Guerre Fironk/Souhnak

Représentant d'Yshlé, la douleur vous égare sans doute et vous fait-elle oublier les actes perpétrés par votre peuple. Vous nous accusez de soutenir des barbares sans foi ni loi, mais je ne vois là qu'un acte commun en temps de guerre.

Le prince l'Ham, quelque soit ses torts, ne méritait certes pas la mort. Cependant, les fironkois lui en ont offert une rapide, en accord avec leur traditions. Il ne me semble pas que vous soyez en mesure de vous plaindre ! Dois-je vous rappeler les nombreuses mutilations et la fin atroce qui fut celle du maître de l'ambassade Kandrasienne ? Je ne défends pas les pratiques fironkoises, mais je tiens à venger la mort de ces hommes.

Je vous présente mes condoléances, le prince l'Ham était sans aucun doute un homme de valeur. Ne perdez néanmoins pas de vue que vous êtes en guerre et que sa mort n'est que le début d'une longue liste.

"Concernant, le prince l'Ham, je tiens à préciser que nous le croyons déjà mort avant notre incursion à Fironk. En effet, le Jadïadah s'était inquiété de son sort et il semble que les fironkois lui avaient dit qu'il était dèjà mort. J'avoue ignorer le but de cette manoeuvre fironkoise concernant sa résurrection qui fut de courte durée."

"Interrogez-vous plutôt sur les desseins du Jadïadah. Le Commandant des Fironkois de Yawni lui avait expliqué que son "prince" avait été pris en train de dépouiller des Fironkois de leur monture et qu'il était probablement dans les geôles ou les fosses communes du Commandeur.

Ce dernier avait hésité un moment, puis décidé de le garder en vie, du fait de son statut spécifique. Une fois les hostilités... déclarées... il ne vit plus aucune raison de le nourrir.

"Le Jadïadah a toute la confiance de l'Akathaïadah. Nous savons qu'il n'aurait pas pris le risque de mettre en danger la vie du Prince l'Ham.

Si vous n'aviez pas menti sur le fait que vous aviez tué le Prince l'Ham et si vous aviez gardé vivant le Grand Tiram Rewald Rem'Orcum, nous ne serions pas intervenus militairement en territoire fironkois."

"Si vous ne nous aviez pas menti sur l'Orbe et son emplacement, nous n'aurions jamais tué Rewal Rem'Orcum. Vous semblez vouloir nous faire porter le rôle de l'agresseur. Or, Garwän la Samandre s'était d'abord placé entre Kandrasie et Orcum comme un tiers parti capable de négocier la libération du Grand Tiram du Siâle. Malgré son ouverture, il ne reçut aucune contre-proposition, apprit la mort de sa première délégation et l'éviction de la seconde.

L'orgueil d'Orcum a été le déclencheur, et non les Fironkois."

"L'Orbe appartient au Siâle et non à Fironk. Vous avez voulu lui extorquer contre leur dirigeant. Un dédomagement financier pour le fait d'avoir entretenu le Grand Tiram aurait été justifé, mais pas la pierre la plus précieuse pour les siâliens. De toute façon, une fois que vous avez été en possession de l'Orbe, vous avez décapité le Grand Tiram ce qui prouve votre mauvaise fois.

Est-il nécessaire de préciser que nous considérons que vous avez déclenché cette guerre?"

"La pierre la plus précieuse du Siâle contre l'homme le plus précieux du Siâle, cela me paraît équitable. Encore une fois, vos valeurs marchandes semblent primer sur l'honneur ou la vie d'un chef. Quant à la décapitation du Tiram, elle eut lieu après que le seigneur Abu ait décidé de ne plus parlementer avec les Fironkois. Mon seigneur attendit des années une contre-proposition qui ne vint jamais. Aussi, voyant qu'il hébergeait un être arrogant qui n'avait de valeur ni pour le Siâle ni pour Fironk, il estima sa mort plus intéressante que sa vie.

Bien sûr, vous nous rappellerez que cela fut fait sous le règne d'Abu, que vous condamnez cet acte, mais à quoi bon renvoyer une délégation. Elle aurait fini sur des piques, comme l'autre."

"Que de mauvaises fois, votre dernière délégation revint saine et sauve à Fironk. C'est d'ailleurs lors de sa venue que l'Akathaïadah comprit que l'Oblath Abu devait être écarté. Malheureusement, afin de ne pas froisser les siâliens, il n'en fit rien et chacun connaît les conséquences désastreuses notamment par rapport à la Kandrasie.

Vous devez bien réaliser que votre échange "équitable" était difficilement acceptable pour les siâliens. Personnellement, nous prêtons peu d'intêret aux superstitions concernant cette pierre. Mais, l'Orbe ne nous appartenant pas, notre jugement n'a que peu d'intêret...

Nous en venons par contre à la façon dont vous avez déclenché la guerre. Ayant l'orbe, en votre possession, vous avez assassiné non seulement notre délégation et également le Grand Tiram."

Je tiens à ce que les motivations de la Kandrasie soient bien claires. Je ne soutiens en aucun cas les actions entreprises par le peuple Fironkois. Le vol du joyau, le marchandage, le meurtre... Ce n'est pas sur ces bases que le peuple Kandrasien a fondé sa société actuelle. De même, nous désapprouvons les massacres et tortures que subirent vos délégations diplomatiques. Même si vous êtes ennemis, les diplomates doivent être respectés. La Kandrasie entre en guerre pour laver l'affront fait aux nombreuses familles Kandrasiennes, mais jamais nous ne nous abaisserons à de telles extrêmités.

Nous sommes les garants de la civilité en Retrahant et nous nous acquiterons de notre tâche.

Malheureusement, en vous alliant avec les fironkois, vous soutenez leurs actes.

Réglez vos problèmes avec les siâliens de façon séparée. La Souhnak ne se considère pas en guerre contre les kandrasiens, mais bien contre les fironkois.

"Réfléchissons un instant, comme les barbares réfléchissent. Le Siâle est en guerre contre la Kandrasie. La Souhnak est l'alliée du Siâle. Il est donc normal que la Kandrasie vous prenne en compte. Etonnant n'est-il pas ?

La guerre entre la Kandrasie et le Siâle n'est pas encore déclenchée. La Souhnak, bien qu'allié du Siâle, ne les suivra pas aveuglément s'ils ne rejoignent pas nos efforts pour apaiser les tensions entre leurs deux pays.

L'Akathaïadah l'a déjà fait lors de l'assemblée qui regroupe les différents peuples d'Orcum, je le refait à nouveau devant cette assemblée. J'exige que le Siâle entame des négociations avec la Kandrasie sinon la Souhnak restera neutre.

Vous vous fourvoyez !

Je ne suis l'ennemi que du siâle, et je ne soutiens pas les actes des Fironkois. La politique ne saurait se résumer à mettre chacun dans une petite boite. Ce n'est pas parce qu'on soutient quelqu'un que l'on devient obligatoirement son allié. Tout n'est pas noir et blanc, seigneurs. Si j'entre en guerre contre le Siâle c'est pour l'honneur de plusieurs centaines de Kandrasiens et non pour annoncer une quelconque alliance avec Fironk. Nous sommes toud eux ennemis du Siâle mais cela ce résume à cela. Un proverbe dit : l'ennemi de ton ennemi est ton ami. C'est le cas entre la Kandrasie et Fironk, mais cela souligne l'erreur de jugement qui est le votre. Ami ne signifie pas necessairement allié. Si j'ai commis une erreur envers la Souhnak, je l'ai rattrappé. Je ne souhaîte pas déclencher les hostilités avec cette faction.

"Vous n'êtes nullement alliés ? Alors comment expliquez-vous le fait que vous menaciez de vos armées quiconque aiderait Orcum à se défendre, alors que ce pays ne refuserait certainement pas une aide qui lui serait utile ? Comment expliquer que vous cautionniez les actes d'un camp mais pas de l'autre quand tous deux ont des raisons valables ?"

"Je ne vois pas le rapport entre notre alliance de fortune et l'hostilité de la Kandrasie envers toute personne se déclarant alliée au Siâle. Les moeurs aevenspeers seraient telles qu'on embrasse très fort les alliés de nos ennemis et qu'on les accueille dans notre demeure en leur faisant fête ? Nous nous rappelons tous de l'assassinat du premier mari de feu votre mère, et il semble vous contredire. Non, Dame, il est considéré pour normal, dans le monde des hommes, que de tenir celui qui se bat au côté de son adversaire comme un ennemi.

Je vais sûrement répéter son Altesse le Régent, mais la raison explique que l'ennemi de mon ennemi est mon ami et que, par prolongement, l'ami de mon ennemi est mon ennemi. Ces expressions fort populaires à Fironk semble difficilement compréhensibles dans des pays bien plus civilisés. (Il s'esclaffa, goguenard.)

Pour ce qui est des actes considérés comme barbares seulement pour une partie, cela me paraît ridicule. En effet, on prétend que les Salamandres ont abattu une délégation orcumienne (on le prétend, bien entendu, juste après une invasion sur Fironk ; les disparitions sont si pratiques), ce qui est éhontément mensonger, bien entendu, mais en plus on déclare cela barbare, alors même que les anciens seigneurs du Siâle pratiquaient le meurtre des messagers sans scrupule."

Leevirnia Maakan, alors finalement vous êtes retournée sur les pas de notre chère Mère. Autant dire que vous vous en n’êtes pas trop mal sortie, à la tête du royaume d’Aevenspir toutes mes félicitations. L’évènement gagnant en proportion, et en effet il est de taille une guerre n’est jamais bénigne, je vais m’exprimer et traduire par la même la position du Beilan et celle du Saint Ordre de Gaed.

Autant dire que les griefs de chaque territoire sont insolubles, ni Orcum ou une de ses régions ni Fironk ne reconnaîtront leur tort dans les actions récentes, ce qui est tout à fait normal ma foi puisque aucun homme ne se contredit lui-même. Ne pas admettre que l’on se situe dans l’erreur est autre chose. Ayant suivi cette affaire d’une seule oreille car devenant des plus répétitive, apparemment deux différentes contrées du territoire du désert sont respectivement en conflit avec d’une part Fironk et d’autre part la Kandrasie. Je suis toujours amusé de voir que les critiques lancées aux fironkois, comme quoi le fait qu’ils sont quelque peu attentionnés avec leurs convives disons, soit une position toutefois pratiquée envers des kandrasiens par la suite. Encore un grand mystère que Gaed a laissé en Retrahant.

Le lointain échange de prisonnier et le rôle de tierce personne c’est-à-dire Fironk m’apparaît toujours aussi fantomatique. Petits kandrasiens, avides d’honneur ou plutôt très rancuniers vos intérêts résident essentiellement dans le devoir de garder un allié fort donc Fironk pour vous soutenir en cas de coup dur ou pour effectuer vos basses besognes qui ne pas digne d’honneur. Mais pardon bien sûr ce ne sont pas vos alliés, je vous crois sur parole. Le royaume se reconstruit bien ? Saluez de ma part « l’Ordre d’Erelian » cette mascarade, j’ai entendu dire que ses disciples avaient pleurés sous les portes de la Belle. Dans ma lancée veuillez surveiller vos paroles le prêtre de bas étage ou plutôt l’usurpateur lorsque vous parlez à ma Sœur, même si nos opinions ne convergent pas forcement je me dois de respecter les membres de ma famille.

Mais j’en ai assez dit, le Beilan et surtout le Saint Ordre regarderont avec beaucoup d’attention ces trois territoires s’entredéchirer, si les jeux n’étaient pas interdits au sein du Saint Ordre soyez assurées que les paris seraient nombreux. Et un conseil Sœur, ne cherchez pas à les contredire et admirez le spectacle.

Le vieillard qui avait conféré avec le reste des parties pendant les palabres se tourna vers les autres gérontes et, respirant un peu et transpirant à grosses gouttes, se permit une vanne entre amis.

"Il est étonnant de voir un homme que l'on dit si pieux avoir des rapports si amicaux avec sa soeur païenne. Les valeurs se perdent, dans les pays civilisés."

Et ses comparses de renchérir et de faire apporter des petits gâteaux, pour leur goutte.

Le Prêcheur va-nu-pieds qu'il est ne pouvait quitter la capitale d'Empersiste s'en visiter cette assemblée présente dans tous les dialogues dans tout Retrahant. Se faisant passez pour un vulgaire marchand, il chemina dans l'assemblée pendant des débats interminables, cependant quelques bons vivants semblaient être présents, et quels hommes de fort gaillards de Fironk.

Ahhhhahahhhh elle est bien bonne jeune barbare, mais dis donc tu possède la force de dix toi là. En effet tout ces illuminés de religion se perdent un peu mais en vérité je crois que dans leur "civilisation" qu'ils appellent ça, un homme n'a pas le droit de forniquer avec sa mère et encore moins avec ses soeurs comme vous autres barbares, avouez qu'elle est bien bonne aussi ahhhhahahahahha. Si ils le font c'est un viole, au lieu de ça il doivent se respecter entre eux même si il existe de nombreuses limites.

Et il continua sa petite visite croquant un de ces gâteaux pris à la dérobé.

Leevirnia se tourna vers son frère quand il prit la parole. Ainsi, Selfys était là... Elle ne l'avait pas vu en entrant. Elle le saluat rapidement mais poliment et afficha un sourire clairement moqueur.

"En effet, frère, me voici à la tête d'Aevenspir. J'ai appris, de mon côté, l'accession au trône du seigneur Athanasis. Félicitations."

Puis son regard se reporta vers la tribune Fironkoise, où l'un des ancêtres qui y trainaient avait pris la parole. L'Aevenspeer haussa un sourcil d'un air dédaigneux et haussa les épaules en soupirant.

"Sages de Fironk, les liens familliaux sont aussi importants que les liens spirituels. Mon frère et moi respectons nos liens de sang comme tous membres d'une famille devraient faire, mais celà n'empêche pas nos relations d'être distantes et froides. La politesse du seigneur Selfys est celle d'un individu civilisé s'adressant à un autre individu au sein de l'assemblée d'Ephyne..."

Leevirnia marqua une pause.

"Politesse qui semble se perdre au sein de cette honorable assemblée... Que ce soit par des Ambassadeurs comme ces Fironkois ou par des visiteurs comme ce... Vieux mendiant."

La Karsper se retourna encore vers Selfys, une expression plus neutre au visage.

"Je pense que mon frère dit vrai sur beaucoup de points, même si la façon de le dire n'est pas des meilleures. Que vos territoires entrent dans une logique guerrière qui va les déchirer. Orcum n'est qu'un prétexte pour les Kandrasiens et Orcumiens qui vont se partager cette proie tels des vautours..."

Un homme d'âge avancé se leva dans la tribune Kandrasienne. Les critiques formulées par Selfys le faisaient sourire.

Vos informations sont erronnées seigneur : La Kandrasie ne procède à aucune reconstruction puisque nul Gaedien n'a pénétré nos terres. Pas plus que nous ne recherchons la protection des Fironkois. Sans doute êtes-vous dépassé par la situation mais, lorsque l'on souhaîte éviter le ridicule, on ne parle que de ce que l'on comprend. (Des rires se firent entendre dans la tribune Kandrasienne). Il n'empêche que vous vous sentez menacé par la puissance résultant de notre "association" et vos paroles ne sont guidées que par la crainte.

Il est pourtant clair qu'aucune alliance ne lie nos peuples alors rassurez-vous. Il est temps pour le Siâle de payer ses fautes ! Nous les avions prévenu que notre courroux s'abattrait sur eux, et si ces derniers ont déclenché les hostilités avec Fironk, qu'ils en assument les conséquences. Sire Garwän a, me semble-t-il, très bien définis les termes de notre entre-aide...

Les vieillards, qui avaient encore l'ouïe fine mais qui se croyaient perdre parfois la tête se demandèrent comment la princesse avait pu entendre la boutade, qu'est-ce qu'elle voulait dire quand elle disait qu'Orcum serait la proie des Orcumiens et des Kandrasiens, pourquoi le Régent les appelait Garwän et comment un gueux avait pu entrer dans une assemblée aussi réputée.

L'orateur du groupe se permit de faire un léger croche patte au Prêcheur et s'excusa, pendant que les autres riaient sous cape, un air méchant déformant leur visage ridé. Tout vieillard est, au fond, un enfant sans vitalité. Pendant ce temps, l'un d'entre eux susurrait à un garde, la bourse à la main, que l'homme mal rasé et vêtu bizarrement dérangeait les tractations. De grands gamins, en effet.

"Princesse, je m'étonne de vos paroles. Qu'avez donc entendu ? Aurait-on insinué quelque fâcheuse pique à votre égard ? Que nenni ! Que nenni !

Enfin, pour reprendre des discussions plus importantes, je dirais qu'il est étrange de voir des Aevenspeers pleurer sur le sort d'un étranger. Seriez-vous passé de mercenaires à courtisans ? A en croire les moeurs douces que vous entretenez et vos paroles pleines de commisération... cela semble s'avérer.

Bah ! Des vautours dites-vous ? Par Lihg, que nous avons été durs de faire fuir ces Orcumiens, nous sommes de vrais vautours ! Il n'y a que des vautours pour opposer quelque résistance à un pillard ! Allons, allons, vous vous trompez d'animal. Nous autres les Fironkois, nous sommes des singes. Si mêmes les gens civilisés n'arrivent pas à se mettre d'accord entre eux sur ce que sont ces barbares (il grogna le mot avec amusement.) qui font peur aux Orcumiens, que va devenir la civilisation !

Peut-être vous trompiez-vous de cible. Vous vouliez sûrement parler des Orcumiens, ceux-là qui s'en vont tuer les derniers fuyards de l'armée de Kandrasie, une fois la bataille passée, et qui se bardent de tous les noms après si ridicule victoire. Ceux-là qui s'en viennent venger un affront, et qui s'en retournent couverts de honte. Je l'avoue, je me répète. C'est qu'en mon pays, on aime à rappeler au lâche ce qu'il est. Et puis, je voulais rappeler à la reine d'un peuple de mercenaires qu'on devait tenir en plus haute estime les personnages qui fournissent la guerre pour laquelle on la paye."

"Vous vous défendez de cette appellation de "vautour" avec des données qui sont quelques peu... Dépassées. Vous oubliez l'intervention Kandrasienne en cette assemblée, vieil homme. Votre mémoire serait-elle encore moins bonne que mes relations inter-familliales ?"

Leevirnia désigna les Kandrasiens d'un geste méprisant.

"Quant au terme de barbare que vous utilisez avec tant de plaisir, voici les individus qui se plaisent à en garnir leurs bouches. Je ne vais pas traiter les Fironkois comme les Kandrasiens nous traitent... Ce serait par trop méprisant.

Concernant votre vengeance contre les Orcumiens... Vous savez très bien que votre seigneur Garwan est l'instigateur de cette guerre. Depuis l'achat honteux du Tiram d'Orcum, ce personnage à l'honneur douteux cumule les provocations et minables discussions dans le seul but, maintenant atteint, de déclencher cette guerre. Ne peut-on pas voir des vautours en les Kandrasiens qui ont attendu ce moment pour se "rapeller" qu'ils avaient un honneur entâché à racheter ?"

La Karsper eut un sourire méprisant en regardant les ancêtres Fironkois.

"Et je vous remercie du travail que vous fournissez si aimablement à mon pays, Fironkois. Votre noble seigneur Garwan nous a proposé, pour notre aide contre Orcum, le prix le plus bas qu'il pouvait proposer. Encore une fois, après son achat du Tiram, il nous a prouvé qu'il tenait en bien basse estime la valeur des vies humaines, quelles qu'elles soient... Et puis... N'a-t-il pas largement décalé son combat contre les Orcumiens après notre refus d'accéder à son insultante offre ? Que voilà un valeureux pourfendeur de lâches !"

Le rem’yshme, suite aux propos du ressortissant du Royaume de l’Elbre, se demanda s’il y aurait beaucoup de parieurs, car les gains ne seraient pas juteux. Orcum contre la Kandrasie et Fironk. Qui parierait pour Orcum ?

"En ce qui concerne la Souhnak, la lâcheté aurait été de ne pas se venger de la mort de notre délégation et du Grand Tiram Rewald Rem’Orcum. Je ne perçois toujours aucune honte à éprouver suite à notre expédition en territoire fironkois. Nous n’avons pas les mêmes valeurs de toute façon et j’avoue être las d’argumenter sur les mêmes choses.

Pour l’amitié commune entre la Kandraise et Fironk du fait qu’ils ont le même ennemi, vous êtes tellement persuadé par votre argumentation réciproque qu’il est inutile que je rajoute quoi que ce soit. Je précise juste à l’intention du régent Kandrasien que lorsqu’un homme juste veut se venger d’un brigand, il ne s’associe pas forcément avec un criminel. De toute façon, le plus amusant est que vos forces armées prises séparément sont beaucoup nombreuses que les nôtres. Et pourtant, vous ressentez le besoin de vous unir et même de recourir aux mercenariats, semble t'il...

Lorsque j'ai utilisé le mot singe pour vous désigner, cela était une image pour vous signifier que la plupart des rem'yshmes ne vous considèrent pas comme des êtres humains, mais plutôt commme des animaux qui par une erreur de la nature se sont vus doter de la parole."

"Nous n'ignorons nullement les paroles des Kandrasiens, Princesse ; bien au contraire, j'ai essayé discrètement de vous rappeler qu'il est logique de déclarer son hostilité à toute personne s'alliant à son ennemi. Peut-être ne deviez-vous pas m'entendre. Votre mémoire, encore bien vide, ne serait tout de même pas déjà victime de quelque défaillance ? Non, cela ne vient pas d'un oubli soudain, mais juste d'un mensonge par omission arrangeant votre partie.

Bah ! qu'attendre de plus d'une femme payée pour les basses tâches ? (Ils sourirent d'un air carnassier.) Nous avions espéré un instant que vous vous pareriez de votre rôle de soldat, au lieu de cela vous nous jouez la courtisane, la reine outragée, jetant quelque mensonge sur la tablée. En effet, jamais Garwän n'a proposé quelque contrat que ce soit à l'Aevenspir, sauf pendant le règne de l'ancien Karsper, quand le Graméen trônait encore à Börm.
Ainsi, nulle proposition autrement arrogante ou humiliante n'a été proclamé par Garwän la Salamandre, juste une déclaration faite par une autre ennemie, une jeune actrice maîtrisant un large panel de rôles, allant de la froide juge, à la princesse insultée par quelques soldes que les vilains de Fironk auraient trop peu estimé.

Mais revenons sur cette fameuse attaque, retardée par le refus courageux d'un Aevenspir outré par un contrat sorti, j'en suis sûr, des coffres les plus sûrs. Elle n'a pas été retardée, puisqu'elle n'existe pas, Dame. Pour le moment, je n'ai vu aucune armée des Salamandres se diriger vers Orcum. Serait-ce ma mémoire qui, à nouveau, me fait défaut ? Non, non, c'est juste votre discours, qui place Garwän en tant qu'agresseur, cet homme vil qui n'honore pas les Aevenspeers comme il se doit, ceux-là qui, avec l'arrivée des Kandrasiens, suivent les troubles, s'en plaignent et y trouvent un plaisir certain.

Au sujet du terme de barbare, vous ne le proférez point, il est vrai, mais vous l'insinuez, ce qui rend votre discours d'autant plus venimeux. Il en coule des insultes que d'autres déclarent clairement ; vous ne citez jamais distinctement le mot, mais formulez par des chemins détournés l'idée. La réputation de neutralité de l'Aevenspir mercenaire et sans attache se perd. Il semble à présent devoir justifier son employeur avant d'aller se battre pour lui.

Enfin, quant au rachat honteux de ce Tiram, il semblerait que la rançon ne vous parle pas. Est-il anormal, dans votre pays, d'essayer d'échanger un homme dit de valeurs, contre les choses que l'on désire ? Les Aevenspeers, j'en suis persuadé, une fois les combats terminés, soignent les ennemis, les accueillent et les renvoient chez eux sur les meilleurs de leurs chevaux. Allons, allons, Garwän aurait donc mal fait d'essayer d'échanger une personne de valeur contre des objets de valeur ? N'est-ce point le propre du mercenariat : une vie contre de l'or ? "