Routine d'un page en Kandrasie.

Nombre de messages : 23 Date d'inscription : 31/05/2008

Comme tous les pages des intendants issus de la lignée des Naemis, l'instruction d'Erol avait reçu depuis qu'il était arrivé à la citadelle à l'âge de 10 ans visait à éduquer sa tête aussi bien que son corps. Pour ce faire, régulièrement, ce dernier comme les autre était chargé de consigner la correspondance de son seigneur pour les grandes archives de Kara. Cette tâche le rebuttait, à 14 ans il aurait préféré fréquenter la salle d'arme plutôt que la grande bibliothèque et ses larges écritoires.

D'après lui, il y avait assez de prêtres à Elderine pour qu'il ne gâche pas cette belle matinée d'hiver avec ce genre de corvée. Prenant son mal en patience, il fut agréablement surpris en constatant que pour une fois, le dernier message à recopier ne traitait pas plus d'agronomie que de commerce. Un représentant du Karéisme Fironkois sollicitait le trésor kandrasien, et l'intendant de lui répondre favorablement:

Citation :: Grande Moniale Aelys,

Votre cause est aussi noble qu'hardue, c'est pourquoi ce messager est accompagné d'une escorte, et de 1000 écus d'or Kandrasien, que vous pourrez fondre en 5000 retrahs afin de vous soutenir dans votre âpre combat.

Le même sang coule dans nos veines, et pourtant les relations diplomatiques entre nos deux contrées sont inexistantes. Nous sommes pour notre part prêt à palier cette triste ironie.

Je serais ravi d'acceuillir à Elderine un émissaire de votre ordre, afin qu'il lève des fonds sur mes terres. Pour ce faire il recevra mon appui, et l'aide de mes gens. Mon sceau sera son sésame.

Qu'Erus vous garde,
Aeschen de Kandr..

Après un bref moment d'hésitation Erol laissa tranquile la tâche d'encre qui recouvrait les dernières lettres de la missive, préferant rejoindre les autres au corps de garde et se tenir à disposition tout en écoutant les histoires des gardes. De toute façon, personne ne venais jamais lire ces vieilles archives poussiéreuse, sa propre histoire, il voulait l'écrire les armes à la main en lettres de sang.

Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 28/08/2008

La lettre et l'escorte du seigneur Intendant étaient parties depuis longtemps, très longtemps. Elle revint enfin, au milieu de l'hiver. Elle portait une missive, en réponse à l'offre de sire Aeschen de Kandrasie, portant l'étrange symbole de l'Ordre de Toria, hiéroglyphe entre le kandras et quelque écriture des barbares de Fironk.

Citation :: Seigneur Aeschen, fils de Kanos,

Votre aide est plus que précieuse, et ici les moniales qui me suivent croient un peu plus qu'avant à la renaissance de Kandrasie. Puisse Ris vous apporter la prospérité.

Mon sang est celui de Fironkois. Mais j'ai été élevée par une matriarche dans la crainte de Ris et le respect des traditions qui distinguent les karéins des barbares. Ainsi, malgré ma race, j'espère que la Rheanie, sous la bienveillante tutelle de l'Aînée, ne se contentera plus de bénir de simples voyages commerciaux. Je lui parlerai en ce sens et la persuaderai, si la Déesse entend mes voeux, bien que je craigne, pour ma part, que les hommes ne provoquent de nouveau une catastrophe.

Quant à une visite en la terre de nos Mères, ce serait un honneur de me rendre moi-même à la cour, car tous vous savent un homme d'honneur, qui veillera à ma sécurité comme il a veillé à pourvoir les faibles moniales au service de la Mère des Hommes que nous sommes.

Puissent vos terres prospérer et votre postérité devenir nations,
Aelys de Rheanie,
Moniale de l'Ordre de Toria.

Les quelques chevaliers qui avaient accompagnés la missive de l'Intendant si loin, en Rheanie, avaient fait des récits fantastiques des contrées qu'habitaient les Rheaniens, ces cousins si mystérieux et à la fois si proches. Beaucoup parlaient de la luxuriance du pays, certains discutaient sur l'importance de la capitale, Rhean, et les traditionnels décrivaient sans complaisance, voire avec un ton insultant, le pouvoir rheanien, aux mains d'une poignées de femmes, courtisanes, grandes prêtresses de Ris, matriarches et moniales. Tous, cependant, parlèrent de Toria, le monastère de Dame Aelys, situé non loin de la petite bourgade côtière Adiane, elle aussi dirigée par une femme, une bourgmestresse du nom de Rima.

Le monastère se situait sur un promontoire rocheux immense, nu et imposant, planté là, non loin d'une mer sereine. Il s'élevait au milieu d'un océan vert d'arbres et on devait, une fois hissé là haut, observer toutes les falaises qui caractérisaient cette partie du pays et entouraient ce sanctuaire. On devait, parce que les hommes étaient interdits en haut de ce nid monastique et n'avaient pu admirer la vue insolite qu'offrait ce lieu non moins insolite. Oh les femmes également n'étaient pas autorisées à monter là haut. Seules les vierges avaient le droit d'y séjourner, et les moniales d'y vivre.

Spoiler:

Nombre de messages : 24 Date d'inscription : 02/09/2008

Eldernie frémissait d'exitation, les badauds se pressaient autour du cortège d'étranges chevaliers escortés par des troupes régulières, franchissant les enceintes successives jusqu'à pénétrer dans la citadelle accompagnés par le cliquetis des armures et des armes, à peine recouvert par les claquements des sabots dont l'écho resonnait sous les arches et les voûtes.

Précédé par la rumeur, l'équipage fut conduit dans les appartements de l'Intendant. Après avoir reçu la bénédiction d'Aschen, les messagers furent conduits dans leurs quartiers. Erol se réjouissait d'avoir été affecté à leur service, c'est lui qui aurait des choses à raconter aux autres lors de son prochain passage au corps de garde.

Quelques jours plus tard, après que les hommes et les montures aient repris des forces, les cavaliers partirent de la Blanche en emportant cette missive avec eux.

Citation :: Chère Moniale Aelys,
Les relations entre nos deux contrées s'amorcent pour le mieux.

Je confesse que l'attrait pour la question religieuse a fortement baissé après la défaite militaire du Beilan, soldant l'échec philosophique et stratégique des ordres aux yeux de nombreux survivants après que notre pays fut souillé.

L'attrait pour votre mission aux confins du monde connu pourrait servir également le culte ici en Kandrasie. C'est pourquoi j'entend développer notre soutient envers vous. Ainsi, ai-je ordonné la construction d'une ambassade pour vous acceuillir, au sein même de la citadelle.

Je serais ravi de vous-y recevoir, pour peu que vous preniez la peine d'annonçer votre visite afin que tous les préparatifs dû à votre rangs, et des festivités puissent être mis en place.

Cordialement,
Aschen de Naemis.

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