Aevenspir

Administrateur Nombre de messages : 760 Date d'inscription : 04/01/2005

Citation :: AEVENSPIR
Brève description de l'Aevenspir par le frère voyageur Gallegus

Il convient tout d'abord de situer l'Aevenspir. Le voyageur avisé n'oubliera point son mantel, car l'Aevenspir est une terre fort au Nord, et de fait fort froide. L'Aevenspir est un pays tout en longueur – en fait, il suit la chaine montagneuse du même nom, qui suit la côte Nord sur plusieurs lieues. Je n'ai personellement pas visité tout l'Aevenspir, car les conditions de voyage n'y sont pas des plus favorables. Tout là bas n'est que montagne, montagne et montagne – a l'exception de quelques plateaux et de nombreuses cavernes ; cavernes habitées pour la plupart. Car en effet l'Aevenspir est habité. Les Aevenspeers, comme ils s'appellent, vivent dans de nombreux villages creusés dans la roche, tels des troglodytes. Même la capitale des Aevenspeers, Eskadner, est creusée à moitié au moins ; et les batiments apparents sont accolés à la montagne, à l'exception des fortifications de la ville, qui serpentent sur la montagne.
Le peuple Aevenspeer vient des terres de Séquanie, et son langage, bien que différent, en est inspiré. Ils vénèrent les même dieux, mais n'accordent pas à Lug une place aussi importante que les Séquanes ; en plus de celà ils vénèrent des “Esprits de la Montagne” et des “Esprits des Profondeurs”. Je n'ai pas réussi à obtenir beaucoup d'informations sur ces esprits en question – il faut dire que je n'ai guère pu m'aventurer dans la montagne, n'ayant pas la constitution des Aevenspeers. Je sais cependant que des statues sont érigées dans la montagne – pour les esprits du même nom – ou dans les cavernes – idem - en leur honneur.
La principale activité économique Aevenspeer est l'extraction de minerai et de pierre. Même si les pentes montagneuses sont – parfois – boisées, il n'en reste pas moins que la coupe du bois sur de telles pentes est une folie à laquelle les Aevenspeers ne se risquent que peu souvent. Ceci explique donc les quelques particularités intéressantes de l'ameublement et de l'architecture Aevenspeer ; en effet, le bois étant plus cher en ces terres qu'en d'autres, la pierre a pris le dessus, dans la construction des batiments – quand ils ne sont pas creusés directement à flanc de montagne – ou, comme je l'ai dis plus haut, pour l'ameublement... Si on peut appeler ça des meubles. On trouve de nombreuses cavités dans les murs, un peu comme nos étagères ou des alcoves, qui serviraient ici de rangement, de siège, de table parfois, voire de lit pour certaines. Les petits objets sont rangés dans des contenants en terre cuite – pensez donc qu'ils ont des coffres en terre cuite ! Enfin, la paille prend une place importante dans la vie ; cultivé sur les plateaux, le blé est consommé et la paille sert pour les lits, les cordes, les couvertures, certains vêtements... Comme d'autres plantes fort résistantes qui poussent à ces altitudes. Une partie du fourrage enfin est stockée afin de servir de réserve pour les quelques animaux élevés en Aevenspir. Pour la plupart des ovins, le bétail pait en montagne quand la saison le permet, et est parqué en étables le reste de l'année. Le lait sert à faire nombre de fromages, tous identiques, et dont le seul intérêt tient dans leurs facilités de conservation. Les béliers peuvent aussi servir à la mine, ou ils actionnent les treuils qui servent à tirer le minerai, à descendre des outils, etc... C'est d'ailleurs dans la mine que sert la majorité du bois coupé par les Aevenspeers, pour étayer, généralement.
Les Aevenspeers ne pratiquent que peu la guerre. Cependant le peuple d'Aevenspir, très attaché à ses terres, prend les armes lorsqu'il doit les défendre. Les traités d'alliance sont respectés de même, mais il faut avouer que, généralement, les régiments Aevenspeers envoyés au secours d'un allié ne sont que peu nombreux. C'est là une grande différence avec les Séquanes : les Aevenspeers ne désirent pas particulièrement mourir au combat – la plupart, de toute façon, meurent à la mine. Au moment ou j'écris ces lignes, encore, on s'agite dans la salle commune : une gallerie s'est écroulée sur une équipe de mineurs. Ceci me permet d'ailleurs de noter que les Aevenspeers brulent leurs morts comme les Séquanes – avec moins de bois et plus d'herbes. Les amis des morts vont boire à la fatalité ce soir, et je ne pourrais prendre de repos. Personne ne prendra de repos. Gaed, que je déteste l'alcool et les ravages qu'il provoque chez les êtres vivants ! Surtout que j'ai gouté à leur alcool ; c'est à croire qu'il y mettent de la terre au lieu des plantes qui sont censées y être. Comment un être sensé pourrait boire ça ? Il parait d'ailleurs que les peuples païens consomment énormément d'alcools de ce genre, et le frère Horacius avait rapporté que les Séquanes en ingurgitent plus que ce qu'un ours pourrait avaler de force.
Mais je parlais des mines Aevenspeers. Le bois, bien que, comme je le disais, utilisé pour les étais, est cependant réutilisé au fur et à mesure que la galerie s'agrandit, et que les plus anciens tunnels sont soit comblés, soit renforcés par de la pierre et utilisés comme entrepôts – car l'espace aussi coute cher en montagne.
Les Aevenspeers ne chauffent pas tous les batiments – du fait de leur architecture, la plupart des pièces troglodytes seraient vite enfumées. Pour pallier à ce manque certain de confort, ces gens revêtent moult vêtements, généralement de la laine, portée sur une chemise de paille, elle-même portée sur une tunique de laine filée. Au dehors, les Aevenspeers portent de longs mantels de laine qu'ils ont goudronnée sur la face extérieure. Le tout n'est pas des plus confortable, mais je me dois d'admettre que c'est tout à fait adapté au climat. A celà s'ajoutent, dans les mines, une cuirasse de métal et un casque plat, et c'est ce même équipement qui sert aux soldats Aevenspeers.
L'arsenal de l'Aevenspir est quant à lui tout à fait normal ; on y trouve les mêmes armes que dans les autres territoires, à quelques différences prêts, comme à chaque fois. Le tout est forgé dans la forge de la ville – car il n'y en a qu'une par ville, que les forgerons se partagent. La taille de la forge varie en fonction de la taille de la ville, et du nombre de forgerons ; généralement, chaque forgeron apporte une part de son argent à l'agrandissement de la forge. Il en est de même pour la plupart des corps de métier : une boucherie / abattoir, une auberge (avec plusieurs aubergistes, et plusieurs comptoirs !), et caetera.
Chaque ville ou village est dirigé par un seigneur – ou une, selon les occasions – dont la famille a pris le pouvoir souvent des dizaines d'années auparavant. Ces seigneurs gèrent leur ville, village, ou quoi que ce soit, comme il le désire ; en fait comme partout ailleurs. Le royaume dans sa totalité est géré depuis la capitale par le roi, le Karsper dans leur langage. J'ai pu personellement rencontrer cet homme ; il s'est montré cordial, il m'a écouté, il m'a fourni une escorte aussi. Une escorte ou des geoliers ? Toujours est-il qu'ils ne me lachent plus, et que je me vois dans l'impossibilité de porter la parole de Gaed sur ces terres...

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Citation :: I - Geographie

L'Aevenspir est situé au nord de Retrahant, le long de la côte. C'est une chaine montagneuse assez longue et très haute. Le mont le plus élevé est le pic d'Eskadner, qui culmine à 4231 mètres – même si, évidemment, personne en Retrahant ne le sait. Les principaux cours d'eau de l'Aevenspir sont l'Eslor, qui prend sa source sur l'Eskadner, le Serkan, qui prend sa source au pied du mont Fergil, et le Deaje, rivière souterraine qui passe par de nombreuses grottes habitées. Bien que la côte soit proche, il n'y a pas de ports en Aevenspir, à cause de la couche de glace qui recouvre la mer.
Une partie de l'Aevenspir est souterraine ; les nombreuses grottes de la chaine de montagne servent souvent de centre à des villages troglodytes, voire à des villes en partie troglodytes. Une autre partie des souterrains est en fait le réseau minier Aevenspeer.

Citation :: II - Le peuple Aevenspeer

Les hommes qui vivent dans la chaine de l'Aevenspir se nomment eux-même Aevenspeers. D'origines Séquanes, le peuple Aevenspeer est né des mineurs installés à résidence dans les montagnes. Aujourd'hui, il ne reste de leurs origines Séquanes que leur religion et leur langue, qui diffèrent cependant sur quelques points.
Les Aevenspeers sont un peuple fier et très attaché à leurs terres. La population est répartie en deux grands groupes, le peuple et les nobles.
Le peuple compose la majeure partie de la population Aevenspeer, principalement des travailleurs auxquels ont peux ajouter quelques marchands. Ils vivent dans des habitations, bâtiments souterrains, troglodytes ou à moitié extérieurs, qui abritent généralement plusieurs familles, vivant dans les pièces entourant la salle commune. Les hommes travaillent le plus souvent à la mine, la carrière ou la forge, tandis que les femmes s'occupent du bétail, de l'agriculture, de la confection de vêtements. Quelques métiers, comme la poterie, regroupent à peu près autant d'hommes que de femmes. Il est impensable pour les Aevenspeers de voir une femme travailler à la mine, forger ou quelque travail de force que ce soit ; et, de fait, peu d'hommes font le travail des femmes : ils vont tous à la mine !
Les nobles Aevenspeers sont, avant tout ,les propriétaires des plateaux servant aux récoltes et des zones boisées pratiquables. C'est de ce relatif pouvoir qu'ils tirent leur puissance et leur richesse, et ce, depuis des décennies. Jamais un noble ne se séparerai de ses terres, même ruiné : il ne peut être ruiné tant qu'il possède une partie de cette ressource inestimable qu'est un terrain plat à la surface. Les nobles Aevenspeers viennent de très anciennes familles, qui ont acquis une influence certaine par leur richesses, leurs relations, leur influence, etc. La plupart de ces nobles vivent dans des habitations individuelles, troglodytes, souterraines... Et intègrent dès leur majorité – 16 ans – l'armée Aevenspeer, en tant qu'officiers.
Cette armée est peu active en temps normal, les Aevenspeer ne déclarant que rarement la guerre. En temps de paix, on trouve autant de soldats actifs que d'officiers, et ce n'est que lorsque la mobilisation est sonnée que les hommes rejoignent les rangs, la plupart du temps pour défendre l'Aevenspir contre les armées étrangères. On peut cependant trouver des groupes de soldats Aevenspeers se battre aux côtés d'autres armées, nombre de seigneurs Aevenspeers proposant leurs troupes comme mercenaires, considérant qu'ils sont ainsi payés pour entrainer leurs troupes.
Un point commun à tous les Aevenspeers est leur goût pour la boisson locale, le Kaef, concotée à bas d'herbe macérées. Hautement alcoolisée, la boisson est aussi utilisée sur les blessures, parfois causées par un abus de cette dernière et une bagarre entre ivrognes ; ont peut aussi noter que tous les Aevenspeers sont particulièrement endurants – comme beaucoup de peuples nordiques (les autres peuples préfèrent dire “rustauds” qu'“endurants”).

Citation :: III - La religion de l'Aevenspir

Bien que les Aevenspeers respectent le panthéon Séquane, ses dieux ne sont presque pas vénérés en Aevenspir. En effet, les Aevenspeers vénèrent les Esprits de la Montagne (Spije) et les Esprits des Profondeurs ou cavernes (Cerjis). Ces esprits sont les maitres des montagnes de l'Aevenspir et prendraient diverses apparences, animaux de leurs milieux de tailles diverses, lueurs, courants d'air... Les Esprits (Scirjii quand on parle des deux types) sont partout, et veillent sur leurs montagnes. Les Aevenspeers élèvent des autels dans leurs habitations, le long des routes, sur certains sommets... Quand un Aevenspeer passe à côté d'un de ces autels, il ne manque jamais d'y addresser une prière, d'y déposer une petite offrande, bol de lait, fruits secs... En échange d'une protection contre les avalanches, les incendies, les tempêtes, ou contre les éboulements, les tremblements de terre, les affaissements de terrain...
Le fait que les Scirjii prennent parfois apparence animale pourrait géner la chasse en Aevenspir ; c'est du moins ce que croient les visiteurs. Mais les Scirjii sont des esprits, presque des dieux : ils sont de fait invincibles. Lorsque la flèche tirée n'est jamais retrouvée et que le lapin a disparu, c'était un Scirjii – il ne reste plus au chasseur qu'à espérer que l'Esprit ne se montrera pas rancunier.
Car si les Scirjii se montrent souvent d'une neutralité parfaite dans les affaires des hommes, il leur arrive de se réveler particulièrement malveillants ; on se souvient de galeries de mine s'écroulant sur des équipes entières ; certains se rappellent de villages emportés par des avalanches ; parfois les deux types d'esprits se déchainent, provoquant par exemple des tempêtes inondant totalement les niveaux souterrains.

Citation :: IV - Les souterrains d'Aevenspir

Territoire confiné par les montagnes, l'Aevenspir n'est pas vraiment un endroit ou loger une population nombreuse est facile. C'est pour cette raison que les Aevenspeers ont très tôt habité les souterrains de l'Aevenspir. Les nombreuses grottes de la région sont maintenant toutes habitées, abritant villages ou servant de centre à des plus grosses villes.
Les souterrains sont occupés par niveaux : les batiments militaires, casernes, fortifications, etc, sont installés à la surface, le niveau 0. Au dessus, sur la pente, sont installées les habitations des familles nobles et des bourgeois (le niveau 1) ; enfin on trouve (au niveau 2) la demeure du seigneur local, ainsi qu'une caserne qui loge les gardes personnels du seigneur et les officiers les plus gradés.
En dessous du niveau 0 on arrive en premier dans les quartiers habités, une ou plusieurs grottes naturelles, aménagées, étayées, servant de place centrale entourées par les habitations du peuple Aevenspeer ainsi que par les ateliers (poterie, vannerie, boucherie...). Sur la place elle-même on trouve les étals des marchands, une fontaine, un autel, parfois une tribune... Comme sur toutes les places, en fait. La place est généralement éclairée directement par la lumière du soleil qui passe par des ouvertures servant aussi à la ventilation, problème essentiel d'une cité enterrée.
Encore plus en dessous on trouve la forge, batiment principal des niveaux enterrés ; la forge est souvent un gigantesque ensemble d'ou partent directement des galeries de mine. Les forgerons Aevenspeers savent forger de tout avec leurs outils, et il n'est pas rare de voir des meubles métalliques en Aevenspeer ; on raconte même qu'à Eskadner certains murs seraient tout de fer.
Encore plus bas on trouve les entrepôts, qui sont généralement d'anciens tunnels de mines maintenant inutilisés. Ces espaces côtoient les galeries de mines encore en activité, qu'elles soient de fer, de pierres ou de tout autre minéral économiquement intéressant.

Citation :: V – Le gouvernement Aevenspeer

L'Aevenspir est une monarchie ; le roi d'Aevenspir, ou Karsper, choisi par son prédécesseur, siège au parlement d'Eskadner et le dirige. Le parlement en question est composé des seigneurs de chaque ville Aevenspeer de plus de mille habitants ; ces seigneurs représentant aussi les villages plus petits situés aux alentours de leurs villes. Le rôle du parlement est de conseiller le Karsper et d'émettre des idées de lois, voire de voter pour celles-ci lorsqu'elles ne font pas l'unanimité. Le Karsper reste quand même le principal dirigeant de l'Aevenspir sur tous les plans, et même si il lui arrive de nommer des seigneurs à la tête de certaines fonctions (Un commandant des forces armées, un gestionnaire des ressources et du commerce, un gestionnaire des réserves nourricières...), il dispose seul du pouvoir exécutif.

Citation :

VI – La politique Aevenspeer

L'Aevenspir est réputé neutre ; malgré celà la guerre est son principal fond de commerce. Par le commerce d'armes tout d'abord, par celui de mercenaires ensuite.

Citation :: *le mercenariat Aevenspeer
En échange de sommes d'argents régulières (tributs réguliers ou paiement en une seule fois, tout dépend du seigneur et de l'employeur), les seigneurs Aevenspeers proposent souvent les services de leurs troupes aux autres seigneurs de Retrahant, la règle étant cependant de ne jamais opposer d'Aevenspeers à d'autres Aevenspeers.
Afin de ne pas brimer les bons payeurs, la méthode opérée par les seigneurs Aevenspeers est simple : si deux troupes Aevenspeers se rencontrent, celle qui est la mieux payée reste sur le champ de bataille, l'autre en sort, tout simplement. Les seigneurs Aevenspeers ne remboursent jamais leurs employeurs à plus de 50% dans ce genre de cas.
Les seuls moyens d'obtenir un remboursement sont la non-réception par l'employeur des troupes demandées, un trop grand retard, une désobéissance aux ordres de l'employeur – sauf, encore une fois, si ces ordres menacent l'Aevenspir ou des Aevenspeers.

Il arrive quand même à l'Aevenspir de rentrer en guerre : lorsque l'Aevenspir est attaqué ou lorsqu'un traité d'alliance l'exige ; car le Karsper est réputé pour tenir ses engagements. Lorsque plusieurs alliés de l'Aevenspir sont en guerre, le Karsper essaie de trouver un accord entre les deux belligérants ; en cas d'échec, la marche à suivre est généralement décidée par le parlement Aevenspeer : aider un des bélligérants, aucun, ou les deux. A chaque fois, celà se fait avec une déclaration rendue publique plusieurs jours avant son application, dans le but de ne rompre aucun traité par surprise, même temporairement.

Administrateur Nombre de messages : 760 Date d'inscription : 04/01/2005

Citation :: Texte d'ambiance

Akem se releva en toussant. On ne voyait pas le bout de son nez et le nuage de poussière qui emplissait la galerie lui brulait les yeux. Il sortit son monocle, un bout de verre cerclé d'une gaine de cuir qu'il fixa à son oeil par un lacet qui lui serrait le crane. Il avait fabriqué ce monocle lui même et il en était très fier. Et il tenait à protéger son oeil – la disparition du gauche lui avait fait un sacré choc à l'époque.
“Akem ! Akem ! Ho ! Appella une voix quelque part dans la poussière – la voix effrayée de son frère Batta.
-Ouais, ouais ! Ca va, tout va bien pour moi !
-C'était quoi cette merde ?”
La poussière se dissipait. Akem et Batta regardèrent derrière eux, dans la galerie. Un amas de roches bloquait le passage. Ils étaient coincés dans cette galerie en construction.
“Putasserie ! Y'a un étais qu'a du lâcher...
-On fait quoi, alors ?
-On casse la croûte. Si on doit bouger ces caillasses, autant prendre des forces. Et si ça recommence... Disons que je préfère mourir le ventre plein.”
Le regard de Batta se posa sur son frère, qui sortait déjà un pain, une écuelle et une gourde. Il fit de même, déboucha sa gourde, versa de la soupe qu'elle contenait dans son écuelle et y trempa la moitié du pain. Celà ne faisait que quelques semaines qu'il travaillait à la mine, et, contrairement à son frère ainé, il ne put rien avaler tant il était apeuré.
“Ils vont essayer de nous sortir de là, quand même ?
-Si ils sont pas en dessous, ouais. Sinon, y va falloir attendre que l'équipe du dessus se rende compte de quelque chose... Ca peut prendre un peu de temps. Mange, ça va se gacher.”
Akem s'approcha des éboulis. Derrière les morceaux de pierre, la terre et les restes d'étais, on voyait un énorme bloc de roche. Impossible de dégager ça à deux. Akem s'allongea de mieux qu'il pu.
“Bon. On n'a plus qu'à attendre.”
Akem eut l'impression qu'il venait juste de s'allonger quand il fut réveillé par un grand choc qui fit trembler la gallerie.
“Le bélier ! A côté d'un étais, vite, à moins que t'aies envie de te prendre un truc sur la gueule !
-J'ai mon casque...
-T'as vu le casque de Dern ? Il peut passer sous une porte maintenant. Fais comme tu veux.”
De l'autre côté de la gallerie, le reste de l'équipe maniait le bélier : un énorme poinçon d'acier, une sorte d'énorme pointe de pioche. Le bélier s'abattit une fois. Deux fois. La galerie, qui avait été renforcée pour l'occasion, résonnait du bruit que le métal faisait en brisant la roche. Trois fois. Quatre fois. Puis les lourdes pioches prirent la relève, élargissant, creusant, tandis que des pelles évacuaient les débris et que des étais étaient mis en place. Puis les derniers coups de pioche finirent de percer la roche.
“C'est bon, les gars. Tout va bien pour nous.
-Vous avez eu de la chance. Le sol d'une gallerie qui était creusée au dessus s'est effondré sur vous et sous l'équipe qui creusait.
-Des dégats ?
-Rien de trop grave. Une oreille arrachée, des blessures ouvertes... Celui qu'a eu le moins de bol a juste une jambe qui doit être cassée. Ca pourrait être pire. A croire qu'on est chanceux aujourd'hui...”

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