Etes-vous si prompt à remettre ça ? Je ne rampe pas devant ces gueux marécageux et je ne cherche aucunement à semer la discorde en ce lieu, mais est-il sage de bousculer l'ennemi et de précipiter ce qui arrivera de toute façon ? Comprenez que ces mots me sont venus parce que j'ai à coeur nos intêrets... Sur ce je vous laisse à vos menaces sans grand intêret.

Andurinel lève les yeux vers son interlocuteur, sa main droite se crispant lentement sur sa ceinture tandis qu'il baisse d'un ton, de façon à ce que ses paroles ne soient audibles que par quelques membres de leur tribune

Vous êtes un soldat, oui. Laissez donc la politique aux politiciens. Et ne croyez pas que vos compatriotes ne sont pas aptes à mener le combat.

Un imperceptible mouvement est dirigé vers Thralen, un mouvement vite maitrisé...

Vous avez juste. J'ai subit une ridicule attaque Graméenne. Et j'ai souffert de la folie du precedent Kasper, et pour cela je connais la souffrance d'un peuple ayant la peur gravée sur sa retine. Voulez vous montrer du doute à notre peuple? Un conflit contre les Graméens sera rude, voulez vous qu'en plus, les soldats aient peur? Non. Dans son interet, l'Aevenspir doit rester fier. Si nous devons mourir au combat, nous mourrons la tête haute. L'honneur de mourir debout n'est pas que pour nous, seigneurs. L'honneur est aussi pour notre peuble qui ne doit pas attendre sagement la defaite. Suis-je clair, Ezkam?
JAJERI, Thralen.