Intendant d'Aevenspir en Kandrasie

J'avais bien entendu, dame Liara l'intention d'annoncer la nouvelle publiquement mais la prise de la capitale de hier soir et la famine à gérer m'a fait remettre mes nouvelles obligations diplomatiques à plus tard, vous en comprennez aisément la raison. j'ai néanmoins été enchanté que vous ayez lancé le débat sur ce sujet bien que l'on parle plus de mon ancien territoire que du nouveau ce qui assez regrettable il faut le préciser.

Nous vous remercions seigneur Maglen Erasten de votre prise de parole et de votre volonté d'être franc et de privilégier des positions tranchées dans le cas qui nous occupe mais vous comprenez aisément que la teneur de votre discours me faasse bondir de mon siège ; d'aucuns se seraient contentés de vous occire ou tout au moins de vous envoyer cueillir des roses en Fironk mais je tenterai de vous répondre ou tout au moins de donner mes opinions sur votre intervention.

Je pense que quoi que je dise je serai aujourd'hui en tort aux yeux des fironkois au vu de la teneur de vos paroles, je ne vous ai pour ainsi dire rarement voirejamais adressé la parole et je ne sais quel homme vous êtes, honnête ou voyou, courageux ou pleutre. Mais j'en ai assez vu aujourd'hui pour pouvoir affirmer que vous ne m'aimez pas et contrairement à l'usage moi je suis assez indifférent, gêné et peut-être triste mais en aucune manière je ne vous porte rancune de vos convictions, elles sont à respecter comme toutes celles présentes ici.

Je n'essaierai pas de vous convaincre de ce que suis maintenant Kandrasien et à défaut, je suis heureux que vous continuiez le comerce avec certains seigneurs Kandrasiens. Face à la situation dans laquelle nous nous trouvions nous avons pris la décision qui semblait contenter le plus de monde et seuls les faits me permettront de prouver qu'elle était la meilleure.

En ce qui concerne l'ensemble des seigneurs qui ont aujourd'hui pris la parole, je vous remercis à tous de votre soutien et j'espère que les faits le récompenseront, que la Kandrasie parviendra à revenir dans le rang qui lui est dû malgré les désordres actuels dus à une succession de faits indépendan de la volonté de chacun.

Kasterian prit à son tour la parole. L'Ambassadeur Aevenspeer salua toutes les personnes présentes puis prit la parole.

"Messire Finael, quelle grande joie de voir ici. Comment allez vous ? J'ai peine à croire que vous évoquiez votre affaire en public, moi qui croyais avoir été on ne peut plus clair avec vous lors de nos discussions privées. Que voulez vous que l'on vous dise ? Vous arrivez là, comme un cheveu sur la soupe, en vous disant héritier du trône de Kandrasie pour la seule raison que l'on vous a donné une épée et un parchemin un beau matin de printemps. Je vous ai fait par de mon scepticisme, tout comme celui de l'Aevenspir tout entier. Comme me l'a suggéré un de mes compatriote lors d'une de nos discussions sur ce sujet épineux, je pense qu'un groupe de marchands sans scrupules rôdent en Ciran, vendant épées et lettres "officielles" à des crédules."

Puis il se tourna vers l'Ambassadeur Fironkois.

"Ambassadeur, le salua t'il, comment se porte Fironk ? J'ai écouté avec grand interêt vos paroles, et vous dites que vous restez solidaire aux vrais Kandrasiens, est ce vrai ? Alors que faisiez vous lorsque les vrais graméens ont envahi la vraie Kandrasie ? Loin de moi l'idée de vous manquer de respect, mais j'avoue ne pas suivre la logique qui vous est propre. Je ne vais pas jusqu'a conciderer votre prise de position comme lâche ou tout ce que vous voulez, soyons bien d'accord tout les deux, je pense juste qu'elle se base sur des faits non fondés et des malentendus.

J'ai pour Fironk et son peuple une grande sympathie, et pour cela, je vais vous donner un bon conseil, Ambassadeur. Libre à vous de le prendre comme vous voulez bien entendu, mais votre ennemi, ne se trouve pas en Aevenspir. Vous allez me répondre "quel ennemi ?". Croyez m'en, quelqu'un vous en veux, et j'en connait d'ailleurs la raison. Je ne sais s'il oserait passer à l'acte, mais il serait idiot de lui en donner l'occasion en tentant une action irraisonnée.

Je reste à votre disposition si vous avez la moindre question messeigneurs, et je me ferais un plaisir de représenter mon Karsper on ces lieux."

Kasterian se rassit, attendant des réponses.

Une autre voix s'éleva de la tribune Aevenspeer, après que le seigneur De Kawsr se fut rassis.

"Hmmmm... N'était-ce pas avec Fironk que la Kandrasie avait signé un traité qui n'arrangeait qu'elle ? Celà avait, me semble-t-il, fort courroucé le seigneur commandeur de l'époque... Celui qui avait fait ouvrir les frontières fironkois quelques années auparavant."

L'homme, qui portait un uniforme de général Aevenspeer, regarda un moment les fresques du plafond.

"Qu'en est-il donc de la vraie Kandrasie ? Est-ce celle que vous abritez chez vous ? Seriez-vous de faux Fironkois, alors ? J'en doute, je vous ai déjà aperçu plusieurs fois et ait à de nombreuses reprises entendu parler de vous. Que dois-je en conclure ? Que vous estimez "vraie" la Kandrasie qui ne suit plus la régence désignée par les derniers Alariens ?"

Un seigneur Kandrasien nommé Hornax était venu à l’assemblée des seigneurs de Retrahant tout spécialement pour écouter le débat autour du nouvel intendant de Kandrasie. Il prit la parole après avoir écouté tout le monde :

Nous, Kandrasiens, nous avons connu la prospérité, puis le déclin et il y a quelque temps nous avons subi une Guerre que bien sûr j’ai déploré. Suite à notre malheureuse défaite, nous avons dû affronter la famine. Je crois qu’il est temps que tout ceci cesse, les seigneurs Kandrasiens ont assez souffert, il est temps que nous réfléchissions à un avenir plus rayonnant. La Kandrasie doit de nouveau inspirer le respect et la force, et si pour cela le seigneur Cadenwarr doit prendre le pouvoir alors je suis prêt à lui prêter allégeance, même si aux yeux de mes compagnons cela peut sembler choquant.
Si l’Intendant Cadenwarr est capable d’entretenir la paix et de faire prospérer la Kandrasie alors acceptons le comme nous avons accepté il y a fort longtemps, lorsque je n’étais encore qu’un jeune Kandrasien, le seigneur Sévérian qui a malheureusement mis fin à ses jours comme nous le savons tous.
J’invite donc tous les Kandrasiens à, au moins, laisser l’Intendant Cadenwarr de faire ses preuves.
Que Kara vous ait en sa sainte garde Cadenwarr et qu’elle protège tous mes compagnons Kandrasiens !
C’est tout ce que j’avais à dire…

Hornax retourna en Kandrasie où l’attendait des choses urgentes.

Maglen écouta les paroles de chacun puis reprit:

"Si les kandrasiens eux même acceptent et reconnaissent le Seigneur Cadenwarr comme leur nouvel intendant, alors le Fironk n'a pas son mot à dire.

Cependant nous n'approuvons toujours pas les conditions de cette prise de pouvoir, mais Kandrasie n'étant pas notre allié, ceci restera sans importance."

Il se tourna alors vers le Ditrer d'Aevenspir.

"Seigneur de Kawsr. Je suis surpris de vous voir vous soucier du sort du Fironk. Certes nous ne sommes pas sans ennemis, mais cela n'est pas nouveau. Le Fironk ne possède pas l'attrait d'autres contrées: son climat est dur, ses richesses rares et son peuple rustre. Aussi cela tient-il généralement les envahisseurs potentiels en leur demeure. Une chance pour nous autres que les plaines fertiles de Kandrasie exercent plus d'attirances que nos terres froides.

Mais vous piquez notre curiosité Ditrer. Quels sont ces ennemis si concentrés sur le Fironk, votre mansuétude ira-t-elle jusqu'à vous faire révéler leurs noms ? Ou ces renseignements se négocient-ils au même titre que l'intervention de vos mercenaires ?

Vous ne pouvez pas vous taire après nous en avoir tant dit. Le Fironk tout entier vous écoute à travers moi."

Maglen croisa les bras en attendant les réponses du Ditrer.