Où l’on apprend pourquoi les Seigneurs Yents et Inha ont renoncé au siège de la grande Ephyne.
D’après « Le règne de Yents, gardien du Ciran » livre IX.
Un beau jour, alors que je siégeais sur mon trône, un messager arriva. Je connaissais cet homme, il servait mon frère jumeau Inha. Il me donna le message et je partis en direction de ma chambre pour le lire, car je crois que c’est le seul endroit de la forteresse où les espions ne peuvent pénétrer.
« Mon cher frère,
En votre absence, je me suis rendu seul à quelques réunions qui m’ont permis d’assister à de nombreuses interventions de l’intendant Empersois, Dertil de Crykas. Je me suis rendu compte que ce-dernier avait des propos inadmissibles envers les religions du monde dont le Gaedisme fait partie. De plus, il pousse l’Empersiste à un Gaedisme trop laxiste. J’ai donc décidé que la meilleure façon de rétablir un Gaedisme correct en Empersiste était de tenter un coup d’état à Ephyne. Bien sûr, tout cela sera fait discrètement. Je voulais prévenir notre Roi Valkmir Fauste, mais je ne voulais pas risquer qu’il entraîne avec lui tous les Seigneurs du Ciran et par conséquence une guerre. Je ne t’oblige pas à m’accompagner en Empersiste, mais je pense qu’à deux, nous pouvons faire tomber Ephyne. Si tu es partant, rejoins-moi à Edianis au plus vite avec le gros de tes troupes.
Ton frère Inha. »
Je fus d’abord secoué par cette nouvelle. Puis, après avoir repris mes esprits, je rassemblais mes troupes parties traverser le détroit de la mer d’Ediens pour rejoindre mon frère qui avait sa forteresse de l’autre côté. La traversée ne dura qu’une petite heure, ce qui me laissa quand même le temps de réfléchir à ce qui nous attendait. J’en arrivais à la conclusion que la réaction de mon frère était réfléchie. J’avais entièrement confiance en Inha. À l’époque, je pensais que c’était un des plus servants adorateurs de Gaed, ce qui se révèlerait être vrai par la suite.
Arrivé à Edianis, je me rendis à la salle du trône. Nous débâtèrent pendant un bon moment, Inha et moi, du sort que nous réserverions à Dertil de Crykas. Nous optâmes finalement pour son exil. Nous ne voulions pas envahir l’Empersiste, ce qui aurait était suicidaire. Nous voulions juste placer une autre famille sur le trône Empersois.
Inha était très pressé, nous partîmes donc le lendemain vers l’Empersiste. Nous essayâmes de faire le plus grand chemin possible par les voies fluviales. Puis, quand les fleuves se transformèrent en rivière, nous continuâmes le trajet à cheval. Nous arrivèrent quelques jours plus tard aux alentours d’Ephyne. Nous montèrent le campement à quelques lieues de la forteresse, si bien que le Roi Dertil de Crykas ne fut jamais alerté de notre présence. Les quelques éclaireurs Empersois furent criblés de flèches avant même de pousser un cri de surprise en voyant notre campement gigantesque.
Nous n‘avons pas eu le temps de préparer un plan de bataille depuis notre départ précipité. Le lendemain fut entièrement consacré à l’élaboration du plan de bataille, et au repos des troupes. Le soir, alors que la lune éclairait notre campement, nous décidèrent que nos préparatifs étaient prêts. Inha était très fatigué et il partit se coucher car le siège d’Ephyne nous attendait le lendemain. Quant à moi, je restais peaufiner notre plan avec nos généraux.
Alors que nous étions sur le point de nous coucher, Inha fit irruption dans notre pavillon. Il avait les traits convulsés et il bégaya :
«J’ai... J’ai... J’ai vu Gaed ! Il... Il... Il faut tout arrêter ! »
Au petit matin, nous repartîmes tous en Ciran. Inha avait fait un rêve. Il avait vu Gaed. Ce-dernier prônait le pacifisme. Inha reprit ses esprit au bout du deuxième jour de voyage et il m’expliqua tout en détail. J’avais l’impression qu’il avait encore plus de haine envers Dertil de Crykas.
« Alors c’est vraiment fini ? »
Lui demandai-je.
« Non, nous règlerons ça d’une autre manière… »
Accueil 
