[Elderine] Fête Retrane

Cela faisait maintenant presque un mois que le Régent Alanor Calmanan de Kandrasie était de retour à la capitale. Les dernières neiges venaient de fondre, seul le Quel’Tan était encore blanc en son sommet. Il l’était toujours. On raconte que seul le héros Elias arriva en son plus haut pic. Elderine se désengourdissait donc de la caresse glaciale de l’hiver, et était débordante d’animation. Les chevaliers étaient rentrés au royaume, et la joie de la victoire était immense. De plus, le Régent tenait à marquer cela et organisait la plus grande fête qu’Elderine eut connue depuis longtemps. La cité entière était revêtue de bleu et d’or, et des flots de caravanes entraient sans discontinuer depuis quelques jours. Le Palais était en ébullition. Les Prism de tout le royaume se rendait à la cour, et les servants et ouvriers courraient partout pour préparer à temps tout ce qui devait l’être. Toute une aile du Palais fut réservée aux invités, Kandrasiens ou étrangers. On prévu d’immenses banquets, et de la nourriture pour plusieurs mois. Il y avait des mets venus des lointains déserts d’Orcum, des contrées Gaediennes et même des froides montagnes du nord. Tous les artistes reconnus du royaume convergeaient vers la cité, et l’on organisait diverses festivités pour occuper les nobles qui seraient présents.
Mais cette fête était aussi en l’honneur des guerriers tombés au champ d’honneur. Bien que les corps fussent depuis longtemps rendus à leurs familles ou enterrés au Beilan, une grande cérémonie karéenne était prévue dans le grand temple de Kara. Ainsi, banquets, concours d’adresse ou de force, amuseurs et artistes, chasse à cour et même officie religieux étaient prévus.

On envoya un messager dans chaque ambassade de chaque contrée. Le message était le suivant :

« Seigneurs et dirigeant de toutes contrées,

Pour fêter le retour du printemps, et montrer le désir de paix du peuple Kandrasien envers ces voisins retrane, j’ai l’honneur de vous convier à la plus grande fête qu’Elderine eusse connue. Elle aura lieu dans les semaines qui suivront, et vous serez tous mes invités. Durant ce temps, demandez, et vous serez exaucés. De nombreux amusements sont prévus, et j’espère vous y voir nombreux.

Votre hôte,
Alanor Calmanan, Régent de Kandrasie. »


Après quelques jours, tout était prêt. Ne manquait plus que les invités à proprement parler. Alanor les attendraient aux portes du Palais, sous un soleil printanier.

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand le messager arriva dans la Marche. La première chose qu'il vit fut de grands étendards noirs à coté de ceux orangées d'Erelian. La cité etait en deuil depuis le retour de la campagne du Beilan. Nombre de veuves et d'orphelins priaient les disparus et Sarah avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour les aider. L'ordre d'Erelian priait pour les disparus tandis que les autorités prennaient soin des familles que ce soit en matière financière ou autre.

L'homme arriva dans la forteresse et descendit de cheval, il fut accueillit par un sergent d'armes qui le conduisit rapidement à l'intérieur et on lui demanda d'attendre dans un grand hall richement décoré de tapisseries murales indiquant des scènes de chasse ou de fastueux banquets.

Dame Sarah arriva quelques minutes après accompagnée de deux hommes d'armes et du sergent de la garde. Elle était habillée d'une grande robe de velours pourpre et or qui rendait les nombreux bijoux qu'elle portait encore plus étincellants.

Elle lut la missive et sourit. Oui après cette période de deuil, cette fête remonterait le moral de tout le monde. Elle remercia le messager et se retourna vers le sergent.

"Le régent souhaite faire une grande fête à Elderine. Que l'on prépare mes valises, je partirai avec les nobles et les prêtres d'Erelian. Ces derniers seront heureux de se mesurer dans des épreuves de force. Je vais prévenir moi-même le Capitaine de ma garde afin que nous ayons une escorte armée pour le voyage."

A Eskadner, la réponse concise de la Karspa ne surprit guère beaucoup d'Aevenspeers :

- Non, bien évidemment.

- D'un autre coté, Karspa, notre pays pourrait venir pour prouver la supériorité de ses guerriers et sa totale absence de peur vis à vis de la Kandrasie?

- Je n'ai rien à prouver, ni à établir, ni à argumenter. Déjà, la Karsperie est à moitié hors de mes mains. Il sera donc du devoir du futur Karsper de répondre pour Aevenspir, mais moi, en tous les cas, je n'irai pas.

Se dirigeant vers ses appartements, elle fit alors mander en privé des serviteurs de confiance, et leur dit, retenant un sourire :

- Vous préparerez mes affaires et mettrez au courant dix chevaliers de Sortaksper, parmi les quelques uns qui me restent. Je profiterai de la passation de pouvoir pour m'éclipser et participer à ces réjouissances de façon anonyme. Une fois hors de la Karsperie, mon absence passera davantage inaperçue...

L'invitation fut brulée avant même d'arrivé au main des résposables du protocole... Il y avait toujours eu une sorte d'aversion des gens des marais pour ce peuple au attittude moralisatrices et imbus de leur personne.

Le messager Kandrésien eu beaucoup de mal à regagner la frontière des marais tant les harcelement quotidien des pillard et des bandits etaient fréquent à son encontre..Les troupes stationnées dans le pays détournaient volontairement le regard pour ne pas voir ces scenes.

L'ambassadrice fut informé par un conseillé et elle répliqua de suite...

*- Comment??? Un kandresien sur nos terres ??? Et il est repartit en vie???...je veux la tête du manant qui a permis cela....La présence de ces chiens est strictement interdite en nos terre..tirez à vue sur tout ceux qu'il s'aventureront aux alentours de nos frontières....*

Les marais etaient souvent le théatre de sordides affaires ces temps-ci..l'enervement se faisait sentir même chez la douce Artusia

L'arrivée du messager avait fait explosé un débat qui avait duré plusieurs heures. Ilaak devait-il se rendre à cette fête ? beaucoup estimait que s'y rendre tacherait la mémoire de dame Narcosia, d'autre que ce serait au contraire le bon moyen de relâcher les tensions entre les deux pays.

Puis, ce débat fut tranché aussi rapidement qu'il s'était entamé, par la voix d'Ilaak :

"J'irai. Si cela tourne mal, je n'aurais qu'à revenir au Ciran. Préparez une escorte de 80 cavaliers, et mobilisez une troupe plus importante a la frontière, au cas ou les choses tournerait mal. Mais je doute que les kandrasiens osent renier ce qu'ils leur restent d'honneur en tentant de mauvaises actions en Kandrasie.
De plus, mon épouse ne sera surement présente, il faut donc bien que la voix de notre alliance se fasse entendre..."

C'est ainsi que dès le lendemain l'on vit une petite troupe sortir d'Osmad en direction de la Kandrasie...

Suite à la missive kandrasienne, le commandant des Fironkois de Yawni avait décidé d'envoyer une petite délégation de ses fidèles afin d'observer, avec prudence, les relations des différents pays et, surtout, leur puissance respective.

Une petite troupe d'une quinzaine d'hommes à la toge blanche enrichie de motifs rouges et à la tête glabre s'était donc rendue à Elderine pour remettre au commandeur des Kandrasiens les souhaits, peu engagants, du commandant des Fironkois de Yawni. Tous étaient ceints d'un épée nue et certains - les plus vieux - arrivaient à maintenir sur leur visage un masque de sévérité que l'on ne connaissait point aux Fironkois et encore moins à leurs diplomates.

Celui qui semblait le plus ancien et - sans qu'on puisse en douter - celui qui semblait le plus sévère marchait à la tête du groupe. Sa toge était plus colorée que les autres et son épée était rangée dans un fourreau de bois noir incrusté de pierres semi-précieuses rouges. Devant le Régent, il fit une révérence sèche puis dit d'une voix qui ne trahissait en rien son visage figé.

"Bouïaka, Commandeur Alanor Calmanan des Kandrasiens. Le Commandant des Fironkois de Yawni m'envoit vous donner son salut."

Il ne déclara rien d'autre, resta planté là, jetant par moment des regards meurtriers aux plus jeunes de sa délégation qui étaient partis s'empiffrer au buffet. Il y avait du poulet braisé, d'après l'odeur.

Argan qui aperçu sont arrivé alla l'acceuillir
Venez monseigneur, la bière coule à flot et la musique nous fait danser avec gaité
argan fontra d'un signe de la main la foule, les musiciens, les danseuses et lui proposa d'aller danser

Alanor attendait patiemment ses invités. Il les saluait tous, plus ou moins chaleureusement, en fonction de ses affinités avec tel ou tel seigneur. Il était accompagné par deux Fiera Erelian en tenue d'apparat posté quelques pas derrière lui, le visage fermé et la posture militaire. Alanor lui, revêtait une tunique a manque longue et légèrement bouffantes d'un blanc parfait, surmonté d'un pourpoint de velours bleu sombre, ainsi qu'un pantalon du même bleu et de simples bottes de cuir noir. Une ceinture ornée d'une boucle d'or ornait sa taille, et il portait une unique boucle d'oreille à l'oreille droite, représentant un marteau en or. Sur les jardins autour de la porte principale se trouvaient des tables surmontées de décorations et de victuailles, destinées à tous. La véritable fête aurait lieu à l'intérieur, dans la cour royale. Néanmoins, bon nombre de ses invités semblaient déjà faire honneur à cette pourtant dédiée aux soldats et au peuple d'Elderine...

Le représentant Fironkois se présenta alors à lui. Il semblait très rigide, comme vieil homme.

"Je vous rend vos salutations, noble représentant. Représentez vous donc tout Fironk, ou seulement la seigneurie de votre commandant ? Dois je attendre l'arrivée d'autres de vos compatriotes ?"

Puis, enchaînant.

"Mais entrez, entrez, un valet va vous mener jusqu'à la grand'salle. C'est là qu'aura lieu la fête. Permettez moi de m'excuser, d'autres invités vont arriver."

Il inclina la tête et laissa le fironkois aux bons soins du jeune seigneur Argan. Ce jeune homme inquiétait fort Alanor. Il semblait totalement perdu, ici, à Elderine.






La grand'salle était soutenue par de larges colonnes de pierre blanches, au toit voûté. Sur ce dôme était dépeint les exploits guerriers d'un certain Elias, grand héros Kandrasien. Deux énormes cheminées siégeaient dans la pièce, chacune sur un mur opposé. Dans la pièce, des tables et de la nourriture à qui mieux mieux. Des tonneaux percés, de vin beilanais, ciranien ou kandrasien, de liqueur aevenspeer, de bière kandrasienne ou empersoise... La nourriture elle aussi, était aussi variée. Le Régent Calmanan avait voulu cette fête somptueuse et n'avait pas lésiné sur la dépense. Les rumeurs de cuisines disaient que la note était astronomique. Qu'importe ! Si le Régent le faisait, c'est que la Kandrasie en avait les moyens !

Lorsque l'Intendant arriva au galop, accompagné de quelques uns de ses seigneurs, il paraissait fatigué.

La ville avait été complètement reconstruite, d'une manière fort identique à la ville que ses armées avaient détruite. Quoi qu'il en soit, il trouvait la ville agréable, le palais tout du moins.

Palais dans lequel il fut accueilli par Alanor, aussi chaleuresement qu'un Kandrasien puisse accueillir un Empersois, c'est à dire un mutuel signe de tête.

"-J'ai quelques jeunes hommes de ma suite qui sont impatients de se mesurer aux votres dans ces joutes équestres dont tout le monde parle, j'imagine que deux vieilles personnes comme vous et moi n'allons pas pouvoir faire grand chose de plus que les regarder s'estourbir, malheuresement. Quoi qu'il en soit, conduisez moi à ma chambre, toute cette agitation me pèse, et je n'aimerais pas qu'une rixe éclate, je ne sais toujours pas garder ma tête froide."

Ilaak, du haut de son cheval, jetait furtivement des coups d’oeils autour de lui. Il venait d’arriver à destination, et l’architecture et l’aménagement d’Elderine lui rappelaient étrangement sa propre ville, Osmad. Néanmoins, plus il avançait vers le cœur de la cité, plus les différences se creusaient. Les ornements, les bâtiments publics et la populace différaient beaucoup de ce qu’il avait l’habitude de voir.
Bien évidemment, les temples étaient eux aussi dans un tout autre style, parées de tel ou tel divinités karéennes qu’Ilaak ne reconnaissait que très vaguement.

Parvenu aux marches du palais, il mit pieds à terre et monta celles-ci d’un pas ferme. S’arrêtant à l’entrée, il fut charmé par le style du palais. Celui-ci était assez ressemblant au sien – une citadelle reste une citadelle se disait-il – mais avec la touche d’exotisme qu’apporte toujours la visite d’un pays étranger.

Reprenant sa marche, il ne tarda pas à rencontrer son hôte qui l’accueillit cordialement. Les deux hommes se saluèrent, et Ilaak prit un air sérieux et entama la conversation :

« Je vous remercie de votre invitation régent Calmanan, mais je me dois vous rappeler que le Ciran n’a que peu apprécié vos récents agissements au Beilan. Nous pensions jusqu’alors, et apparemment à tord, que vos coutumes vous interdisaient de tels démonstration de violence. Peut-être aviez vous vos raisons d’aller au Beilan, mais cela n’excuse pas la façon d’accomplir vos desseins…
Enfin, malgré cela, j’ai tenu à répondre à votre invitation pour vous faire part des intentions pacifiques du Ciran à votre égard. Les échanges entre nos deux pays furent rares et brefs, mais malgré tout pour la plupart relativement chaleureux, et je suis venu pour m’assurer que cela reste ainsi… »

Les invités se succédaient... Nobles Kandrasiens, pour la plupart. Enfin un groupe de cavaliers portant les couleurs d'Empersiste arriva. Alanor reconnu l'Intendant Dertil de Crykas et se rembrunit un instant. Puis, alors qu'ils mettaient pied à terre et se dirigeait vers le Palais, il souffla à un valet non loin.

"L'Intendant Dertil de Crykas arrive. Il semble fatigué. Tu le mèneras à ses appartements et tu le servira comme tu me servirais, tout le temps de son séjour ici."

Le valet acquieça et attendit dans un coin. Dertil arriva enfin, et les deux dirigeants se "saluèrent". Aussi étonant que cela puisse paraître, il lui parla de joutes, ce qui fit sourire le Kandrasien.

"Tout a été prévu, vos hommes pourront croiser le fer s'ils le souhaitent. Mais vous n'êtes pas si vieux ! Pour me part je n'approche que des mes quarante six ans, je puis encore rosser ces jeunes loups."

Alanor hocha de la tête et ne releva pas l'ordre que lui avait donné l'Intendant d'Empersiste. Il grinça des dents Et claqua des doigts à l'encontre du valet qui restait en retrait. Celui ci se précipita alors sur Dertil.

"Veuillez m'excuser Dertil, mais j'ai d'autres invités à accueillir ; nous nous reverrons durant le banquet et la fête à n'en pas douter."

Le valet demanda aux Empersois de bien vouloir le suivre et il les mena aux chambres prévues à Empersiste. Quelques minutes plus tard, ce fut au tour du Ciran d'entrer en scène. L'accueil que reçut Alanor le surprit, un peu.

"Comment pouvons nous faire une fête sans le ciran et son vin ? Mais ne parlez donc pas du Beilan. C'est une affaire gonflée et montée de toute pièces, voyons. Entrez, entrez, on vous fera mener à vos appartements. Vous pourrez vous y rafraichir avant que le début de la fête, ce soir."

N'avait il donc aucune honte de parler de cela ici ? Voulait il donc gâcher une si belle fête ?

"Bien bien, c'est un long voyage jusqu'à Elderine et je suis las il est vrai. De plus, je ne suis pas venu ici pour jouer les troubles fêtes, seulement il y a des points essentiels à clarifier et qui me tiennent à coeur... "

Puis dans un léger soupir il continua :
"Enfin, je vous remercie de cette invitation, je vous retrouverais ce soir "

Il fit un signe à sa suite, étrange mélange de prêtes, diplomates et nobles aux allures guerrières, et alla se relaxer dans sa chambre se promettant de profiter de l'après midi pour visiter la ville.

Tout se déroulait bien. Les invités arrivaient, la fête promettait. L'ambiance était bonne. Le Régent accueillait toujours ses invités.

Alors que la fête se s'annonçait magnifique, une troupe de cavaliers arriva en trombe à Elderine, ils avaient chevauché toute la nuit sans faire de haltes.

Les cavaliers mirent pieds à terre et se dirigèrent vers le palais richement fourni en décorations et parrures de tout genre.

Le Seigneur Alanor ne devait pas s'attendre à une telle arrivée : c'était le Seigneur Fïlem lui-même avec sa garde rapprochée la plus fidèle composée de quelques moines protecteurs de gaediens. Leurs armures normalement rutilantes d'or et d'argent étaient couleur vermeil : le sang des traîtres souillait les armures.

Seigneur Alanor, veuillez accepter toutes mes excuses pour mon accoutrement et cette arrivée intempestive mais je doit remettre de toute urgence un présent au Seigneur Ilaak.

Sur cette brève entrevue Fïlem se dirigea pendant quelques temps avec ses hommes dans le palais un peu perdu par la caractère immense de celui-ci. Mais finalement il trouva l'intendant du Ciran au banquet qui venait à peine d'ouvrir ses tables, tous les Seigneurs n'étaient point encore présents. Arrivé à une dizaine de pas de Ilaak, Fïlem détacha un sac de toile qui pendait à sa ceinture et en dévoila une tête mutilée.

Voilà la tête de votre général qui a tenté de faire tomber ma cité avec ce chien de Bennoden. Et il la lança aux pieds du Seigneurs.

Avant de partir, Fïlem s'adressa de nouveau à Alanor.

Veuillez encore me pardonner, je vous promet de revenir à votre fête avec même ma femme avant qu'elle se termine. Mais d'abord le Beilan doit être purgé.

Sur ce le troupe repartie au galop malgré le noir d'encre de la nuit.

Malgré les differents évenements le Karsper Ethen souhaita se rendre en Kandrasie accompagné d'une cinquantaine de cavalier pour assurer sa sécurité. Aprés une longue route la cité d’Elderine était en vue. Il stoppa sa monture et fixa la cité. la troupe continua son chemin jusqu'à l'entrée de la ville. La difference d'architecture avec Eskadner etait flagrante. Le style ne lui etait pas désagréable même si il trouvait la citadelle un peu froide. Au pied du palais son hote se tenait debout fierement.

Seigneur Alanor Calmanan, je vous remercie de votre invitation et je tenais à être présent pour vous montrer que l'Aevenspir souhaite un peu d'apaisement dans nos relations. Les differences ne s'effaceront pas à la fin des fêtes Retrane mais une trêve peut être bénéfique à tous. J'ai ramené des barils de Liqueurs pour vous remercier de l'invitation.

Une personne encagoulée, récemment arrivée, faisait honneur aux mets raffinés des différents buffets, et semblait absorbée par la musique des groupes musicaux kandrasiens. Le Régent était, quant à lui, trop occupé par l'accueil de ses invités pour la remarquer vraiment, semblait-il.

La capuche de sa cape lui cachant toujours le visage, elle se décida pour se diriger vers l'Intendant de Ciran, mais une arrivée imprévue jeta un froid sur l'assemblée. Très surprise, elle fit alors demi tour, troublée, et se mit à dévisager le Régent, se demandant comment celui ci allait réagir.

Elle murmura :

- Encore heureux qu'il s'agisse d'une fête...

Et se rapprocha des musiciens pour tenter d'oublier son trouble.

Heureusement, il semblait qu'une arrivée imprévue de barils de liqueur aevenspeer détournait déjà l'attention, et elle espéra que le Régent serait gré de l'intervention salvatrice de l'imbattable liqueur maakanienne d'Aevenspir.

Ilaak fut très surpris de cette intervention. L'intendant beilanais lui-même s'était déplacé, et était arrivé a peine quelques heures après son arrivée, découvrant une tête encore chaude en plein milieu d'une fête.

Quelle étrange intervention, se dit-alors Ilaak, surpris de voir une telle chose se produire dans une Elderine en fête.
Désolé, il compris ce qu'il s'était passé, la trahison de l'un de ses amis, et tout ce que cela impliquait. Malgré tout, en observant mieux la tête qu'on lui présentait, Ilaak sourit étrangement. Tournant la tête en direction d'Alanor il lui dit ces mots :

"Seigneur Alanor, cet homme vient nous parler d'une affaire qui ne vous concerne point. Triste affaire certes, mais cela n'a rien à faire ici. Par contre, je suis surpris que vous tolériez de telles choses dans votre palais..."

Venu avec les Beilanais, Darian n'était pas reparti, restant à Elderine pour cette magnifique, il n'en doutait pas, fête. Il n'avait pu lui-même participer à la bataille qui avait eu lieu à Beila mais avait pu envoyer sa garde nouvellement formée détruire les nombreux trébuchets qui ceignaient la capitale Beilane, et profitait maintenant du répit qu'avait le Beilan pour venir en Kandrasie.

Il attendit que la tête de ce qui était autrefois un général Ciranien fut remise à son légitime propriétaire, puis s'avança vers le Régent d'Elderine.

"Seigneur Calmanan, je vous prie d'excuser le seigneur Filem pour cette intervention. Contrairement à ce que dit l'intendant Ciranien, je pense que vous ne garderez pas rancune de notre intervention..."

Il se tourna vers Ilaak.

"Après tout, seigneur Ilaak, nos troupes ont résisté fort valeureusement et sans traitrise aucune face à votre armée venue chez nous en secret, sans aucun doute pour faire régner à nouveau la légitimité en Beilan ? Ainsi, vous prétez la légitimité à un traitre qui tente d'affamer notre peuple par ses complots tandis que, loin de vos soldats, vous faites ici la fête comme si de rien n'était ? Mais passons, puisque visiblement cette triste affaire ne vous émeut pas plus que la mort de milliers de vos hommes... Passons à la fête, après tout, je suis aussi venu ici pour celà."

Il se servit un verre de vin Kandrasien, le huma, et le leva en direction d'Alanor.

"Monseigneur, vous fêtez ici votre victoire en Beilan contre la famille Sidh, et je lève mon verre pour celà. Je serais honnête avec vous qui avez l'habitude de l'être aussi, je ne comprends pas vos idées religieuses, mais je félicite votre talent militaire. Que la fortune vous sourie, puisque je doute que vous désiriez la bénédiction de Gaed."

Ilaak fit un geste de désintéressement en direction de Darian :

"Ne tentez pas de retourner la situation en votre faveur beilanais. La mort de mon lieutenant et de ma force expéditionnaire est un drame, pour moi et pour leurs familles et pour le Beilan qui est toujours sous le joug d'un tyran.
Et puis ne parlez donc point de traitres, qui ici ne connait pas les récents évènements ayant eu lieu au Beilan ?

Enfin, je suis las et j'ai besoin de m'entretenir avec mes gens. De plus, j'ai aucune envie de continuer a débattre avec un déviant tel que vous."

Puis il repartit, la main serré de rage sur le paumeau de son épée

[Je replace au passage les événements/persos.

Alanor se trouvait à l'entrée du palais, les Ciraniens dans l'aile du palais ou se trouve leurs appartements. Les autres, dans la grand'salle. A moins que vous ne cherchiez spécialement les Ciraniens, les nouveaux arrivants se trouvent dans la grand'salle. Voili voilou. C'est un beau dawa là, s'cool, mais faut structurer ou ça va partir en cacaouette '^^]
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Enfin, un représentant Aevenspeer arriva. Il était toutefois fort encadré. Alanor en dénombra une cinquantaine, tous biens équipés, et semblant savoir ce qu’ils faisaient. Tiens donc ? Ona Frun Sorkaspir tenait tant que cela à cet ambassadeur pour le flanquer d’autant de gorilles ? N’avait-elle donc pas peur de froisser la courtoisie Kandrasienne ? L’Aevenspeer se présenta alors devant lui, fort courtoisement. Mais quelque chose attira l’attention du Régent. L’attitude des gardes, tout d’abord. Tant de révérences pour un simple ambassadeur ? Puis l’accoutrement de celui-ci. Le blason d’Eskadner ? Cette vieille Ona frun Sorkaspir avait-elle cassé sa pipe ? Cette pensée le fit sourire. Son nouvel homologue semblait jeune, bien trop jeune. Il répondit poliment à ce nouveau Karsper.

« C’est moi qui vous remercie… Karsper ? C’est cela ? Il y avait bien longtemps que l’Aevenspir n’avait plus connu de Karsper. Merci pour les barils, ils iront rejoindre ceux que j’ai fais venir spécialement de vos contrées ! A ce propos, pensez à baisser la taxe Karspérique sur vos produits vers mon royaume, elle ferait rougir This ! » Il poussa un petit rire forcé. Alanor testait son nouvel adversaire, car c’est ce qu’il était, malgré tout.

« Mais quand est-il de la Karspa Ona frun Sorkaspir ? » Une étincelle de malice brilla dans ses yeux.

Tandis que les deux hommes parlaient, des cavaliers arrivèrent en trombe et pénétrèrent dans le Palais. Alanor n’y fit hélas guère attention, trop occupé à jauger l’Aevenspeer. Puis le Baron Filem se présenta à lui très brièvement. Il portait l’armure, une armure tachée de sang. Le Régent n’eut pas le temps de répondre, l’Intendant Beilanais était déjà entré dans le palais, flanqué de ses gardes. Il se retourna alors vers l’Aevenspeer.

« Veuillez m’excuser quelques instants. »

Et suivit d’un pas vif les Beilanais. Ils trouvèrent l’aile réservée aux représentants Ciraniens, allez savoir comment. Les Beilanais sont capables de pires choses quand ils sont hors d’eux. Voyant leur seigneur et Régent passer, nombre de gardes d’honneur du Palais s’étonnèrent. D’un signe de tête, ils emboîtèrent le pas du Régent. Les Beilanais étaient entrés dans les chambres Ciraniennes. Non ! Ils n’allaient pas verser le sang dans sa demeure ! Il entra quelques secondes après eux dans les appartements, suivis de prêt par les Fiera Erelian. Alanor, contempla la scène avec un dégoût profond, un rictus de colère mêlé de mépris sur son visage.

« Séparez les ! » Hurla-t-il a ses hommes, qui se mirent aussitôt à dégainer leurs épées longues et à prendre position entre les Ciraniens et les Beilanais. Les Beilanais s’apprêtaient à sortir, sauf l’un d’entre eux, qui venait de se servir d’une coupe de vin, sur un buffet destiné aux Ciraniens. Alanor voyait rouge.

« Aucun sang ne sera versé dans ma demeure, et encore moins durant ma fête ! J’exige des explications sur l’instant, ou vous irez réfléchir dans mes geôles, nobles que vous êtes ou non ! Suis-je assez clair ? Par Erelian, vos belles éducations Gaediennes ne vont ont-elles jamais appris les bonnes manières ? »

Il explosait.


« Beilanais ! Restez ici, c’est un ordre ! Vous ne sortirez point d’ici sans m’avoir expliqué… Toute cette … Mascarade ! »

Il pointa tu doigt la tête sur le sol. Elle offrait désormais une flaque rougeâtre grandissante.

« Et vous, Ilaak d’Osmad, lâchez donc cette épée, vous êtes ridicule ! »

On entendait surement ses élévations de voix plus loin dans le palais. Les soldats Kandrasiens arrivaient, bloquant l’accès aux appartements Ciraniens. Les soldats repoussèrent une inconnue cagoulée.

« La fête se trouve à la grand’salle ma dame, veuillez ne pas rester ici ! »

A la grand’salle venaient d’arriver deux nouveaux venus, des étrangers venus d’Orcum, à ce qu’il semblait. Enfin, ça avait été fait par déduction, parce que les gardes ne voyaient pas d’où ils auraient pu venir, autrement. Dans la salle, tout était calme ; on entendait le bruit et les exclamations se déroulant plus loin. Des gardes Kandrasiens couraient en tout sens, bloquant les accès aux appartements Ciraniens.

Non, les Beilanais ne partiraient pas. Non, les Ciraniens ne s’isoleraient pas. Alanor Calmanan, Régent de Kandrasie, seigneur d’Elderine et maître des armées Kandrasiennes avait son mot à dire. Il allait leur montrer qui commande, ici. C’est du Sire Darian, l’homme qui s’était servit du vin durant toute cette agitation, que les premières explications virent. C’était un homme calme, et son attitude détentue et posée amoindrit un peu la colère du Régent.

« Passons ! » Dit il d’une voix forte, et jetant une main en arrière.
« Je ne veux pas de cela en ma demeure et durant ma fête. Ignorez vous, faites ce que vous voulez, mais comportez vous en hommes dignes de ce nom. Je ne souffrirai point à vous reprendre une seconde fois, suis-je clair ? »

Puis Darian le félicita pour sa victoire, et le Sire Ilaak laissa traîner une allusion qui fit braquer le Régent. Il le foudroya du regard.

« Plus tard. Mais vous avez raison, je n’ai cure de la bénédiction de Gaed, celle d’Erelian me suffit. »

Il marqua une pause, puis reprit plus calmement.

« Maintenant, rangez vos armes. Vous, Beilanais, suivez les hommes, ils vous conduiront à vos appartements. Vous irez vous changer et vous savez… Vous faîtes peur à voir. Et vous, Ciraniens, reposez vous. Vous êtes à cran. Allez ! »

Le Régent sortit des appartements et passa juste à côté de la femme encapuchonnée. Il ruminait quelque chose, mais lui lâcha tout de même.

« Vous ne risquez point de recevoir la pluie sous mon toit dame, quittez donc cette capuche ! »

Il revint à la grand’salle ou, en tapant des mains, il demanda à ce que tout reprenne son cours normal.

« Nos amis Beilanais et Ciraniens sont fatigués et nerveux en ce moment. J’ai veillé à ce que tout ce passe correctement. Mangez, buvez ! C’est jour de fête, et je veillerai à ce que cela le reste ! » Enfin, deux hommes s’approchèrent de lui. Ils avaient un accoutrement bizarre, sans parler de leurs coiffures. Alanor chercha rapidement d’où ceux-ci pouvaient venir. Orcum ? Peut être, la future conversation le lui assurerait.