[Assemblée] Dévastation du Siâle

Les rem’yshmes avaient été alertés par les caravanes qui reliaient la capitale du Siâle, Radadjathaïadah, à celle de la Souhnak, Takkel-Yshma. L'Akathaïadah, décida de se rendre lui même à l’assemblée retrane. Drapé de noir de la tête au pied, les traits du visage effacés par les nombreux tatouages bleu foncé qui le recouvrait, il prit la parole devant les représentants des autres territoires de Retrahant.

Seigneurs de Retrahant,

Le Siâle, qui représente la nation orcumienne historique avec ses tribus peuplant le plus grand désert de Retrahant, semble avoir subi un désastre. L’ensemble des cités ont, en effet, été abandonné. Seule une cité dans laquelle une épidémie sévit de longue date, s’élève encore dans le désert. Orcum ne compte donc plus de tribus siâliennes, que je qualifierais, d’importantes.

L’origine de cette fin, que j’espère temporaire, des Grands Tirams qui régnèrent pendant des siècles en Orcum m’est inconnu. Bien entendu, parmi les marchands siâliens, une rumeur se répand selon laquelle Zanaharyth les aurait puni de ne pas avoir su conserver l’Orbe rouge. Personnellement, je ne crois pas en ces superstitions. Une épidémie est envisageable. Une invasion par les barbares fironkois est fort probable. Je n’exclue pas non plus une vengeance des kandrasiens, autres ennemis déclarés du Siâle. Mes émissaires parcourent le désert à la recherche d’informations. Il est donc trop tôt pour tirer les conséquences de la dévastation du Siâle.

Par contre, je veux que Retrahant sache que la Souhnak exercera un droit légitime d’ingérence, étant donné l’importance de Radadjathaïadah, par sa position stratégique et également son influence culturel. Ainsi, ,nous empêcherons tout étranger voulant s’implanter dans la capitale du Siâle sans son aval. De même, je ne laisserais pas un siâlien reconstruire sa capitale sans que les rem’yshmes soient consultés. Nous ne sommes pas favorables à certaines tribus siâliennes. Pour l’instant, je m’oppose également à ce que les diospyrs, peuples des Hauts-Plateaux d’Orcum investissent cette cité.

Les Fironkois furent eux-mêmes assez réactifs. En effet, les Salamandres s'intéressant de près au Désert, elles avaient été rapidement informées des évolutions que connaissaient les terres du saint dynaste du Siâle. Il était donc normal que les gérontes qui siégeaient à Ephyne commentèrent immédiatement l'événement.

"Vous oubliez une hypothèse principale et très crédible. On peut en effet penser que le jeune héritier de Rewal, affolé par les ennemis qu'il avait provoqué, ait laissé son royaume dériver négligemment, et ait contemplé ses vassaux s'entre-déchirer pour lui prendre le trône.

Enfin, là n'est pas l'importance. Le Siâle n'est plus, et nos maîtres vous envoient leurs plus sincères rires. Ils veulent aussi faire savoir au reste de Retrahant que les Salamandres, de par leur relations diplomatiques intenses avec Orcum et leur hébergement de feu le Grand Tiram Rewal, pensent avoir eux aussi leur mot à dire sur le futur de la capitale siâlienne."

L'Akathaïadah regarda les vieillards fironkois avec mépris et ne voulant pas s'abaisser à s'adresser directement à ceux qu'il considérait comme des êtres inférieurs, ordonna d'un signe à son ambassadeur ephynois de leur répondre. Brahar Catzmei prit donc la parole après avoir siginfié au représentant d'Yshlé Lohas qu'il le pouvait également.

Chers barbares,

Nous cherchions récemment le nom de l'animal qui vous correspondait le mieux, il semble que la Kasper d'Aevenspir en ait trouvé un qui correspond à vos actes. En effet, tels des vautours apprenant la présence de charogne dans le Siâle, le chef de la volière du nom de Garwan a envoyé des espions en Orcum pour essayer de dépecer quelques cadavres.

Sinon, oui depuis le Commandeur fironkois Zirek qui semble dicter vos actes et être votre maître à penser, nous ne doutons pas que vous voulez vous accaparer le Siâle.

Plus informés que l'autre fois, les vieillards riaient sous cape (un rire entre le feulement d'un lymérien et le grincement d'une vieille porte), tout heureux qu'ils étaient d'être ici, à admirer les réactions des ennemis des Salamandres et à pouvoir s'en délecter. Cette fois-ci, ce fut un autre ancêtre qui répondit. Il était plus petit que le premier, et sa voix était grêle. Son sourire était pourtant aussi large que son cocentenaire de patron.

"Qu'avez-vous tous à nous prêter un exploit tel que la traversée de Retrahant en moins de quelques semaines ? Nous connaissons l'effet qu'à Fironk sur Orcum, mais de là à ce que nous soyons perçus comme des demi-dieux dotés des meilleurs attributs...
Nos guerriers sont arrivés cet été en Orcum - pour leur plus grand malheur ; n'étant ni montés sur quelque destrier ni venus par navire, ils ont donc reçu leur ordre au début du printemps, puisqu'il faut physiquement une saison de voyage pour traverser la distance décrite. Or, comme on le sait, le Grand Tiram qu'était ce jeune héritier dont je ne me souviens plus du nom, et sa cité ont été malmenés au début de l'été.

Trois théories, alors. La première serait que les Fironkois aient dévasté les Siâliens et auraient laissé derrière leur sillage ces quelques "vautours". La deuxième, serait que, dans leur infinie sagesse, les Salamandres auraient anticipé cette crise et par là même fait envoyer plusieurs éclaireurs pour préparer carte et chemin. La dernière, la plus farfelue mais qui semble vous convenir le mieux, serait que les Fironkois auraient découvert un moyen de se rendre de Fironk à Orcum en quelques jours..."

Il fixait toujours le prince des princes, dédaignant parfaitement celui qui devait servir d'intermédiaire.

"Quant à ce Zirek, sauf votre respect, il est de la même trempe que Magnusious. C'est-à-dire d'origine graméenne. Il retourna d'ailleurs dans son pays après quelques années de régence à Fironk. Ainsi donc, je ne pense pas qu'on puisse dire que les Fironkois prennent exemple sur un étranger, surtout un Graméen qui les a exploité pendant une époque.

Enfin, au sujet du Siâle, nous lui avons déjà pris son coeur. Cela suffit à mon maître, pour le moment."

Un diplomate Kandrasien se leva suite aux échanges entre la tribune Orcumienne et celle des Fironkois. Richement vétu, l'homme avait une fine barbe grise qui masquait son air narquois.

Rassurez-vous Orcumiens, les Kandrasiens n'ont pas plus que les Fironkois, le pouvoir de parcourir de telles distances en un temps si court. Nous vous remercions de nous attribuer, à nous ou aux Fironkois, pareil exploit mais ce n'est pas notre fait. Si nous avions attaqué le siâle vous l'auriez su, croyez-nous...

Nous pensons que la crainte d'affronter leurs mort est une autre explication à ces soudaines disparitions. La lacheté du peuple Orcumien ne connaîtra donc jamais de limites ? Celà ne les sauvera pas de la juste punition qu'ils tentent vainement de fuir !

Après quelques rires étouffés dans la tribune Kandrasienne, l'homme se rassit.

Je reste dubitatif concernant la précision temporelle dont vous attribuez à ce que j'apellerais le désastre siâlien.

Tout d'abord kandrasien, votre régent a pris connaissance de la division territoriale au sein d'Orcum. Donc le terme lacheté orcumienne n'est pas approprié. De plus, si jamais la Souhnak ou les Hauts-Plateaux prenaient la capitale du Siâle, je ne vois pas où vous chercherez à assouvir votre punition. la seule cité resterait Hirz Jadid, ville sialienne pestiférée.

Maintenant les barbares,

En effet, il apparait que vous voulez continuer l'oeuvre du dénommé Zirek, sous couvert d'une religion qu'il avait inventé et qui l'avait poussé à envahir jadis le Siâle. Peut être était il graméen. Les salamandres reconnaissent l'influence graméenne dans certains de leurs agissements. Zirek a laissé l'empreinte d'une sous culture graméenne qui guide vos actes. Je ne comprends pas que vous reniez l'influence de Zirek sur Garwan, je pensais qu'il appartenait à sa progéniture...