Chroniques de Terremer

Située au fin fond des terres sauvages de Fironk, la cité portuaire de Terremer était à l’origine un simple repaire de pirates et de contrebandiers kandrasiens qui se servaient de ce lieu isolé et difficile d’accès comme lieu de mouillage ou comme sanctuaire quand cela s’avérait nécessaire. Profitant dans le passé du peu d’intérêt porté à ces terres reculées par les fironkois qui ne surent sans doute jamais ce qui se tramer sur leur terre, les pirates kandrasiens finirent par jeter les bases de ce qui allait devenir au fil du temps la cité libre de Terremer, point de chute des réprouvés et opportunistes de tout le continent. Liés à aucun royaume et soumis à aucune autorité extérieure, les habitants, toujours plus nombreux, établirent petit à petit leurs propres lois basées sur les codes et traditions en vigueur chez les pirates de Retrahant et développèrent des moyens de subsistance, si bien qu’en quelques années, la bourgade originelle poussa dans tous les sens et se fit cité.
Selon la tradition, la liberté est ce qui prime à Terremer. Dans les faits, n’importe qui est libre de rendre et de séjourner à Terremer du moment qu’il respecte le règlement de la Guilde et qu’il n’ait pas eu de différent avec elle dans le passé. Créée lors de la fondation de la cité et dirigée depuis par les capitaines pirates, la toute puissante Guilde de Terremer contrôle la ville et prend une taxe sur les profits. Ses règles sont strictes et ceux qui enfreignent ses lois sont promis à un châtiment expéditif et très souvent sans appel. Très tôt les capitaines de Terremer ont compris qu’il n’était pas bon pour les affaires que le chaos règne en ville, ainsi il est vivement déconseillé de tirer les armes en ville et le sort des voleurs est peu enviable. La société de Terremer est égalitaire, la noblesse n'existe pas, mais très dure. Personne ne posera de questions à un nouvel arrivant mais personne ne lui tendra non plus la main, à lui de se débrouiller et de saisir les opportunités. A l’origine kandrasienne, la ville est désormais cosmopolite et on y croise des représentants de toutes les nations, bien que les kandrasiens y soient encore majoritaires. Au sein de la cité différents styles architecturaux sont mélangés mise à part dans certains quartiers où l’influence kandrasienne se fait vraiment sentir. D’un point de vue religieux, chaque individu est libre d’honorer les dieux qu’il veut et c’est à chaque communauté de bâtir ses lieux de cultes avec ses propres moyens. Il est à noté que même si tous les rites sont autorisés, certains rituels tels ceux faisant appel aux sacrifices humains sont mal vus par la Guilde et par conséquent non pratiqués. Ouverte à toutes sortes d’activités économique plus ou moins légales selon les avis considérés, Terremer reste la cité des pirates. Ces derniers sillonnent les mers de Retrahant, attaquant et pillant les navires marchands et les villages côtiers, avant de revenir les cales pleines à Terremer pour écouler leurs marchandises auprès des trafiquants. En théorie il n’y pas de restrictions concernant les cibles, mais les capitaines de la Guilde de Terremer établissent souvent des quotas, qu’il est plus que conseillé de respecter, et ce afin de ne pas dévaster certaines régions clefs et de ne pas tuer le commerce maritime, ce qui seraient contraire à leurs intérêts à moyen et long terme. Les marchés de Terremer sont en général bien approvisionnés et on trouve de tout sur la place publique, la Guilde n’imposant pas de restriction sur ce que l’on peut ou pas commercer. On rencontre également à Terremer nombre de chasseurs de primes et de compagnies de mercenaires à la recherche d’engagements où d’activités lucratives. Ces dernières se rendent parfois d’elle-même dans les zones de conflits où elles se livrent au pillage avant de revenir à Terremer écouler leur butin sur les marchés à l’instar des pirates.
Terremer n’entretient officiellement pas de relations diplomatiques avec les différentes nations de Retrahant, bien qu’il soit déjà arrivé que la Guilde envoie un émissaire ici et là pour discuter avec certaines autorités étrangères. De part la taille qu’elle a finalement atteint, il est vite devenu impossible de garder secrète la localisation de la ville. Dans le passé des puissances étrangères ont essayé de mater les pirates de Terremer en envoyant des flottes de guerres. Conscients qu’ils ne pouvaient pas lutter directement, les pirates ont toujours adopté la même tactique : Dès la nouvelle de l’arrivée des envahisseurs connues, ils embarquent sur les navires avec le plus de richesses possibles, brûlent le reste et fuient se cacher dans les vastes archipels faisant face à la côte fironkoise. Il est alors suicidaire pour les navires étranger d’engager la poursuite dans ces eaux piégeuses que seuls connaissent vraiment les pirates de Terremer. Une fois l’orage passé les habitants reviennent et reconstruisent la ville tandis que les équipages de pirates se vengent en lançant des raids qui dévastent totalement les régions côtières de la nation ennemie et en attaquant sans aucune retenue ses navires… Terremer a ainsi été détruite et reconstruite à plusieurs reprises au cours de son histoire mais rarement par les même ennemis, ces derniers comprenant en général que s’attirer les foudres des capitaines de la Guilde de Terremer n’est pas le meilleur moyen d’assurer la sécurité des populations côtières et des navires de commerce.