Galahad sorti furieu de son entrevue avec Lélith.
Depuis leur retour de gramée, quelque chose avait changé, Galahad était resté sur sa faim et Lélith avait semblé cacher trop de choses.
En Empersiste le pays paraissait à l'abandon, les nouveaux arrivants se contentaient de tentes pour abris, les arcs qui sortaient des ateliers étaient le plus souvent bon à jeter. Galahad s'en inquietait, il trouvait Lélith distante, il la voyait se fermer de plus en plus. Dehors le peuple grognait, le blé se faisait rare, les boulangers ne cuisaient plus assez de pains pour nourrir tout le monde. De partout on entendait des gens raler, pleurer ou crier, les tavernes devenaient des repères de révolte. Les cris de la foule étaient pourtant faciles à entendre mais Lélith ne bougeait pas.
De tous les maux d'Empersiste le pire fut cette impression d'abandon de l'Intendante. Elle avait étée élue par son peuple et son peuple ne l'entendais plus, ne la voyait plus. Elle était absente, recluse dans son palais, plus personne ne comprenais ses absenses de choix et ses hésitations.
Galahad n'aimait pas ça.
Il voyait son pays partir à la dérive, alors il demanda à Lélith de le recevoir. Bien sur il obtint facilement une entrevue. Ils avait traversé de dures époques ensemble, mais Galahad sentait qu'une page avait été tournée.
Elle ne répondit pas à ses questions sur l'état d'Empersiste, se contantant de vagues réponses. Galahad s'emporta:
"-Mais enfin Madame, vous êtes à ce poste par la volonter du peuple, si vous n'y trouvez plus d'autre interet que de vivre dans ce palais, laissez le peuple vous désigner un successeur. J'ai encore assez de motivation en moi pour vouloir relevé l'Empersiste.
- Croyez vous vraiment que je veuille prendre un tel risque? le coupa-t-elle sechement. Le regard qu'elle lui jeta signifiait clairement la fin définitive de l'entrevue.
-Madame, je ne vous laisserais pas entrainer L'Empersise dans votre chute, continua malgré tout Galahad d'une voix profonde, grave et à peine audible.
Il sortit de la salle hors de lui.
Interpellant un ecuyer de sa suite, il griffonna quelques mots sur un papier et le tendit au jeune cavalier.
"- Porte ça à Nodrille pour le Seigneur Lathander
Appelant d'autres de ses hommes, il leur donna quelques ordres bref à voix basse et les fit partir aux quatres coins d'Empersiste chez ses amis Hadesius, Escarnart, Castan et quelques autres. Tous devaient savoir, se préparer au pire. Des mots durs et irréparables avaient été dit ce soir.
Dans la cour du palais il jetta un dernier regard sur les appartements de l'intendante.
Comme il s'y attendait, rien de bougea.