Mort d'un intendant

Déjà des coursiers arrivaient dans toutes les villes pour transmettre la funèbre nouvelle et une copie de la dernière lettre d'Harald à tous les seigneurs.

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Le soleil déclinait lentement sur la petite bourgade adossée à la montagne qu'est Monterean. Le sire Aurelius vaquait à des occupations dûes à son rang, il tentait d'administrer au mieux son bourg, qui, mois après mois, devenait une cité de plus en plus nombreuse. Les infrastructures devaient suivre, et c'est à cela qu'il s'attelait. Les habitants avient déjà dressé une ptite palissade en bois autour de cité, palissade que serait bientot remplacée par un mur de pierre lisse, solide et impénétrable.

Un messager arriva alors aux portes de la jeune cité ciranaise. Un homme d'Osmad fut son langage et sa tenue. La rumeur se répandit comme une trainée de poudre qu'un dignitaire de la capitale se trouvait au château d'Aurelius de Freysac. Le coursier arriva aux portes du château ou il demanda à être reçu immediatement par le souverain de cette bourgade, chose qui fut faite sur le champ. L'homme arriva devant Aurelius qui le salua.

"Bien le bonjour messager d' Osmad" dit il en s'inclinant légèrement. "Que me vaut votre visite en mon fief ? Et comment va notre bon roi ?" A cette seconde question, le messager prit un air grave.

"C'est pour cela que je suis ici. J'ai le regrêt de vous annoncer la mort du Roi Harald. Il s'est éteint il y a de cela deux jours. J'ai ici une copie de son testament, il a insisté pour que tous le sachent, même les non ciranais et les païens." Le messager lui tendit la lettre cachetée du sceau d'Osmad. Aurelius la prit et commença à lire. Il n'avait que très peu connu son roi, sa tâche en Ciran venait de lui être dévolu, mais tout de même, c'etait son roi, il lui avait prêtté allegeance. Aurelius regarda le messager.

"Y aura t'il un enterrement pour le Roi Harald ? Un roi digne de ce nom se doit d'avoir un enterrement. Qui l'organisera ?"

Le soleil se couchait sur la magnifique cité de Lorelia losqu'un messager portant les couleurs de Ciran se présenta aux portes du palais de TarPalantir. Vaguement inquiet a propos de cette nouvelle affaire avec les alliés imprevisibles qu'etaient les Cirannais, le souverain accepta de rencontrer l'emmissaire dans la grande salle, devant toute sa cour.

Sans un mot, l'homme s'avança vers le trone et tendit la missive au seigneur, celui ci la decacheta et son visage prit une mine grave tandis qu'il detaillait le parchemin. puis il se tourna vers les spectateurs et declara:

"Le roi Harald de Ciran n'est plus, j'honnorerais sa memoire en me rendant a la ceremonie d'enterement, noubliez pas qu'Harald fut en meme temps un ami et un ennemis, nous ne devons pas oublier ceux qui tomberent lors des batailles mennées contre Ciran. Cependant il etait avant tout un homme de bien qui a tenté de repandre le culte de Gaed, meme si ses moyens ne furent pas toujours bons. Il merite un hommage et j'invite donc toute la cité a honorer ce grand homme qui tenta par tous les moyens de realiser ce qu'il croyait juste. J'irais egalement presenter les respects de Lorelia au seigneur Guillaume"

Il se tourna vers le messager et lui dit:

"Je t'offre l'hospitalité pour quelques jours, ensuite tu repartira pour Osmad avec moi et ma suite et nous irons nous recueuillir sur la tombe du roi Harald"

Lorsque la nouvelle lui était parvenue, Zane était occupée à écrire les futures missives qu’elle aurait à faire porter aux futurs seigneurs Ciranais. Cela faisait très peu de temps qu’on lui avait décerné le poste de ministre de l’Immigration, et son perfectionnisme était tel qu’elle avait passé la journée penchée sur un parchemin, faisant glisser avec soin sa plume trempée d’encre noire. Lorsqu’elle apprit qu’un messager d’Osmad était parvenu aux portes de sa ville, elle pensa tout d’abord à d’éventuelles consignes ou conseils quant à la gestion de sa ville ou de son nouveau poste. Elle reçut le messager avec une joie non cachée, mais la missive qu’il lui apporta effaça brusquement son sourire.

"Dame Zane De Freysac, je suis porteur d'une funeste nouvelle qui ne vous laissera pas, je le crains, indifférente. Je suis au regret de vous annoncer la mort de notre Intendant j'ai nommé feu le seigneur Harald. Je vous apporte une copie de son testament et vous prie de bien vouloir assister à son enterrement afin d'honorer sa mémoire."

Cela eut l’effet d’une lame qu’on lui enfonçait loin dans le cœur. Elle resta un instant coi, incapable de prononcer un mot. Sa sensibilité, une fois de plus, lui fit grand défaut, et elle dû se montrer forte pour ne point verser de larmes. Car, après tout, n’était-ce pas l’un des siens qui venait de s’éteindre ? Aussitôt elle se renseigna sur l’enterrement de son Intendant, et lorsque le messager lui délivra ce qu’elle voulait savoir, elle ne perdit guère plus de temps en bavardages inutiles. Elle se résigna en sachant qu’il lui serait impossible de chasser cette douleur ennemie qui logeait en son âme désormais, et son esprit n’était à présent occupé qu’à penser à un discours digne d’Harald.

"Soyez assuré que je serai présente à l'enterrement de feu notre Seigneur Harald. Bien que je venais tout juste de lui jurer fidélité, je regrette amèrement la perte d'un des notres. Mais vous avez fait un long voyage pour venir jusqu'ici. Reposez-vous donc en ces lieux. Je vais de ce pas user de mon talent afin d'écrire un dithyrambe digne de notre regretté Intendant."

Telles furent ses paroles. Elle n'eut pas la force de souffler plus de mot, sentant que déjà sa voix faiblissait. Des hommes tombaient chaque jour pour Ciran, mais Harald n'était pas un simple soldat. Il était son supérieur, et une personne admirable selon les échos qui lui étaient parvenus. Bouleversée, mais tentant de rester froide et forte face à ses hommes, elle se retira en laissant au messager la liberté de se reposer de son voyage. Peu importe ô combien il lui serait difficile d'écrire un magnifique discours d'enterrement dans son état de fatigue avançé, il était hors de question qu'elle néglige une chose aussi importante. Et les heures s'écoulèrent au son d'une plume qui glissait sur le parchemin...

Un messager Cirannais arriva aussi à Ephyne La Belle. Il remonta toutes les rues vers le Palais et à son air grave et receuilli beaucoup comprirent que quelque chose d'important se passait. La foule le suivit silencieusement le long des rues, se massant derriere lui.
Arrivé devant le Palais, il se présenta brievement à un capitaine qui, s'inclinant, lui fit signe de passer.
La foule au dehors formait un mur compact de silence et avant même que le messager ne soit devant lui, Hiditönn regardant la foule par une fenêtre compris lui aussi que quelque chose de grave était arrivé. A peine eut-il posé le parchemin qu'il lisait, que le bruit de la porte lui confirma ses craintes, le messager Cirannais entra dans le bureau de l'Intendant et lui tendis son rouleau. Hiditönn le lut attentivement.
Apres un instant de silence, il regarda le messager et dit :

- Nous partons pour Osmad enterrer ce Roi Gaedien comme il se doit.

Il lacha quelques ordres et au soir tombant, la foule toujours massée devant le Palais vit une file interrompue d'hommes sortir. Il y avait là tout ce que Ephyne comptait de clergé Gaedien et de Nobles. En tête de cet impressionant cortège, l'Intendant d'Empersiste s'arreta et annonça a la foule la triste nouvelle de la mort du Roi Cirannais. Des pleures et des cris remplirent alors le silence. Beaucoup se soir là suivirent à la hate le cortège vers Osmad, tous savaient ce que le Roi Harald avait fait pour la gloire de Gaed, et tous voulaient prier sur sa dépouille.
Le tocsin sonna toute la nuit alors que la foule séloignait d'Ephyne vers Osmad.

Le seigneur Guillaume fut étonné de voir au loin un cortège venir en direction de sa ville. Quelques secondes après, il reconnu l’étendart du Ciran dans un doux vent qui venait de se lever, flottait bien haut dans le ciel. Le cortège composé essentiellement de cavaliers, s’approchait à grande vitesse des portes de la ville et, on entendit alors un cri venant de la porte.

« Ouvrez les portes ».Deux gardes s’exécutèrent alors. Lorsque la porte fut grande ouverte, les cavaliers pénétrèrent dans l’enceinte où Guillaume, se tenait droit, le visage sans expression, fixant un des cavaliers qui tenait dans sa main une missive. Le regard de ce messager en disant long, ses mains tremblaient, ses yeux étaient brillants et c’est alors que Guillaume compris la gravitée du message. Le messager s’inclina mais il n’eu pas de retour. Il y eu soudain un flottement. Il disait« Messire, Messire »,mais rien, aucune réponse ni aucun mouvement de la part du seigneur. Le vent si léger, si voluptueux qui s’était levé lors de l’arrivée de la troupe s’éteignit. A ce moment là, Guillaume ouvrit les yeux et s’exclama :« Allons à l’intérieur ».Les deux hommes rentrèrent dans le château, et le seigneur fit asseoir le messager. L’homme tendit alors le rouleau à Guillaume. Il décacheta la missive et en quittant sa chaise, se mit à la lire. Il marcha quelques mètres puis s’arrêta net. Il se retourna vers le messager qui laissait apparaître quelques larmes et lui dit :

- « Il y’a mon nom inscrit sur ce testament…
- « Nous avons ordres de vous escortez jusqu'à Osmad. Maintenant je vous laisse en paix ».

En effet, Guillaume était bien écrit sur cette missive. Le défunt Intendant Harald l’avait désigné comme son successeur. Jadis général des Armées du Ciran, le seigneur intendant maintenant, cela était inexplicable pour lui. Mais c’était la dernière volonté d’Harald, et le seigneur le savait. Il donna la lettre à un serviteur, Guillaume releva les yeux et appela le messager : « Nous partirons ce soir. Demain sera un grand jour ». Guillaume annonça à la foule massée dans la cour la douloureuse nouvelle. Les cris et les pleures se firent entendre. Le seigneur se fit un chemin à travers la foule compacte qui était bouleversée. Il monta sur son cheval et avec l’escorte, partit en direction d’Osmad afin d’assister à l’enterrement de l’Intendant Harald.


[Premier Rp]