Le soleil s'était levé depuis peu. L'Imminence était déjà debout et regardait la ville prendre vie peu à peu depuis le toit de sa résidence, au sein même du temple d'Orcumia. Brahim, son bras droit, était avec lui. Il semblait très inquiet:
- Imminence, depuis que j'ai demandé la mise à mort des deux traîtres vous ne m'avez plus parlé. Aurais-je fait quelque chose de mal ?
- Non Brahim. Tu as été mon plus loyal assistant depuis l'ouverture des frontières. Tu m'as toujours aidé que ce soit de façon militaire ou économique, d'ordre moral ou religieux. Tu as fait en sorte que ce territoire soit en pleine expansion, tu m'as mainte fois aidé dans ma tâche. Mon nom est évoqué partout mais tu as tout fais. Malheureusement je dois laisser les autres Akras décider de qui prendra ma suite. Zanaryth m'appelle, ma mission en ce monde est terminée.
Un bon homme tel que toi est un don de Zanaryth. Il est vrai que s'approche l'heure de mon départ pour l'éternité. Mes bras perdent de leur force et mes jambes leur mobilité. Mais que le souci n'entre pas dans ton coeur. Déjà tout est prêt pour mon sacrement mortuaire: les huiles, les bandelettes, le masque funéraire, le tombeau. Je ne crains pas le jugement du Tout-Puissant. Je n'ai pas maltraîté mes gens, ni brutalisé le pauvre, je n'ai pas fraudé dans les mesures des champs, ni triché avec la balance, j'ai abondamment offert à Zanaryth nourriture, vêtements et bijoux. Restes en paix, fils du Désert, aimé de ton père Zanaryth. je m'en irai heureux dans ma nouvelle vie en sachant que tu sers fidèlement notre Dieu.
- Ne dites pas cela, vous êtes le plus grand dirigeant de ce monde.
- Les étoiles ne trompent pas pourtant. Nos Taras qui lisent le ciel et disent que je vais bientôt partir. Je ne suis pas Zanaryth, je ne suis pas immortel. Mon enveloppe perd de sa force mais mon esprit restera toujours près de toi. Laisses-moi s'il-te-plaît.
Le jeune homme quitta le toit du temple laissant derrière lui le Tiram, seul.
"Zanaryth veille sur vous habitants du désert,
Grâce à tous mes fidèles mettant une première pierre,
Je peux enfin partir, libre des jugements,
Que notre foi vous reste ou vous serez errants
Quand l'apocalypse aura prit le pouvoir
Sur nos croyances et..."
Le Tiram n'arrivait plus à trouver les mots, il avait crié à toute la ville ces vers denués de sens et de la beauté habituelle de ces phrases lyriques. Il posa ses mains au niveau du coeur, les yeux exorbités. Il tomba sur le sol, inerte. On dira plus tard que Zanaryth à parlé au travers du Tiram et que le combat pour la paix sera encore difficile.
"Pressez-vous donc, par Ndriananaharyth !" Ce fut les seuls mots que prononça Brahim. Il venait de découvrir le Tiram étendu par terre, sans doute mort. Son pouls était faible, si faible, trop peut-être. Les gardes, les médecins, les scientistes et les Taras du temple, tout le monde se pressait s'affairait autour de lui. Le Tiram fut transporté dans une vaste salle du temple, il était sans doute trop tard.
Un rêve peut-être... ou comment dire, un retour en arrière sur sa vie.
A quarante ans tout juste, Joachim Akem Ibn'Orcum, fils de Faïssal Tiram de la tribue des Artwezis prend le pouvoir après la mort de son père. Il reçoit les armes, le nom et le tritre qui lui revient.Au bout de quelques mois il découvre la première oasis et s'installe, c'est le début de l'ère de vie pour les Orcumiens.
Peu de temps après, il se fait chasser par ces bêtes blanches, elles lui ressemblent mais vivent avec l'Angach, l'aiment et certains l'idolatrent dans des temples étranges eux aussi. Les Orcumiens n'avaient jamais vu ces choses, horribles, beaucoup avec la peau plus blanche que les rares nuages dans le ciel. Il arrivera à prendre le pouvoir et à surveiller ses fidèles de près.
Vint ensuite son alliance avec la Kandrasie ses rapports avec ses Amis, Shaados et Ragan. Les choses blanches il commence à les comprendre, un peu, à voir qu'elles ne sont pas aussi différentes qu'elles, qu'elle savent parler même si leur langue est loin d'être aussi mélodieuse que la sienne. Il offrira plusieurs milliers d'hommes à lui à la Kandrasie sûr des idéaux des ses Amis.
Pendant ce temps il se fait attaquer par les deux autres Tirams. Ses ennuis médicaux commencent, le stress, la peur, la paranoïa. Il perd le trône mais le retrouve vite, étrangement par ailleurs, sans doute Zanaryth en a-t-il décidé ainsi.
Il avait aussi réussit à chasser les traîtres de Fironk pour revenir victorieux lui et ses hommes à Orcum et bouter le traître de Zaroui. Sa tête lui avait été amenée la saison passée... Il était enfin libre de partir, ce chien n'était plus en vie, il ne gâcherait plus le travail du gouvernement.
"Comment ça il est mort, ce n'est pas possible, c'est l'élu, c'est le fils d'Ndriananaharyth ! Il ne peut pas mourir..." Brahim était extrêmement pâle, son visage était en décomposition.. Comment, le Tiram était donc bel et bien mort... Il ne saurait sans doute jamais.
"Que l'on prépare son enterrement, je veux que ce soit le plus beau jamais offert à un quelconque homme, je veux voir Orcumia et le territoire entier pleurer cet homme... Retrahant même !"
Le Tiram est mort, dans son sommeil, sans souffrances. Il s'éteint comme une bougie entièrement consumée qui aura éclairé à mainte reprise le monde. Il ne reste de cette bougie que sa fumée qui se dissipe dans l'air comme l'âme dans le ciel pour rejoindre son Dieu.
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