Apres la joute...

Hypos entra dans l'auberge, visiblement content. Il aperçu alors Ragan, le seigneur Kandrasien qui avait vaincu Elitos. Il s'assit à sa table.
"Seigneur Ragan ! Beau combat que fut le vôtre, regrettable d'un point de vue Aevenspeer, mais beau combat cependant. Je ne vous pensais pas si efficace combattant, vous ayant vu à l'auberge... Félicitations."

Ragan sourit. Bien des seigneurs faisaient cette erreur.

"Salut a vous. Ne vous fiez pas a la frequence de ma presence a l'auberge. J'y suis la plupart de temps pour sentir l'air du temps, et faire connaissance des nouveaux seigneurs. C'est un plaisir mais parfois aussi une obligation d'etat. Mais parlons plutot des joutes. J'ai pu voir votre combat contre ce pauvre Bismak... Tres impressionnant, je remarque que nous avons tous les deux l'amour des grands couteaux."

Il fit un signe vers l'impressionnant épée du Nordique.

"Alors, que pensez vous de la Kandrasie?"

Un bruit métalique. Un cliquetis étrange se faisait entendre derrière la porte puis un râle rauque. Huits arabes rentrèrent entourant le Tiram qui avait revêtu un linge blanc.

- Grand Tiram, toutes nos félicitations encore. Des messagers sont en partance pour Orcumia et les autres Saintes-Villes.

Au centre, Joachim. Petit, mât de peau, les cheveux coupés à ras. Ses yeux d'un bleu pur furetaient dans toute l'auberge à la recherche de visages connus. Il ne prêtait pas attention à ses hommes, un étrange sourire aux lèvres. Il avança finalement à une table entourée par sa garde.

Un homme, visiblement un ivrogne se mit à rire.

- Et l'gars, vous-êtes bien e'touré.

Le Tiram ne prit pas la peine de le regarde il lâcha simplement.

Une poignée d'abeilles vaut mieux qu'un sac de mouches.

"Tiens, Tiram Joachim. Joignez vous donc a nous. Nous discutions des avantages a posseder de bonnes lames... Je vois que pour votre part c'est la vitesse qui prime sur la taille."

Le jeune Naké entra, il se tourna vers Ragan :

Je représente la cité des loups, puis-je m'assoir avec vous ?

L'Arabe se leva, salua son ami Ragan et parti vers son adversaire.

- Vous vous êtes bien défendu, c'était la première fois que je me battais contre un homme blanc, vous vous battez avec votre force, c'est surprenant.

Il lui fit une signe de bénédiction, embrassa son pendentif et le quitta.

- Akra Ragan, je vous remercie. C'était la première fois que je voyais des gens se battre de la sorte, on aurait cru des lions qui se frappaient.

"Je vous en prie, jeune homme. Mais dites moi, que fais donc votre seigneur? Il fut empéché de se joindre a nous? Connaissant l'habituel bouillonnement de son sang, je suis surpris qu'il ne soit pas des notres..."

A l'exemple du lion, le géant repassa sa main sur son chef, se leva et, malgré les lames sorties par les danseurs, attrapa la manche blanche du Tiram.

"Pardonnez d'insister, mais nous devrons remettre ça un jour, je n'ai pas eu ma chance, et puis je me sentais mal à l'aise."

Même si sa voix était sincère tout le monde avait compris, perdre contre un homme du desert le frustrait, et deux manches montées ne lui avait pas suffit, accentuant encore plus ce dégout.

Il sourrit à Ragan

Le Sieur Aki n'est pas avec nous car il est en voyage spirituel pour calmer son envie d'alcool ......

Il contempla le Tiram et demanda à Ragan :

Il est si fort que ça ?

Le religieux avait déjà fait glisser une lame sous le cou de son adversaire:

- " Montrez-vous digne, ne créez pas de remue-ménage ici. Ces joutes sont faites pour être conviviales et non pour nous tuer. "

Ragan se pencha vers le jeune champion.

"Eh bien, pour l'avoir vu se battre, tout ce que je peux dire c'est que son style est aux antipodes du mien. Il privilegie la vitesse a la force... Si vous devez combattre un de ces hommes du desert, mefiez vous, ils frappent a la vitesse du serpent..."

Le chevalier écarta les lames ( symboliquement, bien-sûr ), et dit:

"Chez nous, l'honneur n'a rien de convivial, et être battu par un piéton - un clerc qui plus est !- qui n'y connait rien aux montures touche l'honneur d'un chevalier.
Mais, si vous ne voulez pas, un jour, relever ce défi, faites comme bon vous semble, j'aurais au moins la maigre concession de savoir mon adversaire lache!"

Les derniers mots avaient plus étaient des cris assourdis par le masque que de vraies paroles. L'air menaçant du cavalier jurait avec le masque souriant d'une façon ridicule.

" Savoir son adversaire lâche. Je pourrai utiliser ça contre vous. Frapper un membre religieux en dehors de l'arène de combat n'est pas vraiment courageux. Vous vous sentiez mal ? Vous n'aviez qu'à déclarer forfait, Akrasia. "

Sa lame caressait la peau de l'homme face à lui:

"Vous êtes peut-être fort sur un cheval mais Ndriananaharyth est bien meilleur sur terre, là où son fils a disparu."

Il retira la lame et la rangea dans son dos. Les deux sabres se croisaient, formant deux magnifiques ailes.

"Cependant, vous avez porté atteinte à un fils de Dieu, et si vous souhaitez le combat, je ne peux pas m'y opposer."

Deux pages tenaient le sire à présent, qui pourtant se contrôlait parfaitement .

"Un membre religieux ? Pourquoi pas un pacifique pendant que vous y êtes ?
Vous osez vous prétendre de l'engeance de Dieu ! Vous vous déclarez prêtre et vous venez dans des émules guerrières ? Je comprends mieux pourquoi vous vivez dans un desert.
Dites moi, votre "Ndriannagharyg"... ne l'appelez vous pas Meloï parfois ?
Je vous demande un autre combat vous m'offrez des carresses et des pseudo-morales, drôles de religion je trouve..."

" Je suis des rituels lors de ce que vous appellez combat. Je réalise le Zarwa, et je ne me bats pas pour tuer. Ndriananaharyth envoie ses fils se battre, j'en suis un. Je le prêche et me bat s'il le faut, je ne suis rien pour décider, lui est tout. "

Il sourit alors, étrangement:

" Ce qui vous énerve plus est que je suis arabe, et que je vous ai battu, soit. Mais ne venez pas pleurer, vous n'avez qu'à prêcher votre dieu pour pouvoir me battre si vous n'avez pas les talents requis."

L'atmosphère se fit moins tendu, et, derrière le masque, le visage retrouvait la même forme que celui en bois.

"Hum, je vois, peut-être les eaux de vos larmes sont trop utiles pour les laisser tomber, mais nous, contrairement à votre..."peuple", n'invoquons pas Dieu pour des causes aussi futiles que des joutes. Nous sommes là pour des combats conviviales, sans aucun but, donc, pas besoin de sorcellerie, juste de se fier à soi-même..."

Il sourit:

"De simples joutes, pourtant ce n'est pas moi qui suis dégouté d'avoir combattu contre un homme différent de moi. Ndrianaharyth est invoqué pour tout, quand le soleil se lève, quand un enfant tombe au sol, quand la mort tombe sur quelqu'un."

Le masque de bois se pencha d'un coté, par injonction de la tête, donnant un effet de surprise.

"Je vois que vous ne comprenez pas encore toutes les subtilités de notre langue.
J'ai dit "honneur", ce qui veut dire chez nous, une sentiment de dignité morale, et non pas dégout d'une personne comme vous"...
Quant à votre "dieu" et votre attitude vis à vis de lui, j'appelle ça de l'esclavage, et, si vous pouvez comprendre ça, chez nous un fils n'est pas l'esclave du parent.
Celui qui craind, croit dans savoir, faites attention...fils de Dieu..."

Il s'éloigna de son interlocuteur, pour rejoindre son ami. Ses soldats avaient regardé l'homme au masque de bois avec mépris, un fin sourire narquois aux lèvres, cachant leur malaise. Ils rejoignirent leur maître.

- Quel Angach ! Il ose remettre en question les fondements de notre société. Grand Tiram, vous êtes l'envoyé d'Ndriananaharyth et vous...

- Tais-toi. Cet homme n'est pas perverti, il pensait être plus fort que nous, et sa défaite a brisé ses illusions.

Joachim se tourna vers Ragan.

- Pouvons-nous vous rejoindre ?

Les jeunes gens toisèrent avec dédain les soldats à la peau sombre. Alors que les arabes se retirèrent, l'un des ecuyers, se baissa vers son maître, qui s'était assis pendant la conversation

"Messire, pourquoi part-t-il sans la moindre politesse qui plus est ?
- Il est déçu, il s'attendait à une chose, un esclave à sa disposition. Il n'a eu droit qu'à ma foi... sa sorcellerie sur le terrain ne put vaincre mon esprit. Ce qui ne me tue pas me rends plus fort, je crois bien qu'il l'a comprit.
- Quel Démon !ragea le damoiseau.
- peut-être... Ou peut-être est-ce un orphelin de Gaed, corrompu par Meloï, puisse Dieu nous guider sur ce chemin étroit."

"Bien sur, seigneur Joachim. Je n'ai pas encore eu l'ocasion de vous feliciter pour votre victoire. Ragan sourit. J'ai cru remarquer que, comme moi vous preferez vous battre les deux pieds sur le sol... Tres impressionnante, votre technique, d'ailleurs. Il s'agit de l'escrime de votre territoire?"

L'Arabe sourit:

"Mes gestes étaient guidés par ma foi. Ce sont des gestes que j'use lors de rituels, tout ceci n'était qu'une danse ou je vole comme le vautour et attaque comme le scorpion"

Il regarda ses hommes puis reporta son regard bleuté vers son ami:

"Je ne me bats pas, je danse. Et pour vous, avez gagné ? Je n'ai pu regarder votre combat. "

Moi aussi je ne suis pas trés à l'aise sur une monture mais avec le Sieur Aki comme professeur je crois que bientôt je monterai aussi bien que des cavaliers de la grande armée kandrasienne !

Mais dites moi si je peux me le permettre cher Tiram , avec quoi vous battez vous ?