Moines Gaediens en Aevenspir

Lorsque Enimia prit connaissance de l'issue des négociations entre l'Archevêque Joren Desmonts et la jeune Ona frun Sortaksper, elle décida d'intervenir à nouveau devant l'assemblée retrane.

Je regrette que les négociations entre l'Archevêque ciranien du Nouvel Ordre de la Sainte Flamme de Gaed et la représentante légitime de l'Aevenspir n'aient pu aboutir. Je n'en comprends pas les raisons.

Elle marqua une pause.

D'autres événements en provenance du Ciran m'inquiètent également.

D'une part, j'ai été mis au courant d'une missive concernant un Seigneur dont la tête a été mise à prix. L'exil du Ciran n'est donc pas suffisant... Aucun contestataire à votre Royaume ne peut-il vivre dans un autre territoire? Le crime de ce Seigneur doit être d'une extrême gravité pour que le Ciran se permette de formuler une telle requête aux autres intendants. Je crains d'y voir un début d'ingérence dans les affaires des autres territoires de Retrahant. Que se passera t'il si ce Seigneur est accueilli dans un autre territoire qui refuse de vous le livrer?

D'autre part, j'apprends qu'un Seigneur ciranien a attaqué la capitale fironkoise. Le Ciran mène t'il une politique expansionniste et souhaite t'il ajouter après l'Aevenspir une nouvelle province à son Royaume ?

Seigneurs

Je constate que mes propos consideraient autrefois comme hérétiques prennent aujourd'hui tous leurs sens. Le Ciran dévoile à tous sa politique expensioniste et son mépris de la souveraineté de ses voisins.

Il est temps que cette époque s'acheve et que le Ciran retrouve la raison. Comment les instance justifirons l'ingérence en Emperiste si le seigneur contestataire si trouve. Revendiqueront ils une nouvelle guerre sainte ?

Le Ciran est belliqueux et tous les autres territoires sont sous sa menace............

Keneran Kar cessa de lire un long parchemin qu'il remit à un guerrier en armure de cuir tanné. Il quitta discrètement l’assemblée pour entrer dans la salle des convives. Son écoute fut attentive et il fronça les sourcils sur la signature elle même.

Il se frotta le menton en soupirant et remercia le messager. Il fit alors signe au guerrier en armure de le suivre. Marchant à ses côtés, signe de respect, il semblait être un homme froid et ce bien plus que son seigneur.

… Je suis las de ces débats pompeux, mais mon devoir m’appelle avant tout. Grehn, je te charge d'apporter les missives à Börm pour plus d'informations à ce sujet.

Réintégrant l’assemblée, il attendit que la Baronne du Delta finisse son discours.

Ciraniens,

J’ai reçu un certains nombre d’informations intéressantes et il y a déjà une ébauche d’interrogation à ce sujet ici même.

Keneran semblait être dans ces jours où seul le soleil d’été des Glacées pouvait apaiser son humeur massacrante.

Il est clair que vous êtes occupés par la guerre civile en Aevenspir et je suis vraiment navré de voir que les efforts de présentation d’une volonté de négociations avec les légitimes au titre de kasper aient été un échec. Oui, je pense qu'ils ne faut pas masquer la vérité à notre monde. Ces longs débats à l'assemblée Retrane n'existent que pour justifier les croisades purificatrices, bref...
Il fit un geste d’impatience de la main et se tourna vers l’assemblée Ciranienne pour les toiser d’un regard étonné.

Je vais donc prendre les devants, car il semble bien que vous ne souhaitiez aucunement faire part des actes du seigneur Elias sur Börm. Ciran veut étendre ses archevêques à Fironk ? Est ce une volonté de tester la foi en Gaed des peuples Fironkois ?

Keneran Kar savait qu’un représentant de Gaed Ciranien prendrait bientôt la parole et justifierait que les égarés n’avaient pas suivi la voie de Gaed, qu’ils étaient les lumières dans les ombres et que leurs missions primaires étaient d’aider les pauvres potentiels Gaediens.

Ou peut être le seigneur Elias doit il être banni à son tour de vos contrées ?

Les fourrures de Keneran démontrait, pour la première fois depuis ses débuts aux assemblées, sa vraie appartenance aux seigneuries des Glacées. Un accoutrement des plus incongrus…

L'archevêque Desmonts était de retour d'Eskadner. Son conseiller s'était retiré au fond de la tribune, lui confiant de temps à autre des missives. Quand il entendit nommer le seigneur Elias, il cessa la lecture d'un parchemin et levant la tête, scrutta les tribunes pour voir quel était celui qui avait prononcé son nom. Quand il eut identifié le seigneur Kar, qui se tenait là, debout, il se dressa également mais resta dans sa tribune :

« Voilà une information des plus intéressante, messire Kar : le seigneur Elias a exprimé, il y a plusieurs semaines, le souhait de se retirer de la scène politique cirannaise. N'ayant pas d'héritier, il a confié ses biens et ses sujets à la cité d'Halrek.

Auriez-vous des preuves pour étayer vos dires ? Si tel est le cas, nous prendrons des mesures à son encontre, cela va de soi. Mais étant donné qu'il risque de nous quitter d'un jour à l'autre, si l'on en juge sa santé déclinante, et considérant qu'il n'a pas de descendance, je crains que cela ne doive se limiter à la déchéance de son nom. »

Keneran kar fit signe à un Touragien, qui s'approcha prestement pour lui tendre un parchemin enveloppé dans une peau soyeuse d'amok. Keneran continua néanmoins sans ouvrir celui-ci.

Archevêque Desmonts,

Il est rare de vous voir en personne ici même et donc je vous salue...

Le seigneur de Vivacier fit un signe de tête courtois et reprit.

Je ne pense pas bien saisir vos propos en ce qui concerne le seigneur Elias. Celui-ci souhaite se retirer de la scène politique Ciranienne ; soit, ceci est louable, ses raisons sont siennes et ne nous regardent nullement.
Toutefois, quand a eu lieu ou aura lieu le transfert de responsabilités ?

Keneran Kar tourna la tête vers les quelques hautes personnalités Fironkoises, puis vers la tribune Aevenspeer.

Reprenez moi si je me trompe, mais nous avons quelques interrogations qui semblent vous étonner tout autant que nous. Je ne suis pas sûr de pouvoir éclairer un peu plus les desseins du seigneur Elias, mais je peux afficher ici même les actes des soldats aux couleurs de ce même seigneur.

Il déroula le parchemin et entama la description des faits. Les quelques cinq cents soldats Ciraniens avaient assiégé la ville défendue par le seigneur Zirek sans aucunes explications ou déclarations du dit fiélon. Les soldats Ciraniens ne prirent la peine de démontrer des actes particuliers de renégats, comme prendre part à de multiples pillages jouxtant la ville, mis à part quelques exceptions, mais toutes étant sur le chemin de Börm. Les dégats auraient pu être plus important en soit, mais l'acte en lui même était... préoccupant.

Une fois terminé, il demanda au Touragien de remettre ce parchemin à la tribune Ciranienne.

Des voleurs ou des pilleurs auraient eu une tactique de pillage bien plus... typique de ce type de brigandages. Pourquoi ce contingent de cinq cents hommes a t'il pris place devant les murs de la capitale Fironkoise sous les couleurs du seigneur Elias.

Suite aux actions entreprises en Aevenspir, je pense que la communauté retrane se pose quelques questions en ce qui concerne cet acte dans une autre contrée non gaedienne.

Monseigneur Desmonts parcourut le parchemin que lui remit le Touragien. Une fois sa lecture terminée, il répondit au seigneur Kar et, par là même, à tous les retrahantiens :

« Bien, nous allons mener une enquête à l'encontre du seigneur Elias. Sachez cependant que les transferts ont déjà été effectués, et que nous ignorions tout de ces actes à ce moment.

Espérons que messire Elias ne décède pas avant de pouvoir nous répondre. »

Sur ce, il se retoura vers le fond de la tribune cirannaise et fit un geste à l'attention de son conseiller. Une fois à sa hauteur, il lui sussura quelques mots à l'oreille, et celui-ci s'en fut.

Il ne fallut que quelques jours pour que l'affaire Elias trouve sa conclusion en une missive qui fut remise à l'archevêque Desmonts :

« Messire Kar, j'ai bien peur de devoir décevoir cette assemblée : on m'annonce que messire Elias est mort. De plus, aucun de ses hommes l'ayant accompagné en Fironk n'a pu être retrouvé. Il y a donc fort peu de chances pour que nous ayons des réponses à vos questions.

Sachez cependant que la procédure de renommation de la place principale d'Halrek en "Place Elias" a d'ores et déjà été annulée, et que le nom de messire Elias va être supprimé de nos archives. Son Nom sera donc très prochainement complètement déchu. »

Soudain, un messager courut à l'assemblée qui semblait s'être apaisée, et cria :

- J'amène un message d'Ona frun Sortaksper d'Aevenspir, qui ne peut malheureusement plus se déplacer !

"Ainsi, le Roi Valkmir est revenu en Aevenspir, escorté des forces de deux autres seigneurs. Tout ce déploiement de force pour une simple jeune fille à la gestion d'une cité défrichée de seulement quelques saisons, voilà qui m'honore ! De quoi avez-vous peur, Roi Valkmir, pour venir ainsi en si grande pompe ? Cela serait-il la preuve que vous n'avez aucune confiance en votre politique extérieure, et que vous craignez de vous faire encercler par des opposants, alors que vous avez déjà abattu tant des nôtres ?

Pour la bonne forme, je vous sommerai de rentrer chez vous et de me faire parvenir amende honorable pour ce brusque siège, bien que je n'ai pas d'illusion sur la teneur de votre réponse. Arriverez-vous à me défaire, à massacrer mes hommes comme vous massacrâtes tant d'autres aevenspeers dans leur pays ? Puissent en ce cas les Scirjii tourmenter longtemps vos rêves !

Ona frun Sortaksper"

En effet, la cité d'Ona frun Sortaksper s'était enfin dévoilée au reste de l'Aevenspir. Les rebelles étaient enfin localisés, et désormais assiégés.

Valkmir Fauste n'était pas présent à l'Assemblée, mais un délégué aux affaires militaires répondit au messager Aevenspeer, tout en s'expliquant devant l'Assemblée.

"Oui, mon Roi est revenu en Aevenspir. Les opposants au Gaedisme ont ouvert leur cité aux routes Aevenspeers, ne me demandez pas pourquoi, je ne sais quelle raison les a poussé à agir ainsi. Ils ont engendré leur perte, un point c'est tout.

Contrairement à ce qu'écrit cette Dame, actrice principale de l'opposition à la présence bénéfique Ciranienne, mon Roi n'a pas peur. Le Grand Conseil et l'Archevêque d'Aevenspir Matir le soutiennent. L'assiègement de Sortaksper est facilement justifiable... Cela fait plusieurs semaines que Dame Ona se vante de son courage en nous tennant tête ici-même. Mais les mots ne font pas tout. Elle est catégoriquement hostile à Ciran et à Gaed, elle mérite la mort. De plus, quel souverain cohérent laisserait la vermine s'installer et s'émanciper au sein d'une de ses provinces? Vous répondrez logiquement: aucun.

Et bien mon Roi débarasse simplement l'Aevenspir de sa gangrène, avec l'aide bienvenue des Seigneurs Yents et Inha.

Nous tiendrons le siège et ferons tomber l'opposition. Libre à vous, messager, de retourner chez votre maîtresse lui apporter la nouvelle. Inutile de préciser qu'aucune amende ne sera versée."

Il sa rassit, sachant bien que d'autres prendraient une fois de plus la défense de l'Aevenspeer.

Enimia entra dans une rage folle lorsqu’elle apprit l’attaque injustifiée contre la cité d’Ona Frun Sortaksper. Elle n’avait pas insisté sur les actions ciraniennes concernant les Seigneurs Elias et Alvinn, quand elle eut connaissance du fondement de ces deux affaires. Mais, là, c’était la goutte qui faisait déborder le vase. Elle parla à un des officiers de l’îlot de la Perfidie qui quitta aussitôt l’assemblée d’Ephyne et se chargerait de mettre en œuvre les directives de sa Baronne. Ensuite, sans quitter sa place, elle se leva de la tribune du Royaume de l’Elbre et s’exprima brièvement sur un ton ferme.

Je condamne cette agression. Elle est intolérable. La jeune Ona Frun Sortaksper n’est pas hostile à Gaed, mais à la présence ciranienne en Aevenspir. Elle n’est coupable que de remettre en cause votre occupation de son pays.

Je demande le retrait immédiat des troupes ciraniennes de Sortaksper pour éviter le pire.

Un silence glacial s'installa alors dans l'Assemblée.

"Dois-je comprendre que vous viendrez protéger Ona fron Sortaksper?"

Enimia afficha un grand sourire.

Je mettrais en oeuvre les moyens nécessaires pour faire cesser cette agression.

Puis, le silence fut enfin rompu par le messager de Sortaksper :

- Quant à moi, je ne saurais rester céant plus longtemps, la main du roi Valkmir tentant en ce moment même d'écraser tout ce qui m'est cher...

Se tournant vers la tribune beilane

- Soyez remerciés pour ces paroles qui apaisent quelque peu le désespoir de l'humble soldat que je suis, et de l'aevenspeer que je resterai jusqu'à ma mort, que le Roi Valkmir réussisse ou non à m'abattre avec tous les derniers aevenspeers du pays. Pour les Scirjii, et pour le Gaed des peuples qui ne conquièrent pas leur gloire sur la destruction de leur voisin !

Il se hâta vers la sortie

Keneran Kar ne put que voir la déplorable scène de vantardise des Ciraniens. Il était donc inévitable que ces illuminés fassent une fois de plus preuve d'idiotie.

Le seigneur de Vivacier se leva et descendit les quelques marches de la tribune.

Les Ciraniens semblent être épris de cette ivresse que l'on appelle guerre et chez eux victoire. Je ne puis qu'être consterné de voir que Ciran condamne l'Aevenspir à devenir une contrée asservie et totalement dépourvue de futur.

Seigneur Ciraniens,

Je vous souhaite bonne chance, votre présence à l'assemblée est une farce et j'espère que vous ressentirez bientôt l'erreur de vos choix lorsque Gaed bénira vos fausses interprétations de sa voie. Longue vie à la naïveté et aux fols !

Keneran Kar se retira de la salle sans aucuns regards pour la tribune Aevenspir, Beilan, Fironkoise ou Ciranienne. Il était las de cette hypocrisie ambiante...

La tribune cirannaise put entendre l'archevêque Desmonts souffler entre ses dents, et parler dans le vide, plus pour lui-même que pour ses voisins :

« Tsss, nous leur avons offert un avenir, ainsi qu'une régence assurée par les Sortaksper... Les retrahantiens peuvent dénoncer notre sois-disant inflexibilité autant qu'ils veulent, la vérité est que ces abrutis bornés n'ont pas voulu ployer pour s'offrir leur avenir, par arrogance. Alors qu'ils subissent l'arrogance de Valkmir, ce sera là leur punition divine... »

Voyant l'archevêque Desmonts maugréer, lui qui, soit disant, prônait le dialogue entre aevenspeers et ciraniens, mais dont les armées étaient la composante principale des troupes qui assiégeaient la cité d'Ona frun Sortaksper, Enimia intervint à nouveau.

Le Roi du Ciran semble être le seul à pouvoir éviter un bain de sang en Aevenspir. J'ai horreur que le sang soit versé inutilement et j'espère qu'il éprouve la même réticence que moi.

Enimia marqua une pause.

La solution est simple, les troupes assiégeant la cité d'Ona frun Sortaksper doivent être retiré. Je souhaite une résolution pacifique à ce conflit sinon je ne serais point intervenu en ces lieux et aurais oeuvrer dans l'ombre.

J'aurais aimé également entendre l'avis de l'Archevêque Martil ou d'un de ses représentants en ces lieux. La pensée que ce ressortissant du Royaume de l'Elbre, que j'ai côtoyé dans le Delta, cautionne cette agression m'est insupportable.

Monseigneur Matir se tenait confortablement installé dans son fauteuil. Il était plongé dans un profond mutisme le long des débats, n'écoutant que d'une oreille distraite ce qu'il se disait. D'ailleurs, tout fut vite dit mais mainte fois rebrassé, tant et si bien que ces débats étaient d'un ennui profond, malgré la situation plus qu'importante pour l'équilibre de Retrahant.

On désirait donc son avis, lui Beilanais de par ses parents, ses grands parents et tous ses aïeux sur six générations au minimum ? Il répondrait donc, non pas car il fut élevé près de Beila mais parce qu'il était Gaedien, et qu'il croyait fermement en ses choix.

« RETRAHANT ! »

Sa voix tonna comme mil au milieu de l'assemblée. Douce mais ferme et autoritaire, elle se répercuta plusieurs secondes sous la grande coupole, créant un écho magistral. Les bras vers le ciel, il épousa du regard les hauts plafond avant de se rapporter sur la Dame Enimia.

« Les Lumières Bienfaitrices de la Connaissance et de la Sagesse ont enfin percé les épais nuages qui obscurcissaient l'Aevenspir. Me voilà depuis maintenant six années à Eskadner, et jamais le culte de Gaed n’avait connu autant de succès. Les messes sont entrées dans le quotidien des habitants de la Capitale, qui voient défiler chaque jour des hommes de la Fraternité des Armes, des Erudits, des Médecins, tous gaediens ! Car s’il est aujourd’hui une chose dont je suis fier, c’est d’avoir pu permettre au culte scrijique et au culte gaedien de pouvoir vivre tous deux dans une même ville. Certes le culte gaedien est devenu la religion d’état, ce n’est pas pour autant que j’ai mis le couteau sous la gorge de chaque homme ou de chaque femme qui ne voulait pas suivre nos enseignements.
Ces égarés ne le seront que jusqu’à leur mort, et personne ne les suivra derrière, tout du moins, à Eskadner.

Concernant Dame Ona, que je respecte pour sa vigueur, sa détermination et son courage, je suis encore le seul qui puisse suspendre l’attaque sur sa ville. En ma qualité de Grand Archevêque d’Aevenspir et de Gouverneur de ce même territoire, il ne me suffit que d’un mot pour voir ainsi nos armées rentrer chez elle.
Mais Gaed en a visiblement décidé autrement, Dame Ona a choisi son destin et a décidé de faire la guerre à la bannière ciranienne, qu’il en soit ainsi.

Que Gaed montre la voie aux Justes et aux Egarés, qu'il pardonne les inconscients et les plus sots, qu'il offre grâce à ceux qui sauront se repentir de leurs actes.»



Il avait mis dans ce discours une telle ferveur, qu'il finit par crier sa dernière phrase . Se rasseyant après avoir épousé à nouveau la salle du regard, il salua son ami Joren de l'autre côté de l'hémicycle.

Vos paroles sont pertinentes, je ne doute pas que vous essayez d’œuvrer pour une cause qui est juste à vos yeux. Je ne conteste pas la finalité, mais les moyens, vous le savez. Mais, à l’heure actuelle, nous ne sommes pas en train de discuter de votre présence dans la capitale d’Aevenspir, mais du fait que le Roi que vous avez choisi, s’acharne sur une opposante. Roi que vous avez choisi, car en tant que ressortissant du Beilan, votre Roi devrait être celui de l’Elbre. Mauvais choix, car pillage, pillage, tel est la solution à tous les problèmes auxquelles le Roi du Ciran de par sa puissance, a trouvé. Cela n’est pas vraiment une solution qui suit les préceptes de notre Dieu. On dirait un graméen et encore pas du temps des Felds.

Vous essayez de cautionner les décisions du Roi du Ciran par la volonté de Gaed. Je vous rappelle qu’Ona a été éduquée par Mère Denet que vous connaissez bien et qu’elle a reçu une très bonne éducation gaedienne. Vous savez que ce n’est pas Gaed qui a envoyé ses armées devant la cité de la jeune Ona, mais bien le Roi du Ciran. Vous n’avez aucun pouvoir en Aevenspir car, entre nous, vous n’êtes qu’un pantin entre les mains de ce Roi, ce qui m’afflige énormément. Je vous défie de me prouver le contraire et de demander le retrait des troupes ciraniennes, car je ne veux pas que le sang de gaediens soit versé par des gaediens en Aevenspir.

Si le Roi qui vous dirige comme une marionnette refuse, j’espère vous voir à mes cotés pour contrer le pillage injustifié de la cité d’Ona. Votre intervention vous permettra de continuer la tâche que vous vous êtes fixés dans les montagnes d’Aevenspir.

Le grand prêtre Marcus d'Edianis semblait distrait, il représentait le seigneur Inha actuellement devant les murailles de Sortkasper...

"Notre attaque contre la rebelle Ona est déjà largement justifiée, come vous le dites dame Eminia elle s'oppose à notre présence en Aevenspir. Elle s''est obstiné à refuser tout compromis et résolution pacifique, c'est une preuve claire de son désintéressement pour Gaed... Nous ne sommes pas de mauvais représentants de Gaed, notre présence en Aevenspir est dû à une ancienne attaque du défunt Karsten Aradras. Nous n'avons alors point voulu simplement massacrer les aevenspeer pour nous venger ; nous avons tenté de leur apporter une autre solution...

Pour le moment vous vous contentez seulement d'insulter nos moeurs , notre Roi... Quelles sont vos solutions, nous les attendons avec impatience à moins que votre demande de retrait ne soit qu'une autre mascarade pour nous faire encore perdre du temps..."

Dépité. L'archevêque d'Halrek était dépité. Il avait donné l'ordre à ses hommes de rester en arrière de la bataille, ce qui fut fait, ainsi au moins avait-il pu minimiser son influence dans ce qui venait de se passer. Il prit juste la peine d'ajouter au discours de Monseigneur Marcus :

« Et je voudrais ajouter quelque chose, Madame : nous ne choisissons pas notre roi. Je ne sais où en sont les moeurs dans le Delta, mais en Ciran le roi EST, il n'est point choisi, ce qui peut mener, comme actuellement, à quelques divergences d'opinion.

Seulement, il y a une grande différence entre la divergence d'opinion et les faits : devrais-je m'opposer à mon Roi ? De quel droit je vous prie ? J'ai moi-même châtié le félon Alvinn il y a de cela plusieurs mois ! Je me DOIS d'obéir à Sa Majesté Fauste, que cela me plaise ou non ! Dans le cas contraire, je serais moi-même un traître à Ciran.

Et entre nous, je préfère être un traître à la terre qui m'héberge et m'a laissé devenir ce que je suis, plutôt qu'un traître à la terre qui m'a vu naître et m'a fait voir tant d'actes ignobles.

Nos Frères et Soeurs d'Armes ont participé, de loin, à la bataille de Sortaksper, comme l'avait ordonné Notre Roi. Pour ma part je m'en tiendrai là, mais si ordre m'est à nouveau donné d'attaquer contre mes convictions, alors je le ferai, car Ciran est un royaume vrai, un royaume uni, Ciran est UN. »




_[HRP]_______________

Citation :

La liberté des peuple étais le dogme a suivre par dessus tout.

Nan mais c'est pas un peu fini ces conne**** ? On est dans un système féodal, mer** ! On les emmer** les pécores !

Kelor, fils du clan Kelor, regardait l'archevêque entrer en transe devant l'assemblée. Il ne put que grimacer devant son discours. Ciran tombait dans le fanatisme le plus ridicule, les seigneurs belliqueux étaient en fait des faibles d'esprits omnibulés par des questions religieuses inculquées dans des écoles divergentes du culte de Gaed.

La communauté Gaedienne ne pouvait que voir le manquement probant des Ciraniens à la tempérance.

Une voix monta dans l'audience...

Les enfants de Gaed décident de combattre ses propres frères et soeurs Gaediens. Il est clair que le Ciran se fourvoye dans la plus grande mascarade jamais formulée ici même. Vous pensez réellement qu'en nous sortant des discours de serfs gueux en l'honneur de votre loyauté à votre roi, nous comprendrons vos discours constamment contradictoires ?

Le marchand, qui avait pris la parole, semblait prendre ses aises et toisa la tribune Ciranienne de ses minuscules yeux. Corpulent, il était tout aussi richement habillé qu'un Orcumien des grandes cités du désert. Pourtant celui-ci était présent dans la tribune Beilane. Il continua de sa voix douce et ferme, non sans calmer son discour.

... Il n'y a pas de mots pour décrire les déviances des Ciraniens. Je vois un groupe de prêtres se disant Gaediens et pourtant prenant pour cible une religieuse des couvents Elbriens. Je suis plus qu'outré de percevoir le choix de ces seigneurs. Oh veuillez excuser mes propos, celle ci n'a pas voulu suivre les ordres de l'intendance Aevenspeer ! Six longues années, et vous ressortez le nom Aradras, six longues années et vous doutez de la ferveur de Dame Ona Frun Sortaksper en Gaed ! Quelle honte !

Je vais de ce pas cesser les échanges avec vos contrées, tant j'ai peur pour mes propres bateaux et caravanes. J'imagine déjà les executions sommaires des malheureux caravaniers considérés comme hérétiques !

Il s'empourpra et se rassit en maugréant de nouveau quelques bribes de phrases d'un ton désinvolte.

Kelor n'en croyait ses oreilles, les Fondations Marchandes semblaient vouloir arrêter les échanges avec les comptoirs Ciraniens...

une personne qui assistait à ces echanges tira sur l'habit d'un seigneur se tenant prés d'elle

je ne comprend pas seigneur...pourquoi est-ce que les pays qui affichaient tant d'état d'âmes pour fondre sur nos terres sous prêtexte de la moralité et du bon droit sont ils si frileux tout d'un coup?

si je me rappelle bien la campagne du ciran à commencé bien avant celle que nos anciens dirigeants n'aillent à Fironk...Alors est-ce là la justice que de ce dieu offre ? Il n'est pas trés different du notre en fin de compte