- Père, au lieu de veiller en silence, raconte nous une des pages de l’Histoire de Retrahant pour rendre le temps moins long.
Le jeune guerrier avait lâché cette demande alors que son Père ramenait un peu de bois pour alimenter le feu timide qui peinait à survivre. Les quelques guerriers amassés dans la grotte pour se protéger du froid nettoyaient leurs armes, d’autres buvaient de modestes breuvages alcoolisés pour oublier ce froid mordant qui avait recouvert Retrahant depuis le dernier cataclysme. Après avoir fait redémarrer le feu de manière à le faire tenir pour la nuit, le Père du garçon s’assit autour du foyer, et ses compagnons, toujours émerveillés par les récits de l’ancien se regroupèrent autour de lui.
- Tu as une bonne idée mon fils. Puisque nous avons fait une bonne chasse, je crois que je vais vous peindre une partie mythique de notre Histoire : la guerre titanesque. Cet évènement eut lieu peu de temps avant le cataclysme, et même les mortels tels que nous ne l’ayant pas connu personnellement, nous avons pris connaissance de cette guerre. Comme je l’ai dit, c’était avant le cataclysme qui a eut lieu il y a plus de cinq siècles, avant le retour des grands Rois et l’émergence des nouveaux territoires comme Aquilonia. À cette époque reculée, les hommes ne vénéraient pas une multitude de Dieux, ni les vents, ni Crom, ni encore Töl. Non, en ce temps les hommes vénéraient un nombre réduits de Dieux, et les plus imposants étaient Gaed et Amk’Cherk. Les sages de la Citadelle d’or ont tellement été captivés par cette période qu’ils l’ont répandu dans tout le territoire. Les traces de ce récit ont été retrouvées dans une antique forteresse fortement excentrée, haut perchée dans des montagnes inhospitalières. Cette cité était recouverte de temples à la gloire de ce Dieu ancien, Gaed, des bibliothèques géantes, des tours menaçantes et une oppression continue comme si les milliers de squelettes frappés par le cataclysme il y a plus de cinq siècles allaient se lever pour défendre les manuscrits sacrés. Voilà comment les écrits encore en état peignaient la situation en l’an 470 environ en Retrahant : la religion de Gaed avait atteint son apogée à cette même période, marquée par une réunification de plusieurs territoires sous la houlette de ce Dieu et ce après plus d’un siècle de guerres fratricides entre gaediens. Un homme, incarnant un groupe saint, y est représenté comme le sauveur de la religion gaedienne. Les écrits font mention de l’établissement d’une organisation sacrée assurant le contrôle religieux sur des terres très étendues qui devaient représenter presque la moitié de Retrahant. Beaucoup d’aventuriers, après avoir eut vent de ce récit, sont partis à la recherche d’une ville sainte où siègent des statues des sauveurs de la religion atteignant une centaine de mètres, recouvertes d’or. Cependant personne encore n’a réussi a trouver cette sacro-sainte cité. La puissance des territoires gaediens était telle que les textes font allusion à des cités où les constructions sont faites en or, d’autres remplissant le rôle de bibliothèques à elles seules, ou encore des villes militaires accueillant une centaine de milliers d’hommes.
Cependant, le codex sur lequel se sont fondés les anciens pour nous faire parvenir cette histoire, le Livre gaedien orange comme ils disent, fait état d’une religion affaiblie bien que prépondérante. En effet, leurs guerres internes les avaient grandement affaibli au point qu’un territoire isolé au service d’un autre Dieu rivalisait avec eux : le nom du territoire nous ne le connaissons pas, mais le Dieu loué était Amk’Cherk. Mêmes les écrits gaediens en faisaient part, ils ne pouvaient pas être indifférents devant la force d’un territoire décrit comme peuplé non pas de barbares mais d’hommes et de femmes se donnant à la sorcellerie et à des rites sanguinaires, un peuple vivant dans des marais putrides et malodorants. Peu d’écrits pour nous renseigner de cette religion, quelques inscriptions principalement dans des ruines parcellaires. Mais malgré leur petit territoire en comparaison de la domination gaedienne, les fidèles de ce Dieu sanguinaire avaient porté la guerre en de nombreux lieux, et leur armée faisait trembler la terre lors de sa marche. La guerre titanesque a été jouée par près d’un demi million d’hommes, on rapporte que c’est l’une des plus grande guerre qui se déroula en Retrahant à notre connaissance. Mais avant de vous narrer ce combat de titan, je peux vous en apprendre un peu plus quant au déclenchement de cette guerre.
Les écrits nous racontent, et je suis moi-même étonné de la conservation de tels écrits car leur précision et leur exactitude peut être suspecte car leur reconstitution et leur traduction n’est pas une simple tache, que le Gardien de la religion du Dieu Gaed s’exprima dans cette fameuse cité si recherchée pour ses trésors. Apparemment, cette ville jouait le rôle qu’espère atteindre la Citadelle d’or, une sorte d’assemblée pour régler les problèmes du territoire bien que ce genre de lieu s’est toujours révélé inefficace : seule une guerre peut mettre un terme à un conflit. Bref, c’est cet homme appelé Jüldewne ou Jülde, les anciens ne sont pas sûrs, qui déclencha les hostilités envers les fidèles de Amk’Cherk. Cet homme donc s’exprima dans cette assemblée inutile : il loua d’abord la réunification de son peuple gaedien et promis qu’il veillera à sa protection. Après ça, il s’aventura sur un terrain dangereux en condamnant pour la première fois et ouvertement le culte de Amk’Cherk, le considérant comme le premier des cultes d’une quelconque tribut d’illettrés et d’ignares. Son texte insinuait sans aucun doute que les gaediens allaient lever une ultime croisade sainte contre ce territoire déviant pour lui et les gaediens. Les écrits, outre cette attaque verbale, mentionnent que déjà les villes gaediennes se préparaient à partir en guerre. Mais ma gorge est sèche, ton oncle va continuer pendant un petit moment ce récit puisqu’il en a eut connaissance en même temps que moi lors de notre voyage à la Citadelle d’or.