Ephyne

La ville s'éveillait comme à son habitude, par l'ouverture des portes puis le flot de marchands, travailleurs, paysans qui s'écoulaient dans les larges portes de la Belle.

Dans la Ville Haute, quartier des Ambassades et des riches bourgeois, nombre soldats courent. Ils viennent à l'ordre de l'Intendant lui même qui jusqu'à maintenant n'avait pourtant pas daigné adresser la parole à quelqu'un d'autre que son majordome.
Les hommes courent donc dans tous les sens, et on pourrait croire à un brouhaha inorganisé si c'était sans connaître l'efficacité Empersoise.

Quoiqu'il en soit, à la fin de la journée, les ambassadeurs Kandrasiens restés en ville sont arrêtés, et jetés au cachot. Les marchands Kandrasiens sont de même arrêtés.

Une lettre est ensuite rédigée, et menace explicitement les Kandrasiens d'éxécuter tous ces otages.
C'est véritablement le dernier recours de l'Intendant Ephynois.

Aux portes de la Belle, un messager aux couleurs Kandrasiennes, et portant la bannière du royaume de Kandrasie se présenta. Il avait revêtu l'armure typique à celle de son pays lors des périodes guerrières. Il Attendit que la lourde porte s'ouvre pour s'avancer sans crainte vers l'un des soldats Ephynois en place.

"Donne cette lettre à ton seigneur, c'est la réponse de notre Régent à sa menace."

Une fois que la missive eut changé de main, il repartit au trop. Il savait qu'il risquait de rejoindre Erus avant de rejoindre l'Armée. Une flèche Empersoise pouvait encore le toucher. Qu'importe, leur cause était juste, et il le savait.

Sur cette lettre, rédigée par le Régent lui-même, l'on pouvait lire :

Citation :

"Seigneur et Intendant Thomas de Crykas, fils de feu Dertil de Crykas, meurtrier d'Elderine,

Avant mon règne sur le glorieux royaume qui est le mien, votre père, guidé par des fins sans courage ni honneur, sans foi ni morale, lança l'assaut sur notre capitale, Elderine la Blanche. Il détruisit, pilla, viola, marquant un pays déjà balaffré par la guerre et la rancoeur. Jusqu'à maintenant, ses actes odieux n'avaient connu de réponse. Ce temps est venu. Nous sommes ici pour réclamer vengeance, pour la mémoire de nos morts et pour laver cet affront. Jamais personne n'a encore souillé la Blanche sans en subir les conséquence. Ephyne ne sera pas l'exception. Nous sommes ici pour l'aver l'affront et nous ne partirons que lorsque ce cela sera fait.

Vos plates menaces ne nous font pas peur. En tuant les Kandrasiens dans vos murs, vous ne ferez que suivre la voie de votre père, et n'échapperez en rien à notre juste colère. Pire, vous ferez en sorte qu'elle s'abatte personnellement sur vous.

Que Gaed vous aide, si toutefois il existe.
Kara nous guide.

Régent Alanor Calmanan de Kandrasie."

Un vieillard sortit plusieurs heures plus tard de la ville. Il était chassé, en tant que bouche inutile.

Il portait néanmoins une lettre, qu'il donna à un garde.

"Pensez au Seigeur Bloudalir, ainsi qu'au Seigneur Iëren qui ont souillé la ville de leur perfidie.

Réfléchissez donc à leurs actes. La Blanche n'a plus d'honneur à sauver.

Thomas de Crykas, Intendant d'Empersiste, Régent d'Ephyne."

Alanor déchira la lettre et jeta les morceaux dans l'âtre d'un des braséros se trouvant sous sa tente. Il osait citer l'onni Arkspel ? Bien. Alors il affronterait la sainte colère d'Erus. Il osait parler de Bloudalir, ce pillard Beilanais qui disparu sans laisser de trace ? Il payerait aussi. Sans l'archevêque Selden et les obligations que leur contrat passé lui imposait, Alanor aurait déjà demandé le rasage pierre par pierre de la citadelle Empersoise.

Quant au vieillard, il fut refoulé vers l'armée d'Ostombe. On ne mélange pas des karéens avec des païens.

L'armée Kandrasienne se déployait de plus en plus autour d'Ephyne. L'encerclement étal total. Les soldats se préparaient à un long siège.
Certains montaient les tentes, alors que d'autres étaient en train de construire d'énomes trébuchets.

Le capitaine Fiera Erelian Tristan De Marbourg en charge de l'armée de l'Ordre d'Erelian regardait les trois remparts devant lui. Le siège serait long et dur. Au loin les milliers de chevaliers étaient près pour l'assaut. Les multiples étendards des prism de Kandrasie claquaient au vent. Un homme s'avanca près de lui. Un geant de plus de 2 mètres de haut portant une cotte de maille en dessous de sa bure de prêtre. Le frère Mickael était un des prêtres responsables de l'entrainement des Fiera et il était un des plus renommé. Surnommé "la montagne" par les cadets, il portait dans chaque main un énorme marteau qu'un homme normal aurait porté à 2 mains.

"Capitaine, le camp est presque fini. Les cadets viennent d'arriver malgré un voyage éprouvant. Je ne sais si c'est une bonne idée de les avoir emmener…"
Le capitaine fit face au prêtre qui avec sa masse lui cachait presque le soleil
"Les ordres sont les ordres mon père, de plus ils deviendront bientôt de vrais Fiera, et vous savez que nous avons besoin de tout le monde, ce sont les ordres du Haut prêtre."
"Je le sais bien, cependant l'ambassadrice en son temps n'aurait pas envoyée des gosses sur un champ de bataille"
"Vous n'allez pas aller à l'encontre de notre supérieur j'espère… Allez soutenir leur moral. Vous pouvez romper."

Le prêtre repartit en bougonnant et marcha dans le camp en se dirigeant vers les tentes des cadets. Des gosses de 17 ans rompus il est vrai aux entrainements rigoureux des Fiera mais qui n'avaient jamais envoyé leur lame dans la chair d'un autre homme. D'ailleurs, peu dans le camp avaient combattus dans le Delta et ce serait le baptème du feu pour beaucoup de monde.

Il arriva près d'une tente où 3 cadets éteint en train de nettoyer leurs armures. Les trois hommes se levèrent et saluèrent le prêtre. Il prit la parole.

"Bien messieurs écoutez moi bien, en tant que tuteur vous êtes sous ma responsabilité. Lorsque la bataille commencera vous devrez rester groupés. Souvenez vous de ce que je vous ai appris. Vous avez reçu la plus grande des formation militaire de Kandrasie. Vous êtes devenu plus fort, plus solide et vous êtes la fine fleur du pays. Souvenez vous en ! Ne reculez jamais ! Je serais près de vous pour vous soutenir dans la mélée, alors ne me decevez pas !!!"

Les trois hommes se regardèrent et frappèrent le poing droit sur le torse
"Qu'Erelian nous donne la force !!!! "

Il faisait un temps radieux devant Ephyne. La veille, les trébuchets de l'Ordre avaient détruits la première enceinte. La deuxième avait cédée dans la nuit. Il ne restait plus qu'une seule enceinte et la citée serait aux Kandrasiens.

Le capitaine De Marbourg étaient en train s'occuper des plans de l'invasion de la ville avec ses conseillers lorsqu'un nuage cacha le soleil. Une obscurité totale s'empara des camps Kandrasiens.
Le capitaine leva les yeux et ne vit pas de nuage. Il vit des milliers de flèches en plein vol, cachant le soleil et arrivant vers eux…

Il recula horrifié et cria
"Par Erelian, nous sommes trahis par le Ciran !!! A couvert !!! Protégez vous avec les boucliers !!!! BOUCLIERS !!!!"

Des milliers de flèches tombèrent sur les armées Kandrasiennes. Pris par surprise, les chevaliers n'eurent pas le temps de se mettrent à couvert et furent décimés…
Le capitaine se releva, une flèche avait percée sa cuirasse au niveau de la clavicule et du sang coulait déjà dans son dos.
Il regarda autour de lui, ses conseillers étaient morts. La cavalerie était détruite. Des hommes couraient dans tout les sens et des blessés hurlaient de toute part. Le soleil se cacha à nouveau… Une deuxième volée…
Le capitaine leva les yeux et vit une nouvelle fois des milliers de flèches venant des camps du Ciran.
"Maudits traitres …"
Il n'eut pas le temps de finir la phrase, il fut transpercé par 3 flèches en plein torse.

De l'autre coté du camp. Le père Mickael s'occupait de défendre les conscrits. Ils avaient déjà recu 2 volées et l'infanterie avait subit de lourdes pertes. De partout on entendait des râles.
Il vit au loin l'infanterie portant les couleurs d'Ilaak d'Itoria charger sur ses positions.

Il se releva et cria
"Les survivants avec moi !!!! Pour Erelian chargez !!!!"

Les 2 armées, celle de l'Ordre et celle d'Ilaak d'Itoria se rencontrèrent dans un chaos indescriptible. Les coups pleuvaient de partout. Le père Mickael frappait avec ses lourds marteaux en défoncant de plus en plus de têtes. A chaque fois qu'il frappait, un homme du Ciran tombait. Sa bure était lacérée de partout. Les multiples blessures sur son corps ne le faisaient pas ralentir. Il se retourna pour voir ses jeunes conscrits et vit les trois qu'il avait sous tutelle en difficulté, 2 étaient au sol blessés et le troisème encore debout avait laché son arme.
Il cria vers eux et se fit un passage pour les rejoindre. Bousculant ses propres hommes et les ennemis.
Arrivant sur les lieux, il ne pût constater que son echec. Ses trois "fils" étaient morts.
Il Hurla, et commenca a prier tout haut. Il frappa alors de plus en plus fort, explosant des boucliers, écrasant des cuirasses. Jusqu'à ce qu'une lame le transperce de part en part. Il regarda son ennemi et regarda ses hommes. Ils s'étaient bien battus. Les hommes d'Itoria avaient subis de lourdes pertes et les Kandrasiens pourraient embrasser Erelian ce soir.
La dernière chose qu'il vit fut la bannière d'Alanor encore debout.
Deux autres lames le transperçèrent… Il s'écroula avec un bruit sourd. Le visage souriant.

Thane frappe toujours deux fois.
Il avait cette fois-ci prit possession du certain Dylan Selden, Gaedien. Il s'était rapproché du pouvoir Kandrasien, implorant son aide pour un monde meilleur, pour la fin de la violence, pour une ère de paix. Il avait fait vibré la corde chevaleresque de ce peuple, et leur promettait aussi de laver le dernier affront auquel Kandrasie avait dû faire face : Le sac d'Elderine par la famille de Crykas. Les Osts s'étaient assemblés, les chevaliers du royaume encadraient les conscrits, les soldats de la couronne formaient les troupes de choc des bataillons ainsi que les gradés, tandis que les Fiera Erelian regroupaient le meilleur, l'élite du royaume. Ils arrivèrent à Ephyne et commencèrent le siège. Il promettait d'être long et pénible ; encore une fois, la famine ravageait Empersiste.



Les flèches fusaient de partout. Le quartier général Kandrasien mit un temps avant de comprendre qu'elles venaient du camp gaedien de la cité d'Ostombe, leurs "alliés". Malgré les lourdes pertes dues à la surprises, les archers Kandrasiens ripostèrent, hélas sans grande précision à cause de la foudroyante rapidité de la trahison. Des cors se firent entendre et les troupes Ciraniennes chargèrent. Dans un dernier élan, ils durent faire face à la charge Kandrasiennes. Les chevaliers se battirent jusqu'au dernier, et les conscrits, encadrés par les hommes d'Erus psalmodiant les litanies guerrières se battirent comme des diables. Mais l'ennemi affluait encore et toujours.

Rapidement, l'arrière garde avait été anéantie. Le reste de l'armée se battait déjà dans les murs de la cité. Une guerre de rue s'engageait, les Fiera Erelian, mené par leur Régent et soutenus par des disciples d'Erus et quelques chevaliers faisaient face à la guerrilla Empersoise dans d'étroites ruelles baricadées et boueuses...