C'est au son du coq qu'une fois encore, Ylvain, ce fier paysans au nom de Roi, se réveille. Le soleil se lève à peine... pourtant, à l'ouverture de la porte s'est une rue emplie d'agitation qui se lève au regard d'Ylvain. Ses yeux s'ouvrent autant qu'ils le peuvent, la lumière du soleil les referme : mais Ylvain a vu, ce sont des soldats qui arrêtent les hommes. Il s'avance, la porte claque, et une main se pose sur son épaule, il donne son âge, son nom, on l'emmène.
Une heure d'attente puis comme des centaines d'autres gueux on lui donne une épée, la lame des intendants disent fièrement ses voisins, lui il cherche simplement son reflet dedans, mais elle est émoussée, rouillée... Une cotte, un casque, puis en route. La petite porte en bois de la ville, qui n'a jamais cédé s'ouvrent, on passe dans ces quartiers de la nouvelle-ville qui déborde des enceintes, au bout d'un moment les tas de chaumières s'espacent, la campagne. Cette campagne sans aucun arbre, faite de petite colline qui paraissent s'allonger, et au fond les hautes montagnes d'Aevenspir. Une immense armée est là. Ylvain prend peur, mais rapidement il se reconnaît dans le cercle des étendards, ce sont les Beilannais.
Rapidement on se range en ordre de batille, le Sieur Rysta est lui aussi présent, fier empersois!
On attend, le bourdonnement des abeilles et l'attente sont mauvais pour le cœur, lui dit son voisin, poètes à ses heures perdues. Le ciel s'assombrit, il pleut, la fraîcheur est arrivée à point nommé, "merci Gaëd !". Une masse informe se meut de l'autre côté de la plaine. Un millier d'éclaireur, les flèches auront vite raison d'eux. Puis un autre groupe, plus gros, mais le résultat est le même. Encore un, puis deux, triste son que les cris des blessés dans la pluie de plus en plus dense. Les archers sont las, ont laisse les troupes ennemies s'accumuler, cette fois il faudra se battre, pense Ylvain, et en infériorité numérique... Ylvain sent ses jambes qui courent, une flèche achève le poète, puis son voisin de droite, puis un autre, pour Gaëd! , pour Amk Cherk!, un homme qui court plus vite que les autres, un moine, crie :"Meurt fils de Meloï !" Il en tue un d'un coup de fléau. Un bruit énorme, le fracas des armées, un choc, le noir...
* * *
Ezald rentre sur son cheval, son armure a pris la teinte du sang... Il partira le soir même pour un discours officiel de victoire. Victoire, certes, mais déjà d'autre assaillant s'amassent, et tous les défenseurs de Gaëd sont morts.
En revenant à Evyrïnn, il découvre sa ville assiégée. Des flèches enflammées mettent le feu aux toits. Les catapultes, attaquent l'enceinte, on a brisé une partie de la porte sur laquelle reposaient des archers, mais il y en a encore suffisamment pour tenir.
Dans les derniers jours de la saison, cet automne 246, la ville reste indomptée. On a brûlé les champs, de nuit, pour empêcher les assiégeants de se nourrir.
A Uvyrïnn, la ville jumelle dirigée par Uzald, l'Intendant a retrouvé son amie, Dame Elyse.
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Du haut de ses six coudées, Eztar le Pieux, est impressionnant. Il dirige la garde personnelle du Haut Templier Carolus. Leurs armes sont cerclées, comme leur peau, ou même leur âme. Devant la cité en flamme, des milliers de cadavres continue à pourrir sur cette terre défertilisée, et "ça pue!". Le brouillard est épais, il pose son genou a terre, la boue éclabousse son armure. Il joint les mains, baisse les yeux, les fermes même, puis parle doucement.
"Debout ! -ordonne-t-il- debout! Chevaliers de Gaëd, hommes du Temple, Dieu nous a donné ce brouillard, profitons en !"
On tire, une flèche d'abord en signe d'avertissement. Puis tous en même temps des archers qui se sont rapproché en silence du campement ennemi se mette à l'attaque, des cris s'élèvent de partout. Eztar charge avec ces deux cents hommes, il massacre tous ce qu'il voit. Un corps de Dame est étendu prêt d'une grande tente, Eztar la regarde. "Allez chercher Ezald !"
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Ylvain se réveille, c'est un bruit sourd qui l'a réveillé, celui-là même qui l'avait endormit : le bruit de la guerre ! Il se lève difficilement, une sorte d'infirmier, sûrement un paysan reconvertit, qui s'occupe aussi bien des blesser que des chevaux, l'aide à tenir. Il court au rempart.
Là, c'est la désolation, encore quelques cris, puis plus rien, la visibilité est très réduite par un épais brouillard. La porte s'ouvre, Ylvain jette un regard par-dessus les remparts à l'intérieur de la cité, c'est Ezald, précédé d'une garde royale Beilanne, et accompagné d'une sublime Dame, intendante du Beilan pense Ylvain...[/i]
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