[Ephyne] Luttes de pouvoir en Empersiste

L'arrivée de Dylan Selden à Ephyne avait provoqué de profonds remous, on évoquait souvent à cette époque sa double trahison, la haine que les kandrasiens lui portaient ou encore son désir de maintenir le monde de Gaed soudé mais on oubliait souvent de s'attacher à la politique interne à l'Empersiste. Méconnus voir totalement ignorés, les opposants au régime n'en menaient pas moins des manoeuvres et tactiques diverses, rivalisant entre eux pour gêner les décisions souvent religieusement extrémistes de l'ancien Archevêque d'Ostombe.

Hernander était de ces seigneurs qui n'appréciaient guère l'hégémonie religieuse prônée par le maître de la Belle. Il voyait comme de nombreux nobles d'un oeil plus que suspect les édits de Selden, l'émergence d'ordres sans cesse plus puissants où la suspiscion, le doute et la méfiance sont des règles de survie élémentaires. Certes la ville était devenue plus sûre, certes les campagnes n'étaient pas parcourues par des armées étrangères et les empersois vivaient, se marriaient, faisaient des enfants en masse mais dans quel but ? Toute cette population était élevée, formée, forgée dans un seul but : remplir les églises gaediennes de fidèles et leur faire perdre leur temps à prier.

Tous ces paysans, ces hommes et ces femmes constituaient de la main d'oeuvre phénomènale et Ephyne sous cet intendant baigné dans ses illusions dangereuses ne savait guère s'en servir. Les gueux n'avait aucun autre intérêt que celui de travailler pour l'Empersiste et pour la noblesse de sang et de nom. On était entrés dans une ère où les hauts faits et les armées n'avaient pas plus d'importance que les écrits religieux et les abbayes isolées. Le clergé, à trop mépriser la noblesse, apprendrait tôt ou tard qu'il convenait de s'assurer avant tout de ses plus traditionnels piliers avant de tenter d'endoctriner les serfs.

"Messires empersois, nous tous ici présents avons accepté de nous réunir pour parler ensemble du déclin de notre Empersiste. Nos impôts, nos serfs sont chaque jour un peu plus détournés de leurs seigneurs en faveur du simple petit curé du village. Nous en venons à craindre notre propre confesseur, parfait espion du "très saint" Archevêque.

Quelles terres pourrons-nous un jour laisser à nos enfants ? Combien d'âmes seront toujours rattachées à nos familles dans une vingtaine d'années ? La dernière décennie a vu nos revenus baisser chaque jour un peu plus et aujourd'hui il ne nous reste plus que notre nom, un nom sans guère d'influence et sans plus de pouvoir."

La scène se déroulait dans un riche hôtel particulier d'Ephyne, la salle, décorée à la manière des palais ancestraux de la Belle rivalisait de beauté et de luxure avec les appartements de l'intendant et les quatre ou cinq personnages présents observaient tranquillement l'instigateur de la rencontre, confortablement installés dans des sièges Crykas. Peu de présents mais chacun d'entre eux, pour une raison ou une autre, se trouvaient ici pour leur influence sur le peuple, les retrahs ou tout simplement l'intendant. Hernander de Lougevelles avait souhaité réunir des hommes de pouvoir pour assoir le sien. Ils étaient là à l'écouter et il lui fallait les convaincre.

Asclepior avait eu l'opportunité de pouvoir assister à cette réunion grâce aux relations qu'entretenaient son bras droit avec la famille des Lougevelles, enfin il pourrait exercer son opposition, bien que mesurée, face à cette absolutisme religieux qu'incarnait l'Intendant en place.
Par politesse il se leva et se présenta au petit comité qui se tenait à l'écoute du chef de cette opération. Asclepior savait que participer à tel entretien organisé était non seulement prohibée par le pouvoir en place mais faisait prendre des risques à ses acteurs. Quoiqu'il en soit il avait moins à perdre que dans le passé.
Une fois assis sur son fauteuil, qui d'ailleurs était d'un confort bien trop grand pour résister à l'envie de s'y relaxer, il prit la peine de s'adresser au protagoniste de cette mince assemblée.

"Tout d'abord je tiens à exprimer ma joie de rencontrer l'un des membres de cette prestigieuse famille des Lougevelles dont mon plus brave conseiller et ami Marlingus m'a tant parlé. Enchanté de faire votre connaissance Messire Hernander !" Il hocha la tête à l'attention de ce dernier.

Il éleva légèrement la voix pour bien signifier qu'il s'adressait à tous les seigneurs présents.

"Bien que je ne sois pas Empersois de pure souche, l'Empersiste est ma patrie de coeur, ma vie continuera et se terminera sans doute sur ce territoire. Mais Empersiste, comme l'a si bien dit Seigneur Hernander est sous le joug d'un religieux aveuglé par ces dogmes dépassés et usés par leur absurdité, cette situation est pour moi intolérable et bientôt je ne pourrais plus cacher mes vrais sentiments envers ce pouvoir en place. Qui pourrait aimer encore longtemps ce territoire pillé par les caprices du despote. Pouvez vous me dire pourquoi devrions nous vivre sous la menace perpétuelle de nos voisins parce que l'Intendant n'a aucun honneur ?
Je veux vivre dans un territoire qui vit dans la prospérité et non pas dans un territoire qui en donne l'illusion.

Mais cessons les belles paroles, ma venue ici est animé par un but bien précis : trouver des solutions concrètes et réalisables qui puissent s'appliquer rapidement. Alors je vous demande à tous et plus particulièrement au Seigneur Hernander, que proposez vous concrètement ? Avons nous les moyens d'agir face à cette monopolisation du quotidien par l'endoctrinement religieux développé par notre "bien aimé" Intendant ?
Je ne me suis pas déplacé jusqu'ici pour admirer le décors et me vautrer dans des fauteuils hors de prix. Je veux agir et non discutailler autour d'une boisson chaude."

Asclepior n'avait tout simplement plus qu'à attendre une réaction d'un des Seigneurs présents dans la pièce.

"Mais, Messieurs, l'Emperiste ne s'est jamais mieux porté qu'aujourd'hui, et ce grâce à l'Eglise Gaedienne, dont le rôle dans la société est prépondérant. Je dirais même nécessaire, essentiel, vital. Tout comme la Foi en notre Seigneur Gaed. Messieurs je sais vos convictions et j'ai certes du mal à les comprendre, mais pourquoi rejeter les fautes sur l'Eglise? L'endoctrinement n'existe pas en Empersiste, au contraire la Foi en Gaed ouvre la porte à l'épanouissement et à la paix intérieure. Si problème il y a, ne pointez pas du doigt l'Eglise, je vous prie."

Asclepior fut d'abord abasourdi par ce qu'il venait d'entendre, mais ce sentiment fut vite remplacé par une vive colère. Emporté par cette vivacité il se leva d'un bond et pointa son doigt vers le seigneur Hémor Varin et adopta un ton accusateur :

"J'ai du mal à croire ce que je viens d'entendre Seigneur Hémor Varin ! Vous semblez bien trop soumis au pouvoir en place pour tenir votre langue sur nos agissements
Rien ne nous dit que vous n'êtes pas un espion au service de l'Archevêque. Qu'elle est le but de votre présence ?

Puis il se tourna vers Hernander :

Qu'est ce donc cette mascarade seigneur Hernander ? Serait ce une machination ? Un guet-apens ? J'avais pourtant cru bien entendre le sujet de notre rassemblement : Parler du déclin de l'Empersiste. J'exige une explication ou je quitte l'assemblée !

Le seigneur Hernander observait d'un regard inquiet les différentes réactions des personnages présents. Il s'étonna quelque peu que Asclepior reconnaisse le seigneur Hémor Varin mais laissa les deux dignitaires s'expliquer d'eux mêmes pour prendre une explication englobant les autres présents.

"Messires, ne nous fâchons point. La situation en Empersiste est délicate, très délicate et chacun de nous est suspicieux. Il convient de nous assurer des appuis les plus insoupçonnés, d'où qu'ils viennent, et cela va forcément provoquer ce genre de ... doutes tout à fait légitimes entre nous."

Il se pencha tout particulièrement vers les deux seuls dignitaires à avoir pris pour le moment la parole et leur adressa un sourire crispé.

"Chacun de nous a accepté de venir ici et d'écouter ce qui se dirait. Libre à vous de dévoiler ou non vos opinions et de rejoindre notre "association" mais aucune information ne sortira de ces murs ; nous nous en sommes assurés.

Messire, pour répondre à vos interrogations. Vous avez accepté de vous rendre dans cet hôtel de votre propre initiative sans qu'il n'existe de doutes sur ce qu'il s'y dirait : c'est que vous avez vous mêmes quelque idée sur le sens que je donne aux mots prononcés avant votre intervention."

Il prit une légère intervention avant de poursuivre, sentant que beaucoup se jouerait sur ces quelques phrases.

"Oui l'Empersiste ne s'est jamais aussi bien porté qu'aujourd'hui quoiqu'aux premières heures des Crikas le territoire n'avait guère à se plaindre mais vous savez tout comme moi que nous avons des raisons d'agir. Les terres de la plupart des nobles ne se sont jamais portées aussi mal, les coffres de nos châteaux sont vides et les ventres de nos fidèles vides. Oui le territoire est riche, oui le territoire est peuplé mais posons nous ces questions : où vont donc les retrahs de nos paysans ? Pourquoi ne nous enrichissons-nous pas nous non plus ?

L'Eglise est nécessaire, oui, Dylan Selden a été un croyant efficace pour faire porter la parole de Gaed mais aujourd'hui nous devons nous demander quelles limites cette Eglise doit avoir. Elle est et n'a toujours été qu'un moyen, pas une finalité. Le peuple est heureux, le peuple est content et respecte les valeurs de notre guide mais cela suffit. Nous avons accepté des sacrifices pour que cela se fasse, nous avons accepté de financer les églises et de laisser les prêtres prendre l'importance qu'ils ont aujourd'hui, en les aidant parfois financièrement, parfois militairement. Mais l'Eglise en demande sans cesse plus et en ces temps où la famine gronde et abat des familles entières nous nous sommes réveillés. Trop longtemps que nos yeux étaient enfermés dans la prière, aujourd'hui nous ne sommes plus rien et l'église a franchi les limites de l'acceptable."

Il se leva et posa son regard dans celui de chacun des dignitaires ayant fait le déplacement. Après un bref signe de tête vers le propriétaire des lieux, il poursuivit son monologue :

"Si nous laissons les choses se poursuivre en l'état, demain, quand les impies se retrouverons sous nos murs, nos armées, celles qui autrefois brandissaient les bannières de nos propres noms, de nos ancêtres aux lignées pures et nobles ne seront plus guidées que par des curés.

La religion d'accord, l'éducation je n'y vois guère d'inconvénients mais devons nous laisser ces "hommes" nous écarter de la politique, des armées, de l'économie ? Confieriez vous à un religieux l'ensemble de nos forces militaires. Voyez où nous ont menés les décisions de l'Eglise : le peuple meurt de faim et nos armées sont décimées par les maladies. Cela n'aurait jamais eu lieu sous notre commandement. Nous avons faili en ne respectant pas notre devoir, nous avons failli en donnant nos rôles et nos promesses à des hommes préoccupés uniquement par la taille de leurs Eglises. Sommes nous prêts à continuer dans cette voix ?"

Il changea alors de voix, prenant des intonations plus légères pour répondre aux premières questions d'Asclepior.

"L'Empersiste restera et doit rester aux mains de l'Eglise, du moins en apparence mais nous devons nous assurer que jamais le territoire ne sera laissé aux seules mains des religieux. Notre intendant est vieux, certains disent mourrants ; il faut unir nos forces pour le "guider" dans ses décisions, le conseiller au mieux des intérêts de l'Empersiste et de la noblesse trop oubliée lors de la dernière décennie. Sa succession posera un jour problème et qui prendra sa place ? Un autre archevêque du Ciran ? Le premier seigneur à s'emparer du trône ? Nous devons répondre à ces questions tant qu'il en est encore temps, notre avenir et celui de l'Empersiste est à ce prix."

"Ecoutez Messieurs, j'ai plus l'impression que vous nous avez réunis ici pour renverser les pouvoirs en place plutôt que pour trouver des solutions à nos problèmes. La preuve en est qu'à peine eus-je ouvert la bouche que Messire Asclepior me sauta dessus en me traîtant d'espion. Je ne vois pas ce que nous avons à cacher à notre Roi, le temps a prouvé qu'il était un homme bon et de confiance, pourquoi ne pas lui dire directement ce que vous pensez? Sachez en tout cas que si quelqu'un ici se montre clairement hostile à Dylan Selden, je le dénoncerai et il devra se rendre devant la justice. Que cela soit clair."

Asclepior reprit son calme il s'était sans doute emporté, il n'avait pas tout de suite compris la situation mais tout était plus clair désormais, il s'adressa au seigneur Hémor Varin un sourire en coin :

"Comment se fait il, vous si fidèle serviteur de Dylan Selden, que vous assistiez à une telle réunion ? Vous savez aussi bien que moi que jamais l'intendant ne pardonnerait telle traîtrise. D'après vos dires, ce dernier ne semble pas être au courant de votre venue ici puisque vous dites vous même ne pas être un espion... Alors pourquoi vous croirait- il davantage, nous sommes des seigneurs tout aussi respectables que vous, tout aussi dévoués du moins en apparence. Vos provocations ne me font pas plus peur que votre pathétique maître.

Vous voulez que je vous dises Seigneur Hémor ? Vous êtes intrigué ! Oui intrigué et curieux de connaître quelque chose de meilleure pour l'avenir de notre territoire, voilà ce qui explique votre présence. Malgré tout vos efforts, vous cachez mal votre lâcheté derrière cette loyauté sans faille. Vous avez peur des représailles qui pourrait s'abattre sur vous, je le comprends et le respecte. Vous m'avez dit un jour dans une missive que vous étiez l'un des pilier de ce territoire, pourquoi ne pas être la clef de voûte de notre cause.

Vous nous accusez de vouloir renverser les pouvoirs en place, mais si vous écoutez attentivement les paroles du Seigneur Hernander, vous comprendrez que nous ne voulons pas accaparer les pouvoirs et détruire les institutions nous voulons seulement les bonifier et les rendre plus juste. A l'heure actuelle tout changement est impossible, pourquoi ? Parce que l'Intendant s'obstine à faire la sourde oreille et parce qu'il verrouille tous les accès au changement ? S'il s'obstine à maintenir cette absolutisme aveugle, nous devrons recourir à des dispositions moins confortables pour lui et pour nous, effectivement...

L'Archevêque arrive au crépuscule de sa vie, comme le dit Hernander qui prendra sa succession si nous ne faisons rien ? Seule un Empersois pourra comprendre les réalités notre quotidien, un Intendant éclairé, voilà ce qu'il nous faut.
Beaucoup dises que l'Achevêque a fait son temps, je suis assez d'accord et il est à se demander si son âge ne lui fait pas prendre des décisions irréfléchies. Il n'écoute plus personne, comment pouvons nous lui faire part de notre mécontentement ? Il n'est plus à l'écoute que de son Dieu mais qui est à notre écoute ? Aidons le à prendre les bonnes décisions en l'écartant définitivement de ses trop grandes responsabilités, nous le faisons pour son bien et pour le bien de l'Empersiste.

Rejoignez vous notre Association Seigneur Hémor Varin ? Vous aurez tout à gagner si vous êtes de la partie."

Il attendait sa réponse, Hémor Varin devait sentir tous les regards fixés sur lui.

Hernander de Lougevelles écouta la réponse du seigneur de Bragancie, l'Empersiste aurait tôt ou tard à se choisir un nouveau visage et les idées, souvent opposées, sur cette image, cette vision de l'avenir devaient être défendues. Une vie ne vaut rien, un souffle, un battement de coeur, pourquoi s'en préoccuper ? Ephémère et brève la vie ne gagnera jamais son immortalité, seule l'idée perdurera.

"Messire Varin, le seigneur Asclepior est hâtif dans ses souhaits, ses désirs mais nous poursuivons un seul but : l'Empersiste. Nous comprenons vos réticences à décider de notre futur derrière le dos de l'intendant mais elles ne doivent pas obscurcir votre jugement.

En venant ici vous avez perçu des comploteurs, peut-être même des assassins mais nous ne sommes rien de tout cela. Dylan Selden nous quittera quand Gaed le rappellera et non de notre main ; nous ne désirons pas le renverser ou prendre sa place, uniquement nous assurer que après son règne, son oeuvre ne s'écroulera pas. S'il faut pour cela nous unir et prévoir entre nous, à l'abri de nos adversaires qui font certainement de même alors nous somems prêts à le faire. La religion, l'Eglise ne doit pas s'emparer de l'Empersiste lorsque ... le moment sera venu pour notre intendant."

Il se rassit en laissant quelques secondes de silence s'éterniser dans l'air tendu de la petite assemblée de nobles.

"Vous n'aurez rien à gagner à nous rejoindre et vous n'aurez rien à gagner à vous oppsoer à nous. Seuls vos devoirs peuvent changer et la manière que vous avez de vous percevoir. Il n'y aura qu'une seule Empersiste, à vous de définir quel visage elle aura et si vous souhaitez pouvoir toujours, demain, avoir ce choix."

Hémor sentait bien que les deux hommes essayaient de l'embobiner. Ils s'étaient trompés en le faisant venir ici, Hémor n'était plus un anti-Selden comme autrefois, il s'était depuis longtemps rangé du côté d'Ephyne et de Gaed. Il était inconcevable pour lui de collaborer avec ces traîtres.

"Messieurs, un monde nous sépare. Jamais je ne trahirai mon Roi ni Gaed, cela est contraire à mes valeurs, à ma Foi. Je ne puis que m'opposer à vos projets, vous vous êtes trompés en me conviant à cet entretien. Dylan Selden restera sur Ephyne et gouvernera jusqu'à sa mort, que vous le vouliez ou non.

Je dois maintenant partir. Ici n'est pas ma place, je retourne auprès de l'Empersiste et du Roi. Je vous assure que vous commettez une imprudence. Il est encore temps pour vous de faire marche arrière, je ne dirai rien et je pourrai vous éviter les problèmes. Réfléchissez bien.

Aurevoir."

Hémor Varin se leva doucement, salua les personnes présentes et fit les premiers pas vers la sortie.

Il savait qu'il en savait trop, et que désormais certains dangers pesaient sur lui. Il priait déjà Gaed qu'aucun bras ne le retienne. De toute façon, il était intouchable, pas maintenant, pas tout de suite. Il faudrait désormais qu'il se déplace en permanence entouré de ses gardes, et que ses hommes veillent jour et nuit à ce qu'aucun inconnu ne l'approche.

Asclepior ne comprenait toujours pas pourquoi Hernander avait convié Hémor Varin à ce rassemblement mais c'était pour lui une erreur monumentale de sa part qui pourrait leur coûter la vie. Il s'expliquerait avec Hernander une fois la situation plus stable, pour le moment la situation n'était pas aux règlements de compte.
Hémor Varin s'apprêtait à partir. Comment pouvait il le retenir? il fallait agir et vite pour le bien de l'Empersiste.
Il se leva de son fauteuil puis interpella le seigneur en question avant qu'il quitte la pièce :

"Vous avez oublié votre manteau seigneur, avec ce temps couvrez vous bien sinon vous risquez d'attraper du mal" Il tandis la cape vers son propriétaire.
"Bon voyage !"
Asclepior retourna furtivement à sa place, les mains croisées, la mine grave, un sourire crispé, il resta fixer Hernander dans les yeux...

Hernander observa le seigneur Asclepior d'un regard soucieux, il glissa son visage vers le manteau d'Hémor en relevant un sourcil interrogateur puis se pencha vers la petite table au centre du salon. Il se versa un verre de vin, hésita quelques instants et approcha finalement la bouteille vers les verres des autres participants, négligeant celui du fidèle de Selden.

"Bonsoir messire Varin, bon retour dans votre Empersiste."

Il lui fallait maintenant comprendre comment ce seigneur s'était retrouvé à cette réunion. Bragancie paraissait lavée de tout soupçon, il en restait donc trois susceptibles d'avoir fait une erreur.